Avachis sur ton lit, il t'avait fallut quelques minutes pour décrocher ton regard du plafond et t'intéresser à ton téléphone. Un message sortit de nul part et tu t'étais redressé, tapant déjà frénétiquement une réponse presque automatique avant de te lever vivement pour marcher jusqu'à ta porte et rejoindre celle qui t'y attendait.
— Hey... c'est comme un chuchotement, tandis que tu la regarde, l'esprit étrangement vide alors que tes pensées semblaient s'envoler.
Une hésitation avant de lui prendre délicatement le poignet et, tout en refermant la porte derrière toi, tu vins l'amener jusqu'à ton lit pour qu'elle puisse s'y asseoir - la scène inverse semblait raviver un souvenir dont le parallèle n'avait rien de réjouissant.
l'altercation avec son amant ne datait que de quelques heures, et Gabrielle avait tourné comme une lionne en cage dans sa chambre dès lors, chaque pas fait pour réduire le rythme affolé de sa respiration, oublier les sanglots qui perlaient sur son visage, les pensées réduites à néant et les manches de son uniforme humidifiées par les pleurs qu'elle voulait nier.
alors un éclair de lucidité l'avait poussée directement sur le pas de la porte de chambre de son meilleur ami, comme quelques mois en arrière, les désirs douteux et irraisonnés en moins, la fêlure au coeur en plus. elle ne tenait pas vraiment en place en attendant que la porte s'ouvre, plusieurs minutes durant puisque l'habitant de la chambre n'était pas vraiment au courant en temps et en heure, l'adolescente paniquant à l'idée de croiser qui que ce soit d'autre - et surtout pas lui
le bruit de la porte la délivre enfin et finalement elle ne trouve rien à dire, comme le souffle coupé quand le corps d'Elior se dessine à travers ses yeux embrumés, et elle sait, à l'heure actuelle, que les torrents d'émotions ne tiendraient plus bien longtemps avant de déborder.
alors elle se laisse guider par la main qu'elle connaît si bien, renifle bruyamment et sent déjà les pleurs envahir son regard trouble. alors quelques secondes elle laisse son corps s'affoler, se briser quelque peu puisqu'elle sait qu'en ces lieux, elle n'avait rien à craindre.
Que pouvait-il lui arriver de pire, finalement ?
« je sais pas... »
sa voix entrcoupée par les sursauts de respiration, elle sort un mouchoir neuf de sa poche et essuie son nez rouge, balaie ses cils humides - et puis recommence à pleurer, alors elle se love dans les bras d'Elior puisqu'elle n'avait plus la force de faire quoi que ce soit d'autre, en fin de compte.
xxx
Gabrielle s'était laissée envahir par le flot d'émotions négatives pendant plusieurs minutes, serrant les bras d'Elior de temps à autre, pour s'assurer qu'il ne l'avait pas lâchée, quand bien même l'éventualité est ridicule, elle n'avait pas la capacité de raisonner rationnellement depuis presque quatre heures.
sans avoir bougé de leur étreinte, les forces l'ayant abandonné pour se relever, le regard dans le vide, elle souffla bruyamment pour entamer le processus de guérison.
« on s'est disputés »
un silence de quelques secondes, pour prendre réellement conscience de tout ce qui venait de se passer, le mauvais film dont elle avait été la mauvaise actrice.
« on avait rendez-vous, mais il arrivait pas, alors je suis venue le chercher au conseil... et puis y avait une fille là.... » elle se retint de l'insulter, mais leva quand même les yeux au ciel « elle arrêtait pas de s'accrocher à lui comme si c'était son mec, alors j'ai un peu vrillé et du coup je pensais qu'il allait prendre ma défense tu vois... »
elle serra son mouchoir usé dans sa main, inconsciemment
« mais il l'a pas fait. Sois-disant que j'en fais des caisses parce que j'ai pas confiance en moi blabla.... pff. » et même si elle prend un air désinvolte, elle ravale de nouvelles larmes « le pire du pire, c'est qu'au milieu de tout ça je lui ai dit que je l'aimais... »
et pour oublier, elle s'enfonce un peu plus entre ses bras, rouge de honte
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Elior Demaury
la french girl d'elyas
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Sujet: Re: (end) éclats – gabrielle † elior Dim 19 Jan - 12:22
cris des cœurs
décembre // gabrielle
En mille éclats tu la retrouve dans tes bras, tremblant sous les failures que tu sens sous tes doigts tu resserres l'embrassades comme pour la protéger de tout ce qui n'est pas toi. Là force de sa détresse aurait eu le don de te faire blêmir - tu vins déposer des centaines de caresses du bout du pouce et un baiser sur le crâne comme pour lui signifier qu'elle pouvait pleurer sans s'arrêter si elle le voulait.
×××
Les mains qui se glissent dans sa cascade de cheveux gris, tu ne te lasses pas de la garder contre toi - des baisers quelques fois comme pour qu'elle n'oublie pas que tu étais là, qu'elle n'était pas seule et qu'elle ne le serait jamais. De tout cela, Elior, tu n'en pensais rien, tu te tenais juste là, prêt à l'écouter quand elle le voudrait et prêt à récolter chaque larme pour finir par les effacer.
Finalement, elle trouve le courage de laisser le chant de sa voix porter - et tout plein d'un respect que tu lui vouais, tu restes silencieux pour l'écouter, sans que tu ne puisses réfréner ton froncement de sourcil.
Ace était tout de même un sacré connard.
— Eh... t'as bien fait, tu sais. S'il te reproche ton manque de confiance en soi, c'est qu'il y a déjà un problème, il devrait te rassurer. mais tu ne devais pas y mettre tes ressentiments dans tes paroles, elle avait besoin d'un avis objectif, qui pourrait l'aider et puis, surtout d'une présence en toute confiance.
— C'est normal de vriller, c'est normal... que t'en fasses des caisses ou pas, le soucis c'est qu'il doit comprendre que tu as besoin de lui, que t'as besoin d'être rassurée... et ça devrait pas le déranger, il devrait pas t'attaquer comme ça... l'envie de dire tu mérites quelqu'un qui comprendrait sans trop savoir si ce serait déplacé.
— T'as été giga courageuse... même de lui dire, en fait. J'comprend même pas pourquoi il a pas bougé son cul à ce moment là. T'es sûre qu'il était pas sous l'emprise d'un alice ou quoi ? Cette meuf, c'était qui ? et si la question semblait intrusive, tu étais bien obligé de lui donner le bénéfice du doute étant donné le contexte dans lequel vous vous trouviez.
Gabrielle savait, dès l'ouverture de la porte de chambre, qu'elle venait de rentrer - chez elle, en sécurité, le confort d'un foyer chaleureux jamais triste toujours éclairé ; ensoleillée par la simple mine rieuse et le chant de sa voix si claire qui fait l'effet du baume au coeur - Elior est sa maison, elle le sait, lui qui ne lui fera jamais de mal, à n'en jamais douter.
Elle se laisse bercer par les sursauts de sa respiration, étouffe ses pleurnicheries dans le creux de ses bras, et reprend la respiration tranquille de ceux qui ne sont pas troublés - elle avait promis de se consacrer coeur corps et âme à son amour véritable, pas la panique amoureuse de perdre celui qui se tient dans son étreinte, et si elle venait de se fracasser sans bruits, elle en tirait une étrange satisfaction.
« ça va s'en dire déjà que c'est une connasse... » ça sonne bien ridicule mais honteusement fondé, de dénigrer celle qui avait piétiné ses sentiments sans même se cacher « je crois qu'elle est dans la classe au-dessus de moi, et je l'ai déjà vu au club de danse, mais j'avais jamais prêté attention plus que ça. Elle est sacrément jolie, genre mignonne, mais elle minaude grave et de ce que j'ai entendu, c'est le genre à michtonner »
elle lève les yeux au ciel à intervalles réguliers, agite frénétiquement son pied contre le lit, et se love un peu plus contre son meilleur ami, pour supporter le poids des mots qu'elle prononce en confession injustifiée.
« en soit je le sais, j'aurai peut-être pas dû douter de lui alors qu'elle faisait exprès, cette pute, de me mettre en boule, mais je sais pas, j'attendais une autre réaction en fait. Puis son alice à elle, je le connais pas, et je m'en fous de toute façon. »
ses joues se gonflent légèrement comme les enfants privés de desserts et boudeurs, avant qu'elle ne croise ses bras pour intensifier le mood.
« j'ai besoin d'un mec qui sache protéger aussi mes sentiments, et je me rends compte que lui le fait jamais. J'aurai peut-être dû lui dire mais j'sais pas, j'peux pas tout dire non plus. »
Et puis son regard larmoyant mais déterminé à ne plus verser la moindre larme se hisse jusqu'à ami - son messie.
« ça doit pas vraiment te surprendre, je crois que tu le catégorisais déjà dans la classe des gros bâtards ? »
— [...] mais elle minaude grave et de ce que j'ai entendu, c'est le genre à michtonner.
Ouais. Une pute quoi. penses-tu trop fort, alors que la délicieuse insulte s'élèvait de la bouche de celle qui te contait un peu plus en détail les évènements qui s'étaient déroulés loin de tes yeux trop protecteur - c'est que depuis ta mise en couple puis la sienne, vous vous êtiez détachés, mais pas dans le mauvais sens, plus comme une prise d'autonomie partagée. Toujours inséparable, mais plus englués l'un l'autre et, pour tout avouer, ça te manquait parfois, Elior ; mais tu devais t'y faire.
Vint son regard dans les yeux et tu l'observais en lui affichant un demi-sourire, légèrement tordu, tandis qu'une main vint replacer délicatement les cheveux qui venaient entraver son beau visage.
— Ace est pas... mauvais. Mais ouais, pour moi c'est juste un petit con en manque de reconnaissance. Y a des fois je lui foutrait bien mon poing dans la gueule pour qu'il arrête de l'ouvrir constamment. fis-tu, léger, plus pour alléger l'atmosphère que pour lui inssufler un quelconque ressentiment pour ton coéquipier de volley.
— Du coup si je comprend bien, on a Ace le connard, la pute sortie de nulle part et toi en giga bombe - dans tout les sens du terme - fis-tu dans un clin d'oeil un peu idiot à retardement... j'avoue que la dynamique est pas ouf... t'aurai peut-être dû lui dire, ouais, mais il t'a blessé et comme tu dis, faut que ça vienne des deux côtés. Il devait te rassurer, point barre. affirmes-tu avec plus d'aplomb - c'était son devoir, à tes yeux.
— Tu sais ce que tu veux et t'es une meuf merveilleuse... tu mérites le mieux pour toi. Tu auras essayé... et... si ça s'arrange... qui sait dans tout les cas, je suis avec toi. Et si tu veux que je lui pète la gueule, j'suis là aussi.
Un baiser sur le front et une caresse de ta main, tu la gardais toujours au creux de toi - tu étais bien arrangeant, Elior et ta colère ne s'était pas enflammée comme à son habitude, tu préfèrais te concentrer sur son état affectif et la rassurer.
Et si tu veux que je lui pète la gueule, j'suis là aussi. elle rit - ça n'a rien de drôle, mais Gabrielle, elle a décidé qu'il n'y aurait plus rien de pathétique à ses états d'âme et sa tristesse, il n'y avait que le coeur et ses déraisons parce qu'elle aime d'un amour débordant - et puis elle a conclu qu'il n'y avait rien de mal à aimer, essayer encore et encore en guerrière d'inonder le monde trop laid de son acharnement.
Elle se love un peu davantage dans le creux de ses bras, agrippe ses manches humides de ses propres larmes et passe quelques doigts pour essuyer sans rien sécher, se redresse, frotte ses yeux de ses petits poings - un tic d'enfant qui ne l'a jamais quittée.
« non, t'inquiète, ça va aller » elle laisse tomber ses bras, assise maladroitement devant Elior, toise son autre et y cherche tout le réconfort du monde - elle le trouve sans surprise « j'avais besoin de chialer un bon coup, mais la violence ça sert à rien, même si ça défoule, et j'me serais bien défoulée sur cette petite pétasse »
un nouveau rire, elle passe ses mains sur la couverture du lit pour l'aplanir et effacer les mauvais souvenirs du désespoir qui l'avait animée quelques minutes auparavant
« comme tu dis, j'suis en bombe, alors j'vais bien finir par trouver quelqu'un qui m'aime... » elle s'arrête, sa phrase en suspens, elle ose le dire malgré les tumultes précédents « ... aussi fort qu'Elyas et toi vous vous aimez ! »
elle se penche, regarde Elior par en dessous, fait la moue, vient lui déposer un baiser tendre sur la joue et une main dans ses cheveux « merci Elior, t'es vraiment le meilleur pour réconforter les gens » elle glisse ses doigts dans ses propres cheveux, recoiffe quelques mèches défaites, se regarde dans le reflet de la vitre et constate sa gueule déprimée.
Au mot pétasse tu ne fis que rire avec elle - c'est que tu pouvais être si mauvaise langue Elior, que cracher sur ceux qui faisaient du tort à ton entourage aurait pu être un de tes passes-temps le plus épanouissant - c'est qu'il n'y avait pas que des jolis mots qui sortaient de ta bouche, il fallait bien le savoir.
Elle se reprend, Gabrielle et tu ne fais que l'observer, toujours soufflé par sa force d'esprit qui ne faisait qu'adoucir ton coeur - tu la voulais heureuse, Elior, si fort que tu aurais pu en faire l'un de tes voeux le plus cher.
Vint la référence à Elyas et toi et tu ne fis que rougir en déviant le regard - c'est qu'à vous prendre pour exemple, ça t'embarrassait toujours comme au premier jour. Il était avant tout ton meilleur ami - alors les habitudes avaient la vie dure.
Tu aurais aimé, cependant, lui avouer que tu aurais pu l'écouter indéfiniment parler d'elle.
— Bah... ça va. fis-tu d'un sourire avant de rire, les épaules haussées - tuant sous ton éclat tes propres tourments ; entre la lettre de ta mère que tu gardais secret et le décès des parents d'Elyas, ton coeur semblait bien lourd. Tu aurais pu parler de la lettre, tu aurais dû lui en parler, à Gabrielle, celle qui savait pour ta famille ; pourtant les mots étaient bloqués, comme impossible à formuler - tu n'étais pas prêt.
Alors ce ça va était un mensonge éhonté, mais tu te doutais que c'était sûrement celui qu'elle avait dû le plus entendre dans sa vie - et de toi, en particulier. Tu espérais encore une fois, qu'elle t'accorderai ce crédit de l'accomodance - parfois il fallait mieux se persuader de ses mensonges pour aller de l'avant.
— C'est compliqué, mais on avance dans le bon sens... vérité. Tu regardais ailleurs un instant avant de venir te retourner vers elle, soudainement frappée d'une idée, prenant l'une de ses mains dans les tiennes avec une extrême douceur - c'était fou ce besoin de contact, autant pour se rassurer que par plaisir.
Les rumeurs ne venaient pas du nul part.
— Eh... ça te dis qu'on sorte dehors ensemble ? On pourrait faire les magasins ouuu même voir un film ! Enfin genre, juste passer toute la journée ensemble puis ce soir je peux réserver la soirée pour pas que tu dormes seule. Ça t'dit ? éclaires-tu d'un sourire presque excité - ton but était de lui changer les idées et surtout d'être présent, pour ne pas se faire envelopper par la solitude accablante que réservait cette relation.
Et puis, au même titre qu'Elyas, elle était ta meilleure amie et tu voulais profondément passer un maximum de temps avec elle - Gabrielle était bien plus forte que ça, tu le savais, mais tu souhaitais qu'avec toi, elle puisse se laisse aller.
ça va. ça n'a rien de joli, ça n'a rien de laid - c'est tout ce qu'il y a de plus humain et de plus vrai, à l'instar du lien qui les unit depuis plusieurs années, alors malgré l'envie de le faire parler, dénouer tous les tourments au fond de son palpitant, Gabrielle réprime sa curiosité maladive - son inquiétude malsaine et perpétuelle - et laisse à Elior la liberté de se taire.
Et le plus étonnant là-dedans, c'est que Gabrielle n'en tire pas la moindre fierté, comme un réflexe nouvellement acquis qui rend plus grand plus adulte, elle sourit, doucement, et laisse leurs mains glisser l'une dans l'autre - éclate de rire et se lève promptement.
« carrément! ça fait super longtemps en plus, mais ça va te faire bizarre, j'ai carrément pas la même carrure qu'Elyas » elle se redresse et l'entraîne, leurs mains enlacées, agrippe un peu plus ses doigts sans violence, sa tête contre son épaule avant de dégainer son téléphone « j'le mets en silencieux, comme ça y a que nous deux ce soir, hop! »
comme la vie qu'ils s'était jurés de brûler, cette rage d'exister, leur bulle cloîtrée contre le reste du monde, cet univers hermétique qui s'était pourtant ouvert pour laisser entrer les belles âmes, d'Elyas à Robin, Eulalie, Ace aussi, sans qui ça ne serait plus vraiment son monde à elle -
ils allaient vivre plus fort que le monde entier autour d'eux.
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Sujet: (end) éclats – gabrielle † elior 
