Elle est pas couchée Cosmos. Les nuits sont blanches. Pourtant le corps est allongé, inconscient sur le lit. Comme toutes les nuits on vadrouille, comme toutes les nuits ont cherche à en savoir plus. Mais c’est pas seulement une nuit de plus, à tracer la carte de l'académie. Il y a trop de bruit. Trop d’agitation au loin. Elle est sur de pouvoir sentir le palpitant s'accélérer dans la chambre. Alors il y à l’instinct, l'instinct de faire marche arrière, l’instinct de retrouver le corps ce soir, un peu plus tôt que prévu.

Alarme.

Qu’est ce que c’est que ce bordel. Qu’est ce que c’est que ces conneries. Ça a beau être sourd encore dans ses oreilles, le bruit est si strident qu’elle ne peut pas l’ignorer. Quelques mètres encore. Elle y est. L’alarme devient alors clair, Les bruits des pas dans les couloirs aussi. Ça tambourine sur le sol des masses d'élèves en mouvement. Pas le temps de cacher les plans dans les planques habituel. Solution de replie, elle les planque à l'intérieur de sa veste. Ouvre la porte, se laisse embarquer par la vague. On cherche des yeux pour trouver les autres. Mais les mauvaises graines ne sont pas à cette étage.

Rassemblement.

Ensemble informe, impossible d'apercevoir les visages familiers. Ça panique dans la cage thoracique. Serre les plans à travers la veste. Dirigés vers l’hôpital, les corps qui s’entrechoquent, annoncent les bleus à venir. Les portes qui se referment. Faut pas rester là, faut pas. C’est trop dangereux, faut se planquer, comme on sait si bien le faire. Attendre que l’orage passe. Prendre la fuite. C’est sa spécialité.

Et a toi aussi pas vrai, Eulalie.
Quoi qu’on en dise. C’est bien toi la plus expérimentée.

Attrape la main avant qu’elle ne soit emporté ailleurs par la folie qui commence à gagner les cœurs. Regard à gauche à droite. Ferme les yeux, une fraction seconde. On a bien étudié l’hopital. On avait que ça à foutre vu le temps qu’on y a passé dernièrement.

Elle pensait pas se servir de ces recherches de cette façon.
Pas le choix.

« Suis moi ! »

Tire sur la main pour l’embarquer vers l’escalier.
Un regard en arrière.
Elior.
Elle crie

« ELIOR PAR ICI! »
Cette fois ci viens avec elle Elior, s'il te plait.

Où est ce que tu les embarques Cosmos. T’as jamais été dans cette pièce là.
C’est peut être pour ça que tu te dis que personne d’autre n’ira là bas.

Spoiler:

Ne lâche pas la main, continue d’avancer lorsqu’elle voit Elior la suivre. Ca respire plus fort. Ca respire plus sur. Comme une case de cocher sur la tcheckliste des gens que l’on veut voir en sécurité. Dévale les marches sans s'arrêter sur les questions posés, ni celle d’Elyas, ni celle d’Eulalie. C’est ton tour de lui faire confiance. Plus tard, on à pas le temps, on parlera après. La course se freine pourtant lorsque ça annonce une arrivée. Les pas qui fixent un peu le coeur. La lumière d’Eulalie pour révéler. Le grand corps qui ne s’agite pas, qui ordonne d’avancer.

Elle avait pas besoin de ton avis tu sais.

Appose la main libre sur la poignet avec force. Comme pour se convaincre que c’est pas fermé à clefs. Bingo. Continue le mouvement de la porte pour l’ouvrir en grand. S’avance pour que les autres puissent avancer suffisamment. Elle sait pas ou elle fout les pieds Cosmos, c’est peut être pour ça qu’elle a toujours pas lâché la main de Lalie. Pour la protéger. Pour se rassurer. Elle sait pas  trop. Dans son crâne aussi c’est bien trop sombre. Bras dans le vide pour essayer de ne pas se cogner, elle finit par toucher une surface métallique. Le son de l'interrupteur activé par un membre du groupe de fortune. Les lumières qui ne s’allument pas. Il est pas dur de comprendre qu’on va devoir se débrouiller autrement pour se repérer. Remet en place les plans dans sa veste pour qu’ils ne tombent pas, puis sort de la poche son téléphone. 38%. Des messages. Ana, Mari. Des mises en gardes.

Comme si elle allait faire quelque chose de risqué.
Comme si elle avait l’habitude de quitter son corps.

Elle ne répond pas toute suite. On a plus important. Active la lampe torche du téléphone. Balaye la pièce pour pouvoir se rendre compte de l’ensemble. L'éteint, pour que la batterie ne se décharge pas trop vite. Le noir de nouveau.

Il n’y a pas que le vent froid qui glace le sang. Elle pensait pas, que ce serait si grand. Elle est même pas sûr de voir le bout, à cause de toutes ces étagères entremêlés.

« Eulalie, t’as de la batterie sur ton téléphone ? Ou quelqu’un à le sien, déjà ? Ce serait bien de faire les comptes. »

Elle se tient près de l’étagère, comme pour garder un repère. En attendant de savoir comment avancer dans tout ce merdier.

Spoiler:

Elle a l’impression d'être dans une de ses nuits sans sommeils où elle avance et essaie de retenir tout ce qu’elle voit, ce qu’elle entend. Pour plus tard. Accumulés tout ce qu’elle peut, faute de savoir ce dont elle aura besoin. Sauf que cette fois, elle peut manipuler les choses. Deux téléphones. Peut être trois, mais un des convive ne semble vouloir se donner la peine de répondre. Tant pis. C’est pas grave, parce que la légère source de lumière qui vient d'apparaître dans la pièce change un peu la donne sur la question de la luminosité. Pratique.

Ca évoque la question du froid, et alors qu’une partie du groupe cherche à en trouver la source, elle rallume son téléphone comme elle l’a fait précédemment, imitant Elyas. Balaye les dossiers à la recherche de dates pour comprendre l'organisation des étagères. En profite pour répondre rapidement aux sms reçu et envoyer un message groupé aux mauvaises graines. Elle n’a pas envie de laisser passer cette occasion, bien qu’elle puisse retourner ici en fantôme, elle n’aura pas l’occasion de pouvoir manipuler les archives de sitôt. Elle s'arrête toutefois quand monsieur directive qui ne répond pas aux questions évoque la possibilité que le mur s’ouvre sur quelque chose.

Autant savoir à quoi s’attendre avant de vouloir l’ouvrir, elle n’a pas envie de perdre du temps inutilement. Elle a peut être enfin l’occasion de tomber sur des informations utiles. Elle ne veut laisser passer ça.

« J’peux aller voir ce qu’il y a de l’autre côté, histoire de savoir si ca vaut le coup qu’on cherche à l’ouvrir. Elior, tu veux bien me surveiller ? »

Elle n’a pas vraiment envie qu’on s’approche de son corps. L’idée qu’on puisse trouver les plans qu’elle cache n’est pas vraiment une idée qui lui plait.

Elle s'assoit, le dos calé contre une étagère.

« Tu crois que tu pourrais amplifier mon pouvoir pour que je puisse être plus efficace Eulalie ? J’pourrais pas vous dire directement ce qui s’y passe, mais je reviens vite. »

En attendant ils pourront essayer de trouver un moyen de débloquer la situations de leurs côtés. Elle laisse le corps s'éteindre alors que l’esprit s’évade. Il est tant de passer à travers ce mur.

Spoiler:

Laisse le corps aux bras d’Elior. Elle le sait en sécurité. Autant du moins qu’il pourrait l'être dans cette situation. Abandonne la carcasse, s’avance vers l’endroit de toutes les attentions. Passe à côté de Lalie, de Samuel, sans qu’ils ne puissent la voir. Et traverse enfin le mur, comme si il n’existait pas. On entend plus les voix. Mais il fait bien plus clair, tout d’un coup. Les néons qui ne semblent pas en finir, elle ira explorer plus tard. Elle veut d’abord essayer de voir si le fonctionnement de la porte est plus clair de ce côté. Cherche quelque chose, qui pourrait aider à ce qu’ils trouvent comment l’ouvrir avec les autres.

Pas grand chose, mais on notifie le fil. L’interrupteur.
Il y a surement le même de l’autre côté. Ou quelque chose de ressemblant.

S'apprête à faire volte face pour continuer. Mais c’est le noir d’un coup. Happée si vite que c’est le corps qui en pâtit, cherchant l’air dans une grande respiration lorsque l'âme reprend sa place. Elle a l’habitude de regagner son corps, de s’y glisser, comme pour retrouver l'enveloppe. Ca. Ce n’est pas habituelle.

Un peu paniquée, lance les mots un peu tremblante.

« Je.. j’pensais pas revenir si vite par contre... Mon Alice s’est bloqué d’un coup. »

Elle se relève, doucement. Prend appuie sur Elior.

« J’ai pas eut le temps de voir grand chose, ça donne sur un couloir en tout cas. De l’autre côté de la porte, il y avait un interrupteur. Le système d’ouverture n’a pas l’air trop complexe. Peut être qu’il y a l'équivalent de notre coté. Faudrait qu’on vérifie. Si c'est le cas ça ne doit pas être si loin. »

Le choc de l’annulation de son Alice encore un peu présent, elle préfère rester appuyer dos contre l'étagère. Le temps de reprendre encore un peu ses esprits.

Spoiler:

C’est pas grave Eulalie, faut pas t’en vouloir. Au contraire, elle est presque rassurée Cosmos, de ce que tu viens de faire. Elle pense à plus tard. Et ca l’arrange, au final. L’annulation.
Parce qu’il n’y a que ses plans qui comptent, ses plans avec eux. C’est plans dehors, ou ils construisent ensemble, une nouvelle vie.
Un peu à la traîne après avoir fouiller dans les archives, sans trouver ce qu’elle cherche. Bien sur que ca n’allait pas être la. Elle rattrape le groupe. Voit Eulalie se précipiter. Pas un regard pour ce qu’il y a derrière la porte. Non. Elle pense pas comme ça Cosmos. Cosmos elle pense l’avenir, la sécurité. Alors elle prend le temps de prendre le plan en photo. Assure les arrières des mauvaises graines.
Et puis tous les corps passent la porte. Même le sien.
Il y a le froid du dehors. Du vrai dehors.
Elle comprend pas.
Ca va vite dans sa tête. Ca ne s'arrête sur rien.
Elle a peur de comprendre Cosmos.
Ou elle est.
Alors comme un refus. Elle n’ose pas bouger.
Pas toute seule.
C’est pas possible.
Pas dehors.
Sans eux.

Elle sent la respiration qui s'accélère, sous la pression. Il y a tant de promesse à tenir. Jasmin, Chandra. Elle ne peut pas partir. Elle a pas le droit. Elle ne veut pas. On entend plus les insectes. On entends pas les réactions des autres. On entend plus rien. Juste le bruit des pulsations affolés.

Elle aurait du être heureuse Cosmos. Elle y arrivait pas.
Pianote sur le téléphone. Des instructions.
Répondez.
Répondez putain.

Un pas vers Elior. Un murmure, elle supplie. Si bas pour que les autres n’entendent pas. Si bas qu’elle doute qu’il est entendu. Mais c’est la main qui attrape le bas de la veste. Gamine, gamine perdu.

« Elior, s’il te plait. Porte moi. J’peux pas, j'peux pas partir sans eux. S’il te plait… S’il te plait »

Elle s’en moque bien, que les autres ne comprennent pas.
Elle doit les trouver.
Au plus vite.
Leur indiquer le chemin.

Spoiler: