Attente qui s'éternise, dos contre le mur et prunelles aux cieux ; tu espères avoir la chance de l'intercepter à la sortie de l'entraînement que vous aviez partagé de votre côté, pourtant si proches des filets. Et le cœur qui s’essouffle de la distance qui s'est doucement agrandie chaque jour qui s'est vu passé, tu décides d'abandonner cette course qui semble sans fin, sans pour autant te résoudre à la laisser te distancer ; tu avais, dans l'impératif, besoin de lui parler, de lui expliquer et, tu ne sais pourquoi, de t'excuser - ou peut-être, de comprendre les tenants et aboutissants de son comportement.

Avais-tu été négligent ? Il est vrai que la dernière semaine de septembre avait été accaparée par ta nouvelle relation avec Elyas et, peut-être t'étais-tu laissé aller au goût d'être aimé malgré qui tu étais. Tu avais été moins proches avec tes amis en général et particulièrement avec Gabrielle avec qui, pourtant, tu passais le plus clair de ton temps quand tu en avais l'occasion - et peut-être étais-ce aussi lié à votre conversation où, bien malgré toi, tu lui avais encore une fois mentit pour te retrouver quelques jours plus tard dans les bras d'un homme que tu lui avais assuré ne pas aimer.

Pourtant, n'aviez-vous pas promis tout les deux que vous seriez toujours là, l'un pour l'autre ? À qui était la faute ? La morosité de tes pensées te fis baisser le menton ; tu ne voulais pas la blesser et, pire que tout, pas la perdre - n'aviez-vous pas besoin l'un de l'autre, depuis votre rencontre ? Il y avait plus que votre passé pour vous aimer, n'est-ce pas ? Questionnement futile - évidemment.

Alors, alors, enfin, elle sort, elle sort du gymnase et, bienheureusement, elle est seule - alors tu n'hésites pas, tu t'élances à sa poursuite avant de la héler tout en lui agrippant le bras - comme dans la peur de la voir t'échapper et comme dans la provocation de la voir se dégager de sous tes doigts ; tu avais besoin de savoir.

— Gabrielle ! Gabrielle, attends... est-ce que... tu as deux minutes ? fis-tu, finalement, ta main jumelle agrippée follement à la lanière de ton sac de sport.

— J'ai besoin de te parler...

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écoutes-moi, s'il-te-plaît

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Les poings qui se serrent et se desserrent, elle te désarçonne par sa froideur, ses mots qui font mal et ses larmes - tu avais senties la colère s'animer dans ton coeur à une vitesse fulgurante, prête à s'insurger face à son attitude blessante et incompréhensible qui te serrait le coeur. Or, à présent que tu voyais l'humidité voiler ses beaux yeux, tu ne savais plus quoi penser, sa tristesse avait toujours eu raison de toi, en particulier à cause de votre passé commun.

Elle te pique, elle te fait mal, elle s'enlise dans le sarcasme, par colère et par détresse - et tu le sais, parce que tu adoptes le même comportement, parce que tu as en toi cette même peine à l'âme, cette brèche béante que vous cachez si bien, mais où les sentiments parasites s'y complaisent avec facilité.

Alors tu sais pas trop, tu sais pas trop comment gérer ses émotions contradictoires envers elle, tu te sens agressé, attaqué et en même temps, de façon totalement irrationnel, tu la comprenais.

— Je t'ai menti, c'est vrai… mais tu savais toi-même que je mentais alors que j'essayais vainement de me persuader du contraire… ne me fais pas croire que tu m'en veux pour ça. Tu sais toi-même pourquoi j'ai menti et je crois que j'en avais totalement le droit.

Elle ne pouvait que comprendre - et non, tu savais que ce n'était pas la raison de sa distance envers toi. Tu avais appris les rumeurs, tu savais pour elle et Ace. La relation qu'ils entretenaient sans vouloir la comprendre - mais tu n'avais pas à la comprendre, elle prenait ses propres décisions, si ce n'est que tu avais seulement peur pour elle. Tu la lâchais des yeux une seconde et elle filait dans les bras d'un homme qui t'insupportais, en prenant soin de t'ignorer - tout était plus profond que ça.

Et le droit de lui mentir sur ce sujet là, te semblait légitime - ton déni était une protection contre toi-même.

— Je sais pas pourquoi tu m'en veux, je sais pas ce que j'ai fait et si tu me dis rien, si tu veux que m'envoyer bouler, je pourrai jamais savoir, Gab… J'veux vraiment comprendre ce qu'il se passe, ce que tu as et si j'peux rattraper quelque chose que j'ai fait foirer, vraiment… Mais là, ton attitude, ça fait que nous blesser tout les deux, si t'es vénère, gueule, si tu es triste, pleure mais merde, parle-moi, si tu dis rien, j'suis comme un con à me demander ce que tu as. Alors soit on en parle maintenant, soit tu m'dis rien, tu t'en vas et quand tu le pourras tu me parleras, mais j'veux pas avoir cette impression de te perdre sans même comprendre pourquoi.

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on vaut mieux que ça

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T'as toujours pas compris que moi je t'aime ?
L'aveux tombe sur tes épaules avec la force d'une tonne, tu la réceptionnes maladroitement entre tes bras et ton palpitant bat vite, trop vite, d'une embardée perturbée. Tu sens l'effroi te prendre les entrailles et la terreur se glisser sous ta peau - elle t'aime, elle t'aime, elle insinue être amoureuse de toi de façon non réciproque et l'image fugace de Blanche te tord le coeur jusqu'à l'arracher complètement.

Tu ne voulais pas, tu ne pouvais pas supporter son amour, tu ne pouvais pas être la cause de mille éclats comme tu l'avais été pour celle que tu aimais comme un damné - tu n'avais pas le droit de la faire tomber amoureuse de toi, Elior, tu n'avais pas le droit de faire du mal comme ça par tous les coeurs où tu passais.

Elle te parle, elle t'explique et tu es juste figé de terreur ; tu avais déjà bien du mal à te pardonner pour Blanche - sûrement jamais - combien même rien n'était de ta faute malgré tes promesses d'enfant et tes rêves de grand. Mais Gabrielle, Gabrielle, elle ne pouvait tomber amoureuse de toi, ça n'avait pas de sens, aucun sens, vous êtes tous les deux des objets cassés avec lesquels on s'est amusés avant de laisser de côtés - vous ne pouvez vous assembler pour feindre une reconstruction identique de ce que vous étiez.

Et puis, finalement, elle te dit la vérité.

Ace.
Te vient en premier.
Et peut-être que égoïstement, tu en serais soulagé - mais tu te débectes immédiatement avant de te perdre dans tes sentiments ; qui avait-il de mal dans vos émotions communes ? Tu ne savais pas vraiment, tu espérais qu'il n'y en ai pas vraiment.

Alors, alors, tu vins prendre ses joues en coupe, relever doucement sa tête et poser ton front contre le sien - tu ne cherches pas à ce qu'elle te regarde, tu veux simplement qu'elle t'écoute.

— Et… eh… C'est pas grave, c'est pas grave d'avoir peur, Gab, c'est même totalement normal… regarde-moi, j'suis pas le meilleur exemple ? Gab j'vais pas plus t'aimer, j'vais pas t'abandonner parce que je sors avec Elyas, ça va rien changer, okay ? Ça change absolument pas ce que je ressens pour toi, tout ce qu'on a et qui tu es pour moi. T'es ma meilleure amie, Gabrielle. Et… et j'voulais pas te faire sentir seule… j'voulais pas que tu te sentes abandonnée parce que j'ai trouvé quelqu'un… parce qu'il a réussi à… à me faire sortir de ce calvaire… J'vais pas te lâcher dedans toute seule. J'suis toujours là. J'suis là pour toi. T'es pas toute seule dans cette merde.

La voix qui tremble.

— Et… et si t'aime Ace, si c'est lui, alors aime, Gab, aime-le comme tu veux… Peut-être que ça sera génial, peut-être que tu vas en souffrir, mais faut pas t'arrêter d'aimer, Gabrielle. Tu mérites quelqu'un… quelqu'un de pas comme moi. On aurait rien eu à faire ensemble, on est totalement… on est… ce qu'on a vécu, on a besoin de quelqu'un de fort à nos côtés, ok ? Tu mérites quelqu'un qui puisse supporter ton fardeau et le balayer pour juste t'aimer comme tu es.

Tu sembles essoufflé.

— T'arrêtes pas de vivre, Gabrielle. Avoir peur, c'est normal, faut que tu prennes le temps qu'il te faut… mais tu mérites le bonheur. Avec n'importe qui, moi, j'serai toujours-là, qu'importe qui tu aimes.

Ah.

— Mais si on t'fais souffrir consciemment, j'te jure que je lui péterai la gueule.

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surtout si c'est lui

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Et son sourire fut la raison de ton regard fuyant et de tes joues timides, alors que tu enfonçais fortement tes mains dans tes poches sans trop savoir quoi en faire - tu ne voulais pas lui foutre un vent, parce que cela impliquait des sentiments que tu ne pouvais accepter ; trop lourds, trop précieux pour tes mains malhabiles.

— Honnêtement, avec moi, tu te serais fait chier sexuellement parlant, j't'évite le malaise, vraiment… souffles-tu dans une tentative vaine d'alléger l'atmosphère au point d'en soupirer - tu ramènes ton regard à tes pieds, bouscule le gravier avant de le reposer sur elle, presque désolé.

La vérité est que tu souffrais énormément de son comportement qui t'avais totalement déboussolé, tu te sentais presque terrible d'avoir osé être heureux de pauvres semaines pour la première fois de ta vie alors qu'elle souffrait - égoïstement peut-être, tu aurais voulu qu'elle sois heureuse, qu'elle partage ton exaltation, que tu puisses un peu oublier quelque chose qui ne te définissait pas plus que ça.

Tu n'es pas qu'un enfant abusé, Elior.

Tu es amoureux et tu es aimé.

— Je ferai en sorte que tu y arrives… J'suis toujours-là, pour ce qu'on était et ce qu'on est… ça change rien. tu ne veux pas accepter qu'elle soit amoureuse de toi et en même temps, ne pas l'accepter serait bafouer ses sentiments ; alors, alors tu laisses tomber et tu acceptes ce poids sur tes épaules sans lui en parler.

— J'ai entendu des rumeurs, mais si tu me dis que c'est faux… et tu hausses les épaules d'un sourire pour lui signifier que ça t'allais, que tu la croyais - fin stratagème pour ne pas lui mentir de vive voix ; tu n'y croyais pas, tu sentais qu'il y avait quelque chose à sa simple réaction, mais si elle voulait croire le contraire, si elle vivait le même déni que tu avais vécu, tu voulais qu'elle ait le droit de l'avoir aussi - il restait important, quoiqu'on en dise.

Elle avait posé les même parole que tu avais osé lui dire, ce matin-là, avant que tout ne tombe en éclat.

— ... Je… je suis désolé de pas avoir remarqué que t'étais… intéressée ou quoi... et désolé pour… le vent ? tu souris piteusement, tu étais mal à l'aise de part ce que tu vivais avec Blanche, tu ne voulais pas la faire souffrir elle aussi.

— Mais bon, j't'aime quand même, tu sais.

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et quelle vérité !

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Ils ont couché ensemble - et cet aveux ne te glisse aucun jugement entre tes lèvres, pas même dans tes pensées pourtant assassinent contre cet homme. Tu es possessif, Elior, énormément possessif, mais cette partie de la vie de Gabrielle ne te concernait pas, tu devais être un support quant à sa vie sexuelle de par ce que vous traversez, mais tu n'avais aucun jugement à émettre sur comment elle gérait sa vie privé.

Elle dit que cela n'a rien à voir avec Elyas et toi et tu te gardes de lui dire que rien au monde n'aurait jamais rien avoir avec Elyas et toi  - l'idée était sûrement présomptueuse, mais à tes yeux, elle était vraie ; votre relation était unique en son genre.

Elle revient à tes côtés, proche si proche de toi que cela te fait du bien - et tu te laisses aller à la familiarité que tu retrouvais et tu serrais entre des doigts, les siens, peut-être encore plus fort. La question n'eut aucune réponse - étais-tu heureux, Elior ? Oui. Pour la première fois de ta vie, tu l'étais pleinement, avant que l'ont te fasse violemment redescendre sur Terre - avec l'aide de Kendall et Gabrielle ; mais tu trouvais cette question déplacée, tout autant que sa réponse, quand elle, ne l'était définitivement pas.

Et alors, alors vint le moment fatidique, une question, seulement et tu te sens défaillir - l'anxiété fulgurante qui te traverse, aurait presque eu la capacité de te faire tituber. L'embrasser ? Elle voulait que tu l'embrasses ? Trop de pensées contradictoires hélèrent ton esprit et tu te sentais brusquement démuni au point que tu te croyais capable de faire une crise de panique - sa question était un piège terrible auquel tu ne pouvais te soustraire.

Piège car tu ne pouvais lui dire non alors qu'elle semblait en avoir terriblement besoin. Elle avait besoin de ton aide et un baiser n'était rien, ne signifiait rien, si ce n'est sa propre délivrance. Tu avais déjà offert tes lèvres avec l'insouciance des jeux de soirées ou à ceux que tu aimais, tu ne sacralisais pas cet échange, sauf quand celui-ci avait un sens et une portée plus profonde. Tu n'avais jamais embrassé Blanche de cette façon, l'idée même ne te venait même pas à l'esprit - mais tu sais que si elle te l'avait demandé, tu aurais accepté, combien même elle était ta propre soeur. Parce que cela était plus fort encore que toi - elle prenait de toi, ce qu'elle voulait, si ce n'est cette chose que tu ne pouvais lui donner. Pourtant, Elior, quand tu soupirais à Elyas qu'il t'appartenait et que celui-ci le répliquait, le sens était, pour toi, littéral. Tout de toi lui appartenait, entièrement et complètement, de la pointe de tes cheveux à tes pensées étriquées - offrir tes lèvres briserait cette appartenance, la bafouerait, combien même Elyas n'en était pas préoccupé. Un baiser n'était pas qu'un baiser, quand celui-ci concernait les êtres aimés.

La justification qu'elle te donne ne te sied pas - elle avait des allures de chantage. « On » tandis que tu n'avais rien fait ? Que tu te brimais même à accepter ton bonheur pour qu'elle puisse en pleurer. Tu te sens blessé par cette prison doré qu'elle avait finement créée d'une question, d'une seule - ou peut-être que son égoïsme qui ne te dérangeait pas plus que cela en l'occurrence, piétinait pourtant quelque chose que tu pensais précieux - toi-même.

Tu n'avais pas le droit de l'embrasser, Elior - c'est à Elyas que tu appartenais. Tu n'avais pas le droit de l'embrasser, alors même que les rôles échangés, tout en ayant une confiance aveugle envers lui, tu aurais été bouffé par une jalousie déplacée. Tu n'imaginais pas Elyas jaloux - l'idée était bizarre, peut-être - mais toi tu aurais eu mal, même si tu aurais totalement compris et, tu ne peux pas faire quelque chose qui aurait engendré chez-toi un tumulte de sentiments dérangeants. Tu n'avais pas le droit de l'embrasser, alors qu'elle te coinçait avec cette question de façon brusque et sans moyen d'y échapper - tu donnerais satisfaction à quelque chose que tu ne voulais pas : elle ne pouvait pas exiger que tu te donnes comme ça, même si elle ne comprenait pas l'implication que tu donnerais si tu le faisais. Tu n'avais pas le droit de l'embrasser, comme tu embrasserais Blanche si elle te le demandais - ce serait la dégrader.

Pire encore, tu ne pouvais pas l'embrasser car tu n'en avais pas envie et elle se doutait que tu n'en avais pas envie. Avec votre passé commun et ton anxiété, tu t'étonnais même du service qu'elle te demandait.

Était-ce un service aussi, quand ton père te demandais de l'embrasser ?

— ... Je peux pas te donner ce que tu veux… chuchotes-tu tout bas, pour la première fois - pour la première fois, tu ne pouvais lui donner ce qu'elle demandait.

Tu fais le choix de la blesser pour te conserver toi-même, Elior - était-ce égoïste ? Peut-être, sûrement, quand elle en avait profondément besoin. Pour la première fois, Elior, tu te fais passer avant elle, parce que tu ne pouvais accepter qu'elle te blesse plus que de raison - tu avais le droit d'être heureux, plus qu'une semaine et tu le pensais vraiment ; Elyas avait réussi à te le faire croire.

— Désolé.

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et tu ne sais pas de qui tu es le plus dépité

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Sa réaction fut encore plus surprenante que tu n'aurais pu le prévoir, elle te désarçonnait tellement que tu ne savais plus trop quoi penser - revenant sur ses propos et sur ses sentiments avec une confiance nouvelle et abrupte, tu l'observais sans trop savoir comment réagir - tu avais du mal à suivre le fil de ses pensées.

Il y avait le soulagement et l'incompréhension, tu prenais sa caresse avec plaisir et écoutait ses mots sans les comprendre vraiment. Elle t'avait blessé et elle semblait l'avoir un peu compris, mais la vérité c'est que tu étais secoué par cet échange, tu ne savais pas trop quoi en penser et tu sentais que tu avais besoin de t'échapper de cette conversation pour prendre du temps, seul, loin de ton anxiété latente.

Elle te demandait le pardon, mais tu n'y voyais pas d'intérêt - ton problème à toi, Elior, c'est que tu aimais d'une telle façon que tu excusais tout écart de conduite et que tu y trouvais même des excuses ; cela donnait un pouvoir sur toi, particulièrement écrasant, en particulier à Gabrielle qui avait la manie de penser en premier lieu à elle - dans ton cercle social, si on excluais Blanche et Elyas, elle était la seule à qui tu te donnais de cette façon. Mais tu n'étais pas une bonne poire, tu méritais considération et il ne fallait pas te prendre pour un con trop longtemps - tu espérais seulement que cela ne se reproduirait pas ou tout du moins, pas de cette façon-là, vous méritez plus que ça, vous valez plus que ça.

— Je connais pas la situation alors je peux pas trop juger, mais fait en fonction de ce que tu ressens, reste toi-même, prends les choix en y réfléchissant deux fois. Et… si tu peux éviter de faire comme moi… c'est con, hein, mais parfois faut juste parler au lieu de s'enfermer dans quelque chose… pour exploser ensuite. Fuir est parfois encore pire. et tu jettes un regard ailleurs, tu te sentais exténué et un peu perdu, réfléchissant à tout ça et à tous ces mots-là.

— Dans tous les cas, si t'es dans la merde, tu vas t'en sortir. T'es assez maline pour ça… et je m'en fous, je t'en veux pas, juste… fais plus jamais ça.

Et, à ton tour, tu vins porter tes doigts à la douceur de sa joue, alors que tu retrouvais tes affections avec la fatigue de la situation - mais tu lui souriais sincèrement.

— J'veux pas te perdre, okay ?Je t'aime.

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y cachant de douces paroles de mise en garde

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Je t'en fais la promesse.
Et ton regard se plante et s'enracine dans le sien, reprenant une posture plus droite et le menton redressé, presque fier - tu lui faisais confiance, les promesses étaient quelque chose auquel tu tenais et tu savais que Gabrielle avait enfin réellement compris les émotions que tu avais ressentis - tu te sentais soulagé, une bonne fois pour toute ; à nouveau fier de pouvoir relever cette amitié tel un étendard.

Sa culpabilité te fit un pincement au coeur, c'était plus que tu en demandais - et elle se trompait, tu ne lui en voulais pas, parce que tu lui trouvais des excuses à tous ses faux pas. Tu ne lui en voulais pas mais tu lui en aurais voulu au point de la perdre sans un regard en arrière si tu avais ouvert les yeux - mais à présent, Gabrielle comprenait et assumait son erreur et c'était quelque chose de grand à tes yeux, tu avais confiance en elle et ses mots, avaient réussi à te rassurer sur le fait que tu comptais.

— Pour Elyas et moi, il n'y a rien de spécial à raconter tu sais. hausses-tu les épaules avant de rire avec légèreté - la tension n'avait plus sa place entre vous et, d'une façon aussi déconcertante qu'elle l'avait été, tu balayais ce que vous veniez de traverser ; elle t'avait promis, tu te fichais du reste à présent. C'est toujours le roi des cons et je suis toujours-là pour qu'il le soit un peu moins, certaines choses ne changent jamais. et c'était vrai, rien n'avait changé si on omettait le comportement d'Elyas qui était extrêmement démonstratif, le reste, aux yeux des autres et même de vous-même, tout était à l'identitique de ce vous aviez été.

Tu ne lui poses pas de question sur les excuses qu'elle lui doit à lui, ça t'intrigues un instant, mais tu ne t'y attardes pas - cela les concernaient sûrement et ta curiosité était rarement mal placée.

— On s'en fout si je l'aimes pas, puis je le déteste pas, hein, j'le trouve juste super méga chiant et j'avoue que j'ai du mal à savoir comment il peut ficeler des relations sociales… ok ça, ce n'était peut-être pas nécessaire… c'est entre lui et moi. Moi, je le comprend pas, mais toi tu le connais, en tout cas mieux que moi. tu ne détestais pas Ace, il t'horripilait et il avait toujours les mots qui fâchent, tu ne l'appréciais pas mais tu ne le détestais pas - comment le pourrais-tu sans même le connaître ?

— Je suis toujours fier de toi, Gab. Toujours. et ça, c'était vrai - pour avoir le courage de se lever tout les matins, à ta manière, vous étiez toujours fier l'un de l'autre. Essaies et tu verras, moi j'suis là si ça va et si ça va pas.

Ouvre bien tes oreilles, Gabrielle.

— Tu mérites le bonheur.

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et alors tu vins l'embrasser sur le front

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