// jungle lycéenne« Toutes les machines ont un cœur, pourtant un monde meilleur caché dedans. » — feat. ZoraLundi. Pause du midi. L'une des premières pluies de septembre tombe derrière les fenêtres. Les yeux verts d'Ariel se sont fixés sur les gouttes qui s'éclatent contre la vitre. Il les observe s'étaler comme des centaines de petits chemins vers nulle part.
Assis seul sans avoir jeté même un regard à son plateau, Ariel attend. La pause du lundi midi n'est réservée qu'à une seule et unique personne. La pause du lundi midi est un rituel qui pourrait leur sembler centenaire. Ca les rassure les rituels, ça maintient l'illusion qu'ici tout va bien. Parce qu'ici, tout est normal, tout est fixe. Rendez-vous fixé pour les inadaptés.
Le bruit d'une chaise qu'on déplace arrache Ariel à sa contemplation. Zora, rien que sa présence arrache à ses lèvres leur plus beau sourire. Il se redresse un peu, Ariel.
"Belle journée ; non seulement parce qu'elle est belle, mais aussi parce que j'ai envie de te dire bonjour. On ne dit pas assez bonjour. On devrait le dire plusieurs fois, juste une ça ne suffit pas... Je trouve."
Ariel a toujours été plus loquace avec Zora qu'avec les autres, sans doute parce qu'ils se ressemblent tant dans leur façon d'être, dans leur vision des choses. Deux oiseaux d'une même espèce qui partagent une cage.
"J'ouvre le bureau des plaintes. Je t'en prie, dis-moi que tu as quelque chose à dire. Je meurs d'envie d'oublier le reste..."
Toujours, il écoute, Ariel. À cette table étrangement isolée des autres comme si elle avait été placée là rien que pour eux, il n'y a rien à craindre. C'est une petite planète à part, autour de laquelle orbite le réfectoire.
Tu te dépêches, t’empresses. Il y a dans tes pas de l’agitation, de quoi remuer l’imagination. Où cours-t-elle ? Tu n’as pas de missions, ni d’obligations, seulement une envie terrible de venir t’épancher, te ressourcer. Alors tu tentes de dissimuler vainement tes émotions saccadées lorsque tu rentres dans le réfectoire blindé. Coups d’œils pressés, plateau en main, te voilà hissée sur la pointe des pieds afin de capter la tête rousse qui est recherchée.
Te voilà à te frayer un chemin, l’air de rien. Tu es finalement arrivée. Et à peine tes affaires sont posées que tu es saluée d’une manière des plus enjouées. Tu ris derrière tes couverts émaillés, de quoi faire tourner quelques têtes. C’était cristallin, tout à fait honnête. Ariel a l’art et la manière d’accueillir, de te faire rire. Et c’est pas rien.
« Une très belle journée à vous, Adler. » Tu piques un aliment au hasard au fond de ton assiette, tout à fait captivée par le rayon de soleil qu’il est. « Tu veux que ça devienne un rituel ? On peut commencer toutes nos phrases par une salutation. Fais juste attention à pas être le premier à te lasser parce que je prétendrais que c’était ton idée… ! » Et tu hausses tes épaules, amusée. Parce que tu imagines comment cela pourrait tourner. Vous seriez les derniers à trouver ça insupportable, Les autres aurait envie de vous faire taire.
« Tu en meurs d’envie ? » Sourcil haussé et regard analysant l’assiette, tu remues ta tête au rythme de tes pensées. Mais comme à ton habitude Zora, tu retournes les questions que l’on te pose. « C’est pas toi qui a quelque chose à me dire du coup? Je veux dire, moi ça va, j’ai rien qui m’embête. » Taquine, tu hausses les sourcils, tes mains dressées devant ta poitrine, comme un non merci.
« Faudrait régler ces problèmes de conscience Adler, ça va devenir un problème. »
// jungle lycéenne« Toutes les machines ont un cœur, pourtant un monde meilleur caché dedans. » — feat. ZoraIl se sentirait presque trahi, Ariel. Elle joue avec lui et le taquine à la manière d'un chat qui tourmente les minuscules oiseaux. Main portée au cœur, soupir amusé et expression faussement boudeuse. Il s'est transformé, Ariel.
"Il y a toujours quelque chose qui t'embête, et peut-être même que quelque part, tu adores les choses embêtantes, mais que tu refuses de te l'avouer ! Pour ta gouverne, aujourd'hui, je n'ai qu'un seul problème. C'est un problème que je ne peux pas vraiment considérer comme tel bien qu'il en ait tout à fait le potentiel, étant donné qu'il y a des choses bien plus graves. J’appellerais plutôt ça une contrariété. J'aime pas trop les problèmes, moi..."
Tous les deux, ils sont un peu comme ces fleurs qui se referment quand la nuit tombe. Il a le sourire fier, Ariel. Fier de savoir arracher ces rires à Zora ; puissants et magnifiques.
"J'ai perdu mon crayon préféré. Ou plutôt... Je ne sais pas vraiment. Peut-être que quelqu'un la prit."
Il attache tant d'importance à ses objets préférés, Ariel. Zora, elle le sait et elle le comprend. Sûrement ? Il tisse un étrange lien affectif avec eux, comme s'il leur attribuait d'office une âme et des sentiments là où d'autres ne voient qu'un objet inanimé qu'on rachète quand on le casse ou qu'on le perd.
"Je veux pas dire qu'on me l'a volé. Ce serait accuser sans preuves. Et les accusations comme ça, on sait tous ce que ça apporte... Qui voudrait voler mon crayon ?"
Ariel touche le contenu de son assiette du bout de sa fourchette ; sale histoire que celle de cette disparition. Il n'a pas très faim, mais il devrait se forcer. Il ne le fait pas et préfère boire un peu d'eau.
"Peut-être que c'est parce que je suis tête en l'air ? Je l'ai perdu. Peut-être que quelqu'un s'est trompé ? C'était vraiment mon préféré, je suis troublé."
Des questions dignes d'un enfant. Des questions bêtes qui ont pour Ariel une importance capitale, et son sourire qui perd un peu de son éclat.
Accueil 
Calendrier 
Dernières images 
FAQ 
Rechercher 
Membres 
Groupes 
S'enregistrer 
Connexion 
Sujet: jungle lycéenne // feat. Zora 
