Falling in love like it's just nothing I want to know where do we go When nothing's wrong

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elle ne sait pas trop pourquoi le grand parc, elle sait seulement que le coeur s'est asphyxié après une semaine seule au grenier - après avoir appris qu'elle n'a pas pu être là pour sa meilleure amie
elle s'est donc dirigée vers l'air frais, respirer, un endroit assez vaste pour éponger la douleur et la tristesse
pour un mois d'avril qu'elle portera amèrement - Pepo, parti, Alex, meurtrie, Stelian et elle, fini ;

elle se laisse glisser sur le banc en grognant, essaye de penser à autre chose mais le cerveau refuse - rejoue toutes les scènes la dispute au réfectoire les murmures autour le festival qui tourne à la catastrophe Alex son père bordel, son père puis
le message vocal qui a tâché d'achever le peu d'espoir qui subsistait ;
Gwendoline est fatiguée, traits tirés, cernes marquées, Gwendoline est un fantôme depuis quelques jours et son seul rayon de soleil a dorénavant quitté l'académie
jusqu'à
la voix qui s'élève par-delà les pensées une voix qu'elle connait une voix qui lui a manqué

— Salut Cinnamon.

sans venin aucun, elle prend une brioche - qu'elle n'a pas mangé depuis des années depuis le jour où elle a fait une croix sur le rang étoilé
(on préfère le confort du grenier, tu sais Cinn, ça sied mieux à la noirceur du cœur, on laisse les astres à ceux qui l'ont mérité)

—  Merci.

elle n'a pas la force de s'indigner aujourd'hui, de te faire le même cinéma que la dernière fois ; pourtant rien n'a changé, Cinnamon toujours gentil à en vomir, elle ne veut simplement pas...
chasser le dernier soleil qui cherche encore à éclairer ses pas ;

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@Cinnamon I. Adkins

Falling in love like it's just nothing I want to know where do we go When nothing's wrong

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la question qu’elle évite depuis plusieurs jours déjà, à errer sans destination partout dans l’académie – surtout au grenier, ironie après y avoir été enfermée une semaine, à croire qu’on finit par s’enticher de ses bourreaux pourvu qu’ils nous préservent des réalités trop dures à avaler ;
— Non.
ça sort, spontané, mais Cinnamon l’a déjà vu dans de pires états alors Gwendoline ne fera pas semblant d’être énervée, pas aujourd’hui, pas contre lui. de toute façon, cet heureux imbécile débordant de niaiserie a dû remarquer les cernes creusées le manque d’animosité alors
à quoi bon lutter

— C’est fini avec Stelian.
(et Alexandra ne va pas bien, et Pepo est parti) autant commencer par le moins douloureux – comme si le cœur ne se brisait pas à chaque rappel de cette dispute, c’est simplement que comparé à la voix cassée d’Alex au téléphone on relativise la souffrance
qui semble toujours aussi vivace et décidée à pourrir sa journée.
— T’as l’air toujours aussi con.
(tu as l’air d’aller bien)
des années que la bouche déforme les paroles prononcées pour être gentilles, Gwendoline préfère les insultes à la franchise – cette dernière ne lui a pas apporté grand-chose de bon depuis quelques temps, alors elle s’enferme encore dans l’agressivité verbale
et tend la main pour une autre brioche
pour lui signifier qu’il est le bienvenue s’il veut rester, à ses côtés.  

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@Cinnamon I. Adkins

Falling in love like it's just nothing I want to know where do we go When nothing's wrong

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veut-elle en parler ?
raviver les cicatrices de cette dispute – dispute trop véhémente même pour Gwendoline la colérique, dispute sans aucune prise ni rationalité a u c u n sentiment mauvais
si ce n'est une petite jalousie qui a décidé de grandement flamber et elle revoit Stelian qui se lève, quitte la pièce, elle qui balance les chaises
– T'es con.
pour la deuxième fois aujourd'hui mais le coeur plus léger déjà –
– Et c'moi qui ai merdé.
comme souvent comme toujours elle aimerait dire, comme elle continue de croire, mais avec Cinnamon on fait l'effort de ne pas se rabaisser car, gentil comme il est, il serait capable de le nier.
– J'me suis énervée pour un truc con et c'était la fois de trop.

et les fois d'avant aussi – une éternelle danse de paix et conflits entre elle et lui, des années à se courir après et elle s'est juré d'arrêter d'y croire
mais la voilà, sur ce banc, dépitée par sa propre naïveté.
– J'veux dire, t'es bien placé pour savoir que des fois, j'me comporte comme une connasse.
elle regarde sa nuque, souvenir de quelques mois auparavant lorsqu'elle a saisi le pauvre garçon contre un mur et a déversé sa haine – pourquoi, déjà ? qu'avait-il dit ?
si ce n'est encore et toujours des mots gentils.
si ce n'est la vérité, cruelle et triste vérité : ils sont mieux ici qu'en dehors de l'académie.
– T'aimes pas être touché en plus, je crois. C'était pas cool.

on ne dit pas ouvertement « désolée »

mais le coeur y est.
et elle espère que Cinnamon le sait.

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@Cinnamon I. Adkins