pardon Percy c'est vrai que depuis l'apogée du silence où l'on s'était tout dit tout haut j'ai l'air volatile - encore plus satellite qu'avant. c'est simplement que je me sens léger tout à coup, éthéré à ne plus jamais vouloir toucher terre. comme si toute ces semaines glaciales n'étaient qu'un cauchemar, suivi d'un rêve grandiose sur les gradins. moi aussi j'ai l'impression d'avoir imaginé nos réconciliations parfois, et puis je me souviens.

je m'en souviens lorsque j'entends ta voix dans mon dos tout à coup, je me rappelle encore mieux tandis que tes bras m'enlacent et que tu remplaces l'atmosphère tiède des allées de la bibliothèque pour celle de tes étreintes. et ce sont les visages que je ne reconnais pas, Percy, pas les mélodies,
alors on avait sourit, frissonné
tant les tiennes sont proches.

je sais pas... qui fait plus de deux mètres à l'académie déjà ?

et tu ne me déranges pas, Percy, jamais, tu vois ce que je faisais ce n'est pas si important - je ferme le livre à peine ouvert et l'abandonne dans les rayons pour plutôt poser mes mains sur les tiennes. à l'ombre de toi, il fait bon.
tu m'as tellement manqué pensé tout bas
tu dis tout haut - et la prises des doigts
sur les tiens se resserre (un peu comme le cœur).

... toi aussi tu m'as manqué Percy.

tout à coup l'on se sent bête d'avoir pu être rancunier - c'est ce que font les idiots, pas vrai ? avoir mal, et continuer quand même.

on s'est beaucoup fait la tête alors, je défais rien qu'un peu les entrelacs et me tourne pour voir la tienne - ton visage Percy, j'y lève mes regards, et maintenant qu'il est face à moi tu peux refermer les bras, je n'ai pas l'intention de m'en aller.

c'est mieux comme ça, non ?

les yeux dans les yeux, je viens plonger mes doigts dans tes cheveux d'hiver et encore une fois, on reste là.

si tu veux on bouge plus, et on passe le reste de l'après-midi à se dévisager.

ça ne me dérangerait pas, tu sais.

si se regarder ne suffit pas alors on fera ce que tu voudras, Percy. après tout, il y a d'autres façons de vérifier que l'autre est bien là. passer les doigts dans tes mèches claires par exemple, ça aide aussi, et puis, ton parfum c'est toujours le même qu'avant. comment dire je t'aime - comme tu viens de le faire. et les trois petits mots lovés au creux de la question je n'entends plus que ça, je ne vois plus que ça - les yeux fermés je ne te vois plus quand tu me fais taire mais ça ne fait rien - avec tes lèvres contre les miennes ça fait cinq sens que tu submerges.

il faut quelques secondes pour revenir, voir, sentir, toucher, entendre qu'on existe toujours dans les rayons de la bibliothèque, en plus de contre toi. battements de cils pour chasser la brume - qu'est-ce que tu disais Percy ?

tu- on parle de ce que tu veux quand tu veux, tu sais bien.

tu évoques les sentiments comme des chimères sauvages à rendre dociles, ça fait se souvenir des morsures qu'elles ont laissé - encore des traces de leurs crocs dans l'une de tes paumes, je le sais. et les regards sont un peu bas, se perdent entre toi et moi - je tente un sourire mais ce n'est pas tout à fait ça.

tu voudrais t'entraîner à quel sujet ?

prenons ça comme un jeu plutôt qu'une guerre à livrer, Percy - ce sera plus paisible.

Perceval aux images qui fourmillent de détails confus tout à coup tu t'éparpilles dans toutes les directions et ma main, elle sent que ça bat chaotique derrière la cage des os. et la colère je n'aime pas ça non plus tu sais Percy c'est le genre de choses qu'on nous a appris à éviter à tout prix à la maison, c'est ce qui a gangréné ma famille - ce qui a fait qu'on est ici sous tes yeux aujourd'hui. alors la nôtre, j'ai redouté aussi, qu'elle fasse voler en éclat ce que l'on est. ce nous que forment toi et moi, toujours visible dans un coin de l'esprit, comme l'étoile du berger la nuit tombée. c'était difficile d'exister sans.
c'était comme manquer de repères tout à coup.
tu me demandes si c'est normal - ça fait longtemps que j'ai le sentiment de tout faire de travers. dans tes bras je me tais, je songe tout bas à ce que tu as dis, ça me rend heureux mais je redoute que ça te rende triste. est-ce que c'est normal ?et la suite. la suite elle est plus joyeuse Percy, même si ça me noue la gorge tout à coup et que mes mains sur tes épaules désormais, elles serrent fébrile le tissus de ton uniforme. on a tout de même le sourire.le regard pensif, égaré entre toi et moi, je songe quelques secondes en silence. et puis la tête s'incline légèrement.je crois que c'est ça qui détermine si c'est normal, Percy - si pour toi c'est acceptable.

Percy tu as honte - c'est pour ça que tu flanches ? inquiet j'accompagne, on se retrouve à l'ombre des rayons à même le sol et j'évite que tu t'éloignes trop. le dos contre les livres alignés, j'ai refermé les doigts sur tes flancs pour que tu t'approches et que je puisse passer mes jambes derrière toi, les croiser dans ton dos. vraiment un agencement de mômes qui se murmurent des secrets. Percy, pourquoi tu t'excuses pour les mystères ?c'est ce que tu as soufflé au creux des doutes, ça fait sourire à l'abri des allées silencieuses - on est les seuls à en troubler le calme. vérifie que personne n'arrive avant de cueillir ton visage, on y dépose un baiser comme si c'était possible d'effacer les j'ai peur. et puis assis là, le bout des doigts de perd dans les cheveux blancs.haussement d'épaules, les regards bas se perdent à hauteur du cœur, et les mains abandonnent tes cheveux pour échouer entre nous. et distraitement, la tête et les œillades s'inclinent, les mains qui froissent le bout des manches de la chemise en coton clair.que tu n'aies plus l'impression de le perdre,
ça te rassurerait, Percy ?

prisonnier c'est rassurant, enlacé d'étau les barreaux pour berceau, ainsi on a aucune chance de s'éparpiller, même si on finit en morceaux, pulvérisé. mes mains lovées dans la cage formée par tes doigts, j'observe et ça me va, je trouve que c'est une place qui leur convient.

et quand tu dis que je te veux toi et le terrible avec, ça fait sourire en demi-teinte. on sait tous les deux ce qui se cache au creux d'une de tes paumes, Percy. doucement on a déplié tes doigts pour mettre en évidence la marque blanche, y passer le pouce. c'est gravé sur la peau et j'ai beau approcher tes mains de mon visage pour y poser les lèvres, en rouvrant les yeux je vois bien que c'est toujours là. surtout quand ça lacère tes sourires comme maintenant Percy. paisible à moitié, du trouble dans tes détails. alors cette fois c'est mon tour, d'entourer tes mains, refermer mes doigts sur les tiens. cette promesse là a des fragrances de fin de matinée et de pain grillé - on se l'est déjà faite un midi, au premier petit-déjeuner après les réveils manqués. c'est une cage qui me plaît bien. et je serre un peu plus tes mains.ça fait déjà deux consignes. on peut en ajouter autant que tu veux.

les mains qui ont plié des milliers d'origami, froissé délicat le papier encore et encore, j'ai du mal à les imaginer poings fermés heurtant les os de plein fouet. écorner les coins du corps, alors que tu as toujours manipulé tendrement, Percy j'ai envie de dire tu peux. parce que m'époumoner pour bercer les colères je ne sais pas faire, je n'ai jamais su faire, j'ai toujours préféré accueillir, accompagner dans les ascensions furieuses - quitte à retomber de plus haut même, dégringoler dans les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée.

mais je vois bien les séquelles que ça laisse, la violence. rien qu'avec Colline - ça fait des années qu'on ne porte plus de plâtre, et pourtant, quand il me regarde c'est comme si j'avais encore le bras cassé.j'aurais voulu te dire, je suis plus solide que j'en ai l'air, l'amour aiguisé ne me fait pas peur, mais je sens bien que ce ne sont pas les mots qu'il faut. les estafilades c'est terminé, fini de se couper Percy, si l'on range les larmes on jette aussi les lames. inutile de disséquer, ce sera à cœur ouvert. incertain quant à la frontière entre bien ou mal, je ne sais pas si c'est normal de faire ça, mais je ne vois pas en quoi c'est gênant. comme le sentiment de ce qui est à moi est à toi, ça me semble juste évident.

et les omoplates s'appuient un peu aux rayons derrière moi, le dos y échoue doucement, sans lâcher tes mains Percy on se blottit contre le silence songeur. dans la liste de mes envies il y a ton prénom, et puis celui de Blossom - la case cochée à coté de vous, ça fait longtemps qu'on a signé ce contrat là. j'ai du mal à savoir quel alinéa ajouter. la tête s'incline un peu, tandis que j'entremêle distraitement nos doigts, j'observe les entrelacs qu'ils forment et qui me plaisent.au creux des entrailles, comme nos mains, ça se noue légèrement.ces noms là, lové précieusement au creux du répertoire - on redoute sourdement que tu veuilles effacer -
on en serait capable, tu sais.

accueillir tous les corps célestes quels qu'ils soient, Percy tu fais sourire en demi-teinte ça me rend heureux que tu voies les choses comme ça et j'aimerais bien que tout s'équilibre comme tu le décris. que ça aille.

seulement un système ne perdure que s'il est stable et que tous les êtres qui le composent s'entendent et s'arrangent parfaitement. des électrons à l'univers, le moindre chancèlement provoque des explosions grandioses, nucléaires ou bien stellaires, la destruction systématique. et je ne nous souhaite pas le chaos des ceintures d'astéroïde - plutôt quelque chose de paisible et d'héliocentrique - plutôt un monde qui tourne autour vous les soleils.
nous à l'effet papillon - Blossom, toi et moi - si les sourires disparaissent de votre coté alors ils s'éclipseront du mien aussi, forcément. une éclipse totale et générale. je ne veux pas. je ferai tout pour l'éviter.car on est incapable de vivre sans vous, sans toi, sans tout t'offrir, Percy qui ouvre grand les bras à Caprice tout entier, je me sens vivre comme il faut quand je vous donne l'infini en retour. et si dans l'infini que je suis, il y a un jour des morceaux d'ailleurs qui ne te plaisent pas, j'aurais beau garder précieusement je serai prêt à les rendre.

je croyais avoir tout offert mais le vœux que tu prononces affirme le contraire et sur le moment j'ai levé la tête, plongé dans ton regard comme pour scanner ma propre mémoire. pourtant certain d'avoir soufflé ces mots-là. ah, peut-être les paupières closes, plutôt sous toi Percy et mêlé à des soupirs.y penser fait à la fois rougir et sourire, un peu honteux j'ai approché tes mains de mon visage pour en cacher la moitié - le bout de tes doigts plus frais à même les joues, le temps de moins piquer des fards. et puis, sans avoir quitté tes iris, finalement je dismais toi c'était pleins de fois - je voudrais prononcer en écho les trois mots fois un milliard. commence aujourd'hui déjà - j'ai lâché tes mains pour tendre les bras et je me suis redressé pour les nouer autour de toi, à genoux suspendu à ton cou comme on s'inclinerait aux autels qu'on prie, à la manière des fidèles je murmure plutôt à ton oreille
je t'aime je t'aime suivi de ton nom
encore et encore et encore -
je peux encore Percy tu sais, les confessions chuchotées espiègles au cœur des rayons
jusqu'à ce que tombe la nuit si tu veux.

qu'on s'embrasse encore c'est ce qu'il faut Percy, c'était un peu comme porter les lèvres à la source des problèmes pour boire toutes les fautes commises, assécher la contrariété je sens la peine s'alléger. cristallise les incertitudes à sceller de toujours et de jamais, ils peuvent se retrouver au cœur de toutes nos phrases que ça ne me dérangerait pas.
autre chose, encore une fois
et j'ai soutenu ton regard, Percy,
tant bien que mal.

évoque les événements de l'an passé, pulvérisé on s'est éparpillé - c'est que moi en entier m'écœurait, Percy, tu comprends - je ne me voyais pas exister en entier auprès des gens
auprès de toi, malgré tout ce qu'on s'est dit
on n'osait pasles œillades se sont fait fuyantes. j'aurai préféré, plier les grues relier les étoiles, mais je ne sais pas, je ne suis pas sûr que ça aurait changé quoi que ce soit à ce moment-là. les doigts trop maladroits encore j'aurais mal écorné le papier et puis trop distrait, les traits d'un grain de beauté à l'autre auraient été tremblotants. peut-être qu'il fallait se perdre un peu, pour que même les yeux fermés au moment où tu offres encore un baiser je puisse me dire, c'est là qu'elle est, ma place dans l'univers. à se moquer du ciel et de la terre, à finir échoué de coté à même le sol. alors au moment où l'on a rouvert les paupières, je suis capable de te répondre comme il faut.je ne me voyais pas autrement,
qu'à tout le monde et personne à la fois. c'est sûrement ce qui arrive à tous ceux à qui on assure qu'ils valent quelque chose et puis tout à coup plus rien. et c'était triste mais ça ne l'est plus, j'aimerais dire que ça ne le sera plus jamais mais qui sait, peut-être un jour. j'aimerais vraiment dire plus jamais.comme pour faire un vœux, je dépose une prière au coin de tes lèvres avant de pousser une de tes épaules pour que tu passes sur le dos. la fameuse habitude pour s'installer comme une aime, malgré qu'on soit au milieu des rayons de la bibliothèque, c'est à l'abri des regards alors peu importe le reste du monde. et on s'est un peu affalé, les bras croisés sur ton buste pour surplomber. c'était très immature dit comme ça, ponctué d'un souffle rieur pour se moquer de soi-même.et je ne sais pas si c'est une bonne chose, mais au moins à vos cotés, on a le droit d'être tel qu'on est
et c'est ce qui me plaît.