lettre à élise Ψ alexandra

lettre à elise
mettre des mots sur les pensées

tout va bien, maman
c'était la première phrase
la première vague d'encre
la seule
tout ce que tu avais su écrire jusque là
tu étais venu sur place directement
un bloc note entre les mains
un stylo dans l'autre
tu ne voulais pas fuir

~~tout va bien, maman~~
pourtant tu lui mens
tu lui mens car rien ne va
rien de va plus
tout part en couille
s'effondre
l'univers tout entier qui souffle sur ce pauvre château de carte que tu as voulu monter tout seul
mais il faut bien donner de tes nouvelles
lui assurer
toi qui dois rester debout
la rassurer
elle allongée dans son lit d'hôpital

tu t'es assis sur l'une des chaises de l'accueil
tu sens
le regard de la gérante sur toi
tu te dis qu'elle te juge
qu'elle te rabaisses intérieurement
qu'elle se moque
elle le peut
vu qu'il n'y a plus rien qui brille à ton col

tout va bien, maman
tu réécris
ce n'est qu'un premier jet
ce n'est pas grave
tu as le droit
aux fautes
aux erreurs
aux secondes chances
tu as le droit maintenant
puisque tu ne peux pas tomber plus bas

tu enrages
déchires la feuille
la lance dans la poubelle la plus proche
-tu rates ta cible bien sûr-
parce que tu n'es plus que ça
un amas de fautes
d'erreurs
un sans étoile
un rebus
en dessous de tout et tout le monde

salut maman
c'est un bon début
là au moins tu ne lui mens pas
je vais foutre le feu à l'académie maman
tu ne mens toujours pas
puis je reviendrai pour toujours
peut-être que tu mens là
tu ne sais pas
avec un tel crime sur les épaules
peut-être que tu devras fuir encore
comme lorsque tu étais jeune
comme lorsque papa était encore vivant

tu enrages
et tu te demandes pourquoi tu t'embêtes avec toutes ses conneries

ft. alexandra

— gitano;

aujourd'hui, ni Gwendoline ni Pandora, ni Klaus ni Isak, ni qui que ce soit. Personne a tes côtés, parce que tu n'en voulais pas.
C'est la solitude qui t'accompagne,
cette fois.

aujourd'hui, tu as traversé, un à un, la ferme, dont tu as fait les contours mentalement sans y rentrer; tu as regardé de loin la forêt bleue, forêt dans laquelle tu as passé bien trop de temps seule à lire contre les arbres; tu as longé l'école primaire, la fameuse, la très chère, la seule que l'on a connu; pas par pas, tu as continué jusqu'à l'accueil, en y jetant quelques coups d'oeil.

t'avais pas prévu de t'arrêter non, tu comptais filer jusqu'à la grande porte, pour l'examiner, elle aussi.

tu voulais tracer tous les contours de l'académie aujourd'hui.

te remémorer chaque moment important passé ici; te remémorer chaque sentiment, surtout les mauvais, surtout les colères; te remémorer chaque fois où ton coeur a été grignoté.

mais ça t'a stoppé, de voir sa tête à travers les vitres du bâtiment.
t'y es entrée,
sans te poser de questions, sans te demander ce que t'allais dire.
t'y es entrée,
en te disant tant pis j'improvise.

une fois rentrée, on scrute les alentours, on se demande ce qu'on fait là et si on devrait pas partir même si quand on s'appelle Alexandra il est évident que l'on reste quoiqu'il arrive.

tu prends une chaise, toi aussi; tu fais attention à laisser une place entre celui que tu appelais l'idiot et toi. Tu t'imposes, toujours, doucement. Pendant quelques instants, tu ne parles pas, tu respires juste lentement; tu regardes les gens, tu replaces tes cheveux, tu scrutes l'idiot.

― c'est la première fois que je te vois là.

tu te mêles de ce qui ne te regarde pas.
c'est presque habituel, pour toi,
de fourrer ton nez là où tu devrais pas.

— gitano;

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mettre des mots sur les pensées

c'est marrant
marrant peut-être
que tu n'y arrives pas
l'exercice était si simple pourtant
et quand bien même c'était la première fois que tu t'y attelais
écrire
tu savais le faire
ce n'était au final qu'un enchaînement de mot
rien de bien
insurmontable

lancelot
tu apprends aujourd'hui que le destinataire des mots
parfois
peuvent influencer
les gens n'étaient finalement pas que des « autres »
il y en avait certains qui méritaient mieux
mieux que tes aboiements ou ton venin
et si on t'avait tenu en laisse ce soir là
tu ne serais pas sur cette chaise à l'heure actuelle
coupable
déchiré
en haine contre tout et tout le monde
et dans ce besoin de rédemption
comme si elle pouvait te l'amener
te pardonner
la première personne que tu as fais souffrir

c'est la première fois que je te vois là
tu lèves les yeux de la feuille
la voix n'est pas reconnue tout de suite
le visage non plus
puis l'esprit se détache de la mission première
et se remémore
oh comme tu n'avais pas besoin de te remémorer plus
vraiment
salut la flaque
te contentes-tu
avec un peu de chance ça suffira
ça suffira à la faire partir et à te laisser en paix

des personnes que tu ne voulais pas croiser
celle qui t'avais appelé l'idiot du village
était sûrement dans ton top trois
mais elle était là
pourtant
tu veux quoi?
le calepin est fermé
-pas besoin qu'on lise tes doutes-
la main enfoncé sur la joue
et le regard hypnotisé
pour sûr qu'elles n'étaient pas là
toutes ces étoiles
la dernière fois qu'il l'a croisé

ft. alexandra

— gitano;

ah ouais, en effet.
là tu te remémores pourquoi tu l'avais mauvais dans ton radar.
la flaque.

― wow enchanté l'idiot. C'est donc ta super tactique pour que je t'envoie te faire foutre et que je me casse ? C'est vrai qu'on me l'avait jamais faite celle-là.

c'est que tu l'as bouffé, ce surnom,
depuis que t'es là en tout cas,
à toutes les sauces, à tous les repas.
de la flaque à l'entrée,
au plat de résistance,
jusqu'au dessert.
parfois même au petit-déjeuner et au goûter.

c'est que tu crèves d'envie de lui dire
nique ta race, j'te laisse tout seul dans ton putain de désespoir;
mais t'en feras rien.

l'idiot à côté est celui qui a perdu,
et tu es celle qui lui a pris.
évidemment que t'es pas la personne idéale en cet instant T.
évidemment qu'il voudrait te dégager.
peut-être même que s'il avait le droit de t'en décoller une,
il l'aurait fait (le ferait ?).

― je crois que je me sens désolée.

tu lui dis, en sachant pertinemment le revers que tu peux te prendre.
qu'est-ce que j'en ai à foutre de ta désolation la flaque
en quoi ça va changer ma vie
qu'est-ce que ça peut te foutre même de toute façon
tu le dis parce que t'es comme ça, que parfois y'a des choses qui ont besoin de sortir.

― je sais que ça craint. Si t'as besoin d'un truc à bouffer un jour, dis-le moi. Ce sera un service rendu.

absolument pas, y'a aucune égalité là-dedans.
mais tu ne peux lui rendre ce qu'il a perdu.
alors tu seras patiente, cette fois.
(peut-être pas la prochaine)
(tu sais pas en fait)

tu restes sans bouger.
t'attends pas vraiment de réponse sur le coup.
tu te contentes d'être,
sur le côté,
si jamais,
c'est pas toi qui as besoin d'aide.

— gitano;

lettre à elise
mettre des mots sur les pensées

elle prend la mouche mais
tout était calculé après tout
si elle pouvait tourner les talons ça t'arrangerait bien
wow enchanté l'idiot. c'est donc ta super tactique pour que je t'envoie te faire foutre et que je me casse? c'est vrai qu'on me l'avait jamais faite celle-là
mais elle ne tourne pas les talons
bornée
tu ne la regardes même plus
faussement concentrée sur cette page blanche que tu as cachée
je crois que je me sens désolée
j't'ai rien demandé la naine
du tac au tac

la dernière personne
vraiment la dernière
dont tu avais besoin d'entendre ça
tu n'as rien à pardonner
et elle n'a rien à se faire pardonner
vous n'avez aucun lien
rien
entre vous
n'existe
si tu l'oublies
cette nuit n'existe pas
et l'odeur de bois brulé disparaît

je sais que ça craint. si t'as besoin d'un truc à bouffer un jour, dis-le moi. ce sera un service rendu
une fois de plus, j't'ai rien demandé
les yeux roulent
la jambe s'agite d'un énervement mesuré
c'est qu'on ne contrôle plus
-encore moins qu'avant-
depuis quelques temps
les éclats de rage qu'on ressent
je suis pas misérable au point qu'on me propose de la bouffe putain
le poing vient se fracasser contre le mur derrière eux
le corps se relève pour la dépasser d'une tête au moins
le calepin tombe au sol
tu crois quoi, que je vais attendre au sol que tu me jettes tes restes comme un bon chien-chien? t'as des choses à te reprocher? tu veux te racheter peut-être?
toi qui dort sous bien trop d'étoiles

la responsable lève le nez vers vous
surveille
les nerfs s'enflamment mais la raison reprend le dessus
tu te renfonces dans la chaise
tu sais
que tu es misérable au point qu'on te propose à manger
tu le sais
et ça te fait enrager
si t'es juste venue faire chier, tu peux aller voir gina
pas la foi
lancelot
de te battre
tes pensées sont encore bien trop concentrées sur cette missive que tu t'aies promise

ft. alexandra

— gitano;

lettre à Élise —nothing compares to a quiet evening alone, just the one, two of us who's counting on; that never happens, I guess I'm dreaming again, let's be more than this. — paramoremoins c’est drôle, plus elle veut foncer tête baissée, Alexandra. Plus tu provoques, Lancelot, plus elle sourira, les canines apparentes au coin des lèvres, les yeux qui pétillent d’audace. C’est que la rébellion, ça lui plaît.

se faire rejeter, Alex, ça la pousse à rester. Bornée, têtue, jusqu’au creux des os. L’abandon en horreur, elle change de tactique; si la simple gentillesse le pique, alors

elle sera sarcastique, égocentrique, acharnée;
le sourire carnassier de celle qui a décidé qu’elle gagnerait quelque chose
ne serait-ce juste
qu’un pourcent d’affection,
de ton affection.

parce qu’au fond, elle se dit qu’elle est pas si éloignée de lui, qu’il pulse dans vos veines la même
rage de vaincre et
fureur de vivre.

alors non, elle lâchera pas,
parce qu’elle a décidé qu’elle voulait gagner;
te gagner
une étoile après l’autre,
en partant de zéro
pour se rendre
jusqu’au sommet.

Alexandra Carter n’est plus synonyme de perdante; sur son col les étoiles, dans sa son esprit sa revanche sur sa relation passée ― parce qu’avoir fait vriller Gina, ça compte. Alex, elle pourrait chanter dans les couloirs tant sa victoire sur ses frères se fait sentir.

alors, repousse-la autant que tu le veux,
elle courra, toujours, après ce qu’elle n’a pas.
elle n'abdiquera jamais plus.

après ses quelques instants de silence, de réflexion, Alex te touche doucement le bras, et t’invite à t'asseoir à nouveau, elle sur le siège d’à côté.

― au repos soldat, gardez un peu de vos forces, le combat n’est pas terminé.

rien à foutre de te paraître étrange, elle te prévient que, tu ne gagneras pas contre elle; que tu le comprennes vraiment ou pas, ça n’importe que peu.

― tu peux être de mauvaise humeur autant que tu veux, mais t’es pas en position de refuser l’aide qu’on peut t’apporter.

elle parle doucement, Alexandra; c’est un peu sec, un peu piquant, mais c’est pas méchant. Elle s'autoriserait même à te donner un coup de coude dans le torse, si tu décidais de sortir les crocs encore, encore,
et encore.
t'es bo jtm

lettre à elise
mettre des mots sur les pensées

tu ne comprends pas
les gens pourtant
lorsqu’ils sont piqués à vive dans leur égo
lorsque l’on crache sur la main qu’ils ont tendu
vont bien plus facilement tourner les talons
nous souhaiter de crever vite et bien sans insister

elle pourtant
reste

au repos soldat
ordonne-t-elle
et le sang bout à nouveau
gardez un peu de vos forces, le combat n’est pas terminé
il bout mais pas par rage contre elle
car elle te rappelle sans peut-être même le savoir contre qui ta haine doit être déployée
contre cette académie à laquelle tu as promis de mettre le feu
elle a raison quelque part
le combat n’est pas terminé
il vient seulement de commencer même
il a commencé au moment où tout le monde est retourné en cours avec de la suie sur les manches

tu peux être de mauvaise humeur autant que tu veux, mais t’es pas en position de refuser l’aide qu’on peut t’apporter
un râle exaspéré qui s’échappe du fond du cœur
pas la force de vaincre qui manque
mais le crâne souffre d’entendre sa voix
calé un peu plus dans le siège inconfortable
les doigts viennent pincer l’arrête du nez pour calmer la migraine
je sais pas bien ce que t’essayes d’accomplir avec ta charité mal placée, mais une fois de plus, je t’ai rien demandé
puis la migraine se calme
et le sourire s’étire
puisqu’elle veut à ce point aider
puisqu’elle se sent à ce point désolée
puisque nombres sont ceux qui craignent les cieux sans étoiles
et les nuits sans lune

tu t’avances vers elle puisqu’elle veut s’avancer vers toi
les coudes sur l’accoudoir vous séparant et le menton dans les mains
armé d’un simple regard appuyé
d’un autre côté, si tu tiens tant à faire usage de toute cette miséricorde qui a fait apparition en même temps de ta nouvelle étoile…
un doigt qui vient se poser sur sa joue pour être sûr que vos iris se croisent
et que vos visages se rapprochent
je me sens un peu seul la nuit depuis quelque temps

et tu souris
sans ajouter plus

car il ne faudra pas beaucoup plus à ses joues pour s’empourprer
tu les connais
les filles comme alexandra
grande gueule quand il faut y aller au corps à corps
mais dès qu’on touche aux combats plus charnels
la confiance s’effrite

rentre chez toi, alex
c'est mieux pour tout le monde

ft. alexandra

— gitano;

lettre à Élise —nothing compares to a quiet evening alone, just the one, two of us who's counting on; that never happens, I guess I'm dreaming again, let's be more than this. — paramorec’est d’une insolence, n’est-ce pas ?
il vient de craquer l’allumette
celle qui a fait des étincelles
étincelles au fond de tes yeux.

― personne t'a demandé de comprendre ce que je suis en train de faire.

parce que même elle, elle se dit qu'elle tente d'être juste;
elle tente d'avoir de la compassion,
mais ça ne marche pas comme ça, n'est-ce pas ?
on ne peut pas mettre nos possessions sous le nez de quelqu'un
en lui disant qu'on a mieux que lui et qu'on peut l'aider
et espérer de la sympathie de l'autre côté.
on n'attise que
la haine.

c'est vrai ça Alexandra, ça fait combien de temps que tu n'as pensé à rien d'autre qu'à
la haine envahissante ?

quand il s'est rapproché,
tu t'es laissée faire,
juste pour voir où il voulait en venir.

c’est que ça pourrait être plutôt
amusant
malgré l’air électrique qui règne depuis quelques temps
malgré le chaos ambiant que tu ressens ―le cœur qui bat au creux de l’oreille.

― tu vois Lancelot, c'est pour ça que t'en es là, et elle ne bronche pas, elle ne bouge pas, elle te regarde droit dans les yeux, puisque c'est ce que tu veux; parce que t'es un bouffon.

le problème que tu as avec Alexandra,
c'est qu'elle a eu trois frères avant toi.

― c'est vraiment ça ta technique pour t'approcher des filles ?

et
le plus naturellement du monde
tu colles ton front contre le sien
c'est un peu le concours de
qui sera le plus déstabilisant des deux.

― et elle en dirait quoi ta pote Gina de savoir les deals que tu proposes à son exe ? Ça pourrait être intéressant de le savoir.

elle se redresse enfin Alexandra.
il semblerait que
ce soit le début d'un nouveau combat.

lettre à elise
mettre des mots sur les pensées

elle cherche
la petite bête
la petite étincelle
te faire perdre pied et vriller la tête
qu'est ce qu'elle veut au final
à part se battre parce que tu offres résistance
mais tu n'es pas un punching-ball, lance
ni pour elle ni pour personne
alors la voir rendre les coups et poser ses yeux dans les tiens
ça ne fait qu'attiser
à savoir maintenant quelles tensions sont touchées
la proximité de vos visages commence à faire douter

puis le doute s'effondre
parce que t'es un bouffon
c'est la sentence qui tombe
mais tu ne t'offusques pas pour si peu
car déjà à ses yeux tu n'étais que l'idiot du village
et elle n'était rien de plus qu'une flaque
qu'un temps de pluie après un feu de forêt

mais elle continue
frappe à nouveau
évoque gina pour des raisons qui ne font pas sens à tes yeux
tu sais, si t'es son exe c'est pas pour rien
et tu en connais tout un tas
des raisons pour lesquelles elles sont exes
alors tu piques puisqu'elle pique
t'es plus chasse gardée ma grande, donc y a rien qui m'empêche de vérifier ses dires

tu n'es plus voulu, alex
ni par gina dans sa vie ni par lance dans son espace vital
les fronts pourtant ne se détachent pas

parce que tu ne mentais pas, lance
quand tu disais te sentir seul
shall we dance then?

ft. alexandra

— gitano;

lettre à Élise —nothing compares to a quiet evening alone, just the one, two of us who's counting on; that never happens, I guess I'm dreaming again, let's be more than this. — paramorequ'est-ce qu'elle en sait de ce qu'elle veut Alexandra, au final ? elle sait qu'elle ne tolère plus l'abandon,
elle sait qu'elle ne tolère plus l'échec,
elle sait qu'elle ne tolère plus d'être victime,
mais qu'est-ce qu'elle en sait de
ce qu'elle est en train de faire ?

est-ce qu'elle chercherait juste
une façon de penser à autre chose qu'à la colère ?
une façon de se sentir importante ailleurs que
dans les yeux de sa meilleure amie ?
est-ce que tu ne chercherais pas à
fuir quelque chose ?
à moins que tu sois plutôt
à sa recherche.

― Lancelot si tu veux choper quelqu'un, sois plus
s y m p a. Si tu commences à parler de chasse gardée, on va te fuir.

évidemment qu'elle ne s'est pas incluse dans "on".
t'es juste un imbécile pour elle.
un imbécile qui occupe ―elle pense.

― ceci dit elle réfléchit quelques instants, trouve son compromis, je pense que je peux t'aider à être moins con.

elle sourit.
tous les cas ne sont pas perdus.
même s'il est stupide, il continue de s'accrocher.
alors on pourra en faire quelque chose,
quelque chose de mieux.

à quoi ça servirait ?
à rien, certainement.

― cela nécessite évidemment que tu m'accordes un peu de confiance. C'est comme faire un exposé tu vois, je t'accorde de mon temps, tu m'accordes du tien.

on verra comment il se débrouille,
si tu tiens sur la corde,
comme un bon équilibriste,
ou si tu chutes.

lettre à elise
mettre des mots sur les pensées

c’est fou comme les visages ne se décollent pas
à croire que le premier à faire un pas en arrière aura perdu
c’est presque décevant
aussi
de voir qu’elle soutient le défi
une erreur de calcul?
ça arrive
mais au fond tu n’as pas vraiment la force de tenir la distance
tu voulais juste un moment à toi
un moment un peu honteux
un peu pathétique
l’ego par contre pourrait faire ça toute la journée
batailler jusqu’à ce que l’autre craque

à croire que vous êtes aussi têtus l’un que l’autre

lancelot si tu veux choper quelqu'un, sois plus sympa. si tu commences à parler de chasse gardée, on va te fuir
ohno… on va me fuir, mince alors…
et le sourire est étiré
sarcastique
ça ne semble pas réussir à la faire fuir plus que ça
échec de la mission?
ou est-ce qu’elle est vraiment très conne
on ne sait pas trop

à croire que vous êtes aussi cons l’un que l’autre

belles paires de bras cassés
elle vient quémender ta confiance
ton temps
parce qu’elle veut te rendre
moins con
mais je suis peut-être très heureux d’être con
une évidence statuée
car même fier de ton intelligence de la vie
ta connerie t’aura mené au treizième sous-sol aujourd’hui
-même si c’est un grenier qui couvre ton ciel-

vainement
tu essayes de voir où elle veut en venir
à quel jeu elle essaye de jouer puisque vous n’avez pas l’air de jouer au même
je suis pas bien sûr de savoir si je te fais pitié ou si tu cherches une sorte d’animal de compagnie ramassé dans la rue
il y a bien un point qui va réussir à faire mal à force
non?
il suffit juste d’insister
ou alors je te plaîs et c’est ta manière un peu chaotic de me faire la cour
pas une question

alors dis-moi carter, puisque j’ai encore un peu de temps et de confiance à t’accorder, comment on fait pour être moins con?
expose
puisque tu voulais tant exposer
puisque tu as les réponses à tout du haut de tes vingt piges
puisque tu sais exactement ce qu’il manque à lance
puisque tu es et que lui n’est plus

ft. alexandra

— gitano;

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