la pluie on a oublié la montagne on a oublié
les couleurs du paradis, disparues, délavées -
la faute aux yeux fermés. prière silencieuse qu'ils le restent à tout jamais car le paysage de Caprice là tout de suite
c'était toi, Blossom.
l'orage semble loin, noyé dans le bruit des souffles et du cœur paisible contre lequel on s'est réfugié. et dehors, la lumière comme la température, la météo toute entière peu importe - on est à l'ombre dans tes bras et il y fait toujours bon
comme blotti au creux d'un rêve
on n'a pas compté, les secondes
entre les éclairs et le tonnerre,
on n'a pas compté le temps tout court,
occulté depuis combien de minutes combien d'heures on était l'un contre l'autre.
peut-être depuis la nuit des temps,
pourquoi pas jusqu'à la fin de nos jours.
et lorsqu'il sent le bout de tes doigts effleurer sa peau offerte, Caprice pousse un soupir à se prélasser au présent - quitte le demi-sommeil pour entrouvrir les yeux - on te voit trouble au réveil. c'était déjà trop lumineux et l'on vient plutôt se lover contre le creux de ton épaule pour y cacher le visage, afin d'y embrasser un peu d'obscurité encore. à l'aveugle, une de ses mains cherche à son tour, effleure les flancs et puis les bras pour finalement trouver sa semblable - saisir la tienne et entremêler vos doigts. la voix encore un peu brumeuse, elle murmure à ton cou.
"— je veux jamais partir d'ici."
jamais quitter le paysage qui nous enlace
ah - on disparaîtrait bien dans les draps là tout de suite.