la violence des sentiments.❞ (gabrielle)

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la violence des sentiments ★
l'amour a des dents et ses morsures ne guérissent jamais.

Casque sur les oreilles, la musique beaucoup trop forte pour que ce soit sain, mais tu as besoin de ça.
De t’insoler.
De ne plus entendre les bruits de ce monde.
Les mains jointes dans la poche ventrale de ton sweat, tu avances, ton sac de sport sur l’épaule, en direction de la piscine.
T’as plongé dans une sorte de mutisme depuis la fameuse nuit et peut-être même un peu avant… on t’as prescrit une semaine chez le psychologue. Au début tu l’as un peu pris pour une blague Sasha, puis bon, tu t’es pointé et ça n’a rien changé.
C’est comme si tu n’arrivais plus à parler.
Doucement tu recules, tout en t’auto persuadant que tu avances.
Te mentir à toi-même, tu sais bien le faire.
Un soupire t’échappe.
Il faut que t’arrête de penser.
Que tu nages jusqu’à ce que ton corps hurle.
Pourtant, il y a cette silhouette dans ton champs de vision… au début, tu n’y a pas du tout prêté attention et puis lentement, elle s’est précisé.
Sortant du gymnase, c’est Gabrielle.
Tu pourrais poursuivre ton chemin et pourtant tu ralentis. Elle a cette façon de marcher dans ta direction, qui te laisses penser que ce n’est pas anodin. Tu n’as pas envie de lui parler Sasha, t’as envie de parler à personne, cependant, ça t’intrigue.
Quand elle arrive à ta hauteur, tu fait glisser ton casque autour de ton cou.

▬ Salut.

Le même ton monocorde que tu sers à tout le monde, depuis un petit moment.
Pas de sourire non plus.
Tu remets bien ton sac sur ton épaule Sasha et tu déglutis.

▬ Tu voulais quelque chose ?

(c) noctae

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la violence des sentiments
sasha x gabrielle

l'entraînement de volley-ball habituel n'était plus une partie de plaisir ; entre les tensions générales depuis les évènements du quinze janvier et les retrouvailles avec Ace qui n'avaient plus rien de romantique, les papillons dans le ventre sont morts et ça lui tordait seulement le ventre. Gabrielle tire la gueule, vulgairement, ne s'attarde plus dans des réunions post-séances de sport pour encourager les troupes et tenir son rôle de capitaine.

Les gestes sont mécaniques, les comportements devenus rituels tristes, rester trop longtemps dans le vestiaire devenu synonyme d'angoisses et de vulnérabilité - Gabrielle ne veut plus de tout ça, dans sa tête ; son coeur est plus capricieux.

Le sac de sport sur les épaules, les cheveux détachés encore humides de la douche - tant pis pour les risques de maladie, elle sort du gymnase et aperçoit les cheveux roux en bataille, elle s'arrête, net. Peut-être qu'elle ne doit pas, qu'elle n'en a pas vraiment le droit.

Pas le droit de compatir, d'avoir la gorge nouée et le coeur serré en le voyant - il paraît qu'ils sont différents, Sasha et Gabrielle, qu'ils n'ont quasi rien en commun, pas grand chose à se dire, aucun intérêt à se rencontrer et plus encore, il aurait des raisons de s'engueuler : mais Gabrielle elle voit pas tout ça, le fossé entre eux, que des points communs et des sentiments partagés, alors elle avance, ose, se plante devant lui - naturellement.

« oui, je voudrais te parler. »

elle ne demande pas la discussion elle ne veut rien de lui, elle n'en a pas le besoin. elle a juste à donner.

« j'ai appris, pour toi et Ackerley. Les bruits de couloir, ça va vite. »

son regard fixe, le ton monocorde, le corps fébrile et les mains crispées autour de la lanière de son sac.

« et je voulais te dire que je suis désolée. Pour ce qu'il t'a fait. » je sais que tu l'aimes, toi aussi « et je suis probablement la dernière personne à qui t'as envie de parler de ça, mais sache que si t'as besoin, je suis aussi la première, peut-être la seule, à pouvoir comprendre. » ça passe pour de la prétention : c'en est. Peut-être que c'est pas vraiment lui qu'elle veut rassurer.

« t'as le droit d'être en colère, contre lui ou contre moi, d'être triste, tout ça, je comprendrais et je t'en voudrais pas... enfin voilà, c'est tout ce que je voulais te dire. »

elle pourrait tourner les talons, faire comme si de rien n'était, l'esprit tranquille du devoir accompli, la main tendue puis reprise. mais elle bouge pas, Gabrielle, elle reste là, et elle attend - comme toujours.

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Elle veut te parler.
Tu gardes les mains jointes dans ta poche et tu serres fort, parce que toi Sasha, t’as pas envie de parler.
Qu’est-ce qu’elle à te dire Gabrielle ?
Tu ne sais pas, mais le sujet tu t’en doute.
T’as même pas voulu l’aborder avec Laëstiel, alors pourquoi avec elle ? Pourtant Sasha, t’attends. T’agrippant à toi-même.
Tu tiques sur le Ackerley.
Au fond, tu t’imaginais qu’elle l’appelait par son prénom. Ça fait sonner tout ça plus froid et ça met de la distance faut croire.
Et tu soupire à cette première phrase.
Le cœur tremblant.

▬ C’est pas comme s’il s’était passé quelque chose de dingue…

Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas se taire ?
Oui on t’as trouvé posé en plein milieu de couloir, en larmes, incapable de dire le moindre mot et ? Pourquoi des semaines après, on en parlait encore ?
Ça te rendrais presque fou.
Gabrielle poursuit.
Et plus les mots s’enchaînent, plus tu t’imagines la planter là. Poursuivre ta route et ne rien lui dire, mais tu te doute bien qu’elle te suivrait et que tu ne ferais que retarder l’instant. Mais c’est comme être prisonnier d’un cauchemars, sauf qu’il est bien réel.
Le silence revient.
Tu sais pas si tu vas réussir à répondre.
Tes mains se dé-joignent Sasha et tu étires tes doigts, saisissant le lanière de ton sac de sport… comme si t’allait taper ton meilleur sprint jusqu’à la piscine et passer ta nuit dans les vestiaires.

▬ T’as pas à t’excuser.

Doucement, les mots sortent.
Et tu as raison, c’est pas à Gabrielle de s’excuser pour Ace. C’est lui qui a promis qu’il ne te ferait plus de mal et pourtant…
Voilà le résultat.
Nouveau soupire de ta part.

▬ C’est pas toi, c’est juste que j’ai… pas envie d’en parler tout court. Tu hausses des épaules. Je crois même qu’il y a rien à dire et je voudrais pas te vexer Gabrielle, mais je crois pas que le fait d’aimer Ace tout les deux fassent qu’on soit la meilleure personne pour l’un ou pour l’autre d’en parler.

Le soucis ne te semble pas là.
Qu’importe qui ça aurait pu être, la chose est que ça fait des années, tellement d’années que pour toi c’est devenu habituel. Il t’a dit de le détester pour que ça aille mieux, mais non… parce que quand on a de la haine pour quelqu’un, c’est qu’on tient toujours à lui.
Pour toi Sasha, ça va être beaucoup plus compliqué.
A tes yeux, vous en avez fini Gabrielle et toi, tu te prépares à reprendre ta route et puis soudain, cette curiosité te piques et tu plantes ton regard dans le siens.

▬ Qu’est-ce qu’il s’est passé entre vous pour que… des gens se retrouve impliqués ?

Ça te bouffais de pas savoir, tout en sachant que t’étais qu’une victime collatérale et tu te disais que Gabrielle avait plus de chance de te répondre qu’Ace.
Lui, il ne t’as jamais répondu.

(c) noctae

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sasha x gabrielle

t'as pas à t'excuser - un peu quand même, elle sait. Elle devine l'amertume sous les réponses cordiales de l'adolescent, elle voudrait le couper net mais n'y arrive pas, se contente de serrer un peu plus son sac sur son épaule, et le laisse presque s'échapper. Un soupir las franchit la barrière de ses lèvres à demi-closes, et elle se reprend quand la voix de Sasha vient fendre l'air à nouveau.

Comment l'expliquer ? Comment répondre sans que ça paraisse pathétique, puéril, et la violence gratuite reportée sur des innocents sinon coupables de les avoir aimés, Robin d'un côté et Sasha de l'autre. Pendant une minute, elle réfléchit mais aucune explication plausible ne vient.

« ça va peut-être te décevoir, mais pas grand chose, en fin de compte. »

la voix frustrée, elle desserre l'emprise sur la lanière du sac et le laisse retomber plus près du sol, détend ses épaules, et frotte le sol sableux de son pied droit.

« tout se passait bien, même si on avait jamais mis le mot "couple" sur notre relation. Et ça m'a fait peur, alors je l'ai vu avec une autre femme, et j'ai paniqué de le perdre. »

C'est risible elle en a bien conscience, mais finalement personne ne rira devant les dommages collatéraux que leur égoïsme à l'un et à l'autre a provoqué. Elle lève le menton - il a le droit de savoir après tout, et pire, lui mettre dans la gueule l'irrespect de ses propres actes. Les siens aussi sont coupables.

« et puis je me suis rapprochée de Robin... Robin Evans. Tu dois sûrement le connaître. » elle sait que ça ne passera pas - elle le veut bien « je suis allée avec lui à la soirée de Noël, je ne me suis pas cachée. » est-ce vraiment utile de préciser qu'elle l'avait fait exprès - sûrement pas.

« je ne pensais pas que c'est toi qu'Ace utiliserait pour se venger. Mais je m'attendais à ce qu'il fasse quelque chose comme ça. »

peut-être même qu'elle l'attendait, dans son inconscient égocentrique, d'exister à travers les actes de contrition qui répondraient à sa fuite. Sûrement avait-elle été rassurée de savoir qu'il lui appartenait encore, derrière les baisers volés à d'autres au coeur brisé. Alors elle ne valait pas mieux que celui qui affiche la laideur de ses actions.

« donc si, tu vois, je pense que c'est aussi à moi de m'excuser. »

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Tu te demandes si elle va répondre.
A vrai dire, tu te questionnes sur ce que tu serait capable de dire ou bien de faire, si elle te répondait pas Sasha.
T’es pas du genre égoïste.
Pas du genre à penser que les autres te doivent quelque chose, mais là, Ace aussi bien qu’elle te devait une explication sur cette situation.
Gabrielle t’apprends que c’est pas un truc de dingue. Au fond, c’est pas surprenant… ça s’appelle l’effet papillon.

▬ Dis toujours.

Elle te semble un peu gênée, ou un truc du genre. Tu restes attentif sur ses mots, la détaillant du regard, captant chacun de ses gestes. Pas fière. Voilà ce qu’était Gabrielle et tu comprends mieux Sasha en entendant le début de l’histoire. Si tu avais été à sa place, tu aurais sûrement été anéantis, toi aussi tu aurais eu peur…
Mais la peur n’excuses pas tout.
Tu restes silencieux, attendant la suite.
Elle aborde Robin et quand Gabrielle suppose que tu le connais, tu approuves d’un mouvement de tête. Tu le connais sans plus, de nom et tu sais qu’elle tête il a. Tu le sais proche d’Elior et à la fois de Ace, alors qu’entre eux c’est pas l’amour fou.
Plus les mots de Gabrielle sortent de sa bouche, plus tu fronces les sourcils Sasha.
T’as peur de comprendre.
Et tes doigts resserrent leur prises.
Le puzzle se met en place, avec lenteur, mais avec une clarté qui dérange. Tu pensais que Gabrielle avait fini, mais elle revient sur le fait qu’elle doit aussi s’excuser. Ça te fais déglutir de travers Sasha.

▬ J’arriverais pas à te dire merci.

Et tu t’en excuses pas.
Cependant, au travers même de cette simple phrase, tu reconnaissais qu’elle devait effectivement s’excuser, bien que cela reste abstrait pour toi. C’est facile de venir demander pardon une fois qu’on a foutu la merde.
Personne n’est foutu de suivre cette règle simple : il vaut mieux prévenir que guérir.
Ça te fait soupirer Sasha.

▬ Je saisis pas pourquoi on est obligé de se blesser pour arriver à se comprendre ? Vraiment, si c’est ça l’amour, bah c’est bien de la merde.

Ton regard capte le siens.
Pendant un instant tu hésites.
T’as pas envie de rester là Sasha à lui faire la causette, surtout après ce que tu viens d’entendre, mais c’est plus fort que toi ; t’as un dernier truc à lui dire.

▬ Est-ce que je peux te donner un conseil ? T’attends pas qu’elle te donne sa réponse et tu poursuis après une brève pause. Tu devrais aller parler à Robin, lui expliquer, essayer de limiter les dégâts. Être honnête, c’est la moindre des choses pour quelqu’un avec un alice de vérité. Parce que sinon tes excuses elles valent que dalle. Et tu seras aussi égoïste qu’Ace. Tu hausses des épaules Sasha. Peut-être que tu t’en fou d’être comme lui, mais j’ose penser que t’as plus de morale du lui, sinon tu serais pas là.

Tu gardes la face devant elle.
Tu te trouverais presque impressionnant si tu avais une meilleure estimes de toi-même, mais la vérité c’est qu’au dedans c’est juste le champs de bataille.
L’hécatombe de ton cœur.
Et tu te fais violence pour rester droit.
Pour pas t’écrouler à l’extérieur, à l’image de comme tu es à l’intérieur Sasha.

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J’arriverais pas à te dire merci.
« je te le demande pas. »

Gabrielle n'attend pas l'absolution, elle n'en a pas besoin, et ça n'est certainement pas Sasha qui lui donnerait. Il n'y a qu'une tentative maladroite de soulager une conscience bien lourde, une démarche égoïste, individualiste même. Son regard est froid, à l'identique, elle ne cille pas, remet ses cheveux en place derrière son épaule.

« je n'ai pas plus de morale que lui. J'ai pas cette prétention. »

là voilà qui endosse le rôle de criminelle, après avoir joué celui de l'ingénue en manque de pardon - elle s'agace en fait, au nom de Robin dans la bouche de Sasha, parce que tout le monde sait pour Ace, personne ne se doute pour eux.

« mais je suis consciente que nos... » elle se reprend, immédiatement «... mes conneries ont fait beaucoup de mal. La moindre des choses est d'assumer. »

Auprès de Sasha, auprès de Robin aussi, mais ça fait plus mal, c'est dur, douloureux, on ose pas encore franchir le pas par peur de perdre celui qui est cher, celui qui nous rassure - qui nous conforte dans notre besoin d'amour paraît-il.

« merci du conseil. Mais te méprends pas, Robin et moi, c'est différent. » osera-t-elle avouer publiquement qu'elle l'a aimée, un instant, une saison, un tant soit peu « j'ai peut-être mal choisi mon moment, mais j'ai été sincère, tout le temps. » Gabrielle cherche pas vraiment à excuser son comportement auprès de Sasha - plus pour elle-même, finalement.

« je ne suis pas comme Ace, je cherche pas à détruire ceux qui m'aiment »

et elle se cache derrière l'étendard de justice que chacun lui octroie sans ciller, elle porteuse de l'Alice de vérité. Elle hausse le regard, le ton, redresse sa fierté, le devoir accompli, l'amende honorable auprès de ceux qui ont subi ses exactions.

« moi aussi je fais des conneries, mais je pense avoir plus de coeur. »

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Elle te fais tiquer Gabrielle.
Pourtant tu relèves pas Sasha.
T’as d’autres choses à dire.
Un tant soit peu importantes.
Mais Gabrielle elle continue.
Elle pouvait pas juste dire « merci » ?
Ça aurait été plus simple, pour tout le monde.

▬ Je suis d’accord.

Au fait d’assumer ses conneries.
Même si tu doutes plus que fortement qu’Ace viennent un jour s’excuser et assumer ses tors. Il a trop de fierté pour ça et tu le sais Sasha.
Elle te remercie pour le conseil.
Ça aurait pu s’arrêter là.
Ça aurait peut-être dû…
Et tu tiques deux fois plus sur la suite.
Tu sens la boule enfler dans ton ventre.
T’as pas la force de dire quelque chose d’autre Sasha, alors tu laisses Gabrielle continuer. Si t’avais le cœur à rire, tu aurais probablement explosé de rire, quand elle a dit qu’elle ne cherchait pas à détruire les gens qui l’aiment comme Ace le fait si bien.
Tu n’aurais pas ris parce que tu ne la crois pas, juste parce que c’est quand même particulièrement risible chez Ace d’avoir ce comportement. Lui qui cherche à marquer les esprits, à être important, il piétine ceux qui ont de l’affect pour lui.
T’en as fait les frais.
Tu lui a même demandé et comme a toutes tes questions Sasha, tu n’as eu que du silence en guise de réponse.
Et ça t’enrage.

▬ Tu dis tout ça Gabrielle, mais tu l’aimes toujours.

C’était pas une question.
Tu le voyais dans sa façon de parler de lui, dans le fond de son regard, un peu comme ton propre reflet. Elle pouvait se mentir à elle-même, mais pas à toi, pas sur ça.

▬ Peut-être bien que tu tiens à Robin et que tu l’aimes, mais tu peux pas le cacher Gabrielle, t’as couru dans ses bras en sachant pertinemment qu’il t’aimait et qu’il panserait les plaies qu’à laissé Ace. Ta voix se fait plus incisive, le ton augmente. Tu t’es pavanée à son bras, tu l’as utilisé pour le rendre jaloux tout ça parce que tu l’aimes, plus que tu aimeras jamais Robin.

La colère, c’est ce qui te fait tenir Sasha.
C’est ce qui te maintient debout et qui te fait trembler à l’intérieur. Tu ne sais pas vraiment après qui tu en as, probablement toi-même, mais c’est la seule façon que tu as de t’exprimer sur le sujet… sans pleurer.

▬ Tu dis avoir plus de cœur, mais permet-moi d’en douter. C’est presque si tu ris jaune. Aussi horrible que puisse être Ace, quand il s’est rendu compte que je m’emballais, il a été sincère. Oui, il m’a dit des choses vraiment… il a été pire que d’habitude, mais au moins il a arrêté le jeu avant que ça devienne sérieux et c’était déjà trop tard.

Tu marques une pause Sasha.
Il n’y a pas de cris, ta voix n’a rien d’enflammé. C’est plus glacial pour une fois, alors que tu boues littéralement de l’intérieur. Si tu le pouvais, tu remercierais Gabrielle d’être là et de faire évacuer tout ce qui déborde de toi.

▬ Alors je te le demande franchement, tu penses que ça va se finir comment avec Robin ? Non parce que tu pue la tristesse et le manque d’ici.

Un peu comme toi Sasha.

(c) noctae

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Peut-être qu'il a raison alors elle lui laisse le bénéfice du doute. Gabrielle écoute Amouretti religieusement, plisse légèrement les yeux pour sonder les sursauts d'émotions qui pouvaient le parcourir, lui qui ne semble pas tout à fait serein malgré le regain de confiance. Elle pourrait presque acquiescer, tant il débite les évènements passés avec une lucidité dont elle était incapable ouvertement, et même si elle hausse les yeux au ciel, elle accepte sans râler les ressentiments.

Jusqu'à un point de non-retour.
Même si c'est une Gabrielle pleine d'abnégation qui s'est présentée à Sasha.
Même elle a ses limites.

« excuse-moi ? Parce que tu crois valoir mieux que moi peut-être ? »

le calme avant la tempête, elle considère avoir suffisamment encaissé sa rancoeur et ravalé sa fierté plus qu'il ne fallait - égocentrique Gabrielle, qui confond arrêter de se laisser piétiner avec péché par défaut d'orgueil.

« je n'ai jamais dit que je ne l'aimais plus. Je sais que je l'aime encore et que ça me bouffe, tous les jours. » elle fait un pas vers lui, avec assurance « et je te trouve gonflé d'émettre un jugement sur moi aussi rapidement alors que tu me connais pas. Tu me vois simplement par ton petit prisme d'amoureux transi d'Ace depuis des années. T'as souffert ? Ok j'en suis désolée. Mais que tu te sois laissé faire alors que toi aussi tu savais pertinemment qu'il agissait comme ça, ça veut pas vraiment dire que t'es mieux que moi.» elle rembobine dans sa tête, tente de dénouer un fil conducteur à ses idées "il a été pire que d’habitude, mais au moins il a arrêté le jeu avant que ça devienne sérieux" « tu lui trouves même des excuses. »

si Gabrielle est violente dans ses paroles, l'éclat de sa voix n'est pas si fort qu'il aurait pu l'être il y a quelques mois de ça, et elle a appris à être ferme sans hurler de manière indécente.

« avec toi il s'est arrêté, pas avec moi. C'est quoi le terme déjà?... ah oui, il peut me "siffler" quand il veut. » il y a de la colère, de la rancoeur, certainement « t'es pas le seul. mais toi comme tu dis, c'est fini. » dans un geste tragique, elle fait tomber le sac lourdement sur le sol, sort les mains de ses moches, et ouvre les mains discrétement.

« maintenant c'est toi qui choisis. Soit on continue comme ça, soit on se lâche et on supporte la douleur de l'autre, sans s'accrocher à une haine débile. C'est toi qui vois. »

parce que je sais ce que ça fait, d'être comme ça.

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Tu le sais Sasha, tu aurais dû partir.
Mais tu voulais qu’elle te réponde.
Et c’est ta colère qui t’as fait rester.
Ta frustration exacerbé…
A tes risques et périls.
Excuse-moi ? Parce que tu crois valoir mieux que moi peut-être ?
Un frisson te parcours.
Tu lâches la lanière de ton sac de sport qui s’éclate au sol et tu lèves le menton, complètement submergé par un tas d’émotions que tu ne sais pas refouler et tu sais au ton de sa voix que la suite ne sent pas bon du tout.
Je l’aime encore et ça me bouffe, tous les jours.
T’as comme un point de côté quand elle prononce ces mots, si bien que tu l’écoutes plus vraiment. Toi aussi tu l’aime encore Sasha et ça te bouffe, tous les jours. Ça te gangrène l’esprit, ça te rend fou et tu voudrais juste que ça s’arrête ; que tu puisses enfoncer le bouton OFF.
T’as souffert ?
Ça te ramène.
Ton regard retrouve celui de Gabrielle, tu constates qu’elle a avancé et ses mots te percutent de plein fouet Sasha. Tu veux déglutir mais ça reste coincé. Elle a raison et tu le sais. Le pire c’est quand elle dit tout haut que tu lui trouve des excuses…
Tu baisses les yeux.
L’ascenseur émotionnel.
Tu l’écoutes, sans plus vraiment entendre.
Mais tu captes ses mots et sa douleur.
Tu perçois des choses qui te laisse sans voix.
Si bien, que tu te demandes une fois de plus, comment et pourquoi tu l’aimes tant ? Comme toujours, pas de réponses à l’horizon. Il n’a jamais rien fais pour, rien. Et pourtant, tu passes encore tes nuits à rêver de lui.
Gabrielle a finie.
T’as relativement entendu la fin de son discours et t’as croisé les bras sur ton torse.

▬ Je te déteste pas ou un truc du genre…

T’as la voix tremblante.
Ah putain non ! Pas maintenant !
Tu inspires profondément, ton regard se perd au loin et tu essayes de te recentrer, serrant tes bras autour de ton corps. Comme si tu te retenais d’exploser et/ou de tomber.

▬ J’ai pas envie de lui trouver des excuses, j’ai plus envie de l’aimer Gabrielle, j’en peux plus… mais ça fait tellement longtemps que c’est comme une habitude. Ça fait partie de moi, mais avant ça allait et depuis… ça va plus du tout.

Les larmes montent à tes yeux.
Tu as beaucoup de choses à dire Sasha, il y a tellement de facteurs et des choses que tu ne peux pas dire. Parce que t’as trop honte, parce que c’est trop intime et personnel.
T’es entrain de déborder.
Ton chaos intérieur se déverse aux yeux de tous et notamment sous le regard de Gabrielle. Tu lèves la tête vers le ciel un instant, tu essayes de refouler la vague, mais rien à faire. T’as le souffle incertain et le cœur qui hurle. Tu détestes ça, te donner en spectacle. Qu’on te prennes en pitié. Les paupières clignent et les larmes roulent.
Tu te mords la lèvre inférieure.
Putain…
Ça te rattrape tous les jours.
L’envie de gerber qui te prends aux tripes.
T’es malade d’amour Sasha et ça craint.
Pourtant, tu réussis à articuler des mots.

▬ J-Je crois que tu comptes, pour lui. Déglutition difficile. Au bal, il te regardait… je l’ai jamais vu regarder quelqu’un comme ça.

Tu mets une main devant ta bouche en sentant la nouvelle vague de larmes arriver.
J’aurais tellement voulu qu’il me regarde comme ça, juste l’espace de quelques secondes. Tu te rend pas compte Gabrielle, à quel point j’aurais juste voulu qu’il me regarde, vraiment. Juste ça.

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Je te déteste pas ou un truc du genre… Gabrielle, dans tout son égo, ne s'attendait pas à être détestée pour le seul crime d'aimer si fort. Dans tous les cas, cette possibilité n'avait pas lieu d'exister mais malgré ça, un soulagement prend son corps tout entier à l'écoute de ces petits mots si simples.
Ses épaules s'affaissent, son souffle reprend un rythme normal, ne s'emballe plus, ses paupières se baissent et elle n'ose plus vraiment regarder Sasha dans les yeux, dès lors que les premiers sanglots sont apparus de son côté.

Elle tend d'abord sa main vers son épaule en guise de soutien amical, mais ne va pas jusqu'à la toucher, et replace son bras le long de son corps. Il est peut-être encore un peu trop tôt.

« J'aimerais que tu arrêtes de souffrir à cause de tout ça... Qu'on soit pas deux dans le même cas. »

Sans aller jusqu'à rapprocher leurs deux situations, elle peut d'ici ressentir les troubles qui l'animent et qui lui appartenaient jusqu'à peu de temps en arrière, toute la sincérité de son coeur et la peine qui accompagnait chaque évocation d'Ace Ackerley.

Mais quand il termine sur ce qui devrait être beau et merveilleux pour elle, son égoïsme permanent ne se manifeste pas, et elle a simplement le coeur serré de devoir priver un innocent de son amour pour la simple satisfaction du sien. Alors cette fois, vient chercher la main de Sasha, dénoue ses doigts serrés en poing, et étreint du mieux qu'elle peut celui qui n'est pas beaucoup plus qu'un étranger sur le papier.

« Tu sais moi... Je me dis que l'amour ça doit être super beau. Ça doit pas faire souffrir comme ça. Y a pas grand chose qui peut te faire sentir aussi vivant, tu te sens un peu invincible. Alors... » elle cherche les mots qu'il faut, ceux qui ne seront pas empreint d'insolence condescendante. « ... si t'es quelqu'un de suffisamment fort pour continuer à l'aimer tout ce temps, alors tu trouveras quelqu'un qui te mérite vraiment. T'es un peu comme un héros, en fait. » ça n'a pas de sens en premier lieu « tu sais, ceux qui essaient, encore et encore, et quand bien même ça foire, ils se relèvent, ils enlèvent la poussière, et ils y retournent. » elle baisse la tête et cherche son regard, appuyant chacune des syllabes pour être sûre que ça atteindrait la cible, tout en accompagnant les affabulations d'un sourire tendre et amical « tu vois, en fait, t'es héroïque, Sasha »

Peut-être que c'est un peu trop.
Un peu excessif, hors du temps, hors de propos.
Mais si ça aide, juste un peu, alors ça vaut le coup.

« moi j'en suis pas encore capable. Mais j'essaierai. Et tu verras, tout ça, ça passera avec le temps. »

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Gabrielle aimerait que tu arrêtes de souffrir à cause de tout ça Sasha. Que vous ne soyez pas deux dans cette même galère sentimentale… Ça te donne envie de hurler.
Toi aussi tu veux arrêter.
Tu aurais même voulu cessait d’aimer Ace il y a bien longtemps, mais comme si c’était facile. Comme si on pouvait tirer un trait si facilement sur quelqu’un qu’on était prêt à aimer pour toujours.
T’en crèves encore Sasha.
Pourtant, tu réussi à dire de nouveaux mots. Dire à Gabrielle à quel point ça se voyait qu’il tenait à elle au fond… c’est beaucoup pour toi, ça te coûtes de dire cela. Les résidus de jalousie qui s’accrochent au cœur, encore et encore.
Une nouvelle vague te submerge.
Larmes silencieuses qui glissent.
Une main devant la bouche et l’autre c’est Gabrielle qui la saisi. Pendant une seconde, tu restes interdit Sasha. T’en veux pas de sa compassion ou de quoique ce soit d’autre et pourtant, tu voudrais juste que quelqu’un te serres dans ses bras.
Pas besoin de mots.
Juste une étreinte à s’en étouffer.
Gabrielle se met à parler.
Tu l’écoute Sasha et tu as ce sourire triste dans le regard, parce que tes lèvres restent bien immobiles.
L’amour n’a jamais été beau pour toi.
Autant celui de ta mère, que celui que tu as pu porter jusqu’ici… il faut que tu l’acceptes il y a quelque choses de fracturé en toi à ce niveau là et ça ne sera jamais comme pour les autres.
Tu ne dis rien, pourtant tu hausses un sourcil quand elle parle de toi en héros ; te demandant si elle a pas complètement débloqué. Vient l’explication, relativement convaincante, pourtant tu ne te sens pas du tout héroïque Sasha, juste un peu idiot.
Du genre à continuer de foncer dans le mur, alors qu’il est en béton armé et que toi t’as pas une musculature sur-développée.
Vous regards se croisent.
Gabrielle a un sourire amical.
Toi tu ne sais plus hausser tes lèvres.
Trop épuisé.
Pourtant, sa dernière phrase t’arraches un rire malgré toi Sasha.

▬ T’as quand même l’air d’aller mieux que moi.

Tu te fais auto de la peine.
Du bout des doigts, tu sèches tes larmes.
Tu penses que si Gabrielle ne va pas bien, elle ne le montre pas autant que toi… elle doit avoir une bien meilleure retenue que toi ; ce que tu admires.
Et tu expires un grand coup.

▬ Merci ? Ça sonne un peu comme une question. C-C’est gentil ce que t’as dit Gabrielle. Juste… ton regard se relève vers les nuages cotonneux. Je penses pas avoir quoique ce soit d’héroïque, il y a juste quelque chose de foiré chez moi, sentimentalement parlant je veux dire. Tu hausses des épaules. C’est comme ça.

Résigné, tu te baisses pour ramasser ton sac, le balançant sur ton épaule. Ton regard croises celui de Gabrielle et tu te forces à lui offrir une risette fébrile.
Là tu dois y aller.
Te laisser couler jusqu’au fond du grand bassin et attendre que tes poumons te brûlent, avant de remonter à la surface, affronter le monde encore et encore.

▬ Prends soin de toi et laisse personne te siffler ok ? Surtout pas Ace.

Un conseil que tu te lances à toi-même au passage Sasha.
L’écouter ok, l’appliquer on verra plus tard.
Nouveau sourire pas très assuré.
Et tu tournes les talons.
Le moral toujours au même niveau.

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