Nos deux corps pourraient mourir j'ai déjà fait le deuil Maintenant pars loin de moi

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elle aurait pu - aurait dû - couvrir les cernes qui pendaient à ses yeux, la mine épuisée de ce mois qui l'avait ruiné jusqu'aux os, Gwendoline se glisse de couloirs en couloirs comme un fantôme ; elle n'a pas réfléchi en voyant le SMS, elle a ignoré la boule au creux de la gorge l'anxiété d'aller le retrouver - qu'avait-il à dire pour que ce soit si urgent, qu'avait-il à dire après des félicitations maladroites et une rupture abrupte
et elle, qu'avait-elle dire alors qu'elle a le cœur meurtri rien que d'y repenser ?
Gwendoline se sent étrangère dans le dortoir luxueux des trois étoiles, ça y est, il a réussi là où elle stagne dans la médiocrité
elle hésite même à faire demi-tour mais Stelian l'a demandé, elle, et il y a un infime espoir qui scintille au fond des yeux fatigués de pleurer peut-être peut-être qu'il a changé d'avis
elle arrive devant la porte ouverte et s'engouffre dedans, prend un instant pour découvrir la nouvelle maison de son ex-amant ; c'est grand trop grand, puis sa voix la sort de ses pensées

— Stel- c'est quoi ce bordel ?

posté devant le miroir, elle toise le brun de haut en bas ou plutôt d'abord le bas car au fur et à mesure qu'elle monte le regard, la mine de Gwendoline se tord d'effroi ; le visage ensanglanté, elle ne réfléchit même pas lorsque ses pas l'amènent à quelques centimètres de lui et qu'elle cherche un mouchoir dans ses poches pour venir essuyer ses joues ;
qui a osé
(et elle n'écoute pas
tout le corps qui souffre comme si elle était celle blessée
n'écoute pas
la voix dans la tête qui lui dit que si c'est elle qu'il a choisi
peut-être que rien n'est fini)

elle relâche le mouchoir, digère les informations - la porte à verrouiller - s'exécute et retourne en arrière pour la fermer,
et revient, les traits graves, Gwendoline est affligée

— Qui t'a fait ça ?

et Gwendoline revêtit sa parure préférée - la colère exacerbée.

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@Stelian C. O'Cesair

Nos deux corps pourraient mourir j'ai déjà fait le deuil Maintenant pars loin de moi

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— Pas besoin de prendre ce ton.
blessée, légèrement, parce qu'on lit encore mal à travers les humeurs du brun - et s'il regrettait de l'avoir appelé elle, et si ça ne la regardait pas ?
puis le nom de Dwight s'illustre dans ses pensées, le garçon fraîchement arrivé au grenier - elle ne sait pas grand-chose sur lui, et s'en fichait
jusqu'ici.
elle le suit de loin, plusieurs pas, qu'il ne la rejette pas une deuxième fois - elle ne sait pas sur quel pied danser, ne sait pas ce qu'elle est venue chercher, elle se contente de regarder la silhouette abîmée de Stelian ;

— Attends, pourquoi ?

et Gwendoline fronce les sourcils (oh non), elle la reconnaît trop bien cette colère qui boue silencieuse sur ses traits - l'envie de se venger, immédiate, l'injustice qui ronge à la gorge ;

— Stelian, tu déconnes, tu vas pas aller lui casser la gueule ?
(dis lui, Stelian
qu'elle se trompe
que tu ne t'abaisseras pas à ça
t'attaquer à ceux qui ont déjà tout perdu)
elle vient lui saisir le bras pour qu'il la regarde enfin dans les yeux qu'il ose lui dire en face qu'il a l'intention de ruiner tout ce pour quoi il s'est démené jusqu'ici ; tous les sacrifices qu'il a fait, les gens dont il s'est entouré, —
— Tout ça pour un type qui séjourne au grenier ? T'es sérieux, tu vas vraiment gâcher tes étoiles pour lui ?
et elle sait qu'on a envie d'extérioriser la rage par les poings, d'agir sans considération du futur pourvu que cette dernière soit soulagée, qu'elle cesse de nous hanter mais
parce que Gwendoline l'aime encore, elle prend son visage entre deux mains - yeux dans les siens
— Ose me dire que tu ferais ça juste pour un nez cassé, Stelian. Ose.
(ose lui dire que ton ego blessé le justifie
ose lui dire que tu as déjà oublié
cette promesse de tous deux changer.)

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@Stelian C. O'Cesair

Nos deux corps pourraient mourir j'ai déjà fait le deuil Maintenant pars loin de moi

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deux fois
deux fois qu'il s'écarte de ses bras comme si Gwendoline le brûlait comme si elle était de trop dans ce nouveau tableau qui ne correspond pas à la blonde ;
puis il assène coup par coup, les choses qu'elle redoutait d'entendre en arrivant ici
en se disant que peut-être ils feraient comme si de rien n'était que tout recommencerait
après tant de batailles menées, à s'en déchirer, elle espérait que même leur dernière dispute appartiendrait au passé
Gwen est fatiguée
d'avoir oublié qu'on ne tait pas les fureurs des gens comme eux ; qu'on a la fierté ou l'ego - qu'ils prennent suffisamment de place pour mener au conflit parce qu'on refuse la vérité, ce n'est pas avec elle qu'on a grandi, c'est avec la haine qui ronge sous la peau et
elle n'en peut plus.
alors elle retourne face à lui, dans son champ de vision, qu'il cesse de détourner le regard - qu'il lise dans les iris océans toute la douleur qui y sommeille d'encore et toujours s'engueuler ;

— Parce que tu crois qu'il s'agit de ça ? De qui est le meilleur entre nous ?

c'est
trop

parce qu'elle ne le dit pas mais la culpabilité qui la dévore depuis des jours maintenant n'a trouvé nulle part où s'étouffer - le seul coupable de cette affaire, c'était elle, elle qui n'a pas su peser ses mots elle qui se rejoue la scène en priant pour une fin différente ;
alors d'un geste vif - et énervé peut-être - elle le tire par la veste pour le faire tomber sur son lit - en tombant sur lui dans l'élan du mouvement mais tant pis

— La dernière fois, je n'ai pas pu te retenir parce que c'était de ma faute. Et je garderai ce regret toute ma vie, ok ? J'en accepte les conséquences, mais alors là, ta connerie -
Gwendoline le siffle à ses lèvres serrées parce que c'est de ça dont il s'agit - l'ego piétiné qui crie vengeance sauf qu'on est dans la cour des grands maintenant, Stelian, et tu devrais le savoir mieux qu'elle.
— C'est trop. C'est quoi que tu comprends pas dans « gâcher tes étoiles » ? C'est quoi ce délire, depuis quand tu vas te battre frontalement avec quelqu'un qui t'a fait du tort ?
et elle et lui savent de quoi il s'agit - de toutes ces fois dans leurs jeunes années où Stelian faisait preuve avant tout de fourberie ;
— Maintenant, tu laisses notre histoire en dehors de ça, tu me feras les comptes après. Dis-moi ce que t'as perdu qui justifie ça, je suis toute ouïe.
(prouve-lui que tu as raison
d'en être arrivé là
à vous pourrir alors que le coupable est ailleurs
encore une fois.)

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@Stelian C. O'Cesair

Je te déteste comme cette phrase qui dit c'était trop beau pour être vrai

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et tout s'effrite entre vos doigts - pourquoi maintenant, maintenant qu'il est sûrement trop tard pour reconstruire comme avant
pourquoi l'avoir fait attendre, oui, Gwendoline se fige dans le mutisme à son tour, elle
ne sait pas.
pourquoi avoir attendu, la peur peut-être mais aussi Alexandra et le départ de Pepo, beaucoup de choses à la fois qui l'ont poussé à éviter le brun quelques temps, pour souffler - pour ne pas se laisser abattre par la culpabilité de ne pas avoir été là quand il le fallait
l'irone d'avoir raté le coche en pensant bien faire - ce mois d'avril restera un échec cher au coeur ;

— Parce que tu ne l'as pas demandé.
mais ce n'est qu'une excuse, ça, à guetter tous les jours son portable en souhaitant qu'il s'illumine de ton prénom Stelian, elle n'a pas osé faire le premier pas - parce que Gwen est terrifiée à l'idée de revenir et ne pas être désirée
traumatisée, sûrement, mais ça n'excuse pas le fait qu'elle t'a abandonné à tes émois et succès

alors elle te laisse passer ta main dans ses cheveux, se coller tout contre toi pour sentir une dernière fois les battements de vos coeurs vos corps enlacés, la chaleur de ta présence qui lui a tant manqué
Gwen fait le deuil de vous entre tes bras ;
— Non, je mens. Parce que j'avais peur que ce soit fini.
(car c'est bien de ça
dont il s'agit
dis)
et enfin vos yeux se croisent - pour de bon, cette fois, Gwendoline a le droit d'y lire tout ce qu'elle a cherché ce temps gaspillé aujourd'hui voilà que tout s'est envolé - à cause des conflits des manipulations des étoiles entre vous

surtout à cause de et malgré vous

sûrement que vous avez raté un carrefour quelque part, pris le mauvais détour mais vous voilà, sur le point de dire au revoir
(et tu veux le retenir Gwendoline,
t'accrocher à lui de tes bras qui viennent trembler sur son torse
mais tu n'estimes plus avoir ce droit
pas cette fois.)

— Je t'aime.
(toutefois ça ne suffit pas)
et la voix cède à la tristesse, elle se gorge de regrets parce que Gwendoline n'est pas comme toi Stelian, elle porte ses émotions à bout de bras dans ses colères et ses pleurs  - elle ne veut pas que ça finisse ici
et pourtant
(si seulement
tu étais venue avant)
elle dépose un baiser salé sur tes lèvres, le dernier, profiter de ce moment

bien qu'il soit trop tard à présent.

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@Stelian C. O'Cesair

Je te déteste comme cette phrase qui dit c'était trop beau pour être vrai

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elle était prête à partir tu sais - te dire au revoir pour de vrai, cette fois
laisser dans ses pas tous les souvenirs d'autrefois
prendre avec elle les morceaux éparpillés de votre idylle compliquée pour t'en débarrasser

mais tu lui rends son baiser et tout se bouscule comment quitter tes lèvres comment quitter tes bras elle ne veut pas, Stelian, n'a jamais voulu plus qu'y rester à jamais si tu lui permettais
— Attends c'est -
elle cache son visage de ses mains fébriles et essuie les larmes maladroitement - elle ne sait pas ce qu'il se passe Gwendoline, c'est trop
et pas assez
de l'entendre enfin prononcer des mots qu'elle a tant désiré de ses lèvres - y dépose les doigts maintenant qu'il ne la rejette pas, trace les contours de son visage avec une délicatesse étonnante comme si se précipiter allait rompre cet instant
presque parfait

— J'y comprends plus rien.

et elle l'avoue dans un rire tout léger, parce qu'on a plus envie de pleurer à présent on a laissé la colère et la peur de côté, on est submergé et Gwendoline
perd pied
vient à se demander si elle n'a pas rêvé de ce moment là, si un jour pour se consoler elle l'a imaginé lui dire qu'il l'aimait - mais même en rêve, elle n'a pas su l'espérer ;
alors pourquoi maintenant que tout s'est effondré ou est-ce pour ça, est-ce qu'on bâtit sur les débris dorénavant Stelian ?
est-ce qu'on essaye encore et encore de donner raison aux sentiments trop forts ?
elle ne veut pas abandonner en réalité, comme ses parents l'ont fait, elle crèverait de passer à côté alors que votre amour est enfin aligné
(mais
et si ça recommençait)
c'est le deuil qu'elle a entamé et qu'on laisse bras pendants dans le vide on fait comment après ça, on fait comment pour avancer ;
elle ne sait pas
alors elle t'embrasse de nouveau, sur le front d'abord puis le nez puis les lèvres convoitées on n'a aucune réponse à te donner - elle voulait juste t'aimer,
tu sais,
depuis ce bal où, dans tes bras,
Gwendoline est tombée.
— Est-ce que « maintenant », c'est trop tard ?
on le souffle entre deux baisers
(sans se laisser le temps de penser
pour n'avoir rien à regretter)

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@Stelian C. O'Cesair

Je te déteste comme cette phrase qui dit c'était trop beau pour être vrai

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c'est le rire qui vient couper le souffle, ce rire pour lequel elle est tombée de si haut - pour l'éclat dans ses yeux la passion dans ses mots les gestes attentionnés les regards échangés depuis le premier jour, Gwendoline s'est condamnée.

c'est sans quiproquo sans sexe pour noyer les problèmes sous l'oreiller c'est les traits du brun qui s'étirent d'amusement et elle a le coeur qui se soulève - ai-je le droit, dis, le droit de t'aimer
s'il-te-plaît

et elle n'hésite pas un instant en voyant ses bras tendus, Gwendoline se glisse contre lui pour la deuxième fois ce soir - et peut-être pas la dernière, elle se mord les lèvres, c'est trop beau pour être vrai mais tant pis si on rêve, on laisse le réveil sonner dans le coin des pensées
elle désire juste en profiter, sentir ton parfum l'envelopper ;

— O'Cesair qui accorde une chance ? Il faut être fou pour refuser.
et la seule folie qui l'habite aujourd'hui porte le nom de l'amour, alors elle ne refusera pas, n'abandonnera pas - comme elle l'a fait de nombreuses fois. et si demain le brun change d'avis, elle s'y fera
de si nombreuses soirées traversées en pensant que ce serait la dernière, elle est rodée, tu sais ; elle a conscience que tu es tombé ailleurs le soir du bal et elle espère juste pouvoir te retenir - au moins cette fois
et si demain est trop tard, ainsi soit-il, parce qu'elle aura aimé tout juste assez dans tes bras, elle aura été sincère avec toi

— « Maintenant » suffit.

ça a toujours suffi ;
elle vient déposer un énième baiser contre tes lèvres - Gwendoline oublie la rancœur et la colère au passé, emporte avec elle seule la crainte de te voir partir un jour ; essaye de ne pas y penser, le range au plus loin derrière l'instant présent
mais

...

c'est le souvenir terrible de vos échecs passés
qu'elle ne sait pas encore comment chasser

alors elle glisse une main derrière ton cou
et vient à tes lèvres tout oublier.

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@Stelian C. O'Cesair

Je te déteste comme cette phrase qui dit c'était trop beau pour être vrai

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on redescend trop vite dans la réalité - c'est pourtant elle qui l'a demandé, qu'ils règlent leurs comptes après
donc voilà le moment redouté, souvenirs de cette journée au réfectoire où tout est parti en fumée
sans personne à blâmer si ce n'est Gwen et ses sentiments mauvais ; alors à contrecœur elle se recule à peine du beau pour le regarder dans les yeux
— Si tu es prêt à en parler.
car elle, elle a remué le sujet dans tous les sens pendant ses nuits d'insomnie ce que ça représentait pour toi pour la jolie Yingyue, un avortement - et s'imaginer la douleur qui a dû te trancher, Stelian, sans qu'elle soit là pour que tu puisses en parler ;

— Je sais pas grand-chose hormis les bruits dans les couloirs. Et avant que tu me demandes qui m'en a parlé, je saurais pas te dire, c'était un bruit qui courait dans la classe, des filles en parlaient pendant un TD.

et elle n'a pas voulu les écouter ce jour-là mais l'oreille qui tend naturellement au son de ton prénom, elle ne l'a pas contrôlé -

— ... C'était pendant la période où on a arrêté de se parler, non ?

parce qu'après le choc violent de l'avortement, il y a eu la jalousie ; se dire que tes bras en ont porté d'autres et que tu as su aimer - peut-être - pendant son absence, qu'elle n'a pas menti sur les conquêtes d'hier alors que toi, tu ne lui as rien dit
comme trop souvent auparavant
et ça l'a ramené à sa haine de soi, se convaincre qu'elle ne méritait pas ta sincérité qu'elle n'était rien à tes yeux qu'un jouet
voilà pourquoi ce jour au réfectoire, ça a explosé plus fort qu'elle ne l'a souhaité, parce qu'elle a été profondément blessée - et toi avec, car double peine de se dire qu'elle a été responsable un bref instant de ta peine

— C'était du sérieux, entre vous ?

on a d'autres questions qui meurent aux lèvres, c'est trop tôt pour livrer le fond de sa pensée - trop tard pour panser les plaies.

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@Stelian C. O'Cesair

Je te déteste comme cette phrase qui dit c'était trop beau pour être vrai

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la jalousie à hier et les bras qu'on tend aujourd'hui, le cœur serré, pour étreindre Stelian au plus près
la gorge nouée Gwendoline ne sait pas quoi dire ne sait pas quoi faire pour sauver le brun entre ses bras parce qu'elle n'imagine ce que ça fait, d'être privé d'un pareil choix
n'imagine pas avec quels sentiments il porte et portera ça toute une vie, alors on murmure contre sa nuque, de sa voix la plus légère
— Alors, non, je n'étais pas au courant pour les femmes. Mais ça ne m'étonne pas.
chaque chose en son temps on organise les mots qu'on doit prononcer, pour répondre à la confiance qu'il lui a accordé -
et aucun reproche dans la voix, une fierté peut-être même de tenir contre elle l'homme convoité, elle non plus n'a pas attendu qu'il revienne pour se perdre dans d'autres draps et on ne regrette pas aujourd'hui
pourvu que la finalité soit ici, à cet instant ;

— Elle-même ne savait pas sûrement quoi faire.

Gwendoline prendra toujours ta défense mais elle se demande avec quelles peurs la belle a pris cette décision, le secret qu'on garde parce que ça doit être terrifiant d'affronter ça seul et elle, qui avait-elle ce jour-là ?
(et toi Stelian, qui avais-tu à côté de toi ?)

elle se mord les lèvres parce que les mots y démangent crèvent d'envie de sortir, la blonde ne sait pas si on a le droit de poser la question à la suite de cette confession, si...
— Tu voulais ?
(si tu t'imaginais, Stelian,
un enfant dans tes bras sûrement pas maintenant mais un jour,
tu vois le futur, toi, en dehors de ces murs ?)
— J'veux dire... avoir un enfant.
et elle reste cachée solidement contre son torse parce qu'une fois la phrase prononcée on réalise que c'est trop en demander, qu'on entendrait presque un futur avec toi dans tout ça et ce n'était pas l'intention mais
(qui sait
si vos routes seront encore liées
d'ici quelques années)

Gwendoline désire seulement aider l'enfant blessé qui se cache derrière la parure de fierté.

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@Stelian C. O'Cesair

Je te déteste comme cette phrase qui dit c'était trop beau pour être vrai

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pas même une syllabe qui ne franchit les lèvres tu ne lui en donnes pas le temps parce que c'est trop pour aujourd'hui parce que c'est trop à rattraper parce que
c'est suffisamment difficile à avouer pour en rajouter encore derrière ;
et Gwendoline te laisse saisir sa main se laisse perdre au fond de tes yeux à la recherche des mots que tu ne trouves pas ;
— C'est du passé, oui.
et ça sonne terriblement triste, à tel point qu'on a la gorge nouée c o m m e n t expliquer ce sentiment qu'on ferme la page trop précipitamment et qu'elle reviendra plus tard te hanter -
elle ne sait pas alors,

Gwendoline se tait.
torturée par ses propres pensées - te tenir au creux de ses bras mais l'impression que tu es parti loin, plus loin qu'elle ne pourra l'atteindre et il ne s'agit ni d'étoiles ni d'ambition, une simple sensation de vide d'avoir raté cette étape terrible de ta vie

— C'est bientôt la fin, de toute façon.
ça la foudroie soudainement, la réalisation que vos jours ici sont comptés - les siens surtout, alice indéterminé - un an à peine, peut-être moins pour elle et Gwendoline s'extirpe de tes bras pour aller chercher un verre d'eau ;
les épaules droites mais le cœur lourd
(est-ce que toi, tu t'y vois après ça ?
qu'est-ce que toi, tu feras après ça ?)
elle sait que tu as bien d'autres choses à penser et peut-être que la fin ne t'a même pas traversé l'esprit tant la vie ici est mouvementée et ponctuée de surprises mais de son côté
c'est une peur quotidienne car Gwendoline le dit enfin -
elle ne veut pas partir d'ici.

— J'aimerais être professeure à l'académie.
et la blonde se glisse au bord du lit, mains tremblantes autour du verre - ça semble risible après toutes ces années à contester mais elle n'a plus de maison autre part qu'ici plus personne qui l'attend au-delà des murs

— Et toi ? Ce sera quoi, après ça ?
car si autrefois vous saviez tout l'un de l'autre, aujourd'hui elle ne connaît pas ton futur, qui en fera partie si elle en fait partie - ne le demandera pas, veut simplement savoir où grandit ton ambition désormais et si elle peut toujours l'alimenter
de ses excès incontrôlés.

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@Stelian C. O'Cesair