[NC-16] ❝ pour un aparté avec toi. ft Asmodée.

The world can be a nasty place. You know it, I know it. But no war in anger was ever won. Next time you’re fighting, kill 'em with kindness.

C’est tordu l’esprit. On ne peut pas compter sur lui. Il se dérobe toujours quand on a besoin de lui. Il part dans tous les sens nous laissant sur le carreau. C’est toujours lorsqu’on souhaite un peu de répit qu’il vient cogner au cœur, faisant déborder les émotions enfouies. L’esprit est sans pitié, il ne fait pas de quartier. Il te travaille la conscience et le moral. Il aime te jouer des tours pour tester l’équilibre précaire de ta raison. Dans ton cas précis, il ne t’appartient pas vraiment. Il a toujours fait comme bon lui semblait. Il amplifie régulièrement ta sensibilité à vif. Où se trouve t-il quand la colère monte ? Quand elle s’abat comme la foudre ? Quand tu perds le contrôle et que la rage te submerge ? Nulle part. Chez toi, il se fait la malle. C’est alors que tu n’es plus qu’impulsions disproportionnées. Les médecins parlent d’auto-défaillance. Pour une fois, tu trouves que c’est bien trouvé, que ça sonne presque joliment. Ton esprit est instable, chancelant.

Ce n’est pourtant pas les premiers mots qui viennent à l’esprit quand on parle de toi. On ne pense pas fragile quand on pense à Pandora.

Ils n’ont pas tord. Tu n’as rien de délicat ; tu tiens plus du guerrier que de la princesse. Mais ça te convient. De toute manière, tu préfères les champs de bataille aux salons de thé. Tu as appris que la colère faisait partie de toi, qu’un incendie dévastateur t’animais parfois. Ton esprit n’est pas branlant dans le sens strict du terme, il fonctionne juste différemment. Il est féroce, fiévreux, emporté et il conduit à des émotions violentes qui font de toi une personne pleine de fougue, ardente comme un feu de forêt. C’est quelque chose que tu as fini par accepter, un drôle de paradoxe qui fini par te définir. Tu es faite comme ça. Tu portes le nom de Pandora ; tu es une calamité nécessaire. Tant pis pour les autres, tant pis pour tous ceux que ça effraie, agace, embarrasse ou excède. Tu es faite comme ça.

Cependant, ils y en a qui font avec. Ils ne craignent pas l’ouragan, la tempête imprévisible. Ils ont fait un choix : celui de t’apprivoiser. Ils sont rares, peu nombreux, mais ils existent. Lors de soirs comme celui-là, où tu es fatiguée de toi-même, c’est profondément réconfortant. C’est pourquoi tu montes l’escalier qui mène au grenier ; tu as besoin de ta dose d’Asmodée.

Arrivée devant la porte, tu frappes doucement, plus pour la forme qu’autre chose. Tu ne comptes plus le nombre de fois où tu es entrée sans t’annoncer pour t’affaler directement dans ce lit qui n’est pas le tien. Tu t’entends le parquet grincer, signe qu’on t’a entendu. Tu t’es toujours demandé comme il faisait pour ouvrir aussi rapidement avec le désordre présent dans la pièce. La porte s’ouvre et tu t’appuies contre l’encadrement, les mains dans les poches et un petit sourire mutin aux lèvres.

« Salut toi. »

Dix secondes plus tard, tes bras vinrent entourer son torse et tu poses un baiser silencieux aux coins de ses lèvres, en profitant ainsi pour te glisser en territoire ami.

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grenier stellaire

Asmo lisait, les yeux perdus entre les lignes du Spleen de Paris. Il ne regrettait pas d'avoir appris la langue de son géniteur pour ça. Baudelaire ce génie des mots et de la mélancolie. Il parle de la ville avec une plume si étrange qu'elle a capturé Asmo dès les premiers mots, alors même qu'il n'a jamais réellement vu de ville.

Alors il relit les poèmes en boucle, s'imprègne des rimes et des syllabes jusqu'à en être ivre. Il rêve, les yeux fixés sur le plafond fissuré et sale. Il imagine - parce qu'on a que ça ici, l'imagination - ce que sera le monde au dehors.

Quelques coups à la porte. Il se redresse, pose son livre et élimé par le passage des doigts sur les pages et s'avance. Il se demande, qui est-ce. Pas Ana ou Klaus, ces idiots entrent sans frapper, peut être Amaryllis. Ou alors ...

Pandora.

Asmo lui sourit en retour et ses mains viennent naturellement chercher sa nuque alors que lui va chercher tendrement, chastement, ses lèvres. Ses longs doigts glissent dans la chevelure de la jeune femme alors qu'il l'entraine dans sa chambre, fermant la porte à clé sur leur cocon.

- Que me vaut l'honneur de cette visite belle dame ?

Il y a la douceur et la tendresse absolue dans ses mots. Pandora est l'une de celle qui comprend mieux que quiconque son cœur pluriel, sa rage et son besoin d'être rassuré. Chacun accueille l'étrangeté de l'autre, chacun est le justicier de l'autre à sa façon. Ils épanchent leurs colères dans les bras l'un de l'autre, s'aiment sans mots et avec passion. C'est électrique, c'est charnel, c'est essentiel, presque désespéré.

La quarantaine, les consignes de ne pas se toucher, on les emmerde.

Après un baiser sur son front, Asmo se recule et lui indique le lit d'un geste de main habitué.

- Tu veux un truc ? J'dois avoir du thé ou des gâteaux quelque part.

Sous les pinceaux et le chaos, sous les couleurs et la douleur.

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Il a ce pouvoir étrange, celui de faire déborder ton cœur. Il est à la fois tendre et assuré. Il te met en confiance, parvient à adoucir ta nature sauvage. Si parfois vos étreintes sont brûlantes, vos mains se trouvent toujours pour mieux s'enlacer. Il pose sur tes lèvres un baiser léger et ferme la porte derrière toi. Il te traite toujours avec respect et précaution. Il est de ces hommes qui en vaillent encore la peine, de ceux qui méritent tout et même le monde. Malheureusement, tu ne peux lui apporter ça sur un plateau. Pas encore en tout cas. Alors en attendant, tu lui rends tous ses gestes, tous ses regards, toujours empreints d'une affection sans borne et d'une dévotion unique.

Entre vous, on se donne tout.

Tu t'assois sur le bord du lit, enlevant tes bottines d'un mouvement souple. Tu l'observes, la tête penchée sur le côté. Existait-il une valise assez grande pour pouvoir l'y glisser et l'emmener avec toi le jour où tu quitteras ces murs ? Tu espérais que oui.

« Je me disais juste que ça faisait un certain temps qu'on avait pas eu un moment à nous. »

Sourire enjôleur.

« Et puis, avec tous ces événements, qui n'a pas envie de tenter le diable ? »

Tes lèvres s'étirent un peu plus tandis que tu te laisses tomber en arrière, ton dos rebondissant contre le matelas. La quarantaine était une invitation à la transgression pour toi. Tes deux étoiles ne résultaient que de tes notes, du fait que tu te plaisais au sein de la spécialité militaire et le temps plus espacé entre tes crises de colère. Au fond, tu restais toujours la même personne, juste plus désireuse de gagner en tranquillité et de faire encore un pas en avant vers ta future liberté. Mais il était clair pour tout le monde que tu ne tarderais pas à redescendre rapidement l'échelle sociale de l'académie ; tu étais vouée à exploser de nouveau. C'était inévitable et le savoir ne t'affligeait pas plus que ça. Tu pouvais le sentir, ô combien intense, ce feu en toi.

Pour lui, c'était différent. Il était au grenier depuis toujours et il s'y plaisait. Aucun calcul de sa part, il était parvenu à faire de cet endroit sa place attitrée. Asmodée ne jouait pas et en cela, il était beaucoup plus honnête que toi.

Le son de sa voix te parvint à nouveau et tu te redresses alors sur tes coudes.

« Moi, je ne veux que toi. »

Le ton était faussement innocent comme si tu suggérais juste une cabane sous les draps. Une fois encore, tu tendis tes bras vers lui.

viens mon ange pour un instant
chasser les cauchemars persistants
résistons à notre façon
à notre propre déflagration

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Pandora entre dans la chambre comme elle était entrée dans sa vie. Naturellement, sans qu'on la remarque mais en même temps, en attirant tous le regards sur elle. Asmo est une bête endormie et elle le voit, elle le sait et lui voit la sienne.

Ses mots sont des piques, douces et caressantes, tendres et adroites.

- Oh que si ... mais quelle mauvaise fille tu fais pour une double.

Il y a un sourire taquin dans sa voix. Du cynisme un peu, parce qu'on ne se refait pas. Et que ces conneries de quarantaine l'emmerdent. Que l'académie l'emmerde. Il en a déjà beaucoup parlé avec Amaryllis, il n'a pas envie de s'étaler encore sur le sujet. Sa rancœur le parasite déjà de trop. Et il y a Pandora alanguie sur son lit.

Elle tend ses bras vers lui et il abandonne la recherche de nourriture pour s'y glisser. Il attrape sa main et la redresse pour inverser leurs positions. Il s'allonge sur le lit et la fait asseoir au dessus de lui. Ses doigts pressent doucement ses hanches, alors que ses lèvres viennent se poser dans son cou, étirées d'un sourire amusé.

Il avait fermé les yeux, savourant simplement la sensation du corps chaud contre le sien. Pandora à ses côtés, leurs cœurs battant au même rythme acharné. Asmo serait tellement triste si on les empêchait vraiment de se toucher. Il est solide, parle peu. Mais, se blottir contre ceux qu'il aime, c'est sa bouée secrète. Son point d'ancrage pour ne pas se perdre dans la rage qui bouillonne au fond de lui. Et il sait que Pandora est comme lui. C'est sûrement ce qui les rapproche le plus.

- Je te manque tant que ça ? La reine des ronces a donc tant besoin de son humble valet ?

La royauté est un compliment qui revient souvent dans la bouche d'Asmo. Pas qu'il ait une basse opinion de lui-même, simplement que les autres, ses amis, ses amours, ses âmes-sœurs, méritent toute l'attention, le respect et l'admiration que méritaient les rois. Parce qu'il aime totalement Asmo, avec respect et tendresse.

Il se laisse retomber en arrière, les yeux toujours clos, ses mains caressantes.

- Tu me manquais aussi Pandora, vraiment.

C'est doux, c'est une évidence. Mais il le dit, parce que rire est une chose, dévoiler une ébauche de faille en est une autre.

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D'un geste adroit, il inverse vos positions. Tu frissonnes au baiser qu'il dépose dans ton cou. Il a ses mains sur tes hanches et tu ressens le besoin irrépressible qu'il serre plus fort encore. Tu attrapes une de ses mains que tu viens faire glisser contre ta joue. Tes lèvres se posent sur sa paume et sur chacun de ses doigts. Il se laisse tomber sur les oreillers et tu le contemples de toute ta hauteur. Qu'il est beau cet homme quand il s'abandonne.

« Tu n'es pas un valet. Tu as un statut spécial. Une partie de toi est à moi, n'est ce pas ? »

Ce n'est pas vraiment une question mais un état de fait. Asmodée s'est installé dans ton cœur il y a déjà de cela des années. Depuis lors, il s'y est enraciné. C'est ton ami-ton amour et vous vous êtes jurés de vous aimer toujours. Les yeux mi-clos, il avoue que tu lui as manqué. Sa franchise te fait fondre alors qu'il met sa fierté de côté pour te dire ça. Tu poses sa main sur ta poitrine, là où palpite un organe si sensible.

« Et une partie de moi est à toi. »

C'est une vérité que personne ne peut nier. Bientôt dix ans que vous vous pratiquiez. Vous ne vous êtes pas promis l'exclusivité et pourtant, votre loyauté envers l'autre est sans commune mesure. Vous ne serez jamais un couple, vous êtes trop libres pour ça. Vous êtes plutôt comme deux entités indépendantes mais qui s'assemblent en un accord parfait. Pandora et Asmodée.

Tu relâches enfin sa main de la prison de ton étreinte. Les yeux toujours plantés dans les siens, tu défais les premier boutons de ton chemisier. Le tissu glisse sur tes épaules et tombe dans ton dos. Ta poitrine, emballée dans une fine lingerie noire, se dévoile sans trop en montrer. C'est un jeu délicat que celui de vos ébats.

Tu effleures de nouveau son visage ; son front, sa joue, ses paupières, son menton, le contour de ses lèvres. C'est doux, c'est tendre, tous les gestes empreints de toute la confiance du monde. Tu lui souris encore et ce sourire se prolonge dans le bleu de ton regard. Qu'il est beau cet homme qui prend mais jamais ne dispose.

Tout comme en toi, il sommeille en lui une bête féroce. Parfois, elle hurle. Souvent, elle demande à sortir à coup de griffes et de crocs. Ces natures sauvages qui sont les vôtres sont si peu fiables qu'elles vous blessent et vous laissent sur le carreau. Lui parvient à conserver toute son humanité, toi tu cultives une rage innée.

Parce qu'il est profondément respectueux, c'est toi qui l'invites. Tu dégrafes ton soutien-gorge avec aisance, avec juste ce qu'il faut de pudeur. Libérée de cette première entrave, tu tires sur ses bras pour qu'il se redresse et que tu puisses lui enlever son haut. Il devient nécessaire que vos peaux soient mises à nues, qu'elles se touchent, buste contre torse.

« Viens on s'aime » lui souffles-tu à l'oreille.

Sur sa clavicule, mille baisers déposés, comme pour dessiner une constellation d'étoiles.

pourvu que tu me touches
même si ce n'est qu'avec ta bouche
toi mon trésor, mon météore

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Auprès de n'importe qui d'autre, il aurait clamé sa liberté, son indépendance. Parce qu'il n'aime pas les barrière Asmo, il n'aime pas qu'on l'enferme, qu'on l'empêche. Mais, Pandora, elle, elle ne fait rien de tout ça. Elle a raison. Elle a raison.

Aussi simple que cela, un phare dans la tempête. Elle pose ses doigts sur sa poitrine, en dessous, sous les côtes, sous les os et la chair, il y a ce cœur qui bat, qui vibre et se déchaine. Comme un oiseau dans une cage, parce qu'on est tous des oiseaux dans des cages. Au contact de sa paume, il se calme, s'apaise. Asmo sourit, les yeux toujours clos, savourant la chaleur de la jeune femme contre lui.

Il lui a abandonné sa main et les lèvres qui s'y promènent lui arrachent mille et un frissons. Sourire taquin sur les lèvres alors qu'elle évoque leur réciprocité. Il y a de ces mots qui ne peuvent faire autrement que d'être vrais.

Asmo entrouvre les yeux, fixe le vide, voit sa beauté du coin de l’œil. Ça le ronge un peu, de pas pouvoir te bouffer des yeux, dévorer ton corps comme il dévore tes lèvres, il aimerait voir comme il a vu Ana. Maintenant qu'il y a gouté une fois, il se sent comme démuni, à demi aveugle.

Il voit le corps de Pandora se dévoiler, son soutien-gorge noir, sa chemise qui choit doucement alors que ses doigts viennent de nouveaux effleurer son visage. Asmo les embrasse alors qu'ils passent à portée de ses lèvres.

Asmo se redresse alors que les hauts tombent et que les peaux s'effleurent, s'affleurent, s'épousent. Ses lèvres sur son épaule nue, remonte dans son cou. Ses bras l'entourent, se perdent dans ses cheveux alors qu'il remonte chercher sa bouche, sourire contre sourire, douceur sauvage qui s'embrase alors que les gestes se font plus pressants.

Asmo a les yeux clos, il ne voit pas, trop risqué, trop prêt.

- Ouais, on s'aime.

Asmo a la voix rauque, le cœur à mille à l'heure dans la sécurité de tes bras. Presque fébrile. Il sent, comme un sale frisson sur son échine que le monde est en train de se fissurer.

- Dis Pandora, tu partiras pas hein ? M'abandonne pas s'il te plait ...

Il se sent fragile là, parce qu'il sait que sans barrière ... en fait non, il ne sait pas de quoi il serait capable sans barrière. Il sait juste que ça n'apportera rien de bon à personne

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Sensation salvatrice que celle de se sentir désirée et aimée. Dans ses bras amis, la marche mesquine du monde pouvait bien continuer tant que cette étreinte ne cessait jamais. Tes mains avides s'égaraient sur ses épaules nues, sur son torse, sur le relief de ses muscles. Ta poitrine épousait la sienne et vos baisers vous s'essoufflaient. Vos gestes devenaient plus empressés et vos regards plus enfiévrés.

Il était doux et assuré à la fois. Il te laissait l'initiative car il savait que tu avais besoin de ce contrôle pour pouvoir te donner ; fille et femme blessée que tu es.

L'abandon propre à l'acte sembla réveiller sa sensibilité à fleur de peau. L'homme solide qu'il était redevint alors un petit garçon pour un court instant. C'était aussi touchant que troublant. Sa tête reposait contre ton giron et ton cœur explosa de tendresse.

Asmodée avait toujours eu le don d'allumer en toi des émotions douces et fragiles, bien loin d'être en accord avec la guerrière ambivalente que tu étais dans la vie quotidienne.

« J'en serais incapable. »

C'était une nouvelle vérité énoncée à voix haute. C'était une sentence mais aussi une promesse. C'était l'assurance d'un lien qui vous dépassait et de l'affection féroce qui caractérisait votre relation. C'était aussi la raison pour laquelle vous ne seriez jamais un couple : un incendie d'une telle ampleur vous dévorait et briserait l'harmonie de vos deux êtres.

« Quoique l'avenir nous réserve, sache que tout ce que je fais c'est pour préparer notre venue au monde. »

Ces paroles énigmatiques contribuèrent à mystifier ce moment à part. Tu avais fait ton choix il y a longtemps déjà ; pour les êtres que tu chéris et pour cette liberté espérée, tu ne reculerais devant rien pour t'assurer un passage au travers des grilles de cette académie. En assurant ainsi tes arrières, tu préservais le futur, désireuse que cela conduise à une nouvelle naissance.

Tu chassas de ton visage les quelques mèches de cheveux qui te barraient la vue. Avec délicatesse mais fermeté, tu le repoussas en arrière pour que de nouveau, son dos se retrouve contre le matelas. Tu lui retiras sa ceinture, abaissant les derniers remparts qui te permettraient de l'avoir tout entier. Tu soulevas ta jupe, t'installant sur lui de manière plus adéquate. Une fois encore, c'est toi qui donna le rythme.

« Je serais toujours là, Asmodée. »

Qu'il s'agisse d'une bénédiction ou d'une malédiction, c'était un serment solennel.

C'est de l'union de nos deux corps que naît une véritable mine d'or.

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Pandora est belle, elle ets forte et Asmo réalise à peine le privilège, la chance de la tenir entre ses bras, d'avoir son amour et sa tendresse alors que d'autres l'espéreront sans jamais l'effleurer.

Incapable.

Un beau mot, un grand mot. Car on est incapables de beaucoup de choses. On ne sait pas faire beaucoup de choses, on avance à tâtons dans une vie qu'on nous a imposées, parce qu'on a volé notre liberté, parce qu'on espère dérober notre libre arbitre et on se dit que nous enfermer dans un grenier pour mauvaise conduite calmera les esprits échauffés. Tout au contraire, Asmo a établi ici son royaume et pour rien au monde il ne l'abandonnera. Il en est incapable.

Parce que ce mot est une force, une vraie force, une promesse qui glisse entre eux avec la force d'un sourire et la douceur d'un soupir.

Asmo laisse ses lèvres caresser la peau qui se présentait à lui, une force nouvelle, comme si on avait rechargé ses batteries défaillantes, coule en lui et les mots de la reine de la foudre sur ses genoux. Quand ils sortiront de cet enfer, ils perdront tout, roi, reine, connaissances, tout mais ils gagneront le monde. Ils l'arracheront à l'académie avec hargne, lui par le bas, elle par le haut.

Alors Asmo sourit, joueur. Ses yeux s'entrouvrent alors qu'elle dégage ses mèches couleur d'encre. Il se laisse faire et se repose sur le matelas alors qu'elle achève de lui retirer ses vêtements. Respiration profonde qui s'accélère. Les bras qui s'enlacent avec force. Les bouches qui se dévorent avec dévotion.

Les promesses, connues, mais énoncées à voix haute qui prennent tout leur sens. Viens on s'aime, viens on se perd et on s'oublie, viens on ferme notre univers enfermé et on le garde pour nous, on devient libre à deux dans la chaleur de ces draps.

incapables de ne pas s'aimer

Ils sont couchés en travers du lit, peau contre peau, les grands bras d'Asmo serrent Pandora contre lui, ses doigts caressent distraitement sa peau pâle. Ses yeux fixent le plafond avec lassitude, amers de n'avoir pu qu'apercevoir.

- Tu m'enverras des lettres quand tu sortiras ?

Sous entendu, sans moi. Parce qu'Asmo a perdu une classe dans ses conneries, il a laissé cette année supplémentaire avec les insultes et les étoiles arrachées à l'uniforme. Il ose effleurer l'idée de sortir avant. Mais, il sait à quel point ça sera difficile.

Il caresse simplement l'idée qu'au dehors, quelqu'un l'attendra.

Parce que finalement, incapable de l'abandonner, tu seras contrainte de le faire Pandora.

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A moitié allongée contre son torse glabre, tu observes ta peau encore luisante de vos ébats. Tu sens ses doigts danser contre l'épiderme de ton dos. Vos respirations sont de nouveau régulières et vos jambes enlacées. La joue contre son cœur, tu te laisses bercer par son rythme lent. Tu pourrais presque t'endormir ainsi protégée par les bras puissants et rassurants d'Asmodée.

Sa voix s'élève alors dans le silence et tu perçois comme une cassure. Tu te redresses, cherchant son regard. Il te semble fait de verre en cet instant ; fragile et délicat. Lui si prompte à jouer les loups protecteurs craint la solitude. Tu tournes son visage vers toi, te faisant plus douce.

« Je t'enverrais même des photos dénudées si tu y tiens. »

Légère tentative pour apaiser sa mélancolie et adoucir l'ambiance devenue subtilement lourde. Sur un ton plus sérieux cette fois, tu reprends :

« Même lorsque tu ne pourras pas me voir, sache que je siégerais dans ton ombre. Tu pourras toujours sentir ma présence. Nous sommes liés. »

Bien sur, tu seras amenée à quitter l'académie une année avant lui mais tu étais certaine de le retrouver. Peut-être même serait-il capable de te suivre dans ta quête de liberté ? Il serait un très bon compagnon de voyage. Cependant, serait-il prêt à se lancer dans un combat bien plus rude que celui qu'il connaît ici même ? L'univers duquel tu venais avait considérablement abîmer tes parents, tu ne parlais même pas de ceux d'Orphée, devenus presque fous. Toutes les guerres brisaient corps et esprit à la longue.

Tu aurais pu en parler, choisir d'exprimer ce qui te poussait en dehors des grilles de l'établissement. Mais quelque chose te retenait. Tu le savais profondément bon et tu avais peur de le décevoir. Comment réagirait-il s'il te savait prête à tout et à ne rien céder pour parvenir à tes objectifs ? Asmodée n'était pas comme toi ; son esprit de meute était ancré en lui. Les manipulations, les stratégies, les jeux malsains du pouvoir, ce n'étaient pas fait pour lui. Tu ne voulais pas le voir plonger dans ce marasme. Égoïstement, tu devais aussi admettre que tu ne souhaitais pas qu'il sache toute la noirceur que tu pouvais tolérer pour atteindre ton but. Alors tu passas sous silence toutes ces interrogations, profitant de la sérénité du moment.
Il viendrait bien assez tôt le temps des révélations.

« Tranquillise toi. Même si nous devons vivre des moments de doute et d'éloignement, on se retrouvera. »

Une caresse sur sa joue pâle et un baiser espiègle sur le coin des lèvres.

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Les cheveux étalés sur l'oreiller comme une aura sombre qui coule sur le tissu. La peau pâle encore moite de leurs étreintes passionnées et les yeux noirs qui fixent le plafond, tenteraient de le brûler s'ils le pouvaient. Mais leur feu n'arrache que des cris aux vivants. Triste vie.

Pandora bouge contre lui, attentive aux failles qui se dévoilent, elle qui les voit plus que quiconque, elle qui garde la colère et répare les fêlures. Elle cherche son regard qu'elle n'atteindra pas, on est trop prudent pour ça, on ne se le pardonnerait pas.

Mais ses douces mains poussent ton visage mais c'est un masque aux yeux clos qui apparait devant elle. Fragile mais si fier et si fort. Un sourire étire ses lèvres. Au moins avec des photos, on pourra te dévorer du regard sans te torturer.

- J'y tiens énormément.

Un rire qui secoue sa poitrine alors que ses mots le rassurent. Elle tisse autour de lui un cocon de chaleur et de tendresse. Dire que c'est elle qui était venue chercher du réconfort, Asmo est parfais bien plus sentimental qu'il n'y parait. Sa bouche contre la sienne a un goût de pas assez alors il se redresse et inverse leurs positions, la surplombe de toute sa hauteur. Son nez niché dans son cou, ses mèches d'encre parant sa peau pâle. Ses lèvres dans son cou, ses dents mordillant sa gorge, admirant ses soupirs.

- Mieux qu'une reine, tu es une magicienne. Des mots comme des formules magiques qui touchent juste comme il faut. Et moi, pauvre démon, je ne peux plus m'en passer ...

Il rit, amusé, tout contre elle avant de revenir l'embrasser avec force. Parce que lui ne connait pas les mots qui font du bien, il ne sait pas dire à quel point il t'aime et à quel point ta présence le sauve, il peut juste te le montrer.

- Merci.

Comme un murmure, un aveu tendre et sincère au creux d'un baiser passionné.

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