Asmo avait fumé une clope devant le dortoir en discutant avec quelques personnes. La cigarette a cela de convivial qu'on retrouve toujours les mêmes à s'encrasser les poumons. Il avait écrasé son mégot et s'était engagé dans les escaliers pour rejoindre sa chambre. Il avait retrouvé le grenier moins d'un mois auparavant et il avait l'impression d'enfin avoir retrouvé un peu de stabilité dans son monde. L'absence d'Amaryllis se faisait toujours brûlante et il n'avait pas renoncé à en savoir plus. Il s'arrangerait simplement pour ne plus tomber sur Jason quand il irait fouiner.

Au détour d'un couloir, une silhouette bien connue se profile. Immanquable, tous deux culminent si haut qu'on les voit des loin. Perceval est une connaissance, un pote sans être un ami. On l'avait connu via Anaël, on avait passé quelques soirées à déconner, à rire comme des idiots. Mais, on ne se connaissait finalement pas plus que ça. Mais Asmo savait qu'il était proche de Caprice, aussi proche qu'on puisse l'être. C'est sûrement pour ça qu'il ralentit en arrivant devant lui, comme s'il pressentait qu'on allait l'interpeler.

- Yo, salut Percy, moi ça va nickel et toi ? C'est sympa de demander.

Il se marre et le suit, tranquillement. Il a une petite idée sur le pourquoi du comment de cette conversation et, au vu du coq pavanant devant lui, elle a plutôt intérêt à avoir lieu. ils entrent dans ce qui semble être la chambre de Percy. Asmo referme la port et s'y adosse, ses yeux parcourent l'endroit. Trop habitué à sa misère du grenier, il oublie parfois qu'ailleurs, ça peut être joli aussi. Mais il sait désormais qu'il dort trop mal dans ces grands espaces silencieux.

Caprice. Épineux sujet visiblement. Asmo hausse un sourcil.

- Je l'aime, si c'est ce que tu veux savoir. Et j'espère ne pas me tromper quand je dis que c'est réciproque.

Sourire léger, évidemment qu'on en doute pas une seconde. Parce qu'on a parlé, qu'on a discuté et que la trahison est un souvenir disparu, éteint.

- Je sais pas de quoi tu veux t'assurer Percy mais, quelque soit la nature de nos sentiments, je ne te permettrai pas de nous interdire de les avoir.

Le ton est incroyablement sérieux. Asmo aime et personne n'a le droit de lui - de leur - retirer ça. Ils ont trouvé un équilibre si doux qui les rend heureux tous les deux, alors non, il ne laissera personne le détruire. Il se tait et attend la suite, il attend que Percy pose les questions qui semblent le tarauder.