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les survivants – elyas † elior
Elior Demaury
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Elior Demaury

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MessageSujet: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptyMar 12 Nov - 2:08

les abandonnés
novembre // elyas

À croire que l'ont vous faisait payer le pris du bonheur que vous aviez trop longtemps goûtés - c'est qu'il était parti hier matin et qu'il avait fallut une journée seulement pour te retrouver à nouveau fissuré de tout côté et, aujourd'hui, après le repas du soir, on t'avait questionné sur sa présence dans les longs couloirs des dortoirs ; mais il n'aurait pas dû être-là, qu'importe la joie de le retrouver à nouveau à tes côtés, il n'aurait pas dû être là, il ne devrait pas être là - alors à tout ça, il n'y avait que de l'effroi.

Abandonnant ton repas, tu laissais tes amis sans même y réfléchir, quittant la chaleur des présences pour s'élancer à perdre haleine dans une ambiance qui te fis frisonner - qu'importe tous les scénarios que tu te faisais dans la tête, Elyas n'avait pas être là ! Alors, alors, tu marches quatre à quatre les escaliers, qu'importe les interdictions de s'élancer, tu cours, tu cours pour monter plus haut, toujours plus haut, toujours avec l'idée en tête - que ça n'avait pas le moindre sens !

Que faisait-il là ?!

Incroyable à quel point on ne veut pas voir la vérité.

Pourquoi ne me l'a-t-il pas dit ?!

Parce qu'au fond,
Elior,
tu sais très bien ce qu'il s'est passé.

Que s'est-il passé ?!

Et pourtant y a déjà la gorge qui veut déglutir sans y arriver, y a déjà l'humidité derrière les yeux et y a le cœur qui bat, qui bat si fort comme s'il savait qu'à la dernière marche, il s'écraserait en mille éclats ; et pourtant tu ne faiblis pas et toujours plus vite, tu montes, tu montes, avec ce besoin à présent viscéral de savoir s'il était vraiment là, s'il ne lui était pas arrivé quoique ce soit - mais à ça, tu en avais malheureusement la réponse.

Vainqueur, tu arrives à l'étage de l'étoile unique pour te précipiter vers la porte que tu avais appris à lui assimiler et, collant ton corps tout contre cette dernière, tu vins d'une main, toquer à la porte, tandis que sa jumelle se soutenait comme dans la peur de te voir tomber.

Elyas...

Et sans réponse, ne rencontrant que le silence, peut-être que ta voix se fait plus fébrile, plus tremblante, moins assuré qu'elle ne le voudrait - et tu devais te montrer fort, Elior, toujours plus fort ; pourquoi, pourquoi comprenais-tu déjà la raison à sa présence sans même que tu ne veuilles l'accepter ? Pourquoi avait-il été si simple pour toi, de saisir le sens de son retour si rapide pour un périple qui avait pourtant duré des années - sept au total, c'est long vous savez.

Elyas, s'il-te-plaît...

Vous qui aviez voué votre vie

Ouvre-moi...



à un but qui n'avait, au final, jamais existé




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MessageSujet: Re: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptyDim 1 Déc - 23:45


presque mort
elyas & elior
Elyas s'était perdu lui-même, dans des souvenirs pleins de douleurs, dans des amertumes acides qui lui prenaient la gorge, déchiraient ses muscles tendus, le sang brûlant mais le corps gelé. Resté immobile, le corps mort mordu par ses ongles, recroquevillé, des sanglots avaient secoué ses épaules. Il s'était figé, et plus rien d'autre n'existait. Il n'y avait que cette plaie béante, l'immense gouffre dans lequel il avait plongé, vertigineux.

Il ignorait combien de temps avait passé, mais le poing contre le bois de sa porte ne l'avait même pas fait sourciller. Il était resté là, le regard assassiné, la mine abattue, le dos résigné, réfugié dans l'immense chambre qui n'avait plus de sens. Les rideaux encore clos, l'âme éteinte, Elyas avait écouté la voix de Elior crever de l'autre côté, et il n'en avait
rien eu à faire. Il n'avait plus envie.
Plus envie d'aimer si c'était ça que ça donnait.
Plus envie d'être aimé, il ne le méritait pas.
Amer, il avait serré les mâchoires ; c'était le premier mouvement qu'il entamait depuis qu'il s'était laissé mourir.

Il s'était levé, lentement, son corps trop lourd pour le peu d'énergie qu'il avait à lui donner. Du plomb dans les muscles, des valises de sentiments au bord des bras, il avait tendu sa main vers la poignée, et plusieurs secondes s'écoulèrent au ralenti avant qu'il n'ouvre.

Sa mine était sombre, son dos droit, sa stature impeccable. La menace de sa haine était grande, glacée, vide de toute joie ; de toute sa hauteur à donner le vertige, il l'avait regardé sévèrement, comme placardant tout autour de lui des projections de tout le châtiment qu'il s'infligeait à lui-même.
Il empestait la mort.

« Va-t'en, Elior. »

Rien que ça avait fini d'achever son coeur déjà en miettes.
Il serra les mâchoires, maudissant sa poitrine de se soulever pour lui alors qu'il voulait juste crever, et rester là où ça faisait mal.
Il ne voulait pas, il ne voulait pas qu'on le soigne, il voulait souffrir, et payer. Il voulait souffrir et rester seul, il voulait qu'on le laisse mourir.


« J'avais demandé à Eulalie de ne pas te le dire. »

Sa voix était caverneuse, mauvaise.

« Je ne veux plus que tu m'aimes. »

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MessageSujet: Re: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptyLun 2 Déc - 1:18

les abandonnés
novembre // elyas

Alors tu avais su.

Une fois au cœur de ses yeux, tu avais su et, les mots qui se détachaient pour former ses phrases déferlaient à tes oreilles en en perdant le sens - il n'y avait eu que le silence, un silence qui semblait avoir duré une éternité, combien même tu te doutais que ce n'en fut pas le cas ; car très certainement, aurait-il eu le temps de se détourner de toi pour te claquer la porte avec la même force que sa langue.

Et c'était comme être étranger à son propre corps, alors que tu savais, tu avais su, tu avais su, là, dans ses escaliers, dans ta course folle et même, bien avant. Tu essayais vainement de déglutir alors que ta gorge se nouait au point d'en perdre le souffle : il te parle d'Eulalie, il te dit qu'il ne veut plus de toi ou, plus exactement, qu'il ne veut plus de ton amour pour lui et c'est peut-être trop - trop, quand l'absurdité du deuil de parents qui n'étaient même pas les tiens, t'enserrait déjà la poitrine comme si tu en avait été l'enfant - s'en était indécent.

Je ne peux pas... avoues-tu faiblement, sans même avoir conscience des mots qui s'échappaient de ta bouche, ton regard se perdant sur son visage quelques secondes avant de replonger avec douleur dans son regard - et c'était terrible, terrible ce souffle qui semblait se précipiter alors que le constat horrible se dessinait dans ton esprit avec clarté comme si chaque lettre y était inscrite.

Vous étiez seuls au monde.
Vous étiez seuls au monde et Elyas te conjurait de l'abandonner.

La tête te tournait - c'était inconcevable.

Et tu aurais voulu, tu aurais voulu le toucher, l'enlacer, peut-être partager ses larmes et vous lamenter, vous, les endeuillés - mais à cet instant précis, il y avait quelque chose chez Elyas qui t'en empêchait, comme s'il te rejetait de tout son être, comme si, à présent, tu n'avais plus ta place à ses côtés ; comme si, comme s'il n'était pas capable d'aimer en retour ou comme s'il n'était pas concevable de souffrir plus encore - peut-être un peu des deux, tu n'en savais rien, toi-même, le cerveau trop embrouillé par l'enchaînement des événements.

Je ne partirai pas. affirmes-tu soudain, le cœur battant - tu avais l'impression que chaque coup se répercutait avec une résonance déplaisante à tes oreilles, vrillant tes tympans à en contracter la mâchoire - et tu l'observais avec défis, combien même ta peau frissonnait des larmes retenues, de ton besoin viscéral de l'enlacer, de la peur, la terreur, l'effroi qui aurait pu te faire flancher ; et de l'horreur de sa perte dont tu ne pouvais concevoir qu'un dixième de ce qu'il ressentait.

Mais tu n'en avais pas le droit, Elior.
Tu ne pouvais qu'être fort.

Tu avais envie, envie de lui dire que tu l'aimais, qu'il n'était pas seul, que tu étais là, que tu ne bougerais pas, le supplier de te faire entrer, le raisonner de se laisser aller - te laisser aller à tes angoisses de perte, d'abandon, de cette peur d'être si facilement remplaçable ; mais ça aurait été stupide ou tout dû moins, tu te serais senti stupide et si tu n'avais pas la prétention de savoir comment amorcer cette situation avec Elyas, tu savais au moins balayer tes propres doutes et tes propres insécurités pour te concentrer sur sa seule existence.

La seule qui comptait vraiment.

Tu peux ne plus le vouloir, ça ne changerai rien. Je serai toujours là. fis-tu sans que ta voix ne défaille, avec la douceur qu'aurait eu un murmure ; tu t'étais déjà battu pour être à ses côtés, si ça devait être lui-même, tu n'en démordrais pas ; là, planté sur tes pieds, tu aurais pu rester l'éternité derrière cette porte que jamais tu ne bougerais.

Tu n'avais que ça, à présent.
Cet amour que tu lui portais.



et ils n'avaient aucun droit de te l'enlever




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MessageSujet: Re: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptyLun 2 Déc - 1:56


presque mort
elyas & elior
L'enfer, le silence, le souffle en suspends et le temps à l'arrêt, c'était son regard mort qui s'abandonnait aux abysses des océans de Elior. Tant pis pour les ras-de-marée et toutes les braises sur lesquelles il essayait de souffler, Elyas avait éteint le foyer de ses convictions, et aucun des sanglots de sa voix ne l'avait fait sourciller. Il était resté là, las, pas d'Elior mais de vivre, et il n'avait pas bougé.

Il avait serré la poignée de la porte dans sa main.
Il avait serré les mâchoires à s'en détraquer les muscles.
Il avait serré entre ses mains la gorge de toutes les parts de lui qui vivaient encore.
Il avait serré si fort pour s'assassiner et ça n'avait pas marché.
Parce que tu étais là Elior.

Il avait réveillé sa colère, soufflé; ça avait crépité si vite en lui; ça l'avait bousculé. Dans ses yeux étaient née la première étincelle sous un tas de cendres. Et ça l'avait énervé.

« Va te faire foutre, Elior. »

Énervé de constater avec quelle facilité Elior venait le chercher là où il s'exilait. Il voulait crever ! Et voilà qu'à l'intérieur il se battait pour respirer. Il voulait crever ! Et voilà qu'il avait repris son épée pour mettre à terre les démons qui l'envenimaient. Parce qu'il le devait ! Il devait se faire guerrier, il devait se refaire roi, du monde qu'ils allaient créer.

Sa voix était grave et tranchait mieux que des couteaux aiguisés.

« Va te faire foutre. »

Il se répétait, incapable d'autres mots ; et malgré tout ce qu'il avait imaginé pour le faire partir, il y avait des horreurs qui lui étaient interdites, qui lui auraient brûlé la gorge et scarifié les lèvres. Peu importe toute la machination qu'il avait créée dans sa tête pour qu'il le déteste pour de bon et tourne les talons, Elyas avait été incapable de lui dire,
qu'il ne l'aimait plus
ou qu'il ne voulait plus de lui
qu'il en avait rien à foutre
ou qu'il n'avait pas besoin de lui.
Il y avait trop de Elyas qui aimait trop de Elior et tout ça était tout simplement inconcevable.

Alors pris d'un souffle après des heures d'apnée, Elyas amer, le regard noir, s'était retourné en laissant la porte ouverte, avait guidé son pas damné et lourd jusqu'à son lit où il était reparti s'enterrer. Englouti par la couette et le dos tourné à l'entrée de la chambre où il avait laissé Elior, sa voix bourdonna au fond de sa gorge sèche.

« Fais ce que tu veux. Mais ferme la porte. »

Que tu entres ou que tu restes dehors.

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MessageSujet: Re: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptyLun 2 Déc - 2:56

les abandonnés
novembre // elyas

Les mots avaient été dur la première fois, tranchant dans ta chair une énième cicatrice à la couleur invisible que tu n'aurais su déceler - mais tu n'avais pas cillé et, déterminé par une force qui te galvanisait, tu n'avais pas baissé le regard - poings serrés, tu avais attendu ses prochaines paroles avec une appréhension bien plus grande encore ; mais ce ne fut qu'un soulagement grossier qui eu l'audace d’affaisser tes épaules et réguler la pulsation de ton cœur mourant.

La répétition n'avait eu comme sonorité que celui d'une victoire à l'amertume écœurante - c'était l'abandon du défaitiste, le soulignement de ceux qui n'ont d'autres mots pour s'exprimer et, à le voir ainsi, sans mot précis pour le décrire, bien trop faibles de sens ou de justesses, tu n'avais pas hésité pour entrer à sa suite et refermer derrière toi, avec une délicatesse caractéristique, la porte où puisait pourtant la seule source de lumière de sa chambre - c'était comme plonger dans l'abîme à deux, sans même y réfléchir et la symbolique grotesque aurait pu te laisser échapper un sourire hystérique.

... et tu t'étais fait silencieux, l'impétuosité te permettant d'aligner tes pas pour rejoindre son lit où, pourtant, tu n'eu pas l'inconscience de le rejoindre, mais de t'asseoir ; et tu n'étais pas bien sûr de savoir si tes jambes auraient la capacité sans précédente de te relever, alors que tu observais sans le voir, la porte close - n'osant le coup d’œil derrière ton épaule ; avais-tu seulement le droit de le regarder, Elior ? Tu n'en étais pas certain, mais tu n'avais aucune envie d'imposer ta présence de cette manière, tu te devais d'être là et c'était tout, n'est-ce pas ? Qu'il ne se perde pas, c'était ta seule raison de vivre.

Alors le silence s'était écoulé et tu étais resté là, prostré, le regard perdu sur tes genoux, tandis que la pièce s'amusait à tournoyer à t'en rendre nauséeux - il n'avait fallut que deux jours pour réduire à néant la consistance de votre existence à tous les deux et la solitude extrême qui caressait goulûment ton corps laissait écouler un vide viscéral ; perclus dans l'absence de tes pensées, tu ne savais pas combien de temps s'étaient écoulés avant que tu ne sentes les traîtresses glisser sur tes joues.

Il y a tes mains qui vinrent les chasser, alors que tu te sentais rien de moins comme un enfant abandonné, percuté par la réalité d'une vie qui n'avait été qu'illusoire - et tu te fichais pas mal, de pleurer, Elior, où tout du moins une part de toi s'en fichait bien alors que tu venais douloureusement d'être dépouillé de tout ce que tu avais ; pourtant, une autre part de toi s'affolait de ce que tout cela représentait et, dans une pudeur alliée à tes convictions obscures - c'est que tu te devais d'être fort et que si Elyas ne pleurait pas, qui étais-tu pour croire partager la peine d'une famille qui n'avait jamais été la tienne.

Alors tu chassais tout cela, relevant le menton pour observer le plafond comme pour les refluer derrière tes prunelles - et, d'une facilité qu'avait eu l'habitude, tu avais repris cet air trop calme que, de toute façon, personne n'aurait pu réellement déceler dans cette pièce et, par amour, tu t'étais fais silencieux, combien même tout cela t'étais douloureux.

Ta mère, les parents d'Elyas, Elyas, sa douleur, ta peine, l'académie, la lettre, ton père, votre combat acharné pour rien de moins que l'absence, vos pauvres rêves d'enfants et ses sentiments, les angoisses parasites et les doutes à n'en plus finir, tu balayais tout cela, Elior, combien même la situation était affolante, tu balayais tout cela pour ne laisser que ce vide terrible, ce no man's land de l'esprit, qui te permettait, comme un pantin, de te munir de cette force tranquille et, glissant sur le sol pour reposer contre le lit où tu avais été assis, tu ne pus qu'abattre tes paupières pour que l'inspiration de la résolution s'échappe de tes narines.

Et alors, tu restais là.



silencieux
en proie à la seule conscience de sa présence




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MessageSujet: Re: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptyJeu 5 Déc - 15:09


presque mort
elyas & elior
Évidemment Elior était rentré. Évidemment il était resté. Là, en silence, abattu, comme il l'était aussi, et Elyas ignorait combien de temps ça avait duré. Le temps était abstrait pour les âmes en peine. Ses muscles engourdis par le poids trop conséquent des émotions articulèrent un mouvement circulaire qui le fit se retourner contre Elior, et ses bras en avant partirent chercher son corps, s'engouffrèrent autour de ses hanches pour le tirer vers lui comme on attraperait un oreiller.

Il l'avait gardé, là au creux de lui, et ce n'étaient plus les flammes de Elyas qui le maintenaient en vie, mais le souffle de Elior qui s'échappait de lui, et s'échouait contre sa peau, qui ravivait sa conscience, lui rappelait qu'il avait une existence. Il lui avait supplié dans le mutisme de ne rien dire, ne pas parler ; il lui avait demandé au travers de sanglots étouffés qui l'étranglaient, de quelques nervosités qui se débattaient au bout de ses doigts qui maintenant se frayaient un chemin dans la tignasse corbeau et s'accrochaient au tissu de son haut.

« Je veux »

Il n'avait pas le droit de dire ça.

« mourir. »

Il avait resserré son emprise. Elyas n'allait pas mourir et il le savait ; il était conscient de son deuil ; seulement il avait eu besoin de le dire. Il avait besoin qu'on l'accepte. Il ne voulait pas être sauvé.

« Pardon. »

Sa voix n'avait plus rien de Elyas plein d'entrain, de force, de détermination, de Elyas qui avait une raison d'être le meilleur.

« Pardon.. »

Il aurait aimé se satisfaire de Elior, se satisfaire de ça pour raison de vivre. Mais c'était trop dur ; il ne pouvait pas mentir. Elyas ne voulait plus, il ne voulait plus ; aimer ou respirer, il voulait mourir.

« Pardon. »

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MessageSujet: Re: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptyJeu 5 Déc - 17:29

les abandonnés
novembre // elyas

Je veux mourir.

Et avec force tu fermais les yeux, abattant tes paupières avec l'envie terrible de te terrer dans les abîmes des ténèbres où tu te réfugiais. De tes dix doigts tu t'accrochais à lui pour une étreinte si forte que tu crus un instant pouvoir te fondre en lui et, nichant ton visage, tu te rattachais à tout ce qu'il était ; aux battements de son cœur souffrant, à sa flagrance réconfortante, à sa respiration qui gonflait maladroitement ses poumons, à la chaleur de son corps, aux tremblements de son être jusqu'au son de sa voix.

Pardon.

Une fois, deux fois et puis commence la litanie qu'est le désespoir des survivants ; et tu ne l'arrêtes pas Elior, tu ne l'arrêtes pas combien même ses mots pourraient être une aberration aux oreilles des êtres aimées. Tu te fais silencieux, recueillant ses paroles avec la douceur des secrets et la tendresse des mots d'amour, alors que tu te faisais pilier sous sa souffrance et face à sa douleur, tu ne faisais que le tenir de tes bras dans la promesse muette que tu étais là. À lui, tu lui devais ton silence et ta présence, alors tu acceptais sans brancher ses mots terribles, son envie de mourir, de disparaître, de se repentir, d'abandonner et de se laisser à la dérive ; tu l'acceptais, Elior, pire, tu le laissais faire.

Il n'y avait rien de plus juste
que ses sentiments.

Qu'importe si cela t'étais difficile de rester impassible.

Il n'y avait qu'une chose
que tu ne pourrais accepter.

Il n'y aurait pas de Ne t'excuses pas ni de Ne dit pas ça - après tout, qu'étais-tu pour ordonner pareille chose ? Personne en ce monde n'avait rien à en dire. Alors son deuil, tu le protégerais, mais ce n'étais pas seulement la perte de ceux qu'il aimait, c'était bien plus, bien pire, que ça - et en ce sens, Elior, il t'était impossible de faire son deuil de lui. Tu ne le laisserais jamais mourir, jamais périr et la dimension n'avait rien de physique, tu parlais bien de le perdre d'une tout autre manière.

Elyas... et ta voix te semblait étrangère, comme un peu rauque et étrangement feutrée, alors que tes prunelles retrouvaient la vue pour se buter à la vision de sa chevelure que tu contemplais stupidement dans le silence de tes points de suspension - peut-être ne t'écoutais-t-il pas, peut-être même ne t'avait-il pas entendu, peut-être que tu faisais l'erreur d'élever la voix ; et ton palpitant eu l'angoisse de l'appréhension du vide que ta prise de parole pouvait laisser derrière elle.

Tu n'avais jamais été quelqu'un capable de subir
indéfiniment.

Tu te rappelles de la première fois qu'on s'est rencontrés ? fis-tu rhétorique, alors que sous ta propre détresse, tu te raccrochais aux reflets cuivre que tu devinais sous couvert de ton regard - ton timbre n'était à présent qu'un murmure, comme si tu lui contait une histoire qu'il n'était pas obligé d'entendre.


Tu ne savais pas s'il t'écoutait et
tu ne savais même pas pourquoi tu parlais.


Tu m'exaspérais, alors que tu te faisais déjà exigeant. J'ai pas vraiment essayé de te repousser alors que tu nous voyais déjà amis et je savais pas trop pourquoi, mais j'avais très envie de l'être... ta cage thoracique semblait s'élever un peu plus haut à mesure que ta respiration devenait plus lourde - tu restais statufié, le regard fixé. Je ne serai certainement plus là, si toi, tu n'avais pas été là, si tu n'avais pas tant voulu qu'on soit amis. J'avais plus rien et tu m'as donné tout. De l'affection, des amis, un entourage, un but, des rires, des sourires, des souvenirs... le chuchotis de ce que tu énumérais se faisait si bas que tu n'étais pas même sûr de t'entendre toi-même.

Tu te rappelles quand tu as été promu capitaine ? Quand on a gagné le match... c'était incroyable... tout les matchs qu'on a joué ensemble, ceux qu'on a perdu, ceux qu'on a réussit... tout est incroyable. appuies-tu du présent, toujours dans cette transe qui te permettait de ne pas vaciller. Tu te rappelles de Mérédith... de Blanche... moi je me rappelle de quand elles te faisaient sourire, tu semblais souvent galvanisé... ce sentiment de toute puissance qui avait toujours su te faire frissonner. Et puis Robin, Max... Ace... t'as été là pour moi, mais je me rappelle de quand tu as été là pour eux. Gabrielle... Aglaé... et tout les autres, tout les souvenirs que tu as avec eux, j'en ai énormément aussi, grâce à toi. Tout ce qu'on a traversé, ce qu'on a vécu ici...

dis-le.

... tout ça, ça a servit à quelque chose. Et ! et ta voix se fait soudainement plus forte, comme dans l'effroi terrible qu'il puisse te couper la parole - tu avais conscience qu'il pouvait très bien nier ce que tu affirmais, pire, que ce que tu faisais était bien trop tôt, bien trop abrupte ; mais tu ne pouvais pas faire autrement, Elior, toi aussi tu avais peur et la peur te couvrait toujours de courage. Et même si t'en a pas l'impression... tu m'as sauvé la vie. Tu as adoucies celles de bien d'autres et parfois, oui, tu as fait du tort, tu as fait pleurer, rire, tu as fait vivre ceux qui t'entouraient et même si je ne peux pas parler pour les autres, tu m'as fait vivre moi.

Qu'importe qu'il désire que tu te taises
tu te devais de parler, Elior, avant que d'autres idées se glissent vicieusement dans sa tête dans ta peur de ne plus jamais le retrouver ; il devait au moins savoir une chose.

Et alors, tu savais.
Tu savais pourquoi tu parlais.

... Merci. fut ta réponse à son Pardon.

Tu savais bien qu'il s'excusait pour trop de choses et sûrement énormément qui ne te concernaient absolument pas. Pour des choses que toi-même tu ne pouvais t'assurer de comprendre ou même de savoir un jour. Tu n'avais pas dans l'idée de stopper sa peine ou même de le dévier de son deuil ; l'idée était absurde, infâme. Tu n'avais que pour but, qu'il sache, qu'il sache qu'il n'avait pas fait tout cela pour rien, que même minime, il avait eu son importance et qu'il l'avait toujours ; ton but n'avait été que le besoin ultime qu'il n'oublie pas.

Qu'il ne s'oublie pas.

Alors tu te tenais là, dans le creux de ses bras, ta prise relâchée, comme si tu lui laissais le bon vouloir de te garder ou de te laisser pour aligner des mots plus hauts que d'autres - qu'importe sa colère, sa peine, ses pleurs, son silence, son désintérêt, son cœur mort ou au contraire brûlant à vif - tu avais dit ce que tu te devais de dire à ton sens et qu'importe que ce ne fut pas le moment pour le faire.

Baissant la tête, tu essayais tant bien que mal de refluer tes craintes alors que tu te murais dans le silence - le laissant à sa peine comme à la tienne.

Il t'avait sauvé la vie.

et l'horreur avait été de te dire que, sous la mort du sanglot que tu retenais dans ta gorge, tu
savais qu'elle ne valait aucunement
celles de ceux qu'il avait cherché au détriment de tout

du reste
de lui-même
mais jamais de toi.

Toi pour Eux.



quelle maigre consolation




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MessageSujet: Re: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptySam 28 Déc - 12:55


presque mort
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Son corps était lourd, et ses muscles engourdis. Les mots de Elior résonnaient dans les cavernes de lui-même, et peinaient à atteindre Elyas qui s'était exilé tout au fond ; les échos échouaient à ses pieds sans jamais témoigner de leur lumière. Le silence avait pesé pendant plusieurs longues minutes, durant lesquelles Elyas était resté immobile, peut-être mort. Puis son bras se leva, attrapa Elior par la taille et le força -d'une force qui était étonnante vu son attitude cadavérique- à le rejoindre, l'allongea dos contre le matelas. Il s'était penché au-dessus de lui, le regard noir.

« Tais-toi, Elior. »

En lui grandissaient des démons de colère et de haine, de rage ; des démons qui l'habitaient depuis longtemps mais qui avaient toujours été des outils plutôt que les commandants de son système intérieur. Entre les mèches brunes de ses cheveux ses yeux témoignaient du grand chaos silencieux.

Elyas avait eu des impulsions, qu'il avait refrénées. Du genre de celles qui détruisaient tout ; du genre de celle qui lui avait ordonné de déverser sa frustration. Elyas n'était pas un animal, et malgré toute la détresse qui l'avait pris, il savait encore que Elior était plus important que ça ; plus important que sa propre satisfaction.

C'était pour ça qu'il n'aimait pas de le savoir là, avec lui.
Elyas ne voulait pas lui faire du mal ; mais ça se rappelait systématiquement à lui ; la destruction.

Une de ses mains avait pris le cou de Elior ; doucement, la paume de sa main glissant à sa nuque. Il l'avait observé, et avait soupiré, avant de se recroqueviller contre lui.

« Je ne veux pas être sorti de là. »

S'il s'exilait tout au fond de lui, c'était justement parce que c'était là que c'était confortable.

« Mais je veux bien que tu m'attendes. »

Qu'il ne soit pas seul lorsqu'il décidera d'en sortir.

« En attendant tais-toi. »

Sa voix était cassée au fond de sa gorge. Il lui demandait de lui faire confiance ; même dans cette détresse immense, Elyas savait.
Il savait qu'il en sortirait. Ce qui lui fallait, c'était du temps ; et d'être vu (accepté) dans cet endroit où il n'était plus rien sinon presque mort.

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MessageSujet: Re: les survivants – elyas † elior   les survivants – elyas † elior EmptySam 28 Déc - 22:17

les abandonnés
novembre // elyas

Il t'avait demandé de te taire et c'est ce que tu avais fait, alors que tu ne le quittais pas des yeux, le cœur battant de quelque chose d'à la fois douloureux et réconfortant - sa main sur ton cou et tu ne vacilles pas, seulement peut-être ne peux-tu pas refréner la déglutition sous ta pomme d’Adam ; et à l'instant où il vint te rejoindre plus prêt, tu enlaces sa nuque comme pour le garder indéfiniment dans l'étau de tes bras.

Il reprend la parole et tu l'écoutes, admiratif de le voir aligner des mots dans cette situation - et tu ne savais pas très bien ce qui t'avais pris de lui dire toutes ces choses, mais peut-être avais-tu eu le besoin viscéral de l'entendre dire Attends-moi.

C'est ce qu'il fit, derrière ses Tais-toi.

Il y a les paupières qui s'abaissent et ta prise se fait aussi douce que forte, alors que tu inspirais l'odeur de ses cheveux avec un plaisir inassouvissable - il se trouvait avec toi, bien vivant et tu te savais chanceux, Elior, combien même tout était si difficile, tu savais la chance que tu avais d'être là, toujours là.

Le silence qui vous accompagnait ne te semblait pas de trop, tu n'avais rien à dire et il n'y avait sûrement rien à en dire, alors que tu ne faisais qu'être là, avec lui, essayant tant bien que mal de partager un semblant de souffrance commune - et, soudainement, Elior, tu te semblais étrangement vide.

Il n'y avait plus rien,
sinon lui.



assistant au spectacle de ta vie




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