Y a le cœur qui bat si vite et si fort ; parce qu'à ton grand damne il ne s'y habituerai jamais - jamais à la sensation de ses doigts enlacés contre les tiens, de ses prunelles qui pour rien au monde ne voudraient te lâcher, de son sourire pour lequel tu étais prêt à mourir - oh tu la sent sa fierté, son bonheur, sa joie, son euphorie, qui font éclater en toi un sentiment de plénitude capable de te combler pour des années.

Cette soirée semblait être l'apothéose de ce que vous étiez devenu - et c'était beau, trop beau pour être vrai, très loin de tes doutes, de ta peur, de tes larmes et ta froideur, très loin de ce que vous aviez traversé, de l'attente presque perpétuelle que tu avais mené, alors qu'en vérité, il avait toujours été à tes côtés.

Ce soir, c'est le grand soir - au zénith de votre amour, tu aimerais, tu aimerais lui demander, savoir si, lui aussi, avait comme ambition de faire de vous un vous qui ne s'arrête jamais, qui perdure au delà de l'espace même et du temps - et à cette pensée, y a ton palpitant qui vint vriller tes tympans, à le voir comme ça, au dessus de toi, s'en était presque intimidant.

Subjugué par son silence et par sa beauté exacerbée par le moment, tu ne fais que suivre ses pas et, et quand l'humidité de ses yeux vint à se dévoiler sous ton regard, tu ne peux que déglutir dans l'impossibilité de respirer - à toi aussi, l'instant présent te donnait envie de pleurer, de pleurer d'un trop plein de choses, de toutes les émotions qu'il te procure, des sensations qui parcourent ta peau au simple fait de le contempler, des sentiments qu'il faisait naître en étant ce qu'il était.

Tu n'as jamais été aussi heureux qu'à cet instant, Elior - tu te demandes même si tout cela pouvait être réel, s'il était lui-même réel, si ce que vous viviez était même capable d'exister parce que tout ça, tout ça c'était trop beau, trop fort, c'était trop, beaucoup trop pour toi et pourtant, pourtant, il était là, à danser avec toi en te gardant dans le creux de ses bras.

Tu ne sais pas comment lui dire
que tu pourrais crever pour lui s'il le demandait.


Merci.
Et c'est trop, beaucoup trop, c'est encore plus que ça ne l'était avant ! Comment voulait-il même que tu sois capable de soutenir son regard ; c'était impossible, tu n'étais pas aussi fort pour en être capable. De vous deux, ça avait toujours été lui ou tout du moins, tu avais toujours voulu que ce soit lui, parce que face à ça, face à tout ça, tu étais si faible Elior, tu étais si faible face à lui et si fort pour lui - et ce Merci, c'était trop pour toi.

Parce qu'il te remerciait pour trop de choses que tu ne savais même pas comment tous les nommer, parce que tu avais toujours été là pour lui, même si ça avait lui en premier qui s'était posté à tes côtés. Parce que tu l'aimes, tu l'aimes si fort, Elior - Oh ! Si fort, si fort, que tu ne sais jamais où donner de la tête. Parce que sous ta fausse nonchalance, sous tes œillades aux cieux face à son sourire railleur, sous tes coups et la malchance que tu lui infligeais toujours pour le punir d'être trop joueur, la vérité c'est que tu ne savais pas comment contenir tout ce que tu ressentais pour lui - la passion dévorante et l'appétence intarissable que tu lui vouait n'étaient que la preuve de la perte de contrôle qu'il t'infligeait sans même que tu n'oses lui avouer.

— ... Merci. parce que comment lui dire que si tu étais-là, si tu étais bien vivant et heureux, ce n'était que par son bon vouloir. Comment lui dire qu'il était totalement le centre de ton univers sans paraître pour un putain de cliché, parce que tout tournait autour de lui, de lui et simplement de lui, que les autres, le reste, n'avait plus aucune importance. Comment lui avouer que tu ne te voyais pas perdurer s'il disparaissais, que tu n'arriverais pas à vivre sans lui, que tu t'autodétruirais, sans le faire flipper.

Y avait trop de choses dans ce mot à ne plus trop savoir quoi en faire - tu le remerciais pour sa bêtise, pour ses blagues idiotes, ses paroles sans sens la nuit, ses appels qui te rassuraient, l'affection qu'il avait dans ton prénom et parfois dans les surnoms. Tu le remerciais pour son inquiétude, sa sollicitude, pour sa présence tout simplement, pour chaque passe qu'il t'avait envoyé, pour chaque course que vous aviez partagé, pour certaines nuits où il avait bien voulut de toi, pour les autres que vous avez consommé, pour ses baisers, ses doigts dans les tiens, pour cette danse tout simplement. Tu le remerciais pour être ce qu'il était avec toi et avec personne d'autre, pour avancer sans jamais se retourner, pour avoir une force que tu n'as pas, qui te permet de ne jamais flancher sans même remarquer que la réciprocité était vrai. Tu le remerciais pour tout ce qu'il te donnait, pour l'amour qu'il éprouvait pour toi, pour recoller chaque jour un peu plus ton esprit émietté.

Qu'avais-tu fais pour le mériter ? Personne au monde ne pouvait s'en vanter, mais si ça devait être quelqu'un, tu voulais que ce soit toi et personne d'autre, car ta possessivité dévorante se devait d'être comblée.

Et si tu essaies de respirer, tu tentes tout de même de redresser le menton pour plonger dans la lueur chaude de ses orbes chocolats qui te faisaient toujours le même effet - avait-il prit la beauté de la Terre entière pour se l'accaparer injustement ? Tu avais presque envie de le frapper - ce petit con était rageant.

— Elyas... et dans ta bouche, tu soupires ce prénom avec un peu trop d'amour que s'en est indécent - tu ne sais pas vraiment où tu trouves le souffle qui te permet d'articuler les syllabes de tes paroles.

— Je t'aime.

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Je t'aime, Elyas.

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Elyas avait toujours été particulièrement spontané, contrairement à toi qui avait toujours eu besoin d'un temps pour réfléchir - et à la chaleur que tu sens soudainement entre tes doigts, tu n'y avais été tout bonnement pas préparé ; trop ébranlé pour comprendre en premier lieu ce qu'il se passait, cela semblait n'être qu'une réponse à tes mots si vide de sens quand on savait l'étendue de vos sentiments - alors à tout ça, tu ne peux empêcher à tes jambes de se figer.

Il avait toujours été capable de te prendre de court, parce qu'il était comme ça, parce qu'il avait toujours été vrai et honnête avec toi et que tout venait avec une franchise dont tu ne t'habitueras jamais ; mais à toi, Elior, tu ne peux pas te permettre d'avoir la force de lever le pas et de continuer à danser quand il t'offrait la matérialisation de son amour pour toi.

Combien même vous vous aimiez, tu n'étais pas capable d'endosser sur tes épaules les écrasants sentiments que vous vous portiez tout les deux - les tiens étaient déjà trop grands pour seulement se contenter de ton enveloppe corporelle ; ils débordaient toujours - mais prendre conscience de façon palpable qu'il se donnait à toi d'une façon aussi intime, avait de quoi te faire suffoquer.

Pourtant, tu t'empêches peut-être de respirer, comme si élever la voix et gonfler tes poumons entacheraient de bruit le moment - ce qui était absurde, puisque la musique ne faisait que s’engrainer - et, sans le lâcher du regard, tu ne souriait peut-être pas, parce que ton bonheur était trop grand pour avoir l'audace de vouloir se retranscrire faiblement sur ton fascié ; mais tu reprends la danse et, serrant de toute ton âme vos mains enlacées, là où se trouvait toujours dans le creux de vos paumes, une pierre dont tu n'avais pas encore eu le bonheur de contempler, tu lui fis par du même présent.

Y concentrant tout tes sentiments, au côté de son cristal, vint le tien, d'un encre si noir qu'il semblera plus tard, en le regardant de plus près, qu'il absorbait toute partielle de lumière pour n'en refléter que les ténèbres - pourtant, l'onyx de la pierre ne faisait que ressortir le rubis de la sienne.

Et, plus ému que tu ne le voudrais, gêné de plaisir par le trop plein que tu ressentais, tu vins échouer ton regard sur son torse avant d'y laisser aller ton front, paupières closes et grande inspiration, comme si tout ça, tout ça c'était toujours trop pour toi.

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et peut-être que finalement
le sourire vint à s'esquisser

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