Pourquoi donc était-il là, dormant tel Blanche-Neige sur 4 bureaux alors qu'il pourrait très bien dormir dans un lit? S'il pouvait l'expliquer, il vous dirait que c'est parce qu'il avait simplement la flemme de transformer les bureaux qu'il faudrait retransformer par la suite. Trop long et chiant donc autant dormir sur les bureaux fait de bois solide. Mais pourquoi dormait-il tout court? Eh bien, il avait envie de prendre sa sieste de l'après-midi en paix, c'est tout. Cette classe était vide, inoccupé et ne semblait pas être prévue d'être utilisée pour le reste de la journée donc autant lui donner une raison d'être. C'est pour cette raison qu'il étais allongés là, sous les rayons du soleil de l'après-midi d'automne: pour son propre plaisir.

Perceval avait failli tomber quelque fois dans son sommeil, mais rien de bien grave jusqu'à maintenant et il continuait d'être dans les bras de Morphée, mais il lui manquait quelque chose qui l'empêchait de vivre un véritable moment de félicité, mais il ne savait pas trop ce que c'était, comme une chaleur qui lui manquait, quelque chose que les rayons solaire peinaient à compenser.

Malgré tout, c'était un repos agréable et moment de plaisir solitaire duquel Percy n'aimerait pas être dérangé, mais on dirait que le Seigneur avait d'autres plans pour lui.

orion s'est arrêté dans son inlassable ronde journalière. le regard surplombant le grand corps assoupi, il reste silencieux face au crime. d'abord hésitant dans la démarche d'interrompre la sieste, il finit par prendre le choix discret de s'installer à une table de la classe pour se mettre à lire. livre en main, il absorbe les mots sans se soucier du paresseux.

perceval, porteur de nombreux crimes, dort bien pour un meurtrier de la bien-pensance : accusé de quelques infractions, comme des absences ou bien des comportements perturbateurs pour le festival, il devrait, aux yeux d'orion, plutôt faire profil bas.

quand le président du conseil entend les tables craquer sous le poids d'un corps en mouvement, il relève tranquillement ses yeux pleins d'indifférence. bien dormi ? son ton n'est ni sec, ni particulièrement mielleux. dénué d'inflexions, le but est de laisser à perceval la liberté d'interpréter cette question pour annoncer sa présence comme il le souhaite. tu n'as pas de lit, dans ta chambre ? tu devrais le signaler à l'administration.

inconsistant. c'est toujours étonnant de voir le toupet de certains élèves plus jeunes et leur naturel à s'épanouir dans leur bêtise. ses yeux restent sans émotion particulière, peinant à considérer, visiblement, l'intérêt d'émettre plus que du silence visuel face à ce qu'il raconte. il garde le livre entre ses mains, et tire sa bouche dans une expression risible, comme un rien exaspérée. il reste toutefois d'un calme olympien et ne s'emporte pas, ni physiquement ni dans ses expressions.

tu pourrais, surtout si ça pouvait t'éviter de te retrouver dans ce genre de circonstances. il est contraignant, ce perceval. mais ce n'est pas grave, ça fait partie de son rôle de faire en sorte que tout reste en ordre.

le TECH a toutefois l'honneur de lui faire hausser les sourcils de surprise. "major daddy" ? ça te vient d'où ? il sait que ce n'est même pas la peine de rouspéter car cela serait une perte de temps qu'il n'a pas, et que s'il voulait discuter avec le lycéen de presque son âge, c'est bien car il a une raison dans la tête.

tu ne crains pas de perdre ta deuxième étoile ? j'ai eu des échos du festival. avec chandra. tu serais prié de ne pas encourager les plus jeunes dans tes bêtises.

ses excuses sont stupides et il se demande si perceval le prend vraiment comme un idiot. c'est fou comme les élèves sentent le besoin de se justifier à tout prix face à lui alors que si l'on devait faire un choix, il serait soit dans le clan des élèves, soit un clan neutre représentant la mesure.

alors pourquoi ? pourquoi s'évertue-t-il ? il parle beaucoup et orion le laisse dérouler tout ce qu'il a à dire, tout ce qu'il a sur le coeur si ça le chante : il garde les sourcils haussés tout le long, perplexe mais pas inattentif.

et il est censé le laisser partir, là, maintenant ? le laisser filer en s'excusant de l'avoir dérangé parce qu'il est tout à fait normal, et surtout tout à fait banal de se reposer sur des tables ? orion, à force, n'est plus sidéré par la connerie des autres élèves. il ne soupire pas et acquiesce un coup du menton. j'entends ce que tu me dis. mais il ne me comprend pas. tout d'abord je te prierai de continuer à m'appeler orion, et non pas... ça lui arrache un peu la bouche. major daddy. il se rappelle au moment même de perceval qui priait, les mains jointes, il y a quelques instants. je ne comprends pas comment tu peux perdre autant de temps à essayer de te justifier au nom d'une bêtise qui est, elle, beaucoup moins longue. pour chandra, je lui en ai déjà touché deux mots. il appuie avec plus de fermeté ses coudes sur la table, comme s'il s'installait réellement pour la discussion. ça aurait pu être bien pire. tu avais d'autres occasions de le faire et non pas en milieu du festival. il reste sec et fait un signe de menton. et descend de ces tables, maintenant.

dans des circonstances particulières, peut-être. mais disons que là c'était vraiment peu approprié. perceval ne s'arrête jamais, il pousse les limites de la patience de plus en plus loin, ne perçoit pas le moment où il faut s'arrêter.

et il y a un instant où ça va trop loin pour orion - sûrement quand l'autre s'assied par terre. jusque là bien aimable à lui répondre, il se lève tandis que perceval est au sol et le regarde quelques secondes sans bouger. il referme son livre en enregistrant d'un coup de regard à quelle page il se trouvait, et passe doucement une main dans ses cheveux. je vois que tu sembles obstiné à me manquer de respect jusqu'au bout. son mépris suinte, et son indifférence aussi. il s'éloigne d'un pas de la chaise où il était posé jusqu'ici et ne regarde même plus le TECH. il fixe droit devant lui.
je repasse dans une heure, si les tables ne sont pas remises en place tu auras bien plus qu'une petite discussion. il ne pose même pas de question rhétorique pour appuyer son propos, perceval fait bien ce qu'il a envie de faire - maintenant il est prévenu.