premier week-end après la rentrée, perseus s'était précipité jusqu'à l'arrêt de bus, tirant quelqu'un par le bras. ce quelqu'un : ariel. voilà quelques temps qu'il se donnait pour mission de sortir le châtain de sa torpeur et de sa tristesse. s'il ne voulait pas l'admettre, il savait très bien ce que l'autre vivait car il l'avait vécu lui-même. cette soif de liberté, cette envie de voir le monde, s'accrocher à des rêves illusoires que l'on sait pertinemment ne jamais pouvoir réaliser, enfermés dans l'académie quelques années encore.

allez, on va louper le bus sinon! qu'il avait crié par dessus son épaule.

ils étaient monté en toute tranquillité et avaient fait la route calmement jusqu'à la ville. ici, l'on croirait vraiment faire de fantasmes réalité. c'était tout comme à l'extérieur - en tout cas, tout comme il en avait le souvenir, bien que tout cela soit bien loin et l'académie est bien presque la seule chose qu'il a vraiment mémoire avoir connu.

j'ai pensé que ça te plairait de sortir un peu! au moins on est pas dans les dortoirs ou dans les parcs... parce que bon, dix ans dans le même parc c'est bon, on connait par coeur maintenant.

il s'empressa de remarquer qu'il s'était un peu emporté et avait peut-être été trop vite en besogne. il s'abaissa et posa une main sur l'épaule de ce qu'il pourrait appeler son ami. la mine un peu déconfite, il s'assura alors de quelque chose.

ça va? ça te va? tu- j'espère que je ne te brusque pas trop. je voulais te faire sourire.

comme pour montrer l'exemple, il l'avait fait, sourire.

VICTOIRE POUR PERSEUS RIVERA-MENDOZA!! ARIEL A SOURI!!! s'était-il exclamé avec un enthousiasme non dissimulé.

il s'était ensuite immédiatement calmé et c'était raclé la gorge. prenant la posture d'un présentateur télé avec une tonne de connaissances à partager, il ne put s'empêcher de pouffer en imaginant de quoi il avait l'air.

je me disais qu'on pourrait aller au café pour commencer!! si tu as envie il y a plein de boutiques et je pense que j'ai assez d'argent pour t'offrir le cinéma...

il avait une tonne d'idées pour occuper la journée, mais la question qui s'ensuivit de la part d'ariel le ramena bien vite à la réalité. l'illusion de la liberté n'était que cela : une illusion, et plus le temps passe, plus l'illusion s'efface. il se sentait soudainement tel atlas portant le poids du monde. pourtant, il s'empressa de rafraîchir son sourire et de se préparer à répondre.

concentrons nous sur le présent! demain, c'est demain, ok ariel?

il s'attela à sortir son téléphone ensuite, afin d'obtenir la direction précise pour le café. il entreprit d'attraper de nouveau le bras de son ami pour le diriger dans l'immensité de la ville jusqu'au petit bâtiment qui semblait si accueillant ; comme une bulle coupée du reste de leurs ennuis.
il rentre, la cloche sonne.

je vais me commander un chocolat chaud, tu veux quelque chose?