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obstination – colline
Teddy Devray
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Teddy Devray

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MessageSujet: obstination – colline   obstination – colline EmptyMar 8 Oct - 21:28

forces & faiblesses
x colline

Le caoutchouc rugueux sous ses talons, les cuisses qui brûlent de l’intérieur, le souffle qui s’effile, plus vite, plus vite, plus vite, plus vite, encore plus vite. Elle monte dans les tours, accélère à chaque tour, n’entend plus les alentours. Décor abstrait qui s’étire et disparaît au rythme de sa course effrénée. Au lieu de briser quelque chose, au moins ici, sur cette piste, entre les deux bandes blanches, Teddy a trouvé un moyen de se libérer sans tout casser. Pas sûre que ça soit efficace à tous les coups ou que l’effet dure bien longtemps, mais c’est déjà ça de pris.

Surtout quand il y a deux jours, ils se sont encore embrouillés avec Colline… du genre à vouloir le défenestrer. Surtout quand ça ne l’a pas empêché le lendemain, de recadrer un p’tit con qui jugeait salement Colline dans son dos… du genre à vouloir lui éclater la mâchoire. Allez comprendre. Y a plus vraiment de logique dans ses instincts. Et ça a commencé depuis qu’ils sont arrivés à l’académie. Alors elle court et use sa frustration au club d’athlé. Comme pour chercher à s’échapper de sa propre absurdité.

Et ça défile dans sa tête, les scénarios se revivent.
Colline et ses croyances. Daddy D. en fer de lance.
Comme si il avait raison sur toute la ligne. Comme si il l’adulte les attendait… les reprendrait à la sortie de l’école. Débile. Elle n’y croit pas, et lui ne l’entend pas.
Dans ces moments-là, c’est à se demander si ils sont encore frère et soeur ? C’est légitime, ça se questionne vu comment leurs liens se sont tissés dans cet écrin prodigieux façonné par l’argent du collectionneur. Qu’est-ce qu’il reste de tout ça aujourd’hui ? Des miettes qui s’effritent ? Des bouts d’enfants qui grandissent tous tordus ? Des traces fugaces de ce qui ressemblait sur le papier à une famille ? Colline et Teddy, ils sont désaccordés depuis qu’ils sont ici. Ils s’percutent presque à chaque fois. Et pourtant, ils s'obstinent à rester sur la même partition. Le défi maintenant : savoir lequel des deux décrochera en premier. Spoiler alert : elle sait. Ça sera lui.

Et à cette idée, elle va plus vite, encore, encore, encore un peu. L’altercation de la veille prend le pas sur ses pensées, fait frémir ses muscles dans un souvenir-fantôme. Mots corrosifs, menaces décochées, à peine un aperçu de ce qu’elle peut broyer…
Et encore, c’est rien. Ils ne savent rien de ce que je peux faire pour eux, pour lui. Elle espère juste avoir été plus discrète que les dernières fois, s’convainc à nouveau bien vite que l’gars a juste claqué des dents et pissé dans son froc. Ouais ça va… J’ai rien fait de très terrible cette fois...
Pourtant le tempo de sa course passe encore d’un cran au-dessus. Le conflit interne en carburant. La culpabilité sur les talons. Elle ne réalise même pas que l’afflux d’adrénaline n’est déjà plus normal. L’alice trop naturel dans ce genre de moment. Où elle ressent tellement qu’elle ne sait pas quoi en faire, si ce n’est tout laisser déborder. Y a plus le cadre luxueux griffé Devray pour l’orienter. Et elle cherche encore sa place parmi eux. Avec du sang sur ses mains, de nouveaux traits sur sa peau et l'âme trouée d’ses méfaits. Alors qu’est-ce que ça peut faire si j’fais craquer le palpitant au lieu d'attendre qu'il se vide ?!
C’est inconscient. Mais c’est presque flagrant.

Sauf qu’il y a un flash verdoyant qui lui coupe l’herbe sous le pied. Colline est impossible à ne pas remarquer. Colline impossible à ignorer. C’est dans son adn. Ses yeux captent tout de suite qu’il n’est pas loin, et qu’il s’approche dans sa direction. Elle ralentit pour se diriger vers le banc où elle a abandonné ses affaires, mais l’coeur est toujours tambour. Pulsation sourde dans les oreilles. Elle aurait pu exploser de l’intérieur si elle avait continué. Peut-être même qu’elle l’a espéré sans se l’avouer. Mais à cet instant, ce qui roule dans son sang est à nouveau loin de tout ça.

– Qu’est-ce qu’il y a cette fois-ci ? Tes potes t’ont déjà oublié ou c’est toi qui te lasses déjà ?

Personne à plaindre, n’est-ce pas.
Juste l’amère jalousie à faire passer.


Colline Devray
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Colline Devray

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MessageSujet: Re: obstination – colline   obstination – colline EmptyJeu 10 Oct - 3:08

I used to be so beautiful
Now look at me
My actions are undutiful
It's clear to see
I'll never be the same again
farce de valse en quatre temps
à force de faire l'impasse sur les répétitions teddy et colline se marchent sur les pieds
et l'on s'agace mutuellement.

car ils sont des enfants chiendent qu'on a élevé comme de jolies fleurs et tant qu'on délimitait les parterres tout allait bien - ça ne pousse jamais bien loin dans les geôles. on se partageait la terre meuble c'était tellement fertile où l'on grandissait il ne pouvait y avoir que de l'harmonie des couleurs.
mais c'est fini l'époque des bosquets bien taillés
terminé le jardin à la française on a arraché les rosiers
et la famille devray a des allures de terrains vagues et l'on se bouffe  comme des malpropres pour grapiller des parcelles
on empoisonne jalousement les sols de l'autre car des corolles qui s'épanouissent sous des rayons étrangers ça fout la haine
mieux que ça fane si c'est sans moi.

aujourd'hui encore il y a eu du passage vandale c'est bien le genre de teddy d'attaquer la vie à la débroussailleuse - plutôt que des bouquets de pensées on s'offre les dents des autres,
c'est un concept,
un carnage
un beau carnage rien que pour lui.
et comme dans les films colline voudrait pouvoir se la jouer dramatique, saisir les tiges et filer des coups au mur avec jusqu'à ce que ça crache tous les pétales
sauf qu'on peut pas se défouler sur quelque chose déjà en miettes
(oui teddy
les grandes gueules même cassées ça reste des pipelettes)
il restait pourtant des crocs à casser quand on est venu lui souffler des aveux
confesser que
ta sœur a un grain
ta sœur est tarée
colline, regarde la terreur qu'elle a semée

le bordel que t'as foutu teddy
et lui aussi doit avoir des songes rongés de mauvaise herbe car en évoquant les ronces sœurs qui déchiquètent à son nom colline avait eu des sourires désabusés enclin à s'attendrir.

ça va s'épuiser à envahir toute les plaines c'est sûr - ou bien on fera claquer tout ça à coup de désherbant. alors colline se plante au milieu des espaces verts
attend patiemment près des bancs que ça ralentisse - il a pas l'alice pour suivre les tempo de teddy ça va trop vite ça filerait même le vertige aux prodiges à l'oreille absolue. poser la tempe contre le plexus pour écouter le cœur à teddy ça rendrait fou y a aucun doute. tellement de rafales de balles que l'une d'elles percerait le crâne pour tinter à l'autre bout.

mais colline a pas peur
à la roulette russe il a le droit à l'erreur.

et il accueille avec des airs de fratrie ravie, s'insurge à peine de l'insolence c'est leur langue maternelle il est fluent depuis l'enfance
hausse un sourcil et toise avec dédain.
toi des potes t'en auras jamais si tu t'y prends comme tu fais teddy. c'est pas en cognant mes ennemis que tu vas t'faire des copains.
la risette narquoise qui fleurit sur les lèvres pleines il pousse les affaires de teddy fait comme chez lui
après tout on s'appelle devray ensemble
tout ce qui est à elle est à lui, non ?

(et inversement teddy si tu savais
comme tu pourrais lui dérober tout ce qui te plait.
même ses amis ça ne vaut rien en comparaison,
il te laisserait taper sur ceux qu'il aime plutôt que ceux qu'il exècre si tu admets un jour que ça te ferait plaisir)

du coup j'comprends pas si tu m'fais la gueule pourquoi tu laisses pas les imbéciles me cracher dessus ?
dit pensivement, comme s'il se posait très sérieusement la question
il pose un talon sur le rebord du banc pour pouvoir s'y accouder
détaille teddy la terreur quelques secondes avant de parvenir aux conclusions.
même ça tu veux pas partager en fait tu préfères être la seule à m'faire la misère avoue.
les ricanements moqueurs mais pas méchants
et on est reparti pour une énième danse.
BY MITZI

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MessageSujet: Re: obstination – colline   obstination – colline EmptyLun 21 Oct - 19:50

forces & faiblesses
x colline

Il est trop sûr de lui. C’est pas possible. Avec l’attitude ultra cool et assurée du type triomphant, tout ça parce qu’il croi qu’il peut la déchiffrer aussi facilement qu’un néon clignotant à minuit. Elle parie qu’il s’baise la main avant de venir faire claquer sa risette insolente. Elle se le promet presque tous les jours. Un de ces quatre, elle lui fera bouffer l’gazon. Mais en attendant, son dos s’fait plus droit, aussi solide qu’une plaque de fer et son souffle s’agace.
– Tant mieux. C'était pas le but. L’amitié c’est surfait. Et y a que lui qui semble avoir besoin de l’approbation des autres pour trouver du sens à sa vie. À part si tu préfères que tes ennemis deviennent mes amis ? T’adhères vraiment au concept de trahison à ce que j’vois...

L’regard sniper aussi habituel qu’une vieille ritournelle... Refrain d’une amertume coincée en travers de la gorge depuis que lui a su s’faire une place à l’académie, sans personne pour l’y pousser, sans personne pour l’y aider. Alors que l’jeu de l’orgueil mal placé les maintient souvent dans cette danse à intervalle d’égalité… une telle différence entre eux : ça la rend nerveuse, incertaine.

Ses facilités à lui vs. ses tares à elle
C’est là où il gagne, c’est là où elle perd
C’est là où il s’éloigne, c’est là où elle le perd.

Mais c’est aussi là où il l’enterre.
Réplique agile, l’évidence facile. Il pointe et tire.
Elle n’avait pas l’souvenir qu’ils aient appris à jouer à la pétanque depuis leur tour dorée.
En tout cas pour elle, c’était pas si flagrant. Comme quoi, y a encore d’la marge niveau naïveté.

– Parce que les cons ont toujours besoin d'une leçon. La preuve, t'es là et faut tout t'expliquer. Le mépris rapide pour s’rattraper aux branches, comme si elle tapait du pied -frustrée. Un ’arrête de m’embêter’ froissé sur ses traits contre une réponse vite lâchée pour continuer à cacher ce qu’il pourrait percevoir. Et elle est déjà prête à tout déballer, avec un A + B atomique pour lui prouver que ça n'a rien à voir. Faire la gueule à son frère et le défendre sont deux choses totalement différentes. Elle devrait même pas avoir à l’expliquer, et encore moins à se justifier.

Mais il s’en fout. La vérité enlacée au lierre de ses mots, à la vivacité brute de ses rires. Il continue. Rien ne l’arrête. Elle a toujours admiré ça chez Colline. Même si là, c’est clairement pas ce genre de pensées qui lui traverse la tête, et tant mieux si, ça, il arrive à le décrypter : I think i can make it in prison if i kill him.

– J'avoue tout. C'est pour flatter ton égo sur-dimensionné. Révérence feinte. Elle se rapproche pour récupérer ses affaires. Satisfait ? Maintenant dis ce que tu veux vraiment ou dégage. La serviette qu’elle tire brusquement de sous ses fesses. Théatrale dans son volte-face. S’éloigner deviendrait presque urgent. Sinon il va voir. Il va lire. Que tout ce qu’il dit en rigolant, c’est un peu trop réel pour elle. Le visage s’enfouit dans le coton, masque bien utile… Parce que évidemment que oui y a qu’elle qui a l’droit de lui faire la misère. Il ne manquerait plus qu’on lui retire ce dernier privilège de soeur ! Et puis d’abord, les Devray ils sont à elle. Les rumeurs qui courent sur son compte, ça ne lui fait rien. C’est pas les autres qui vont la marquer. Pour ça, elle sait faire toute seule. Non l’essentiel, c’est que rien n’y personne ne touche au reste de la précieuse fratrie.

– Attends un peu. Comment tu sais que je l’ai cogné ? Il est venu chouiner ? Quel looser ! Et c’est elle qui ricane entre deux temps pour mieux repartir dans ses pensées murmurées. Mais si il parle déjà, c’est que j’ai été trop douce… ? C’est pas normal... Je me ramollis ? Logique normale à la Teddy. Ça ne serait jamais passé auprès de papa ça... Le sérieux de la situation revient au galop sur son visage quand elle se détourne à nouveau. L’chaos en timbale entre ses oreilles. Les instructions du père qui reviennent. Mécanique de conditionnement qui ne s’en ira certainement jamais et dont rien ne l’en détournera. C’est son mode par défaut. Le bug, c’est l’académie, pas vrai ?

Finalement, c’est peut-être juste ça... La silhouette de garde qui revient s’planter dans ses muscles trop facilement, désagrège en poussière les querelles des frangins au moins pour quelques instants. Est-ce que c’est vraiment ça ? Les limites de ce qu’elle peut être qui se confondent dans ces moments-là ? S’raccrocher au rôle gardien pour légitimer sa place de soeur ? Sinon, elle risque de ne plus servir à rien ? Parce qu’il y a cette peur sombre tapie dans sa tête, nourrissant les vautours qui s’y sont installés depuis quelques années. C’est aussi pour ça que c’est plus facile de se focaliser sur un ennemi, un problème extérieur, si accessible. C’est pour cette raison qu’elle se met déjà en marche pour rectifier son erreur en laissant Colline sur le carreau.

Dans leurs disputes, il y a toujours une partie amusante et une partie effrayante.
Ils en disent trop. Ils en entendent trop. Puis ils n’arrivent plus à comprendre grand chose.
C'est obligé, quelqu’un a changé la clé de la partition en plein milieu de leur danse...



Colline Devray
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MessageSujet: Re: obstination – colline   obstination – colline EmptyVen 13 Déc - 22:09

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les chaînes brisées il faut bien tirer sur tous les liens pour vérifier si tout cela tient toujours Teddy tu comprends ?
toi tu vas collectionner les dents comme des petits trésors
et Colline file s'enticher du monde, c'est se sentir utile
car ses sauts d'humeur lui donnent des urgences de conquérir et il n'y a plus le père pour vous dire qui viser de vos flèches empoisonnées.
des ravins, dans vos cœurs à tous depuis le jour un,
tombés sur Terre affamés forcément
que c'est sur-dimensionné, l'égo
il faut s'étendre sinon c'est tellement lourd comme passé ça grignote tout,
de quoi creuser des trous noirs dévoreur d'univers.

comme un môme il voudrait s'agripper à la serviette éponge et tirer quitte à déchirer pour jouer à c'est qui le plus fort
mais tu l'as dit - il est satisfait.
je veux rien, j'dois forcément venir intéressé ? y a pas besoin de raison particulière pour passer du temps en famille.
plus encore que les amis ou les ennemis
la fratrie c'est celle que l'on trahit le mieux.
les chantiers des fondations on y a assisté on connait toutes les inclinaisons et les petites faiblesses des bétons armés - c'est si friable,
malléable, capable d'endurer caprices et pentes glissantes,
en première ligne - toujours - pour aller cogner les gueules plus grandes encore que les leurs.
hé, comment tu sais ?
un sixième sens, Teddy,
permet d'écho-localiser les travers des cinq cœurs
Colline rit au diapason quand tu dis looser
il trouve aussi.
t'as cru que perdre deux canines et trois molaires ça empêchait les gens de jaser, Teddy ?
le type bavait des mots en faisant des bulles de sang et Colline a fait
et ben quoi mec, t'es encore tombé ? les troubles de l'équilibre, un vrai fléau.

on lui demanderait Colline répondrait pas au courant tu sais Teddy -
lui aussi, il est si bien programmé. en tailleurs sur le banc on regarde faire sans ciller, observe Teddy aux synapses blindées (aux glitch)
ta sœur a un grain
le frangin également,
vraiment une équipe de gagnants.
sauf qu'il est loin le danger, il est temps
de taire les alarmes qui s'allument dans les yeux
rendent le sang noir sous les teintes des gyrophares,
Colline redevient rien qu'un peu sérieux en voyant Teddy enclencher le pilote automatique, des réminiscences d'antan alors qu'ils sont loin les charognards.
y reste tellement rien sur vos carcasses, ça intéresse personne
et pourtant elle défend les os à ronger
plante Colline sur les bancs
qui se lève pour suivre les tempos de Teddy, il se hâte et rattrape pour saisir une des épaules prêtes à servir de bélier.
hé arrête, j't'ai dis je viens pour rien,
j'te demande pas d'aller finir le boulot.

l'inquiétude sourde que tu ne fasses trop de vagues pour qu'on soit capables de tous se remettre à flot une fois qu'on aura fini de dériver dans les marécages de l'académie
Teddy arrête-toi.
déjà qu'on crèche plus au même étage tu veux finir au grenier ou quoi ?
attend-moi.
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MessageSujet: Re: obstination – colline   obstination – colline EmptyDim 26 Avr - 20:23

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Des fois si on les regarde tous les deux au bon moment, ils ont la même peau de cendres, et les mêmes lèvres lilas. Ils ont chacun leur façon de faire, chacun leur excuse, mais des émotions en écho.
Leur drôle de cadence toujours vive, leur tâtonnement insistant, comme un mélange de bouffe
prêt à devenir amalgame. Des reflets similaires, aujourd’hui brouillés et souvent désaccordés.

Pour quelqu'un comme Teddy, le calme c'est un des ennemis. Quand le monde se tait et que les sentiments entrent… c'est de la peur ou les questions qui surgissent. Et elle sent que pour Colline, c’est pareil. C’est pour ça que c’est rarement calme entre eux. Pour pas faire face, ils allument volontiers des feux. It’s velvet rage babe.

C’est aussi pour ça qu’elle vrille aussi vite. C'est comme si la corde qui la retenait s'était brisée et maintenant elle ne peux dériver, s’noyer dans ses délits, alors que pour lui, il lui a juste pu s’éloigner.

Mais il revient parfois et s’amuse à appuyer là où il faut, titiller la fratrie pour les rendre un peu plus dingue. Quand il fait ça, ça gonfle un peu ses espoirs aux contours flous. Teddy ne sait pas exactement ce qu’elle veut pour eux. Elle sait pas ce qu’elle peut croire ou attendre -ni même si il le faut… si elle a le droit. Perdue entre le “ça sera plus jamais comme avant”, “heureusement que c’est fini” et le “qu’est-ce qu’on fout-là”.

Alors son esquive est facile. Son coeur mécanique est fait pour ça. Elle qui ne sait pas se faire d’amis, comme lui. Elle qui ne sait pas s’enticher de qui que ce soit, comme lui. Ils s’en sortiront tous mieux qu’elle. Colline l’a dit lui-même. Teddy en est convaincue. C’est pour ça qu’elle continue. Bornée. Piégée. Et elle se ment, se force à y voir une quelconque utilité. Parce que y a que Papa qui a été le témoin de son côté nucléaire quand il s’agit de tout faire pour que les autres Devray continuent de réussir.

Mais “finir le boulot” entre ses dents à lui, ça la stoppe net. Le souffle qui s’tranche comme les lames sur sa peau aux heures les plus noires. Les pupilles qui s’font trop grandes et l’passe au crible. T’as pas intérêt à devenir comme lui. Les pensées coincées au fond de la gorge, les poings serrés prêts à s’éclater les phalanges, un sale truc triste crépitant au creux du bide. Elle s’retient de trembler.

– Ça… ça tombe bien. C’est pas toi qui donne les ordres.

Mais elle lit autre chose sur son visage.
Elle osera jamais demander. Trop effrayée de dire ces mots. Trop incertaine de sa réaction face à sa réponse. Est-ce que je te manque ?
Étrangement, l’éventualité adoucit ses doutes constants. Et il pourrait même voir l’ombre d’un sourire se tracer sur son visage.

– Tu le sais que j’ai jamais été une vraie princesse parisienne ? Les yeux malice pour cacher le fond de douceur. C’est vrai qu’il est loin le temps où tu me faisais danser. Mais depuis quand il faudrait que tu m'empêches de tomber ? Souvenir dilaté où ils étaient bêtement plus synchrones. Je saurais survivre à un grenier. Je viens du caniveau. Et elle fait exprès d’avoir une poussière sur son short qu’elle balaye avec la gestuelle d’une duchesse de la place des Vosges malgré la canine dehors.

Avec ce faux ADN commun qui les a réuni, les Devray savent jouer avec les apparences. Alors quand elle se rapproche sur la pointe des pieds, yeux hissés dans les siens, c’est pour claquer doucement ses mains sur ses joues et lui planter ses mots dans la tête. J’ai les os solides. Effacer ses inquiétudes. Elle sait qu’il en a déjà bien assez. Leur alice limité. Miel, Caprice, Noël. Son coeur pas encore assez libre d’aimer qui il veut quand il veut. Pas comme toi. Elle fait tout pour ne pas faire partie de cette liste. Alors elle relance la partie pour donner le change. Se recule à nouveau en lui ordonnant de se servir de ses deux étoiles à bon escient pour lui payer un truc à boire… Sachant pertinemment qu’il ne sera jamais un vrai bon p’tit soldat.

Ça c’est moi.



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