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igo c'est la jungle (jones)
Manolo Díaz
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Manolo Díaz

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MessageSujet: igo c'est la jungle (jones)   igo c'est la jungle (jones) EmptyDim 5 Avr - 4:16

Le jour se lève mais pas les hommes.

Les hommes sont tombés dans la nuit, s'y sont égarés quelque part dans le champ infini de ses probabilités. Enfoncés dans le dédale sinueux d'une fête qui a longtemps battu son plein, entre deux verres trop chargées et le coeur frénétique d'une sono, ils n'ont pas ressurgis. A l'endroit du naufrage, il ne reste que deux garçons insubmersibles qui n'ont pas coulé car ils sont des épaves humaines.

Avachi sur la chaise de Jones comme fixé à un récif, Manolo mouvait son regard avec une lenteur épouvantable sur tous les débris de la soirée. L'air était dense, parfois gris comme un rêve et parfois déchiré par le vivat brutal du stroboscope qui hurlait encore ses leds. Le plafond était rouge puis vert, avant d'être blanc. Il ne parvenait pas à compter les secondes entre chaque changement. Sa cervelle saturée était désormais poreuse, étiolée comme la vapeur de tous les sticks passés entre ses doigts ou d'une bouche à l'autre.  La plupart des événements de ce soir disparaissait déjà au fond d'un trou noir.

Et comme souvent il ne restait plus que Jones.

Le frère, la chair, le sang.

Manolo l'observait avec deux grands yeux hagards et lourd comme du plomb en se perdant dans la forte blondeur de ses cheveux. Souvent, il se demandait pourquoi Jones allait toujours au bout de ses nuits et si c'était par simple amour du vide ou par haine du quotidien. Manolo ne tirait pas de conclusions ; Il savait que tôt où tard dans cette proximité unique et partagée au sein de la même perdition, la vérité finirait par être évidente.

Manolo constata sa joie diffuse. Il était doucement heureux d'une plénitude dangereuse et délirante comme d'une ivresse qui a trop duré. Il savait que cette chaleur ne venait pas de l'alice de Jones, mais d'une certitude réconfortante. Là où d'autres refaisaient le monde dans une cuisine à quatre heure du matin, Jones et Manolo défaisaient le leurs.

A force, il n'en resterait plus rien et Manolo qui n'aimait plus que le néant, caressait cette finalité avec un sentiment ronronnant.

Lentement et les gestes empruntés de lourdeur, il se tourna vers la table pour contempler ce qui restait de son atelier du vice. Avec une précision instinctive, il assembla le dernier feu d'artifice de la fête.

Jones aurait simplement pu utiliser son alice mais l'acte en soit, avait pour Manolo, une portée significative et grisante.

Il sortit de sa poche un briquet qu'il n'avait pas rendu dans la soirée. Une flamme en prit la tête et il entreprit de parler avec une voix qui roulait péniblement.

- ah gars. La vie qu'on mène.


Jones Cole
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MessageSujet: Re: igo c'est la jungle (jones)   igo c'est la jungle (jones) EmptyLun 6 Avr - 6:04

jones regarde les étoiles. l'une d'entre elle brille énormément. on l'appelle le soleil. le soleil migre dans les cieux comme s'il y avait sa place et comme s'il était vivant.

c'est beau le ciel. le ciel c'est incessant. il n'y fait jamais jour et il n'y fait jamais nuit. ce ne sont que des points de vue, ce sont des jeux de lumière. car la nuit tombe en permanence, à l'intérieur du jour, et depuis que le jour existe.

jones ne regarde pas les étoiles. il regarde les yeux de manolo. et il fallait être très éclaté, en cet instant, pour y voir quelque chose. à plus forte raison le ciel - à plus forte encore la lumière. mais jones se concentrait. il voulait essayer de comprendre ce qu'il y avait dans ce néant, cet abîme que son cerveau emplissait de pirouettes et de tournesols.

cinq heures du mat était l'heure qui connaissait tous ses secrets. il se versait dans cet interstice bizarre constitué autant de soir que de matin. il en épousait l'injure, et toute l'absurdité, la fatigue sans cesse repoussée comme une deadline. cinq heures du mat avec manolo était le moment où il pouvait se laisser tomber dans l'assurance qu'il ne le faisait pas seul.

jones croyait en l'image que manolo lui renvoyait de lui-même. il croyait en ce portait de cendres et de détresse ravie. poncés par le vent noir qui soufflait dans leurs têtes, incessamment bercés par un long set d'acid, les cerveaux de ces crétins basculaient paresseusement dans une aurore infâme. l'esprit de jones glissait au bout de la cigarette qu'il allumait à la flamme du briquet de manolo.
il la recrachait aussitôt comme si un peu de cyanure en imprégnait le filtre.

- putain mais c'est dégueulasse qui m'a laissé des menthol ??

il se propulsa dans son lit comme un obus et le bruit que firent les lattes en craquant était celui de son esprit. le mouvement fit se lever les poudres volatiles encore collées à la table, tracées par des pailles multicolores, ou en acier trempé iridescent, ces goodies qu'il commandait par packs sur internet.

les synapses encore obturés par un habile jeu de substances, il avait les yeux fous.

- manolo manolo manolito - j'ai besoin d'un verre d'eau.

manolito savait qu'à la droite de sa chaise se trouvait une bouteille. dedans il y avait un cocktail spécial pour finir en couleurs ce qu'ils appelaient la nuit.

mais à ce moment-là il n'y avait pas de couleurs. en vérité ses cheveux n'étaient pas blonds mais noirs. et tout près de lui, jones voyait se tenir, en silence et calmement, la source des ténèbres. elle caressait tendrement leurs deux échines.

il réalisa que les ténèbres n'étaient ni la drogue ni l'absence de couleurs.
les ténèbres étaient en fait la leçon qu'ils s'enseignaient l'un à l'autre.
jones regarda manolo comme une jeune amante son prince. et il sourit du sourire des bienheureux. cela faisait longtemps qu'il lui avait rétrocédé son âme - pourtant dans leur hâte de consommer la vie ils n'avaient jamais signé de contrat.

- ah gars la tape. au fait j'ai oublié heu - dieu il existe ou pas ?

il ne voulait pas passer pour un imbécile. à vrai dire il ne savait pas qu'il en était un.

Manolo Díaz
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MessageSujet: Re: igo c'est la jungle (jones)   igo c'est la jungle (jones) EmptySam 11 Avr - 16:29

Ils finiront ensemble au fin fond du monde.

C'était l'évidence des habitudes devenues rituels, partagées et entretenues comme des cérémonies religieuses. Quand Manolo officiait en tendant un pétard jusqu'à la bouche de Jones c'était son corps qu'il partageait.

Quand il se fendait, comme à ce moment précis, d'un rire gras et d'une remarque germée de ses neurones ravagées, il donnait son évangile :

- sûrement une de tes putes.

Et lorsque solicité, il prenait une bouteille illuminée par le scintillement fluorescent de lumières oubliées : Ca ressemblait à du sang. Il en versa dans un verre qui avait appartenu à quelqu'un parti depuis longtemps et tendit ce calice à Jones.

- tiens frère, la potion magique.

Désormais, le temps ne se mesurait plus. Il était abscons et ne restait plus que la conscience verdâtre et malade des junkies en pleine descente. Un jour le rideau tombera et ne se lèvera plus. Ce ne serait ni maintenant et sans doute pas demain ; Manolo savait simplement qu'à la fin du chemin il n'y aurait rien. Ni pour lui ni pour Jones.

Le noir, les ténèbres, la perdition n'avaient rien de romantique. Elles l'étaient pour les poètes mais Manolo ne récitait pas de vers.

Ce qu'il y avait de beau à en chialer une mer par contre, c'était la compagnie froide, la pulsation lente et défaillante de Jones. Son corps jeté aux flots de ses draps et ses yeux plus torchés  que l'Estadio Azteca après le passage des ultras. Ils étaient deux cons rassemblés en un non-lieu, un désenchantement, un pays de gravats sur lequel régner. C'était surtout à ce moment là, que Manolo appréciait Jones. A cet instant où la réalité agonisait au coin de leurs cervelles. Quand ils s'écroulaient sous lepoids de leurs vices.
Perdu dans son sourire et sa fantaisie ou simplement trop arraché, Manolo mit une période incalculable à intégrer la question de Jones. Quand elle se grava sur son esprit, il fit un effort conscient pour sentir le métal froid de son chapelet contre sa poitrine.

Les deux garçons s'observaient à présent, les yeux l'un dans l'autre, dans cette pénombre qui n'en était pas vraiment une. Du haut de sa certitude et son cynisme, Manolo se sentait infiniment plus en hauteur et pourtant, il n'y avait aucun mérite à être le premier, à cet endroit si bas.

- bien sûr qu'il existe fréro. Putain en plus la vérité, quand t'y penses, je suis sûr qu'il a des alices archi pétés.

Il ne réfléchissait plus. Sa réflexion était un vrac complet en autopilote. Il avait sauté sur le wagon le plus absurde et délirant qu'il avait trouvé et qui l'emmènerait le plus loin possible de son athéisme glacial.

- c'est un mec qui trippe de se faire vénérer et qui s'en bat les couilles du reste.

Sa gorge devenait horriblement sèche, ou l'était-elle déjà ? Il avait l'impression qu'il lui manquait beaucoup de salive alors il s'arrêta de parler.

Il n'observait plus Jones et regardait le paysage ou ce qu'il en devinait, par delà les vapes, par delà l'obscurité. Il songea qu'il n'y avait rien à l'intérieur de l'ombre. Le noir était vide. Pas de réponses, pas de vérité, juste du néant. Il était sûrement similaire à ça et il espérait que Jones s'y noie.

Manolo se leva brusquement de la chaise et l'air se déplaça, avec pailettes et fumées tout autour de lui.

- c'est pour ça qu'on est au bloc ici.

L'atmosphère était dense. Plein de choses et d'odeur fortes, de sentiments profonds et presque palpables. Quelque chose vibrait. Manolo ne savait pas s'il s'agissait de son coeur ou de celui de Jones, ou s'il était habité par des sensations fantômes.

Une phrase fusa comme ça, sans raison mais la raison n'avait, de toute manière, plus aucun droit ici.

- pourquoi t'as cassé avec nancy déjà. Elle a un trop bon boule. Dieu y kifferait.


Jones Cole
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MessageSujet: Re: igo c'est la jungle (jones)   igo c'est la jungle (jones) EmptySam 18 Avr - 22:21

l'imbécile s'évertue à regarder le doigt. le sage quant à lui pense qu'il faudrait voir le ciel. mais le doigt n'est-il pas infiniment plus grand, plus passionnant que cette immensité sans consistance où rien ne se produit jamais ? n'est-il pas cet indicateur de génie que l'homme a su pointer vers toutes les catastrophes, tous les grands moments régissant l'existence ? le bout du sien glisse sur le pourtour du verre aimablement versé. il y boit goulûment, comme un grand assoiffé laissé à sécher dans le désert de mojaves. bientôt des étoiles naîtront dans ses yeux, comme est née l'humanité, c'est à dire par erreur, un soir d'avril. mais les mois à l'époque n'existaient pas encore.

- à la tienne mano.

manolo, hermano, les deux mots tombent tant sous le sens. il y voit cette continuité prolixe qui donne sa forme à la terre. dans bien des articles fumeux repris par la communauté scientifique, on explique à n'importe quel connard que l'univers a un goût de framboise. qui voulait y entendre qu'il s'agissait là d'une image plus que d'une vérité fondamentale ? probablement les gens qui ont si bien saisi la vacuité de l'existence, le besoin impérieux d'avoir quelque chose à comprendre, l'infinitésimale place de l'homme, qu'ils préfèremt fermer leur gueule et regarder. regarder, mater paisiblement le spectacle des jours. tous ces cons qui s'agitent pour des étoiles ne valent pas mieux que les astrophysiciens derrière leurs téléscopes, ou qu'une fourmi campée sur le bureau de jones pour une miette de fromage. faudra qu'il le range un jour.

- dieu il a genre………… obsession, tout le monde veut savoir où t'es, et invisibilité, personne te voit.

jones roule dans son lit et kicke un coussin sur son pote.
il se pose une question qui agite son cervelet ankylosé.
où vont les choses quand on ne les regarde pas ?

le monde cesse d'exister au moment où il ferme les yeux. la pièce peut se mettre à tourner sur elle-même et les images à disparaître ; rien ne lui semblera étrange ou déplacé. tout se remettra en ordre dès qu'il les rouvrira : manolo, la chambre, la bouteille. comme au sortir d'un rêve, le monde continuera à exister.

- il sert vraiment à rien.

ce que jones perçoit du monde n'en est que la meilleure estimation de son être conscient. son expérience de la vie est une hallucination personnelle. jusqu'à preuve du contraire, rien n'est absolu ; il n'y a d'éternel que ce cycle métempirique régissant l'existence. celui que l'on perçoit parfois dans un état second, dans la douleur ou l'extase ; dans une conversation avec son poto sûr.

après une dernière gorgée luminescente, il l'observe paisiblement. très bientôt il sera comme un ouf et le saisira par l'épaule pour lui professer une connerie qu'il ne réfutera pas. il le sait et le sent, et le devine déjà, la matière grise en activation piteuse. hop. le voilà qui redevient chimique. il veut lui dire toutes ces histoires déjà contées mille fois comme si elles étaient neuves. il veut l'attraper et le projeter en l'air pour le voir redescendre. il veut le serrer dans ses bras. manolo est son ange. il a tellement de choses à lui exprimer avant de se montrer bête, navrant. navrant comme cette aube qui se lève, déjà fatiguée de la journée prochaine.

manolo est son ange. alors pourquoi faut-il qu'il invoque cette chimère ? va encore falloir qu'il joue au mec chill. détaché, sans bordures. sans fêlures pour revenir le chercher.

l'eau infusée à l'ecsta pulse dans ses artères. toutes les icônes sont tombées par terre.

- oh mano nancy c'est une frappe. mais cherche pas t'es pas de taille. son humour est un gadget qu'il manipule comme si de rien n'était. en vrai t'as le mort parce que jtai toujours promis que bros befores hoes.

il s'est mis en tailleur, comme le sage sur son matelas garni de trous de clope.
la vérité c'est que se déploie en lui ce sentiment effroyable qu'il connaît déjà.

- ouais je. nancy elle est. les mots lui échappent comme la sérotonine. elle m'a quitté.

c'était faux et c'était une esquive. à vrai dire il n'avait pas le droit de dire ça. il voulait bien parler de tout, de dieu et tout le reste. mais bientôt il serait à nouveau en l'air et il voulait pas gâcher l'after.

sa soudaine nervosité déclencha par salves plus intenses l'effet de son alice.

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MessageSujet: Re: igo c'est la jungle (jones)   igo c'est la jungle (jones) EmptyVen 24 Avr - 17:08

Plus que n'importe quelle pilule à avaler, injection en intraveineuse, comestible à gober, substance à fumer ou renifler, Manolo carburait à la misère des autres.
C'est le malheur qui l'obsédait.

Après lui avoir tout cédé, il voulait que d'autres le subissent et soient entièrement dépouillés à ses pieds. Rageur, rancunier, sans doute ; comme il ne pouvait prendre sa revanche sur la vie, il la prendrait sur la race humaine à la place.

Inéluctablement les gens finiront par le rejoindre. La peine, indissociable à la vie, ne se fuyait pas. Elle tombait sans prévenir, comme au beau milieu d'un after, invoqué par son affection perverse pour le blond, en tailleur sur son lit. Il ne l'avait pas fait sciemment mais à présent Manolo la recherchait par réflexe.

Jones s'était redressé et lorsqu'il poursuivit, lorsqu'il laissa tomber un mot à la renverse, Manolo comprit qu'il avait fait mouche.

Il n'eut jamais le temps d'apprécier la plaie qu'il avait ouverte, de voir la couleur du sang ni de se gorger d'un amour indéniablement toxique pour Jones.

La nuit, le jour, le moment, il ne savait vraiment plus, basculèrent et les muscles de son visage aussi. Manolo se mit à sourire grandement et idiotement, alors qu'il tanguait de l'intérieur. Il pouvait sentir son échine vibrer, sur le point de chavirer, et il oublia alors la noirceur dans laquelle il avait voulu envelopper Jones.

Il ne souhaitait pas particulièrement reprendre l'ascenseur, mais résister à la gravité était fondamentalement impossible. Il fallait cette fois, comme toutes les autres, kiffer.
Des lignes invisibles se fracturèrent. D'autres apparurent. Il sembla s'éveiller à un ensemble trop vaste pour être appréhendé, trop immense pour sa propre conscience et plus infini qu'une galaxie.

Manolo rouvrit des yeux qu'il n'avait pas eu conscience de fermer.

Ses pupilles éclatées se rouvrirent sur Jones et son cerveau enregistra sa présence comme une information toute neuve ; Juanito était là, évanescent au milieu de la fumée. Manolo extatique, s'avança, se projeta soudainement vers lui pour palper un bras, un épaule puis un cou qu'il enferma au creux de son coude.

Une joie furieuse incendiait ses veines, se propageait partout dans son cerveau et ses neurones. Bout à bout, les dernières bribres de conversations se rassemblèrent et puis s'accrochèrent à une dialectique qu'il venait de découvrir avec un émerveillement soudain.
Un ramassis de conneries sur la gorge, Manolo parla en sentant son palais vibrer distinctement :

- De toute manière. Mon frère. On a besoin de personne tant qu'on est là. On
se suffit à nous même putain.

Un amour puissant et frénétique pour quelque chose dont il avait vaguement conscience battait avec force dans sa poitrine. Ce sentiment puissant s'appliquait à tout jusqu'à devenir une vérité qui régissait l'univers. Convaincu, Manolo observa les yeux de Jones avec profondeur. Eclairés par le troboscope, il en observa la danse des couleurs sans perdre de vue, la révélation qu'il s'apprêtait à asséner.

- Sur instagram y a plein de meufs qui disent qu'on a une divinité en nous. Bin la, quand on est posés comme ça, c'est pas le paradis ?

Il aggripait fermement Jones ; Il sentait la chaleur de son corps remonter vers la sienne comme s'il était son extension.

- Et si on peut monter au paradis juste comme ça, en claquant des doigts, on est pas des dieux ?

Jones Cole
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MessageSujet: Re: igo c'est la jungle (jones)   igo c'est la jungle (jones) EmptyVen 1 Mai - 16:10

c'est quelle race de providence ça ? c'est quel domaine celui de ces dieux qui ne croient pas en eux-mêmes ? jones a perdu les coordonnées gps de l'olympe dans un candy flip retentissant.

d'habitude ce n'était pas le genre de questions qui faisaient trembler ses dogmes. mais c'est en regardant son ami si grand et tout à coup divin que jones se mit à se tâter. si manu s'avança pour le ramener à lui, l'attraper, lui faire ressentir ses bras, ses mains, jones en le saisissant le serra davantage. il l'entoura de ses muscles électriques qui vibraient comme s'il étaient remplis par la lumière. lorsqu'il fusionnèrent jones poussa un grand et grave hurlement.

- tous mes chakras s'alignent.

il oublia nancy et en fut soulagé. il n'avait plus à penser à quiconque. ses yeux se fermèrent sur la dernière personne qu'il souhaitait voir avant la fin du monde. et en entrant dans sa matrice, où nul sinon cette personne ne pouvait pénétrer, il vit ce fameux monde tourner vertigineusement jusqu'à former un trou noir et s'avaler lui-même. le big bang inversé juste sous les paupières, comme ça, sans bouger de son lit.

- aaaah carajo. ME LLEVA LA VERGA.

il rouvrit les yeux et fut accueilli par un terrible vertige. il lâcha son compère, son repère, et tenta de se mettre debout sur sa couche - il n'y arriva pas - puis il bascula en arrière. il tomba du sommier et se cogna violemment le crâne sur un cendrier (tout était un cendrier).

- ah putain voilà frère, j'ai vu dieu. il a ta tête. il te l'a volée parce qu'il a le seum que tu sois plus fort que lui.

dans la douleur il se releva et rit du rire non pas des dieux, mais des imbéciles, donc plus pur et puissant. il se rendit compte en regardant la tête sans sens de manolo qu'un sentiment acide était revenu en lui.

c'était le doute, assurément.

le doute est le plus fidèle compagnon de l'animal pensant, si tant est que jones en est un. le doute est chevillé à son ombre comme le soleil de midi. depuis tout petit, jones n'est pas sans savoir qu'il sera sur ses talons jusqu'à la tombe, qu'il trouvera à se nourrir partout. creusé par ses mains, c'est un trou. un trou qui valide son état de trou. un trou qui devient le vide. un trou qui ressemble parfois cruellement au regard de son grand ami.

le doute c'est puissant. si on lui coupe la tête elle repousse en double. de l'avoir tant frappé, jones a fait du doute une bête. une bête perfide, ignoble, de la taille d'un ver solitaire. le doute est dans l'estomac comme la larve est dans le fruit ; comme le traître est dans les amis. lorsqu'une force irrésistible comme le doute rencontre un objet inébranlable comme le désespoir de jones, la réalité se tord pour autoriser le mirage. et si l'on croit au mirage - il devient un miracle. enfin jones était complètement défoncé et ceci n'était qu'une de ses élucubrations.

voilà donc ce que manolo voulait lui faire voir. un miracle. parce qu'il en était un, posé là au milieu des ombres dans leur carnage personnel. il en était un, délirant et entier accroché à sa chaise. il en était un. et il était grand. comme dieu.

il n'est pas d'homme qui ne doute, qui ne questionne le moi. il en est en revanche qui charrient l'existence comme un fardeau très lourd. jones n'est pas un sisyphe. mais il a le poids de toute sa foutue vie qui dépasse la largeur de ses épaules. même s'il en a passé un peu à manolo pour qu'il le soulèvent ensemble, est-ce qu'il vont y arriver ?

- mano...

jones finit son verre cul-sec. il voit déjà la couleur des particules élémentaires.
tout d'un coup l'ecstasy kicke dans ses artères. il tremble. il se jette en missile sur le lit où est resté son dieu.
avec une frénésie soudaine et extraordinaire il se met à danser.

- putain mano viens on sort j'ai envie de bouger.


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