Si il y avait bien un endroit dans cette académie que la jeune Moïra détestait plus que n'importe quel autre endroit, c'était cette salle de classe. Peu importe l'intitulé de la leçon du jour, cela inspirait toujours à la jeune brune une envie de bailler intense. Algèbre, statistiques, probabilités, algorithmique et géométrie, que de sujets si peu intéressants pour la jeune fille qui préférait largement s'entourer de plantes et de danseurs en tous genre. Même si elle tentait d'écouter du mieux qu'elle pouvait, la tentation de s'asseoir toujours près de sa meilleure amie et de papoter durant une bonne partie de l'heure finissait toujours par l'emporter. Et bien sûr, c'est ce qui se produisit ce jour là.
Deux jeunes filles sur un coin de table discutant de leurs vies d'adolescentes en tentant d'éviter les foudres du professeur. C'est ce qui rendait cette salle bien plus supportable.
Moïra savait qu'elle devait améliorer ses notes, fait qui lui pesait plus qu'autre chose mais bon, il fallait bien reconnaître que c'était l'un de ses plus grands défauts, lâcher si facilement l'affaire lorsqu'elle n'aimait pas quelque chose.
Alors enfin, quand la sonnerie se mit à retentir, elle se leva d'un bond, remplie de joie comme à son habitude, pouvant enfin parler sans risques d'être appréhendée.
Mais au lieu de suivre Aline vers la sortie comme à son habitude, elle avait été attirée par autre chose. Un jeune garçon, isolé dans la classe. Tout le monde se dépêchait de sortir mais lui restait là, sur sa chaise, semblant attendre que les autres sortent en faire de même. On peut pas vraiment dire qu'ils se connaissaient étant donné qu'il était plutôt du genre à éloigner les autres.
Bien qu'elle en ait fait les frais pas le passé, elle ne voulait pas le laisser seul, quelque chose chez lui la convainquait de continuer à lui parler, à l'approcher, il n'était pas aussi méchant qu'il le prétendait.
Faisant un geste à Aline, elle la retrouverait plus tard, l'adolescente à la démarche guillerette s'approcha de l'élève solitaire. Elle tira doucement la chaise proche de lui et s'y installa, toujours avec un sourire sur ses lèvres. Dans sa tête avait germé la parfaite idée pour le sociabiliser un peu. Elle était nulle en maths, avait besoin d'aide, et lui était plutôt doué, autant faire d'une pierre deux coups !
- Salut ! dit-elle avec un certain entrain.
Toujours dans ton coin ? ajouta-t-elle sans la moindre animosité.