can't stop runningamélie & léoSa montre indiquait qu'il avait 30 minutes d'avance, tout pile.
D'habitude, Léo arrivait -presque- toujours en retard à ses cours. Ses professeurs ne prenaient même plus la peine de le réprimander le matin, lui faisant vaguement signe d'aller s'asseoir à sa place d'un geste de la main. Mais, pour ses entraînements de club, le collégien était très sérieux. Il était le plus jeune de l'équipe mais possédait une place de titulaire; il ne voulait pas paraître tire-au-flanc aux yeux des autres, par peur de les décevoir ou d'entraîner de la jalousie. Une pression qui le poussait à se faire violence pour se lever le matin, afin d'arriver en avance aux sessions d'entraînement.
Cependant, le jeune aux cheveux noirs de jais avait fini par apprécier de venir plus tôt; il ouvrit la porte du gymnase et s'arrêta quelques instants dans l'entrée, appréciant le silence qui y régnait. Il adorait être seul dans ces moments-là, où personne ne pouvait le voir, lui
Il repensa aux paroles de certains lycéens non titulaires qui, frustrés de ne pas être à sa place, avaient commencé à l'observer pour dénicher la moindre petite faille, la moindre faiblesse pour qu'il perde son poste. Faute d'en avoir trouvé dans sa maîtrise du volleyball, ils avaient fini par abandonner. Mais Léo avaient beaucoup de défauts; parfois, quand il y repense, il se dit qu'ils n'étaient pas très observateurs.
Mais à force de s'être habitué à ses yeux qui scrutaient chacun de ses gestes et à ses oreilles qui écoutaient chacune de ses paroles, le jeune joueur avait appris à ne rien laisser paraître, et son comportement qu'il voulait exemplaire à l'époque était resté. Ce n'était pas forcément une mauvaise chose: avoir le gymnase un peu pour lui tout seul lui faisait plaisir.
Il entra dans les vestiaires, s'attacha rapidement les cheveux en queue de cheval et enfila sa tenue. Laissant ses affaires dans la pièce, il ne prit qu'une bouteille d'eau et une serviette, et les posa sur le côté.
Léo sortit les ballons, et observa les filets -qui, heureusement, avaient déjà été installés-. Le bruit de ses pas et des roulettes du panier de ballons retentissait dans le bâtiment. Il s'arrêta devant un filet, prit un ballon assez bien gonflé à son goût et partit se faire des passes à lui-même -ou plutôt avec le mur-. :copyright:️ 2981 12289 0
Le pas glissant silencieusement sur le pavé, Amélie fantôme arpente tranquillement couloirs puis petits chemins menant au gymnase. Dans ses mains un carnet à croquis et dans ce sac qu'elle portait d'une épaule leste, quelques vêtements de rechange, en plus de sa tenue de sport. Amélie gracieuse et ponctuelle aux heures de club avait délaissé quelques belles observations pour le bien de son image au sein de l'académie. Alors l'esquisse infime aux lèvres la porte du bâtiment s'ouvre lentement pour l'accueillir, et c'est sans un mot que la belle se faufile jusqu'aux vestiaires pour se préparer.
Elle n'aurait pas imaginé trouver quelqu'un sur le parquet à cette heure et pourtant tu es bien là, petit Léo. La passion dans les yeux et l'ardeur dans les gestes, son regard se perd sur le ballon qui chemine entre le mur et tes mains depuis probablement un moment maintenant. Il y a cette expression sur ton visage, une profonde concentration qu'elle ne peut s'empêcher d'envier un instant.
Inspiration.
Un silence et puis Badam!
Comme une illumination.
Cette balle en guise de rythme à son coeur, Amélie fait en sorte de ne pas se faire remarquer lorsque dos à toi elle foule le parquet pour aller s'installer dans un coin. Et comme à son habitude trônent fièrement à ses bras son carnet et un crayon, sur lequel, une fois assise contre le mur, elle se met à esquisser chaque détail de ton profil pour ne rien manquer. Intense mirettes qui glissent de haut en bas sur ta silhouette comme une admiration -Amélie en pleine étude dix minutes avant le début du jeu.
can't stop runningamélie & léoLe grincement familier de la porte du gymnase qui s'ouvrait une nouvelle fois fit comprendre au jeune que quelqu'un venait d'arriver. Il ne s'arrêta pas pour autant; se contenta simplement de tourner la tête vers la personne et la salua en baissant légèrement celle-ci.
Amélie, une lycéenne nouvelle dans l'équipe féminine, venait d'arriver. Il n'avait jamais vraiment tenu de vraie conversation avec elle pour le moment, et il ne la connaissait pas du tout. Pendant quelques instants, le collégien se demanda si il devait lui dire autre chose -juste pour la forme-. Mais comme rien ne lui vint à l'esprit, il abandonna cette idée et continua ses passes contre le mur.
Les minutes passèrent sans qu'aucun des deux n'ose aborder l'autre. Léo l'avait sentie passer derrière discrètement, sans doute pour éviter de le déranger, et elle s'était mise dans un coin. Il avait été un peu surpris qu'elle ne s'échauffe pas, mais s'était ensuite rappelé que tout le monde n'était pas aussi sérieux ou féru de volleyball comme lui. Et rien n'empêchait cette fille d'aimer le sport; elle faisait ce qu'elle voulait, après tout.
Paf, paf. Les seuls bruits qu'on pouvait entendre dans le gymnase étaient les couinements des chaussures du jeune sur le parquet et le rebond de sa balle contre le mur.
Mais Léo sentait depuis quelques temps un intense regard se poser sur lui. Se sentir observé de la sorte l'insupportait et bientôt, il ne parvint plus à rester concentré sur sa balle. Il la laissa retomber au sol ; effectua quelques rebonds, et s'immobilisa définitivement près d'un filet.
Le jeune aux cheveux noirs alla ramasser sa serviette pour s'essuyer le front, et, malgré sa violente timidité qui lui hurlait de s'éloigner le plus possible de cette fille, s'avança vers elle.
"Qu'est-ce que tu me veux?" pouvait paraître un peu abrupt, mais Léo n'aimait pas passer par quatre chemins. Amélie le fixait depuis son arrivée, il en était sûr et certain. Ils avaient beau n'être que deux dans la salle, il ne comprenait pas la raison de cette intense observation. Mais peut-être qu'elle était aussi timide que lui et n'osait pas l'aborder; il était tout à fait possible qu'elle veuille lui demander des conseils.
Sujet: Re: (fini) can't stop running ♦ Amélie Mer 4 Mar - 14:22
Le trait de la mine sur le papier interrompu par le son du ballon mourant lentement au sol. Amélie relève la tête des questions pleins les yeux et face à ton regard inquisiteur ne prononce pas un seul mot, t'observe attraper une serviette avant de replonger toute son attention sur son esquisse. L'habitude des modèles mouvants, les images lui restaient toujours en tête assez longtemps pour qu'elle ne s'inquiète pas que tu ne tiennes plus ta position. Le crayon griffonne rapidement le début d'une main lorsque l'ombre vient lui cacher la lumière artificielle mélanger à celle du soleil passant par les vitres. En relevant de nouveau les yeux c'est ta silhouette face à elle et ça ne la surprend pas du tout, elle s'était même demandé pendant une très brève seconde quand est-ce que tu finirais par arriver. Seulement le problème n'était pas là. Y en avait-il seulement un ?
Tu as besoin de quelque chose ? Oui, Léo.
« Pourquoi as-tu arrêté de jouer ? »
Comme si tu la dérangeais, elle omet volontairement le fait que le contraire est bien plus vrai, mais bon. Puisque tu es là, autant s'intéresser aux détails qui comptent réellement.
« Peux-tu te décaler de deux pas sur ta gauche s'il te plaît ? J'ai besoin de l'éclairage du soleil pour esquisser les meilleurs reflets. »
Sans attendre de réponse elle repart dans sa bulle et la mine gratte si vite les grains de papier qu'un amateur se demanderait comment la feuille fait pour ne pas se trouer. De temps à autres un regard qu'elle lève vers toi, sans fixer tes yeux, passant d'un détail dans les mèches de tes cheveux à un autre sur ta tenue, qu'elle retranscrit fidèlement. Alors après quelques secondes de silence elle te demande simplement, comme l'on discuterait de météo, ou d'un sujet bateau, le nez dans son dessin.
« Te serait-il possible de reprendre la position dans laquelle tu lances le ballon ? Il y a un angle que je ne saisi pas très bien... souffle-t-elle, en pleine réflexion. »
Et surtout ne te préoccupe pas de moi, recommence à jouer comme avant. Coup de gomme pour raturer l'intérieur du coude, elle attend patiemment.
Sujet: Re: (fini) can't stop running ♦ Amélie Sam 7 Mar - 13:23
can't stop runningamélie & léoElle releva finalement les yeux vers lui.
Son regard insondable eut le don de le mettre mal à l'aise. Il ne comprenait pas ce qu'elle voulait de lui. Elle n'avait absolument pas l'air surprise de le voir se tenir devant elle, ou étonnée de sa question.
Il s'était arrêté de jouer simplement parce qu'elle le fixait depuis trop longtemps. Et il était loin d'apprécier ça. Depuis qu'elle était arrivée, elle avait concentré toute son attention sur lui; cela aurait pu être compréhensible étant donné qu'ils étaient seuls dans le gymnase, mais c'était trop pour le collégien qui détestait être le centre de l'attention. Il n'était absolument pas nécessaire de garder les yeux sur lui pendant qu'il s'entraînait: tout ce qu'il avait fait pour le moment, c'était de faire rebondir un ballon contre un mur pour travailler ses passes. Rien qui, à première vue, ne devait attirer l'œil attentif de quelqu'un.
Ses paroles eurent l'air de lui dire que c'était plus lui qui la dérangeait que l'inverse. Confus, il lâcha un léger soupir tout en se décalant comme elle lui avait demandé, et attendit sa réponse. Mais rien ne vint: le seul bruit qu'on pouvait entendre pendant ces quelques instants était le griffonnement de son crayon sur les feuilles. Elle relevait simplement les yeux vers lui de temps à autre. Léo ne savait pas s'il devait abandonner l'affaire et reprendre son entraînement au lieu de perdre son temps avec elle ou insister.
Amélie finit par briser le silence, avec un air concentré sur le visage. Le plus jeune finit par comprendre, sans avoir eu besoin de regarder ce qu'il y avait sur la feuille.
"Euh... Pourquoi tu me dessines?"
Il comprenait de moins en moins la situation dans laquelle il se trouvait. Cette fille, plus âgée que lui, était en train de faire des croquis de lui dans son carnet. Léo n'avait rien d'assez exceptionnel pour ça. Peut-être qu'elle le faisait simplement par ennui...
Il avait complètement laissé tomber l'idée de paraître poli: Amélie ne prenait pas la peine d'enjoliver ses phrases non plus.
Au moins, Léo aura appris quelque chose sur elle aujourd'hui: elle aime dessiner, elle possède une franchise désarmante et une absence totale de réaction censée. :copyright:️ 2981 12289 0
Amélie H. Hassan
Dr Frankhassan
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Sujet: Re: (fini) can't stop running ♦ Amélie Jeu 12 Mar - 10:03
Euh... Pourquoi tu me dessines? « Pourquoi pas ? »
Réponse si claire et rapide donnée sans qu'elle ne lève les yeux de son carnet. Elle réfléchi à cette position que tu ne prends toujours pas, et cet angle dont elle a besoin alors les traits sont esquissés plus vite pour ne pas laisser s'envoler les images là où la gomme se fait plus lente à intervenir, et après quelques secondes de silence -ou de concentration si intense qu'elle ne t'as pas entendu- le carnet claque sur le sol et avec, posés dessus, ses crayons.
Dans un soupir elle se redresse, de toute sa hauteur elle semble de la même taille que toi. Sans un sourire ses doigts viennent entourer ton poignet et telle une marionnette elle commence à te positionner à son souhait.
« Ne bouge pas, ordonne t-elle en pliant ton coude vert l'intérieur. »
Il ne vaut mieux pas. Car tout en te plaçant, Amélie en profite pour observer ton corps de plus près et ces instants de contemplation ne doivent jamais subir l'ombre d'une perturbation.
Une caresse furtive sur tes biceps et un sourire à peine, sans que tu ne t'en aperçoives elle fait usage de son alice pour analyser. Il ne lui avait suffit que d'une seule seconde pour trouver les failles qu'inconsciemment elle recherchait.
« Tes muscles sont fatigués, tu devrais annuler ton entraînement pour aujourd'hui. »
Déjà et sans rien dire de plus, elle se recule pour retrouver sa place sur le sol et reprendre son croquis. Comme si de rien était.
Sujet: Re: (fini) can't stop running ♦ Amélie Mar 17 Mar - 18:20
can't stop runningamélie & léoPlus il passait de temps avec elle, plus il perdait le fil de la conversation.
"Pourquoi pas?" Mais pourquoi, tout simplement? Léo détestait qu'on réponde à sa question par une autre question. C'était simplement un moyen de détourner le sujet. Elle ne le regardait même plus, toujours l'air aussi concentrée sur son dessin. Le collégien ne sut plus vraiment où se mettre ; encore plus lorsqu'elle fit finalement claquer son carnet au sol, les crayons avec.
Un geste qui pouvait paraître colérique ; mais Amélie était plus excédée qu'irritée. Elle se leva après un soupir, et vint positionner le jeune de la manière qu'elle voulait. S'il ne réagit pas au début, il le fit lorsqu'elle s'arrêta de le "modeler" pour le fixer. Toujours aussi confus, il se recula d'un pas. Il ne pouvait supporter son regard analyseur.
Et ce qu'elle dit ne lui plut pas non plus. Il avait beau se sentir un peu fatigué, et avait quelques courbatures dues à un entraînement trop intensif la dernière fois, il pouvait tout à fait continuer aujourd'hui. Et même si ses muscles, si son corps tout entier lui hurlait de s'arrêter, il aurait continué quand même. Peu importe ce qui pouvait lui arriver.
Alors qu'elle reprit sa position initiale au sol, comme si de rien n'était, Léo lâcha un énorme soupir, puis passa la main dans ses cheveux. Un tic qu'il avait lorsqu'il était stressé.
"Non, ça ira. Je peux continuer."
Il ne se forçait en rien : il avait encore assez d'énergie pour le faire, et était loin de souffrir le martyre. Il ne pensait pas qu'Amélie lui mentait -il se doutait que son alice avait quelque chose à faire là-dedans-, mais n'importe qui aurait pu lui dire la même chose -un prof, un docteur, un autre élève-, il ne l'aurait pas écouté.
"Fais ce que tu veux. Je retourne m'entraîner."
Il avait un peu l'impression de discuter avec un mur lorsqu'il parlait à cette fille. Toutes ses phrases ricochaient contre elle. Jamais elle ne perdait son air neutre du visage.
Léo se fichait bien qu'elle le dessine ; même s'il se demandait encore quel en était l'intérêt, il ne voyait pas pourquoi il lui interdirait. Tant qu'elle ne le tripotait plus pour le placer dans la position qui lui plaisait, du moins.
Et c'est tout en songeant à pourquoi elle était si obsédée par le fait de le dessiner qu'il alla cette fois se placer près des filets, puis s'entraîna aux attaques. C'était assez compliqué à faire tout seul, ou du moins plus fatiguant qu'à deux. Il aurait aimé que quelqu'un puisse lui faire la passe.
C'est seulement après quelques minutes qu'il rappela Amélie.
"Eh, tu ne voudrais pas... Me faire quelques passes?"
Il préférait encore s'entraîner avec cette fille étrange plutôt que se fatiguer tout seul.
Sujet: Re: (fini) can't stop running ♦ Amélie Mer 18 Mar - 10:39
Déjà envolé en direction du filet tu n'a pas pu voir les traits sombres de son visage, effacés à peine après leur arrivée, ils étaient faits de questionnements dont elle n'aurait pas les réponses avant un moment -alors Amélie préfère reset les actions et faire comme si rien de tout ça ne l'avait réellement perturbée. Elle dessine et le temps passe, de temps en temps le regard se détourne pour ricocher entre tes bras et le reste de ta silhouette, esquive un ballon pour finalement se reposer sur toi qui seul t'entraîne comme un forcené. Amélie comprend sans vraiment comprendre l'intérêt de t'échauffer avant tout le monde et les risques que tu prends, et Amélie curieuse pourtant ne pose toujours pas de questions -car le dessin n'est pas tout à fait terminé. Il lui manque quelques détailles ça et là qu'elle esquisse rapidement juste avant que tu ne la coupes pour quémander de l'aide -désespéré.
Le crayon qui s'arrête et le regard à nouveau qui se dresse, vient trouver tes yeux cette fois pour ne plus les quitter.
Une seconde.
Deux secondes.
Trois Quatre Cinq à te toiser aussi lourdement que le silence qui vous entoure
Et puis.
« Pourquoi risquer de te blesser à trop jouer ? »
La question est simple et réelle, Amélie intriguée cherche une réponse qu'elle t'estime en mesure de lui donner. C'est pourquoi finalement elle se redresse, déposant ses affaires sur le sol et puis s'approche, s'approche tranquillement de toi -jolie proie- accroché au filet, s'arrête face au premier ballon qu'elle croise pour le prendre délicatement entre ses doigts -comme s'il était plus précieux encore que tout l'or du monde à ses yeux (il n'en est rien). Amélie douce comme une fleur tranche pourtant de ses mots et même si la balle roule entre ses doigts c'est toi qu'elle regarde, Léo.
Sujet: Re: (fini) can't stop running ♦ Amélie Jeu 19 Mar - 0:41
can't stop runningamélie & léoSes yeux sans émotion vinrent rencontrer les siens.
Un reflet de l'âme vide.
Pendant quelques instants, ils ne dirent rien. Léo ne savait pas si elle hésitait entre l'aider ou continuer son portrait, mais il trouvait ce long silence bien trop gênant. Et encore une fois, il sentait son regard l'analyser, jusqu'au plus profond de son être. Son malaise revint ; se faisant sentir par son ventre qui se noue.
Et, soudainement, elle parla. Sa phrase résonna dans le gymnase, enclenchant un léger écho dû au vide du bâtiment ; comme si elle voulait imprimer ses paroles dans l'air.
Sa question avait l'air sincère. Ce n'était pas pour le prendre de haut, mais pour comprendre. Mais Léo ne savait pas lui-même pourquoi il avait une telle obsession avec ses entraînements. Il aimait le sport, plus particulièrement le volley. Il voulait se vider la tête. Courir. Se défouler. Tout le temps, tous les jours. Oublier ce à quoi son esprit ne pouvait s'empêcher de penser.
Se redressant une nouvelle fois, Amélie vint toutefois vers lui, signe qu'elle acceptait de lui rendre service ; à moins qu'elle ne veuille encore une fois améliorer sa position pour son dessin. Mais non: elle s'approcha sans bruit, un ballon dans la main.
Les yeux droits sur lui. Perçant ses défenses, son âme, son être tout entier.
Léo n'en pouvait plus de ce regard. Le sien était fugitif et passager ; l'autre, assuré et apathique. Il ne comprenait pas pourquoi l'attention de cette lycéenne le dérangeait autant. Cela ne tournait pas vers l'obsession, mais plutôt... vers l'observation.
D'un cobaye. D'un animal. Pris en cage.
Piégé. C'était bien ça. Le jeune subissait un véritable interrogatoire de la part de cette fille, et il ne parvenait pas à en saisir le but.
"C'est comme respirer."
Il prit un ballon entre ses doigts, et tourna la tête vers les filets.
"Si je m'arrête, je meurs."
Sa voix est froide ; ses yeux songeurs. Il ne valait mieux pas qu'il sache la raison de toutes ses actions. Les goûts et les couleurs, ça ne se décidait pas. Et Léo prit une légère inspiration ; il remit ses idées en place, pria pour que les battements de son cœur ralentissent. Il n'était ni intéressant, ni beau, ni riche, ni quoi que ce soit qui pouvait lui permettre d'attirer ainsi l'attention d'une lycéenne de son club. Peut-être était-ce l'ennui. Mais rien ne laissait transparaître la moindre excitation, la moindre joie de tromper cet ennui.
C'était une indifférence pure et simple qu'Amélie dégageait.
Sujet: Re: (fini) can't stop running ♦ Amélie Ven 20 Mar - 10:37
C'est comme respirer. Si je m'arrête, je meurs.
Elles sont un peu étranges les couleurs qui soudain l'envahissent. Un mélange contradictoire de vert pomme compatissant et de la curiosité d'aller au bout des choses -de t'assassiner comme elle assassine les rêves les plus doux au gré de ses envies. C'est parce qu'elle a besoin de tout savoir, de comprendre l'entièreté de ce qui ne va pas droit chez toi. Il est vital pour elle de trouver une réponse à ces pourquoi que tu lui poses, et qu'elle a pu se poser d'ailleurs sans que tu répondes encore. Pourquoi réduire le volleyball à quelque chose de nécessaire à la survie comme manger, boire ou respirer ? Alors que l'on ne peut pas mourir de ne pas jouer et au contraire c'est même ridicule ! Tu es ridicule, Léo.
Et Amélie ne comprend pas. Pourquoi.
« ... mais si tu te blesses à trop forcer, tu ne joueras plus. » Tu vas mourir.
Seulement vous n'avez plus vraiment le temps d'y penser, car déjà les portes grincent à nouveau pour laisser apparaître lorsque vous vous retournez vos camarades près à s'entraîner. À l'intérieur, Amélie sourit à l'arrivée d'Elyas. Une idée qui germe bien trop vite dans son esprit et Elle s'échappe, s'approche du capitaine des garçons le plus simplement du monde.
Tu vas mourir, Léo. Aujourd'hui, alors qu'eux continueraient tous à vivre.
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Sujet: (fini) can't stop running ♦ Amélie 
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