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Chandresh Dwight
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Chandresh Dwight

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MessageSujet: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyMar 28 Avr - 22:46


❝ — frôler les étoiles, brûler les comètes.
( 25.04 • bon retour chez toi, bon retour parmi les rois )
Il laisse tomber son téléphone portable verrouillé à côté de lui, sourire satisfait au bord des lèvres. Il ferme les yeux, une poignée de secondes – le temps d'inspirer, fébrile, avant de rouvrir les paupières bleues et de fixer les mansardes qui lui servent désormais de plafond.
Il tend la main, comme si c'était assez – assez pour toucher les étoiles promises, assez pour dissiper les tourments. Il ne voit rien des astres, rien que des désastres – des bleus des violets et des rouges à même ses jointures écorchées.
Les premières nuits, au grenier, ont été rudes – et ce n'était pas le matelas inconfortable, pas les courants d'air ni l'humidité ; tout ça il s'en était déjà accommodé au fil de toutes les soirées, de toutes les insomnies assassinées trois chambres plus loin, dans celle d'Asmodée,
celle de Pandora désormais.
C'était autre chose – de moins superficiel qu'une histoire d'étoile, d'étage ou de confort. Le dedans en tumulte tonitruant à son cœur (le fracas d'un miroir brisé) – un vacarme qu'il était seul à entendre.

Ses doigts fébriles sur le clavier comme un appel à l'aide pitoyable – s'il-te-plaît Pandora viens me sauver – et c'est la première fois que c'est à elle qu'on écrit,
d'habitude c'est à lui, le prince des greniers,
aujourd'hui comme un sursaut du cœur un peu différent.

Pipo piaille à sa fenêtre – un minuscule volatile qui le préfère à l'ancien locataire il paraît ; pas très loquace qu'il disait. Il se redresse sur les coudes en grimaçant à l'égard de la bestiole – et parce que toutes les brûlures de son corps marqué le lancent à chaque mouvement un peu trop brusque, tiraillé.

Elle arrive. Sauf si tu continues de gueuler comme ça.

Quand Pandora est là, on se sent quand même un peu moins stupide à jacasser avec un moineau, faut bien l'avouer.
Il soupire et sa carcasse aux rouages abîmés d'ecchymoses se traîne en direction de la porte qu'il entrouvre d'un rien après l'avoir déverrouillée, comme une invitation – la porte serait de toute façon toujours ouverte aux empereurs du royaume, ils savent bien.

Cigarette glissée entre les lèvres – on n'y avait plus touché depuis longtemps, on a recommencé pour s'ôter des lèvres le goût du dernier baiser de Juno-Bianca – il l'allume dans l'ombre de sa paume, en avisant le contenu du paquet qui diminue.
Seul inconvénient d'être déchu – l'argent de poche est ridicule, alors on s'arrange comme on peut entre gamins désabusés, une bière contre deux clopes, une antisèche ou deux contre une troisième. Avec les moyens du bord, doucement, on construit son empire – et on remercie le ciel d'avoir déjà élu le grenier domicile bien avant d'y être pour de bon relogé ; on y a les repères et les contacts,
l'acclimatation aisée.

La fumée de dissipe dans l'air frais de la chambre lorsqu'il entend les pas dans le couloir qui viennent jusqu'ici – il n'esquisse pas un geste, debout au milieu de la pièce, les yeux posés sur l'un des portraits inachevés de la chimère à son cœur ;
et les murs en sont couverts – des esquisses qu'il n'a pas terminées, de tous les visages familiers depuis des années, même de certains qui s'en sont allés. En cherchant dans les détails des traces de plomb sur le papier de mauvaise qualité on pourrait reconnaître les traits d'un Asmodée – toujours en biais, parce qu'on ne le connaît (presque) que comme ça, les yeux fuyants – et puis peut-être ceux d'une Pandora pas si loin, peut-être une Cosmos quand même en évidence dans un coin de jour. Sur le bureau, posé là au milieu des gommes difformes et des crayons attaqués par les coups de dents nerveux, les premières esquisses d'une Carmen qu'on n'a pas su oublier après les événements de samedi dernier – une semaine.
C'était y'a une putain de semaine.

Pipo te dit bonjour.

Et on se retourne, nuage âcre qui se disperse entre les mots soufflés – le sourire franc, le regard qui s'illumine un peu entre les hématomes,
rien qu'un peu,
un peu plus que tous ces derniers jours tous réunis.

Bon retour à la maison, installe-toi.

Le sourire qui se creuse encore un peu, et on sait que ça suffit – tout est déjà dit.

Bon retour chez toi.

Bon retour parmi les rois.


juste précision, chandresh a quelques jolis bleus jusque sur la figure et  des écorchures sur les phalanges, ça vient d'un rp que j'ai pas encore fait qui se passe 3j avant hihi, je préfère préciser au cas où Love

Pandora O. Hastings
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Pandora O. Hastings

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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyMer 29 Avr - 15:32



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frôler les étoiles, brûler les comètes.










Sur le lit, une combinaison noire que tu te presses d'enfiler. Du rouge écarlate sur les lèvres pour l'effet bonne mine. Puis tu récupères un plaid gris que tu mets sur tes épaules pour te tenir chaud et qui te fait comme une grossière étole, enfin plutôt comme une cape. Si le printemps ne devait pas tarder, le froid persistait encore. Dans les combles, les courants d'air sont légion et te font frissonner, frileuse que tu es. Peu importe combien tu es ridicule avec cette couverture, ce soir tu ne sortiras pas sans elle. Et puis franchement, ça te donne un style, non ?

Non.

Dans ta poche droite, ton téléphone. Sans trop savoir pourquoi ou justement très bien, l'invitation t'avait séduite. Le parfum d'une éventuelle connivence peut-être. De Chandresh, tu  ne connaissais que les coups d'éclats, les cheveux blonds en désordre, son tempérament belliqueux, son lien profond avec les animaux, quelques soirées passées avec vos amis communs à boire beaucoup et à refaire le monde un peu plus droit. Alors pourquoi pas, puisque ton lit est froid.

Tu jettes un coup d’œil par la fenêtre, le ciel est gris et on peut sentir qu'il va pleuvoir. La semaine est passée vite. Tu as dit que ça allait, à tout le monde tu l'as répété. Perdre deux étoiles ? Pour ce qu'elles symbolisaient, tu n'en faisais pas grand cas. Monter au grenier ? Tu y as fait tes premiers pas dans tes jeunes années et tu y as passé tellement de temps qu'il est loin de t'être étranger. Alors vraiment, ça va, merci, on se débrouille, on se construit un petit nid, on se l’approprie et on s'y fait car désormais on y vit. Alors pas d'inquiétude, la reine peut bien changer de chambre, les murs du château restent les mêmes.

Il n'y a qu'une chose qui te démange encore. Ce sont comme des petites aiguilles – rien n'a voir avec des poignards qui laissent derrière eux des écoulements de sang – les aiguilles elles, elles piquent un peu et à force de se faire un chemin dans la chair tendre, elles finissent par se rappeler à toi. Comme de tous petits points clignotants que bien souvent on ne discerne même pas dans la lumière aveuglante du jour. C'est plutôt la nuit qu'ils font la loi et s'insinuent dans l'esprit tel un poison subtil.
C'est Asmodée qui pardonne à Caprice ses agissements et qui dans sa bonté – cette générosité que tu adores chez lui – oublie qu'il t'a tenu le bras pour que mieux on te fusille. C'est Galène qui entre ses doigts fins broie ton cœur. C'est Placide et Melchior, tes deux adultes référents avec qui tu es rarement d'accord, qui restent silencieux et appliquent la sentence dans l'indifférence, en oubliant que ce sont eux qui t'ont élevé malgré tout. C'est tous ceux qui pensent que ta colère n'est pas légitime, que ton geste était un caprice. C'est Orion qui ne peut te soutenir qu'à distance et qui de cette manière passe encore sous silence, ce que vous avez pu vivre avant. C'est cette nécessité d'être forte, d'être une guerrière, qui demande à se relever constamment quelque ce soit l'étendue des blessures. C'est l'absence d'une personne qui t'aime de manière exclusive, qui se tient à tes côtés, qui accepte et qui résiste avec toi. C'est un père qui n'est pas là et le goût amer d'une solitude pourtant choisie. C'est le rire du militaire, cette promesse que tout ne fait que commencer.
Ce sont comme de toutes petites aiguilles qui nourrissent les insomnies et qui te hantent, presque avec tendresse, lorsque tu assures que ça va bien, merci.

Tu traverses le couloir les pieds nus et quand tu actionnes la poignée, tu constates que c'est déjà ouvert. Évidemment. Sur les murs, des esquisses par dizaines. Des morceaux de vie épars, des portraits aux visages familiers. La fumée d'une cigarette, des yeux clairs qui semblent dire je t'attendais et cette impression réconfortante de pénétrer en territoire ami.

D'abord, saluer le moineau. « C'est gentil, merci. J'avais froid c'est pour ça. » Tes paroles sont entrecoupées par les piaillements de l'oiseau. Lui aussi trouve que la couverture te va bien ; tu as toujours su qu'il avait du goût. Pipo est un moineau avec un sens prononcé de l'esthétisme, il avait beaucoup aimé les traits réalisés au rouge à lèvres carmin sur tes joues lorsqu'un de tes camarades avait soufflé à un autre 'cette fille est une sauvage'. Cet échange n'est étrange que pour toi ; tu es persuadée que vous vous comprenez.

Tu te retournes vers Chandresh, lui adressant un sourire entendu. Puis tu l'observes un temps, le remerciant d'un hochement de tête pour son accueil. Il a des bleus sur le visage et pas du genre raffinés et il te semble bouger avec difficulté. Tu prends place en face de lui, ramenant tes cheveux en arrière et cette tendance qu'ils ont à vivre une vie qui leur est propre sur ton visage.

« Tu t'es pris un mur et il a répondu c'est ça ? »

Un petit rire qui se veut narquois, léger comme un battement d'ailes.

« Celui qui cogne se fait toujours cogner à son tour » dis-tu pleine d'une sagesse que tu étais loin de posséder, en témoignent tes nombreuses cicatrices et tes antécédents équivoques. « Amen comme dirait l'autre. »

Et tu souris de toutes tes dents parce que franchement toi aussi, tu as le cœur qui vacille.
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Chandresh Dwight
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyJeu 30 Avr - 5:25


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Il ricane à voix basse, le son est ténu, épuisé mais bien franc – c'est qu'il entend le moineau piailler et qu'au milieu des cris indéchiffrables lui comprend et ça l'amuse. Les phrases sont mal construites mais font sens à son esprit, c'est instinctif, une suite de mots et de sensations qui s'accordent pour aligner des discours d'oiseau. Il ne commente pas, observe d'un œil résolument attendri la scène qui se déroule à quelques pas de lui – elle a ce quelque chose de touchant, Pandora, quand elle oublie ses parures de Reine du Chaos, ce quelque chose qui a rallumé une flamme qui manquait s'éteindre au creux de lui ces derniers temps. Un quelque chose de réconfortant – quelque chose qui le persuadait qu'on pouvait encore rire même au milieu des orages et sous les déluges.
Rien que pour ça, il ne lui dira pas que Pipo trouve en vérité que quelques morceaux de sa couverture feraient très bien l'affaire pour terminer d'aménager son nouveau nid sous les combles.

Il hausse un sourcil, étire un rictus qui tiraille la plaie au bord de sa lèvre, tire une nouvelle taffe sur la tueuse déjà bien entamée avant de l'éteindre sur le rebord de la fenêtre, côté extérieur, sous l’œil curieux de Pipo. Pas bien, l'humain qu'il entend, et Chandresh laisse un sifflement s'échapper d'entre ses dents avant de relever les yeux en direction de Pandora.

Un miroir, en fait.

Au sens propre, comme littéral.
Le sens propre, c'étaient les éclats du miroir de la salle d'eau commune, et il porte encore les ravages du coup donné sur les jointures blessées de ses phalanges.
Le sens littéral, c'était cet autre qui avait eu l'idiotie de craquer l'allumette trop près de ses hauts-le-cœur.

C'est comme un mur, sauf que celui-là il te renvoie tout ce que t'as absolument pas envie de voir.

Les cernes, les larmes, et la détresse ; les points d'interrogations de son existence et toute la douleur qui déformait ses traits. Ses silences, ses aveux,
un cheveux de Juno-Bianca qui était resté accroché sur l'épaule du costume qu'il portait ce soir-là,
comme son parfum capiteux tout autour de lui.

Il soupire, résiste à l'élan qui voudrait qu'il rallume sa cigarette pour la ranger dans le paquet. Et puis, à reculons, il se laisse tomber sur son lit – les ressorts grincent en dessous sous le poids de son dos qui heurte sans ménagement. Il se redresse pour s'asseoir, en ignorant les caprices de ses contusions qui tiraillent.

J'sais pas comment on propose ça sans que ça sonne bizarre, mais si t'as besoin qu'une paire de bras te serre fort sans qu'on te pose aucune question, les miens sont là.

Ouverts, comme une invitation.
Et si elle n'en veut pas, il ne s'en offusquera pas – il enverra, au pire, Pipo la distraire et la tourmenter cajoler.

Pandora O. Hastings
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyJeu 30 Avr - 17:51



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frôler les étoiles, brûler les comètes.










Du coin de l’œil, il observe ton manège sans sourciller. Il esquisse même un sourire indulgent. Lui comprend véritablement ce que les animaux racontent et tu trouves que c’est une chance. Tu sais bien qu’au fond, même eux doivent te trouver étrange, à l’image de tes frères et sœurs, les êtres humains. Une espèce au demeurant plutôt autocentrée. Ils ne savent jamais dans quelle boîte te ranger ; tu dépasses de partout et tu es loin d’exceller dans l’art de  te laisser faire.

Il paraît qu'il faut creuser plus loin pour savoir .

Sous la cuirasse de guerrière et l’attitude d’amazone, il y a cette enfant à l’imagination débordante qui n’a jamais cessé de combattre des dragons. Alors même si on te dit non arrête, c’est gênant et ça n’existe pas , toi tu as décidé d’y croire. Car à tes yeux orageux, les étoiles chantent entre elles, les arbres ont une mémoire, les océans des humeurs et les animaux un langage.
Ils diront alors que c’est absurde et que tu prends plaisir à troubler la réalité du monde. Mais toi, tu continueras à te raconter des histoires car tu sais mieux que personne, que c’est comme ça qu’on survit dans le noir.
Parce que moi, j’aime être cette fille insensée.

Lorsqu’il écrase sa cigarette, tu reviens à toi. Tes absences rêveuses ne s’étendent que sur quelques secondes.

Et il y a ce fameux miroir. Il en parle avec résignation et un petit reste de colère. Ce que tu vois toi, c’est un garçon sur le fil, qui a été poussé à bout et qui a laissé parler ses poings car sa bouche ne trouvait pas les mots. Lui aussi, il a dû faire face à ce qui a été gâché, à ce qui n’existe plus, à ce qui aurait pu être et à ce qui aurait dû être fait avant que tout s’écroule.

« Tu aurais voulu ne rien voir, quitte à rester aveugle ? »

C’est plus un constat qu’une réelle question. Tu l’observes s’écrouler sur le lit et tu ne peux pas t’empêcher de sourire en coin. Tu voudrais lui dire qu’il a la tête et le cœur en vrac, mais tu te doutes qu’il le sait déjà. Il y a surement une fille dans l’équation et en plus des derniers évènements, le voilà vidé de toute son énergie.

Tu sais que Chandresh est quelqu'un d'entier alors tu te doutes que quand il se donne, il donne trop. Ces personnes là, blessent autant qu'elles aiment. Tu en sais quelque chose.

« Moi j’ai un remède magique » commences tu sur le ton de la confidence.

« Il n’y a rien de mieux pour souffler et pour évacuer toute cette tension. Il te faut juste un militaire – de préférence un haut placé – idéalement le chef d’une section de petits cons arrivistes – et une arme. Ca peut-être un alice, un fusil,  une poêle à frire, une brique, une voiture ou la tête d’un Faolan sauvage. L’important, c’est de faire se rencontrer les deux. Très violemment si possible. Et boum ! Tu te retrouves avec le militaire à terre et un fou rire coincé dans la gorge. Je t’assure que c’est très jouissif. »

Tu ris de ta plaisanterie qui n'est drôle que pour toi. Mais tu es rapidement prise de court.

Il t'ouvre les bras et tu hésites. Un peu, beaucoup même. Elles sont peu nombreuses les personnes disposées à t'offrir un peu de chaleur spontanément. Il y a aussi cette impression sournoise que ce serait comme profiter de la situation. Tu n'es pas certaine qu'il te voit réellement. Tu soupçonnes qu'il a perdu quelque chose d'assez précieux pour qu'il se laisse aller de la sorte, pour qu'il t'invite toi – celle qui cogne – dans une étreinte. Tu devines que cela va bien au-delà de ses bleus et de ses mains abîmées ; il y a comme une grande hémorragie en lui.

Et ça t'attire. Invariablement. Parce que ton cœur à toi aussi, il a le vertige. Tu ne serais pas contre un peu de contact humain. Quelque chose de tendre, de généreux et de puissant en même temps. Tu essayes de sortir de ton esprit cette sensation de le voler à quelqu'un d'autre. Il y a ce sentiment aussi, celui d'envier quelque chose que tu n'as pas ; appartenir à une personne qui t'appartient en retour. Ils l'appellent ça l'amour et tu réalises à contre cœur – et ça fait très mal à ta fierté – que tu voudrais que ça t'arrive aussi. Alors tu te mords la lèvre en te reprochant de te poser trop de question. Tant pis pour tout ça, car ce réconfort tu en as besoin autant que lui.

Tu te penches vers lui lentement, un peu comme un chat indécis et farouche. Le lit grince sous votre poids à tous les deux. La couverture sur tes épaules échoue par terre et tu frissonnes. Soudainement plus décidée, ton visage s'enfonce dans le creux de son cou et ton corps se coule contre le sien. Avoir peur ne te ressemble pas et ton naturel impulsif prend le relais. Tu espères qu'il va vite refermer ses bras autour de toi pour que tu puisses ronronner à loisir. Au diable les tergiversations de ta raison acérée et de ton âme bancale et qu'ils soient maudis ceux qui font l'amour pendant que toi, tu fais la guerre.

« J’espère qu’il y a du gin en apéritif. »

Ici, il n'y a pas d'enfants de chœur.
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Chandresh Dwight
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyVen 1 Mai - 14:29


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Il se tait tandis qu'elle hésite – inconscient des dilemmes qui se jouent dans son esprit, des questionnements qui se bousculent. Chandresh, lui, n'en peut plus de s'interroger – il n'en peut plus des suspens et des points d'interrogation, des questions sans réponses, et, plus encore,
il n'en peut plus du froid glacial qui mord tous ses os depuis que Juno-Bianca n'est plus là.
Il ne sait pas bien lui-même – s'il comble une absence ou s'il cherche de nouvelles présences. Un peu des deux, sûrement – ce n'est pas le fantôme d'une évanouie qu'il cherche ; c'est que les yeux de Pandora le bousculent,
c'est qu'il est un peu bancal, Chandresh, aussi, depuis samedi.
Depuis que le monde a tremblé, depuis que le stade a brûlé, depuis que Carmen s'est effondrée, depuis que les yeux d'Asmodée l'ont frôlé,
depuis qu'il a vu ceux qu'il aiment se briser et voler en éclats.

Plus rien ne tourne rond dans son petit monde bien rangé – les géants tombent, les guerriers s'écroulent.
On est tous des mômes il songe, ce ne sont pas nos guerres, on n'a pas l'âge il se murmure, mais si on n'agit pas qui le fera ? il se persuade.

Et puis, les questions se taisent, Pandora se penche sur lui puis cède et il l'enlace sitôt qu'il sent la chaleur de son corps se lover contre le sien. Sa tête posée contre celle de sa camarade, il ferme les yeux, esquisse un sourire qui se fend d'un ricanement ténu.

Hm... Possible que j'aie deux-trois trucs planqués sous le lit.

C'est pour combler les creux de la détresse qu'il s'est endetté pour les huit mois à venir – besoin de noyer les idées noires et les tourments, il s'est aussi dit que l'avantage de l'alcool, c'était sans nul doute son inflammabilité.
Comme pour se griser à s'imaginer des désastres qu'il ne commettra pas seul – mais à dix, à cent, à mille, pourquoi pas.

Tu crois qu'une armée d'animaux de la ferme, ça marche, comme arme ?

Rictus.

Pour ton remède magique.

Son rire est plus léger – le poids entre ses côtes aussi. Comme s'il respirait mieux, depuis que Pandora s'est blottie dans ses bras.
On pourrait ne plus jamais bouger d'ici, si tu veux,
moi, ça me va.
Ca me va de laisser le monde se faire la guerre dehors et d'y être aveugle.

L'écho est étrange et lui arrache une risette amère.
Ne rien voir, quitte à rester aveugle.
Il comprend soudainement le sens – il s'étouffe dans un soupir et plonge son visage au milieu des mèches brunes de l'ancienne Nova.

C'est vraiment fini, Pandora ?

C'est murmuré ; comme s'il craignait la réponse qu'il connaît pourtant déjà.

L'époque où tout tourne rond ? L'époque où l'Académie n'est pas si laide, l'époque où on croit encore qu'on peut être aimé de quelqu'un qu'on aime, l'époque où la guerre c'est rien qu'un mot un peu abstrait ?

L'étreinte se resserre autour d'elle, il inspire son parfum et y cherche un réconfort, quelque chose, n'importe quoi pour ne plus s'émietter à chaque accroc.

Retiens-moi, par pitié
(ce soir ne me laisse pas tomber)

Pandora O. Hastings
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyVen 1 Mai - 17:42



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Peut-être que cette étreinte ne signifie rien, qu'elle sera oubliée en même temps que commence une nouvelle journée. Peut-être qu'à force de chercher du sens dans tout, celui-ci nous échappe, nous file entre les doigts. Peut-être aussi qu'on en demande trop ou qu'on ne sait pas s'y prendre. Peut-être que si ce monde n'a aucun sens, on peut lui en donner un, ou tout du moins essayer. Après tout, que nous reste t-il à risquer?

Tu tentes justement de ne pas trop penser, tu as peur de ce que tu pourrais trouver tapis au fond de toi. Ton esprit a tendance à te trahir ; ce que tu croyais hier est remis en question aujourd'hui. Difficile de tourner droit dans ces cas là.
Maintenant, tu te mets à croire qu'avoir une personne rien que pour toi, ça pourrait te soulager, te libérer d'un poids, dont tu ignorais jusqu'ici la taille colossale.

Alors même moi, j'ai peur de finir seule.

Cette façon qu'il a de t'enlacer est à la fois douce et grave. C'est étonnement solennel. Ça sonne comme la fin de quelque chose et tu en es d'autant plus sûre, quand il se met à te serrer plus fort encore. On dirait deux noyés, agrippés l'un à l'autre, enfin rassérénés de respirer enfin.

Sa plaisanterie sur une armée constituée d'animaux de la ferme te fait rire. Mais le son en sort étouffé car ton visage est toujours vissé dans son cou.
Tu n'as pas le temps de répondre qu'il soupire de nouveau. Il est en proie à ses propres démons, à ses doutes qui l'assaillent. C'est désormais à lui de s'enfouir dans la masse sombre de ta chevelure. Ce qu'il te murmure alors te parvient pourtant distinctement.

Tu t'écartes aussitôt, légèrement, de quelques centimètres à peine, mais c'est suffisant. Tu n'es pas du genre à laisser des questions sans réponses. Toi, tu prends les problèmes à bras-le-corps. Tu sais combien les silences, les angoisses, les peurs qu'on n'expriment pas finissent par nous dévorer et ne laisser de nous qu'une carcasse. Tu ne fuis aucun combat et dans ces circonstances, c'est une qualité. Tu lui redresses donc le visage en soulevant son menton.

« La guerre a toujours été là. Lorsqu'on était enfant, on se battait déjà pour avoir la même portion de nourriture que notre voisin, pour pouvoir dormir dans une chambre chauffée, pour avoir accès à de l'eau chaude. Tu ne le réalises peut-être pas encore, mais tu te bats depuis déjà longtemps. Survivre, c'est lutter quotidiennement. »

Tes yeux s'ancrent dans les siens et tu ajoutes : « On a grandit ici et même si c'est loin d'être joli, l'académie est notre maison. Celle où on a passé le plus de temps. Pour la plupart, on nous l'a imposé mais on se l'est aussi appropriée. L'académie n'est rien sans ses enfants, petits et grands. Sans nous, elle n'existe pas. Alors si on a envie d'en casser les murs ou d'en modifier les fondations, on le fera. C'est notre droit. »

Tu pourrais développer encore le fond de ta pensée, lui montrer que c'est un tout comme un cercle vicieux, mais qu'il a toujours été là. Le système est injuste ; il est normal que le vent de la révolte gronde. Ce sentiment viscéral d'injustice, d'ineptie, d'impatience, est né du fait que vous imaginez très bien comment pourrait être ce lieu s'il était dirigé différemment : un refuge. Il en va de même pour le monde extérieur.

Tu t'arrêtes un instant car tu trouves que tu parles trop. Tu es toujours dans l'excès et tu sais que ça ne plaît guère. Comme cette manière que tu as de t'imposer dans une conversion ou dans une pièce. Tu voudrais juste qu'il t'entende et tu constates que tu désires apaiser ses tourments. Tu te dis que ce n'est pas à toi de le faire, que ce n'est pas ta place. Pourtant, tu continues.

« En ce qui concerne l'amour, je ne suis pas experte en la matière. Je n'ai pas de réponse à te fournir même si je voudrais pouvoir t'assurer que ça reviendra un jour. »

Tu ne te sentais pas en mesure de l'affirmer haut et fort, mais tu pensais sincèrement qu'il retomberait amoureux. Personne n'a qu'une unique relation sentimentale dans sa vie. Tu voudrais lui faire comprendre que ça se produira de nouveau et que même si à cet instant, il est prêt à jurer que non, ça lui tombera dessus quand même. Ainsi, même s'il ne s'agit pas de ton domaine de prédilection – dieu merci – il y a quelque chose que tu peux lui dire. Encore

« Il n'y qu'un seul conseil que je peux te donner, et au final, ça vaut aussi bien pour toi que pour moi. »

Tu encadres son visage de tes mains, collant ton front au sien.

« Je pense qu'il faut que tu...enfin que nous, cessions d'aimer comme si c'était toujours la fin. Je crois qu'on gagnerait beaucoup à s'y prendre autrement. »

Intérieurement, tu n'en reviens pas de ce que tu dis là.
Toi l'emportée, l'impétueuse, l'impulsive.
Toi la fille des tempêtes qui ne ressent que par violents torrents.
C'est fou comme tu parviens à te perturber toi-même.

« Peut-être qu'on s'en rend pas encore compte mais peut-être que le désespoir, c'est vraiment pas notre truc. »

C'est plus facile de te cacher derrière de l'humour pour éviter tout ce que cela implique. Pour esquiver l'idée que ce garçon là te trouble. Pour te soustraire à cette envie de te fondre en lui.
Car son chagrin fait écho au tien et que vos colères sont similaires. Car tu te sens attirée et que ce n'était pas prévu au programme. Car tu sais que ça n'a pas lieu d'être et que tu te reconnais plus. Tu es fatiguée de toi même, de tes raisonnements alambiqués, de tes humeurs changeantes, de tes sentiments sur lesquels tu ne peux même pas compter. Et cette fragilité – cette garce - qui veut à tout prix remonter à la surface et se montrer et crier au monde et te faire tout perdre et te faire regretter et te faire sentir irrémédiablement seule. C'est le blues qui te gagne, celui qui attend depuis une semaine de s'exprimer. Tu n'as jamais aussi bien méritée le qualificatif d'instable.

Alors tu chasses tout ça au loin en secouant la tête – ce n'est pas toi qui compte – et tu poses une main assurée sur son épaule. Tu énonces alors une vérité qu'il n'a pas intérêt à nier.

« Tout ça pour dire que tu en vaux la peine. »

Comprenne qui pourra.
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Chandresh Dwight
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptySam 2 Mai - 4:07


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Les lèvres s'entrouvrent mais se referment sans avoir esquissé la moindre syllabe à leur bord. Il écoute, muet, incapable d'interrompre – sonné, soufflé quand elle dessine sous ses yeux, à la seule force de ses mots, les rebords abrupts du système qui tente de les façonner et qui les blesse à chaque à-coups.
Il le sait – qu'il faudrait se conformer,
prendre les plis pour ne plus être bousculé.
Il le sait qu'il suffirait d'être ce qu'on voudrait qu'il soit, et alors il pourrait briller. Il aurait pu, Chandresh, s'il n'avait pas, toute sa vie, nourri des douleurs et des rancœurs au creux de lui.
Il s'est forgé sur les reliefs des silences et des absences, et c'est sa colère qui a balayé le reste. Sentiment d'injustice grandissant dans son cœur d'enfant et, quand on s'en était enfin rendu compte, il était déjà trop tard.
Chandresh ne portait plus, à son cœur, que des bataillées enragées.

Incapable d'aimer – les images biaisées d'amours qui ne se suffisent pas, qui ne se satisfont jamais ; il ignorait ce que c'était que d'avoir la tête qui tournait quand ce n'était pas pour le verre de trop,
il ignorait ce que c'était que la fièvre qui cloue au sol (aux pieds de l'être qu'on adule plus qu'on ne l'aime),
il ignorait ce qu'étaient les soupirs à l'unisson dans les secrets de la nuit,
il ignorait aussi ce que c'était que les jolies choses qu'on voit s'éteindre entre nos doigts, sans rien d'autre que l'intuition pour pressentir les désastres à venir.
Il ignorait tout, Chandresh – il ignorait qu'on pouvait pleurer tant de larmes pour une mortelle pas moins cruelle qu'une autre sur terre.

Il connaît, désormais, les amours qui fracassent, qui renversent ; les amours aussi passionnelles qu'éphémères, intenses et enflammées qui se réduisent un peu plus en cendres à chaque inspiration.
Il connaît, désormais, les amours qui se passionnent et se déchirent, les amours qui ne s'ennuient jamais et qui, au lieu de s'épuiser, se fracassent et se désagrègent en nous brûlant au dedans.
Il connaît, désormais, les amours qui apposent leur empreinte au fer rouge à même le cœur et l'estomac – à s'en rendre malade, à en crever.

Et de ces passions dévorantes, Chandresh ne veut plus en entendre parler – il n'en veut plus, de ces fables, de ces mascarades qui le fracassent.
Il n'est plus certain – de vouloir lui revenir, à Juno-Bianca,
de la vouloir une dernière fois dans ses bras du soir jusqu'au matin.

Pandora s'agite contre lui, se redresse – ses mains froides sur ses joues lui arrachent un frisson qu'il ne contrôle pas, son front posé contre le sien il ne se dérobe pas. Le regard soutient celui de la nouvelle Reine du royaume (un domaine fait de flammes, de cendres, et d'apartés de silences confortables où ne fredonnent que les geais moqueurs) avant que les paupières ne se closent.
Ses mains, glissées sur la taille de l'ancienne Nova – la seule, sans doute, dont il n'a jamais condamné la décision, parce qu'il avait déjà vu, près d'Asmodée, de quelles incandescences Pandora était toute entièrement faite – resserrent d'un rien leur étreinte,
comme pour la retenir, comme pour ne pas qu'elle s'éloigne tout de suite.
T'en va pas en silence et tout son corps ployé vers elle traduit, trahit – reste près de moi.

Parce que le désespoir, c'est vraiment le truc de quelqu'un, tu crois ?

Est-ce qu'on se satisfait jamais d'une vie que l'on assassine à ne plus croire en rien ?

Chandresh, des vies qu'on ne vit qu'à moitié, il n'en veut pas non plus. Il ne veut pas des remords et des regrets qui retiennent, il ne veut plus de son cœur prisonnier trop loin des jolies choses qui gravitent encore autour de lui – Cosmos, Carmen, Laëstiel, Asmodée, Pandora,
Pandora, Pandora, Pandora.

Pandora au milieu des ruines, Pandora au milieu du chaos, Pandora toujours debout, les bras sans dessus-dessous,
et quand il joint ses mains à celles d'Hastings en se redressant, pour les retenir et les réchauffer entre les siennes, ce qui traverse le regard qu'il pose sur son amie est équivoque –
t'es tout ce qui me retient encore ce soir quand tout autour il ne reste que des désastres, tu sais.

Toi aussi t'en vaux la peine. Je crois que tu réalises pas à quel point.

À quel point t'es belle, à quel point même les anges pourraient se damner pour le feu qui brûle dans tes yeux, pour tes idéaux plus haut que leur règne aux cieux, et pour tes rires qui lézardent les murs quand il les surprend (quand il les provoque).

Il sourit, appose un baiser sur son front avant de s'écarter doucement.

Du gin, tu disais ? il lance en se redressant (parce que parler sentiments, Chandresh n'a jamais su) – il récupère au sol la couverture qu'il lui tend, s'en va fermer la fenêtre après que Pipo ait fait un tour de la pièce, se soit posé sur le crâne de Pandora qu'il a pris le temps de picorer de trois coups (détail qui ne manque pas provoquer l'hilarité de Dwight) puis se soit échappé dehors pour retrouver les siens.

Je crois qu'il te disait que t'allais lui manquer. Faudra que tu viennes plus souvent.

L'invitation tamisée – peut-être que nous aussi on a envie des jolies histoires simples sur lesquelles on ne s'écorche plus.

Il s'accroupit, tire de sous le lit un vieux sac de cours abîmé – il l'avait déjà lorsqu'il possédait encore deux étoiles à son col, au collège, et en avait changé à cette époque, lorsque son budget le lui permettait – dont il tire encore une bouteille déjà entamée qu'il pose sur le lit.

Par contre, on m'a pas fourni les verres, donc à l'ancienne, hein.

On a toute la nuit.

On peut même mettre de la musique, fermer la porte à clef, et prétendre qu'on n'en a plus rien à foutre du monde entier.

Il avale déjà une lampée d'alcool qui lui arrache une grimace prononcée – il oublie, chaque fois, comme tout ce qui est trop pur est trop fort (mais la léthargie vaut bien quelque tiraillements sur les entailles).
Il tend la bouteille, égare déjà le capuchon dans les draps froissés de son lit.

Propose et je dispose, Pandora. Ce soir, je serai ce que tu veux.

Et ces mots, il les avaient déjà prononcés – dans d'autres circonstances, comme une ultime supplique, persuadé que rien ne beau n'en surgirait.
Ce soir, l'aveu est plus doux – paisible, murmuré sans gravité ; il sait que les blessures cette nuit c'est fini, que les tourments pour quelques heures se sont évanouis.
Tant qu'elle est là – tant qu'elle est là.

Fais de moi ce qui te plaît, Pandora,
je sais qu'entre tes mains tout ira bien.

Pandora O. Hastings
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptySam 2 Mai - 16:07



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Savant mélange de reconnaissance et de plaisir lorsque tu constates qu'il ne veut pas te lâcher, que cette étreinte a bel et bien un sens finalement. Pour toi comme pour lui.
Tu frissonnes. Mais cette fois-ci, ce n'est pas de froid. C'est le regard qu'il vient de poser sur toi, d'une intensité troublante, qui te secoue et réveille en toi des désirs que tu croyais éteins.
Sur ton front un baiser, aussi léger qu'une plume. Une dernière caresse avant le froid quand il s'éloigne. Ton cœur qui s'emballe quand il dit les mots qui te réchauffent. Ça fait du bien de savoir qu'on compte pour quelqu'un, qu'on nous attribue assez de valeur pour que notre absence induise une perte. Et ce manque que tu ressens cruellement plus il s'éloigne, n'en finit pas de te bouleverser.

Tu voudrais lui dire que tu n'es pas de celles qui font rêver. On ne te prend pas par la main pas plus qu'on y dépose un baiser. Le rouge ne te monte pas aux joues et quand tu ris, tu ris aux éclats. Tu attaques et tu foudroies. Tu ne danses pas au clair de lune, tu ne bats pas des cils. Tu n'es pas raisonnable, encore moins très aimable. Tu patauges dans la boue et le sang ne te dérange pas. Tu ne fais pas ce qu'il faut, tu ne fais que ce tu veux. Tu ne seras jamais une dame ni une fleur délicate.
A t-il conscience de tout ceci ? Réalise t-il que tu n'es pas faite sur un modèle très stable ? Pourrait-il s'en moquer de tout cela ?
Tous ces souhaits que tu formules te désarçonnent. Tu ne te savais pas si affectée, si désireuse d'être appréciée. Tu ne diras pas aimer, c'est encore trop tôt et c'est un mot bien dangereux.

Trois petits secs sur ta tête et Chandresh qui s'esclaffe. « Hé ! » Mais tu n'as même pas le temps d'ajouter quoique ce soit que l'oiseau disparaît par la fenêtre ouverte. S'il a eut le mérite de te sortir de tes pensées, se faire picorer le crâne n'a rien d'agréable.
Cependant, il est bien vite pardonné quand tu apprends que tu vas lui manquer et qu'en découle une invitation des plus plaisantes.

Veux-tu réellement de moi au-delà d'un soir ? D'un instant d'oubli ? D'une nuit légère ? Et cette sensation de ne plus être si mauvaise, si abîmée dans tes bras, d'où vient elle ?

C'est avec empressement que tu prends la bouteille qu'il te tend. Toute cette cavalcade de sentiments t'ébranle et tu aimerais faire taire toutes ces questions qui te poussent dans une direction inconnue.

Tu manques de t'étouffer à la première gorgée.

« Ce n'est pas du gin mais du détergeant ! »

Ce qui ne t'empêche pas d'en reprendre et de mettre le feu à ta trachée. A la troisième, tes yeux brillent un peu plus et tu peux définitivement mettre de côté la couverture. L'alcool brûlant parcoure tes veines.

Sous tes paupières mi-closes, tu l'observes. Il te paraît plus en paix avec lui-même et tu es fière d'avoir participer, même un peu, à ce qu'il se sente mieux.
Lorsque tu avais pénétré dans cette chambre, tu ne t'attendais pas à ça, à tout ce désordre d'émotions et de sensations nouvelles. Vous étiez douloureux et vides et maintenant, désormais, dorénavant, vous êtes débordants d'en vouloir plus, remerciant l'instant – peut-être même les circonstances de la vie – qui vous a fait vous trouver faisant ainsi coïncider vos deux âmes troublées.

Il dit que ce soir, il fera ce que tu veux. Tu te surprends à en vouloir déjà plus. Pour la première fois depuis longtemps, tu es bien incapable d'exprimer à haute voix ce que tu souhaites. Tu te mords la lèvres comme le ferait une petite-fille frustrée qui ne parvient pas à trouver ses mots.
Tu n'es pas certaine de ce qui se passe ici, ça ressemble à un piège mais un de ceux dans lesquels on se jette à corps perdu, volontairement.
Ça t'agace de faire des manières, de redouter qu'il rejette ta façon d'être. Voila que tu n'oses plus, que tu fuis les évidences. Ce gars là a de l'importance.

« Bon. » Silence contrarié face au pouvoir que tu soupçonnes qu'il a sur toi. « Reprends moi dans tes bras, déjà. »

Et puis...

« Je crois qu'il est temps pour toi de prendre aussi. »

Tu n'es pas de celles qui se contentent de recevoir. Tu veux lui faire comprendre qu'il a le droit de vouloir, de disposer à son tour. C'est sur un pied d'égalité qu'il doit se tenir s'il désire être à tes côtés.
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyDim 3 Mai - 6:23


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Bouteille à son tour récupérée, il en porte le goulot à ses lèvres – grimace toujours autant à la brûlure sur son palais, manque s'étouffer lorsqu'il s'esclaffe en entendant dans sa mémoire rejouer l'affaire du détergent (il songe qu'elle n'est pas bien loin de la réalité, tout compte fait). Il tousse, essuie ses lèvres d'un revers de poignet, pose la bouteille par terre au bord du lit – à portée de main, si jamais l'ivresse venait à manquer.

Et puis, sans discuter, il s'exécute.
Il revient s'installer sur le matelas usé, revient l'enlacer comme elle le demande – la même force, le même désespoir et la même affection ; tout ce dont une étreinte est capable lorsqu'elle veut réparer, rassurer, hurler je reste là.
Il ne la relâche pas – pas tout de suite, même quand elle poursuit et que l'intérieur vacille.

Le visage enfoui dans le cou de Pandora, c'est son souffle qui manque une inspiration, son cœur un battement.
Je crois qu'il est temps pour toi de prendre aussi.
C'est tout le dedans qui se bouscule de nouveau, et aux secousses qui le remuent il aurait presque un haut-le-cœur, s'il était encore capable d'autant d'agitation.
Mais c'est comme un vide au creux du ventre – une plaie béante qui a fini de déverser le sang mais qu'on n'a pas pris le temps de recoudre soigneusement. Depuis mercredi, plus rien – la solitude, le silence, la grisaille dans le ciel de ses yeux ;
Pandora Pandora Pandora,
réalises-tu seulement que tu es la première à poser les yeux sur lui depuis qu'il n'est plus personne ?

Réalises-tu seulement quel Chandresh te tient contre lui comme si sa vie en dépendait, comme s'il n'y avait plus rien d'autre au monde que toi ? Réalises-tu comme il n'est plus qu'une esquisse, tout au plus une ébauche de plus grand chose désormais ?

Réalises-tu seulement, Pandora, comme le Chandresh qui te retient s'est tué cent fois en pensées pour assassiner l'idée ; comme c'est dans la violence des images sur l'écran de ses paupières closes qu'il a trouvé son seul exutoire ?
Réalises-tu seulement, Pandora, que c'est ta présence entre ses murs qui a balayé les derniers desseins morbides de son esprit ?

Je ne peux pas.

C'est un souffle qui meurt au bord de ses lèvres et il s'écarte – sans la lâcher tout à fait, juste assez pour la regarder. Croiser son regard et se donner la force – ne plus mentir.
Ne surtout plus essayer d'aimer que lorsque l'on a trop peur de ne jamais l'être.
Il ne veut plus être ce garçon-là – plus celui qui prend pour prétendre exister,
plus être celui que Juno-Bianca a prétendu déchiffrer.

Ce ne serait pas juste, Pandora.

Ce serait injuste pour toi.

Soupir fébrile – il se redresse tout à fait, s'installe un peu plus en face d'elle, presque en tailleur sur les draps mais une jambe encore dans le vide et,
doucement, avec mille précautions, comme s'il avait peur de l'abîmer,
il vient saisir ses mains entre les siennes (de nouveau, les réchauffer).

Pas ce soir... Ou pas maintenant.

Il hésite, ses lèvres s'entrouvrent puis se referment. Les yeux baissés sur leurs mains, il se fend d'un rire désabusé – tant pis, tant pis,
les secrets il n'en veut plus dans cette vie-ci.

Pas tant que je ne saurai pas être autre chose que le Chandresh Dwight de Juno-Bianca Rhodes.

Plongé dans son regard, de nouveau – il la laisse saisir, redessiner la silhouette qu'elle a sûrement croisée puisqu'elle porte au col l'insigne des NOVA dont on a déchu Pandora, comprendre, peut-être, aussi,
de quelles absurdités il s'est rendu coupable dans d'autres bras.
Il n'en dira pas plus – pas pour l'instant, peut-être jamais. Ses yeux parlent assez, racontent les tourments, les ravages et les orages, et tous les bleus peints sur son corps hurlent plus encore,
de tout ce que Chandresh a saccagé,
et c'est par les jolies choses qu'il a commencé.

Mais il ne veut pas, ce soir – il ne veut plus de ces histoires.
Il ne veut plus abîmer les jolies choses – il ne veut pas abîmer Pandora.
Il ne sait pas ce qui s'agite, ce qui tremble quand il la regarde (quand elle le regarde lui) – mais ça tonne au dedans qu'elle, entre toutes, il ne l'accidentera pas.
(Apprends-lui, toi,
comme on devient le Chandresh Dwight de quelqu'un d'autre,
peut-être un jour le Chandresh de Pandora).

Il se mord la lèvre, à son tour – comme un enfant pris en faute, comme un mioche qui n'ose pas demander les permissions de peur qu'on lui refuse la moindre de ses convoitises.
Puis, il cède – il s'allonge et ne retient qu'une des mains de Pandora entre ses doigts blessés. Il ne la quitte pas des yeux – jamais.

Mais si t'insistes... Alors viens. Toi aussi, prends-moi dans tes bras. Et serre-moi fort.

Que j'oublie que dehors c'est le chaos.

Pandora O. Hastings
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyDim 3 Mai - 13:39



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Il a beau se plier à ta demande et te prendre dans ses bras, tu le sens indéniablement troublé. Tandis que le couperet tombe, que la porte se referme, il replonge dans le marasme de ses sombres pensées.  Au final, peut-être ne l'as tu pas autant aidé que tu le croyais. C'est te surestimer que de te croire assez importante pour avoir un impact sur lui, qui plus est bénéfique. Il est comme un satellite qui vient tout juste de pénétrer dans ton orbite. Il est tout bonnement trop tôt pour compter, pour prétendre avoir une place dans sa vie ou la moindre petite influence.

Il s'écarte, s'installe en face de toi et prend tes mains dans les siennes. Il exprime toute son amertume dans un rire désabusé. Si jusqu'ici, tu pouvais encore le sentir proche de toi, tu réalisais maintenant qu'il s'éloignait à grand pas. Il ne t'avait jamais paru aussi lointain.
Un nom passa alors la barrière de ses lèvres. On pouvait y discerner une certaine forme de dévotion et paradoxalement, de la répulsion aussi. Tu penses intuitivement qu'il s'agit d'une histoire d'amour inachevée, ratée, manquée, car c'est bien un regard saccagé qu'il te renvoie.

Tu essayes de visualiser la jeune-femme dont il est question. Ce n'est pas chose facile, l'attention que tu portes aux gens étant purement aléatoire. Tu te creuses quand même la tête car les sonorités du prénom te disent quelque chose ; tu l'as déjà entendu quelque part, mais où ça ? Tes sourcils se froncent sous la concentration.
C'était à la première réunion de la section nova. Tous les membres recrutés s'y étaient retrouvés et présentés. Elle se dessine enfin de ton esprit. Une longue chevelure rousse, très propre sur elle, un ego exacerbé palpable quand elle prend la parole, membre des cheerleaders, sûrement une princesse fleur vu son profil, joli sourire mais qui ne monte pas jusqu'aux yeux, des allures de poupée mais avec un tempérament épineux. C'est en tout cas, les premières images d'elle qui te parviennent et ce sont d'ailleurs les seules. Tu ne gardes d'elle que l'impression d'une beauté froide.
A cet instant précis, tu payais ton manque total d'attention et d'implication. Tu assistais à ces assemblées plus pour la forme que pour ce qui s'y déroulait vraiment. La plupart du temps, après avoir rapidement détaillé les gens présents, tu te glissais discrètement derrière Cassiopée ou Galène, sommeillant et rêvassant les yeux ouverts, attendant que ce spectacle de mauvais goût s'achève.

Tu te reconcentres sur lui, sur sa peine.

Il semble partagé entre la honte et le regret. Tu voudrais le taquiner sur ses goûts de luxe pour alléger l'atmosphère mais tu préfères t'abstenir. Toute cette histoire le touche plus que de raison.
Cela te permet aussi de réaliser une chose ; Chandresh te plaît mais tu n'as aucune chance. Toi et cette fille, vous êtes comme deux planètes radicalement différentes et provenant de galaxies distinctes. Vos mondes ne sont pas les mêmes, vos valeurs diamétralement opposées. En outre, s'agissant du cœur de l'homme en face de toi – ou tout simplement de l’intérêt que tu pourrais éveiller chez lui – c'était un combat perdu d'avance.
La guerre restant ton domaine de prédilection, il t'a toujours paru plutôt censé d'évaluer tes chances avant de te lancer dans une bataille. Ici, le constat est simple : personne ne passe de Juno-Bianca à Pandora. Il te fallait être objective cette fois. Après tout, il ne fait jamais bon s'attacher à inaccessible.

Il s'allonge et t'invite à le suivre.

A force de l'observer, de voir ses expressions changer, ses traits se modifier, son regard s'allumer ou bien s'éteindre mais aussi les gestes qu'il amorce, ceux auxquels il renonce, tu remarques qu'il n'est plus que l'ombre de lui même. Sa blessure est encore suintante. Il a l'attitude d'un écorché vif. Chandresh n'est pas encore guéri, il vient à peine de commencer sa convalescence.

Tu restes désireuse de l'apaiser et tant pis pour ton cœur, qui pour une fois, paraissait réagir.

« Je ne connais pas ton histoire avec cette fille et je ne prétends pas savoir combien tu pouvais l'aimer ou combien tu souffres maintenant. Mais pour aller mieux, tu vas devoir faire avec cette rupture, la surmonter, la dépasser et repartir sur des bases plus saines. »

Il y a de fortes chances pour que tes mots sonnent creux, ce sont des paroles de réconfort maintes fois employées et utilisées. Cependant, tu n'en n'a pas d'autres sous la main et dans le cas présent, c'est comme cela qui se relèvera.

« Tu as d'autres batailles à mener et un reflet dans le miroir a accepter. »

Parce qu'il s'est montré prévenant, qu'il a fait preuve d’élégance à ton égard, tu t'allonges à ses côtés. Vos doigts s'entremêlent alors que tu t'installes sur le côté.

« Tu sais, je pense qu'il faut mieux se réjouir d'avoir aimer un jour, même si cela s'est mal terminé, que de n'être jamais tombé amoureux. »

C'est un peu suranné dit comme ça, mais ce qui en ressort te semble juste. Il n'y a pas plus douloureux que celui ou celle qui n'a rien connu. Ça va aller chuchote ta main sur son front. Tout finit par s'estomper, même la peine. Tu n'as aucune raison de t'en vouloir ajoute ton regard clair. Je reste, je suis là termine ton sourire. Même pas mal balance ton cœur comme un défi.
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyDim 3 Mai - 16:15


❝ — frôler les étoiles, brûler les comètes.
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Il s'écarte pour lui faire de la place, se tourne sur le flanc pour qu'ils puissent se glisser à deux dans le lit trop étroit sous les mansardes, leurs mains entrelacées entre eux, à portée de souffle, et qu'il ramène un peu contre lui – pas si loin du cœur. Son autre main posée sur la taille de Pandora, il ferme les yeux quand il sent les doigts sur son front, et un sourire étire ses lèvres, plus doux,
et qui jure avec le rire acerbe qu'il laisse filer.

Je sais pas si c'était de l'amour, Pandora. Je sais pas à quoi ça ressemble. Mais ça ressemblait pas à ce que vivent les gens heureux.

Dans les faux airs et dans les mauvais côtés, peut-être, dans les déchirures, dans les mensonges que se font les amants. Il réalise, et c'est le pire, que les rancœurs ont pris le pas, balayé tout le reste – il peine à redessiner les contours de son pas qui se pressait jusqu'à lui dans les couloirs quand ils étaient seuls, ne sait plus se rappeler des tendresses de ses sourires les matins cotonneux, à peine le goût de ses baisers quand ils n'étaient pas encore amers.

Est-ce que c'est vraiment ça, l'amour ?
Un ouragan qui ravage, qui brisé, détruit,
une tornade qui échoue sur le bas côté les débris
un tumulte qui laisse pantelant et amputé
est-ce que c'est vraiment ça, cette jolie chose après laquelle ils courent tous et que les histoires racontent ?

Et si c'est vraiment ça, l'amour, alors j'en veux plus, Pandora.

Il rouvre les yeux, plonge son regard dans celui de son amie en face de lui. Il hésite – il ne sait pas, les mots qu'il pourrait dire, comment expliquer, comment peut-on raconter ces choses-là, ces choses immondes qui n'ont pas de mots, les choses indicibles ? Chandresh ne sait pas – et même allongé il vacille, ce sont ses paupières qui papillonnent quand sa vue se trouble et qu'il se maudit.

Il soupire et se réinstalle sur le dos – l'épaule contre le mur pour que Pandora ne manque pas de place de l'autre côté, la main de l'ancienne Nova toujours sur son cœur comme pour s'assurer qu'elle ne s'éloigne pas.

Je ne sais pas si je l'aimais. Elle... On se mentait. Elle était ce que je voulais qu'elle soit, j'étais ce qu'elle faisait de moi. On aimait nos reflets dans les yeux de l'autre, je crois.

Il aimait comme il se sentait important quand il se regardait dans les yeux de Juno-Bianca. Il se sentait quelqu'un, même si ce n'était pas lui, pas tout à fait. Rien que les morceaux de lui qu'elle sélectionnait – tous ceux qui étaient lisses, paisibles et sans accrocs.
Elle s'est émiettée, sitôt qu'elle s'est éraflée sur ses irrégularités ; sitôt qu'elle s'est heurtée aux aspérités de ses querelles c'est leur histoire toute entière qui a déraillé.
Il s'était amouraché d'une toile peinte sur-mesures pour ses yeux, et elle d'une moitié à peine de tout ce qu'il ne pouvait pas être s'il voulait la garder.

Leur idylle – du mensonge.
Du paraître.
Aime-t-on jamais vraiment, si ce n'est qu'ainsi ?

Et s'il y avait de l'amour c'était... J'en sais rien. C'est à la fois trop beau... Et en même temps je savais que c'était couru d'avance. Dès le début.

Son rire est moins amer – un peu plus doux, plus mélancolique qu'autre chose. Il n'est même plus tellement triste, quand il y songe en vérité – désabusé, désemparé ;
il ne sait pas comment on se relève de ces tragédies-là.

Les Chandresh ne s'accordent pas bien avec les Juno-Bianca, je crois. C'est pas... Peu importe.

J'aimerais vivre une histoire plus simple,
dans laquelle on ne se ment pas.


L'hésitation est fugace – il hésite, et lève la main de Pandora à ses lèvres pour y déposer un baiser. C'est tendre et chaste tout à la fois – sans véritable arrière pensée.
Rien que pour dire, je suis là
rien que pour promettre, je vais bien
rien que pour avouer, merci d'être ici.

Assez parlé de moi.

Et il tourne la tête pour darder ses prunelles sur elle – il cherche dans ses yeux comme une permission de s'inquiéter.

Est-ce que toi, tu vas bien ?

Les syllabes soigneusement détachées, les intonations insistent sur les vérités. Je ne veux pas ton discours cent fois répété à tous ceux qui te l'ont demandé jusqu'ici, il ne dit plus rien mais ses yeux parlent pour lui – répètent en boucle,

j'aimerais vivre une histoire plus simple,
dans laquelle on ne se ment pas.

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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyDim 3 Mai - 22:16



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frôler les étoiles, brûler les comètes.










Quand tu le regardes, il semble si sonné par les émotions qui le bousculent, que tu doutes qu'il s'en remette un jour. Quand il parle de leur histoire, tu t'imagines un champ de ruines.
Toi, lorsqu'il t'arrive de replonger dans tes souvenirs, dans ce qui reste de ta relation avec Orion, tu parviens à revoir les moments heureux. Les fous rires partagés, les petites piques provocatrices, vos mains qui se rejoignent sous la table et cette fameuse journée pluvieuse sous l'abri de bus. Même lorsque ça s'est terminé, que persistait en travers de ta gorge ce goût amer propre aux rancœurs inexprimées, tu n'avais jamais pu te résoudre à rejeter ce que vous aviez vécu ensemble.
Alors quand tu le vois souffrir autant à la simple évocation de l'être qu'il a aimé, tu te dis qu'il a pris pour une histoire d'amour, ce qui s'apparente plus à une pâle copie de passion amoureuse. Tu ne peux douter de la présence de sentiments, ses regrets en témoignant, mais tu ne crois pas à un attachement profond, viscéral. Il y a trop de tensions, de non-dits, d'attentes et de querelles. Quand on aime, on cherche à le faire bien, pas à se faire du mal. C'est du moins ce que tu penses, ce que tu as pu découvrir, remarquer en regardant les gens vivre et s'attacher.
Mais au fond, qui es-tu pour juger, pour savoir ? Il ne t'appartient pas d'émettre une opinion ; tu n'es que la spectatrice très éloignée d'un lien s'effritant dans l'amertume et le déchirement.

Cependant, tu es l'amie de Chandresh, pas celle de Juno-Bianca dont tu parviens à peine à te remémorer distinctement les traits. Tu as le droit de manquer d'objectivité quand il s'agit de tes proches. Quand on tient à quelqu'un, on prend forcément parti. Chérir une personne c'est aussi vouloir la protéger, la préserver. Alors tu décides que cette fille ne mérite pas le garçon allongé, à tes côtés. Tu restes sur l'idée qu'il a trop donné et qu'il n'a pas assez reçu, pas comme il faut en tout cas.
Il hésite, regrette peut-être d'en avoir trop dit. Dans une infinie douceur, il dépose un baiser sur ta main, comme pour se faire pardonner. Mais il se trompe, il n'a pas à s'excuser.

« Tu peux parler d'elle, de votre histoire, ce n'est pas un problème. Tu peux te mettre en colère, reprocher ce que tu veux ou au contraire, te rappeler les bons moments. Il n'y a pas de honte à avoir aimé, même si aujourd'hui tu estimes que ce n'était pas la bonne personne. »

Ton offre est sincère. Il ne doit pas déplorer ce qu'il a été, ce qu'il a ressenti. Sous le poids du regard des autres, on culpabilise aisément. On craint les fameux 'je t'avais prévenu' et 'tu aurais dû t'en douter'. Mais ce n'est jamais si simple et la logique des autres n'est pas toujours la nôtre. Tu es persuadée d'une chose en revanche ; pour connaître la température de l'eau, il faut y plonger. Les gens trop prudents manquent tellement et restent sur leur faim.

« Tu n'es pas encore prêt pour te le souhaiter toi-même, alors je fais ce vœu à ta place. Tu rencontras un jour une personne qui te dira je t'aime. Dans ce je t'aime, tu n'entendras ni un 'aime moi s'il te plaît' ou un 'ne me laisse pas seul', ce sera un je t'aime très simple mais qui veut tout dire. »

C'est comme une promesse, une façon de le réconcilier avec tout cela. Il y aura un après et celui-ci sera plus tendre, plus sain. Même s'il n'en reste pas moins qu'aimer relève plus d'une bataille que d'une promenade de santé.
Ça t'amuse de donner des conseils à propos d'un sujet qui reste aussi obscur pour toi. Ça ne part pas d'une mauvaise intention, c'est juste un rappel comme quoi tout est possible.

A vrai dire, après ça, tu t'attendais à ce que la discussion tourne court. Mais le voilà qui ancre son regard au tien, qui te demande – et merci de ne pas me mentir semble dire le bleu de ses yeux – si ça va. Tu te recouches sur le dos, incertaine sur ce qu'il faut dire. Tu ne voyais pas assez clair en toi pour fournir une réponse limpide.

« Je vais bien, vraiment. »

Tu insistes sur l'adverbe comme tu l'avais fait plus tôt dans une conversation avec Asmodée.

« La perte de mes étoiles ou mon emménagement au grenier, ça ne me touche pas. Je ne vis pas ça comme une punition. Je me fiche encore plus de ne plus faire partie de la section nova. Je l'avais rejointe dans le seul but de gagner en confort et d'obtenir des informations. » Tu pousse un soupir car tu aurais préféré t'arrêter là. « On m'a toujours traité différemment, j'ai toujours été la fille à problèmes, celle qu'on n'ose pas approcher, celle qu'on dit à moitié folle, celle dont les colères sont montreuses. Ne t'y trompe pas, j'adore ma mauvaise réputation et pour le coup, la mienne repose sur du vrai. C'est juste... » Tu cherches les bons mots en même temps que tu prends le ton le plus neutre possible. « Il y a une façon de traiter les gens. Je ne regrette pas mon geste, je l'ai fait en accord avec moi-même. Et même si j'ai arrêté d'attendre quoique ce soit des autres, il peut m'arriver, disons, de me sentir seule face à l'injustice et à l'incompréhension. C'est tout. »  

Tu te remets sur le flanc, lui adressant ton caractéristique sourire en coin.

« Mais ce n'est rien, je vais bien. Je suis Pandora et je ne cède en rien. »

Et tu ris doucement parce que c'est le cas, parce que jamais on ne pourra te reprocher d'agir faussement, de trahir tes convictions, de rester passive, d'être différente et de prendre les chemins de traverse. Peu importe le prix a payer. La solitude qui en découle ce n'est pas cher payé pour un bout de liberté.
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyLun 4 Mai - 6:49


❝ — frôler les étoiles, brûler les comètes.
( 25.04 • bon retour chez toi, bon retour parmi les rois )
Tu rencontreras un jour une personne qui te dira je t'aime.

Il élude presque ce qui suit – son cœur manque un battement, peut-être deux, et il s'efforce de ne pas perdre le fil, de ne pas laisser, de nouveau, les émotions le renverser. Une personne qui te dira je t'aime et lui ne dira rien ; il ne dira pas à Pandora que Juno-Bianca ne le lui a jamais dit alors qu'il s'est usé les lèvres à trop le murmurer contre sa peau, de toutes les façons,
dans des baisers qu'il éparpillait dans son cou, contre sa bouche au terme d'un baiser qu'il avait trop fait durer, d'une voix tremblante quand c'était pour la garder, du fiel dans les mots quand il admettait que ce n'était pas assez.
Il a aimé – il n'en doute pas. Il demeure persuadé que tout n'était pas que des mensonges, qu'il y avait quelques trésors qui n'appartenaient qu'à lui dans les yeux de Rhodes, des merveilles que même Jason ne verra jamais. Des choses qu'elle n'avait dédiées qu'à lui – des aveux qui n'étaient pas assez.

Tu rencontreras un jour une personne qui te dira je t'aime.

Et il se surprend à sourire, silencieux, et il serre un peu plus fort l'entrelacs de leurs doigts ensemble. Il s'étonne à la croire, il abdique sous la force de ses promesses. Il ferme les yeux et il accepte – l'idée qu'un jour, il rencontrera quelqu'un qui lui dira je t'aime ; l'idée que ce jour-là, il sera prêt à répondre sans trembler.
Faire de nouveau le grand saut mais sans se fracasser.

Quand elle se tourne, la main qu'il avait posé sur sa taille s'égare sur son ventre – immobile, elle a simplement suivi le mouvement. Il la regarde qui se perd dans les mansardes, referme les yeux lorsqu'il réalise qu'il la dévisage depuis trop longtemps – il regrette la lumière allumée, avise d'un œil morne l'interrupteur beaucoup trop loin de ses mains alors, tant pis,
l'écran de ses paupières suffira.

Il ne les rouvre que lorsqu'elle se retourne de nouveau vers lui, et il glisse sa main dans son dos pour la rapprocher de lui.

Ils n'avaient pas le droit de te traiter comme ils l'ont fait.

Bien sûr qu'il sait, bien sûr qu'il a entendu ; c'étaient les noms de Pandora et d'Asmodée qu'on murmurait dans les couloirs ces derniers jours (il a même manqué décrocher une droite ou deux quand on lui demandait, dans une raillerie mauvaise, s'il avait des nouvelles de l'un ou l'autre des sauvages du grenier). S'il avait été aux premières loges avec son frère d'âme, il s'était senti à des années lumières de ce qu'il s'était passé de l'autre côté – là où les Nova étaient le plus nombreux.
Il s'était senti brûler de haine, lorsqu'il avait entendu ce qu'on lui avait fait.

Ils sont terrifiés parce qu'ils sont tous bien lisses comme on voudrait, j'te jure, ça la joue patte de velours mais y'en a pas un qui en a dans le ventre. Toi t'es pas comme ça, pas bien lisse, pas bien rangée, pas poupée docile et ça leur fout les boules.

Il se fend d'un rire – c'est plus léger, désinvolte, et même son ton est moins grave, le vocabulaire s'adapte et perd un peu trop de son élégance entre les risettes qu'il lui adresse à la volée et ses yeux disent mais moi je préfère les filles en désordre tu sais.

Sache que j'aurais rêvé de te voir mettre monsieur le chef de la section Nova en déroute. Ce devait être merveilleux.

Tu devais être magnifique.

Il se redresse et dépose un baiser – un peu spontané, très irréfléchi mais dont il ne se formalise pas outre mesures – sur son épaule, avant de reposer sa tête sur le lit.

Vos noms sont sur toutes les bouches... Vous êtes devenus des icônes, Asmo et toi.

Il l'a senti, ce changement imperceptible dans l'atmosphère – ce frisson qui a lézardé tous les murs, ce murmure qui s'est amplifié en secret.
Le bruit de la révolution qui sommeille dans les entrailles de l'académie.

Certains commencent même à rêver de quelque chose de plus grand.

J'en fais partie.

Pandora O. Hastings
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Pandora O. Hastings

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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyLun 4 Mai - 12:17



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frôler les étoiles, brûler les comètes.










Il ne rechigne pas à te toucher et tu en retires un frisson de plaisir. Même la bête la plus sauvage recherche le contact, celui ou celle qui voudra bien s'approcher assez pour l'aimer avec des gestes. Alors qu'il glisse sa main dans ton dos pour vous rapprocher, c'est avec ses mots qu'il parvient encore à te réchauffer. Lui aussi trouve ça injuste, lui aussi les trouve lâches, lui aussi pense que tu as fait ce qu'il fallait. Il en perd son langage soutenu, la mesure qui jusqu'à présent caractérisait ses prises de parole. Ça te plaît encore plus de le voir s'emporter pour toi. Son regard semble dire que tu ne l'effraies pas, que tu n'es pas si seule, que c'est quelque chose d'attirant chez toi, cette façon que tu as d'être libre, d'agir selon tes sentiments peu importe ce qui se dresse devant toi. Tu ne peux que lui en être mille fois reconnaissante de son soutien et de sa bienveillance. Ça te conforte dans l'idée que tu es peut-être inconsciente certes, mais loin d'être démente. Le baiser qu'il dépose sur ton épaule n'en fini pas de te charmer, de t'apaiser.

Merci.
Merci de me voir vraiment.
Merci de ne pas t'enfuir.


Tu grimaces légèrement quand il parle de votre nouveau statut d'icône à toi et à Asmodée. Toi aussi, cela ne t'a pas échappé. On se tient toujours à distance de toi mais ils sont de plus en plus nombreux à tenter une approche. Il y a ces sourires de connivence, ces œillades complices, ces regards admiratifs et ces hochements de tête comme pour dire 'tu as bien fait, je suis avec toi'. Au début, tu n'y as pas accordé d'importance, ce genre d'emballement se termine aussi vite qu'il commence. Cependant, une semaine après, tu ne peux que constater que la révolte continue de gronder. Machinalement, tu revois Dionysos attablé en face de toi, te proposant de transformer ce murmure en hurlement. Son plan ne t'apparaît pas si mauvais, il est aiguisé et subtil, avec un peu de temps et d'organisation, ce pourrait bien être le premier pas vers une coalition rebelle. Tu te revois accepter son offre, désireuse d'assister à cela et d'y participer. Néanmoins, tu n'es pas certaine de vouloir en être le symbole, la personnification. Tu sais qu'il en va de même pour Asmodée. Mais mener le combat et y prendre part, c'est ce que tu as toujours souhaité, ce pourquoi tu es faite.

C'est à ton tour de te rapprocher de lui, de poser ton front contre son bras. Très vite, ça ne te suffit plus et tu as l'audace de vouloir te nicher au creux de son cou, non loin de sa poitrine et du rythme reposant de son cœur. Ton côté tactile ressort et tu ressens le besoin de te raccrocher à lui, à du solide, à du concret, même pour un court instant.

« On est déjà venu me solliciter. »

Autant lui dire, lui avouer que les choses commencent tout doucement à se mettre en place.

« J'ai accepté la proposition à la seule condition que ça se fasse intelligemment, avec finesse et perspicacité. On entre pas en guerre sans préparation. »

Toi et Asmodée, vous serez contraints à la discrétion. Depuis votre dernier coup d'éclat et votre appartenance à la classe dangereuse, vous êtes sous une surveillance accrue. Le moindre faux pas vous coûtera très cher. En attendant, s'ils parviennent à réunir des partisans loyaux et volontaires, ce sera un bon début. Personne n'affronte une armée seul, personne avec assez de jugeote en tout cas. Tu observeras ainsi de loin, avec recul, les premières ébauches de ce mouvement de rébellion. Il est préférable de rester dans l'ombre tant qu'il n'existe aucune certitude. C'est la décision que tu as prise et ton fidèle ami, Asmodée le juste, s'est rangé de ton côté.

« Mais j'attends de voir si c'est vraiment sérieux. »

Tes paupières papillonnent et se ferment enfin, tandis que tu respires son odeur et que tu cales ta respiration sur la sienne. La ressemblance avec une chatte insolente, réclamant la caresse qui la ferait se pelotonner un peu plus contre le corps chaud, pour ronronner de contentement, était saisissante.

Puis, toujours les paupières closes, estimant que cette position est la bonne, tu reprends :

« Et toi, qu'attends-tu de tout ça ? Tu sembles très remonté toi aussi. »
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyLun 4 Mai - 14:14


❝ — frôler les étoiles, brûler les comètes.
( 25.04 • bon retour chez toi, bon retour parmi les rois )
Plus elle s'approche et plus il la retient, ses mains accrochent les froissures de ses vêtements, glissent dans son dos et jusque sur sa nuque. Doucement, il glisse ses doigts dans ses cheveux, s'amuse avec les mèches éparses – il sourit quand elle ne peut pas le voir, le visage enfoui dans le cou de Chandresh qui ferme à son tour les yeux puisqu'il n'a plus son regard à soutenir.
Il écoute, et son silence est religieux – il l'écoute qui raconte ce dont il se doute presque déjà ; évidemment que pour l'un d'entre eux, les chuchotis des rébellions ne seraient pas assez. Évidemment que l'un d'entre eux se dévouerait à mettre des mots sur ce qui, doucement, enflait dans les consciences – les plus dissipées, les moins formatées,
les martyr qui finissaient toujours sur l'échafaud.

C'était prévisible.

Et c'était prévisible, aussi, qu'on se tournerait vers elle ou Asmodée. Parce que leurs actions ont été fortes, tragiques et symboliques – leurs gestes tout à la fois désespérés, irréfléchis et pourtant si cohérents, si légitimes.
Il y songe, brièvement – qu'ils ont certainement engendré quelque chose dont ils n'ont même pas eux-mêmes idée.

Et puis, le couperet s'abat – la question qu'il redoutait presque, sans l'avoir vraiment vue venir. Pourtant, tout s'agençait parfaitement – il s'est avancé à terrain découvert et ne sait plus reculer.
Il demeure silencieux, pourtant. Un long moment, comme de crainte de ne pas trouver les bons mots.

C'est une inspiration fébrile, de nouveau, avant qu'il se jette à l'eau.

Je suis en colère.

Il rouvre les yeux et fixe le mur, au fond de la pièce, près de la porte. Il ne sait pas par où commencer – comment mettre des mots sur tout ce qui le bouffe et qu'il n'a pas encore raconté.
Ses intonations, de nouveau, sont plus effacées – mais c'est différent, ce n'est pas comme quand il parle de Juno-Bianca. C'est plus profond encore, la douleur et la rage sont différentes. Plus viscérales peut-être, moins désabusées.
Comme s'il savait, sur ce terrain-là, quels brasiers et quelles cendres l'attendaient.

Tu sais, j'ai toujours cru détester l'Académie. J'avais pas compris que... que je la méprisais vaguement tout au plus. Et toutes mes conneries, genre dégrader les murs, être insolent, je l'aurais fait n'importe où, dans n'importe quelle école. Je la méprisais, mais... J'y ai vécu toute ma vie. Et je sais que personne ne m'attend, dehors. Alors...

Il ricane, amer.

Alors, même si elle était injuste, c'était quand même chez moi.

Les mots semblent lui arracher la bouche – il les crache presque, comme répugné par la simple idée d'y avoir seulement songé.
Il dépose un baiser sur le crâne de Pandora, cherche dans les affections le courage de poursuivre – s'il s'est efforcé, tant bien que mal, d'être fort et solide en face du monde entier, ce soir il n'en est plus capable.
Ce soir, c'en est assez.

Et puis, y'a eu samedi... Et ce qu'il s'est passé avec Asmo. Quand je me suis interposé...

Il frissonne, et c'est plus fort que lui – il se rappelle encore, le regard d'Asmodée sur lui et la brûlure ;
comme si, en une seule seconde – le temps qu'il avait suffit au frère pour réaliser et fermer les yeux – on avait brisé tous ses os à la fois, d'un seul coup.
Il ne se souvient plus la douleur elle-même – rien qu'une esquisse, le pire sans doute éludé par sa mémoire pour le préserver. Mais le peu suffit.

Je... J'avais jamais réalisé... Je veux dire... Je l'ai vu, là, comme ça, au milieu de tout le monde, le regard braqué droit sur Collins, et j'avais...

J'avais jamais vu quelqu'un qui respirait autant la haine de ma vie.

J'ai compris qu'un truc tournait pas rond. Que je m'étais bercé d'illusions pendant des années.

Qu'il avait cru à une simple école un peu difficile, qu'il s'était berné lui-même pour ne surtout pas voir la crasse qui enrouait le système tout entier.

J'ai compris que cette école blessait ceux que j'aime. Asmo', et toi... Quand j'ai appris pour toi, j'ai eu envie d'éviscérer des gens, je crois.

Il rit mais c'est sans joie – c'est pour combler les creux du dedans, et il s'entend encore répéter je savais pas comme elle te faisait mal cette putain d'académie, j'ai pas vu, pardon,
comme une litanie désenchantée
(j'ai pas vu, pardon).

Il secoue la tête, doucement – une négation lancée dans le vide, en réponse à une question qui n'a même pas été posée.

J'avais envie de m'échapper. Maintenant, j'ai plus envie. Je reste là. Je courbe plus l'échine.

L'école ne m'aura plus.

Je veux changer les choses.

Ronger le système de l'intérieur,
le renverser,

refaire le monde comme quand ils ont trop bu,
mais pour de vrai.

Pandora O. Hastings
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyLun 4 Mai - 16:18



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Le silence s'installe tandis qu'il essaye de formuler sa pensée. Ce n'est jamais facile de trouver les mots justes, ceux qui sauront exprimer toute la portée d'un sentiment de rage et d'injustice, qui s'est développé jour après jour, en même temps que ce trou béant à l'intérieur de soi. Il n'y a pas que son histoire avec Juno-Bianca, quelque chose d'autre le tourmente. Ce n'est pas qu'un miroir que Chandresh a brisé.

Il la confesse enfin sa colère. Celle qui le dévore et le laisse sur sa faim. Il prend bien malgré lui, toute la mesure de ce que signifie être un élève, être un porteur d'alice. Toutes les vexations, les abus, les secrets, les inégalités, tout ça s'accumule et remonte à la surface. Il est bien lourd le crime de l'académie.

Quand il en vient aux événements du festival sportif, tu te redresses, prenant appui contre son torse. Tu es presque allongée en travers et c'est tout juste suffisant pour voir l'éclat de ses yeux clairs.

Comme tout le monde, tu sais déjà ce qui s'est passé ce jour là. Bien sûr, les rumeurs se sont répandues comme une traînée de poudre. Mais cette histoire, tu l'as entendue de la bouche même d'Asmodée. Ton plus cher ami, anéanti par sa culpabilité et son impuissance. Incapable de se pardonner d'avoir blessé – totalement involontairement – un proche, un frère. Furieux contre toutes les personnes présentes, notamment Collins qui depuis plusieurs années déjà, cristallise sa haine et son dégoût. Tu le connais assez pour savoir qu'il mettra du temps à sortir du trou dans lequel vos ennemis ont tenté de l'enterrer. Ils l'ont puni en le récompensant et en l'éloignant de chez lui, le grenier, territoire des laissés-pour-compte. Tu n'es pas sans ignorer qu'il se battra, mettant du cœur à l'ouvrage, mais que pour le moment, il a besoin de repos, de faire le point et vous avoir à ses côtés.

Tu constates que pour ce qui est de Chandresh, il a déjà fait le tri pour arriver à sa propre conclusion. Le système lui est apparu dans toute sa perversité. Il fait le deuil de sa maison, de cet endroit certes imparfait, mais dans lequel il a grandi. C'est comme s'émanciper d'un parent, libérateur mais pesant, affreusement écrasant même.

« Tu ne dois pas t'en vouloir pour quelque chose dont tu n'es absolument pas responsable. »

Tu effleures sa joue comme pour l'enjoindre de cesser, tout en sachant pertinemment qu'il continuera  à se juger coupable.

C'est ce qu'ils veulent.

« Certains d'entre nous se sont éveillés plus tôt à la vérité c'est vrai, mais sans le vouloir. Moi parce que je viens d'une famille d'opposants au gouvernement, Asmodée parce qu'il a connu l'injustice toute sa vie.  »

Une nouvelle caresse, cette fois-ci sur le menton. Puis tu prends de la hauteur, plaçant tes mains de part et d'autre de son visage. Tes cheveux retombent sur ses yeux mais vous vous faites ainsi face.

« S'il te plaît, cesse de te faire du mal. Tu as toujours été à nos côtés. Tu partages depuis longtemps nos convictions. Nous tenons à toi.  »

Et tout le monde sait que tu peux parler au nom d'Asmodée comme il le ferait au nom du tien.

« La dernière chose que nous voulons, que je veux – et c'est moi l'autorité suprême – c'est que tu te rajoutes un poids sur les épaules.  »

Tu es très sérieuse en disant cela ; il y a une bataille a mener et aucun de vos trois ne peut se permettre d'être ralenti par le plomb de la culpabilité. C'est une leçon qu'il te fallait aussi asséner régulièrement à Asmodée. L'obstination masculine étant souvent utilisée à mauvais escient selon toi.

Tu te réinstalles sur son torse, la tête posée sous sa clavicule, non loin de son cœur.

Il ajoute je veux changer les choses.

« C'est ce qu'on va faire, je te le promets.  »

Et ça n'a jamais été aussi évident pour toi.
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MessageSujet: Re: (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora)   (end) ❝ frôler les étoiles, brûler les comètes. (pandora) EmptyMar 5 Mai - 5:30


❝ — frôler les étoiles, brûler les comètes.
( 25.04 • bon retour chez toi, bon retour parmi les rois )
Je veux changer les choses.

Il l'a compris à l'instant même où il le prononçait, déjà convaincu – que s'échapper n'était plus une option. Que le système continuerait de se gangrener, et que d'autres, après eux, paieraient le prix fort de leur fuite. Il n'en était plus question – plus question d'une liberté factice qui laisserait peser sur leur conscience les fantômes de tous ceux qui seraient enfermés quand eux, à la fin de leur cursus, seraient libérés.
Ils n'avaient plus d'autre solution que celle de lutter pour renverser l'ordre établi – changer les choses en profondeur, faire sauter les rouages, balayer les ruines et reprendre depuis le début. Faire de l'Académie ce qu'elle aurait pu être : une merveille pour les gamins comme eux, pour les possesseurs d'Alice, pour les élites.
Et, peut-être, insuffler la même révolte aux autres Académies Alice du monde, s'il y règne la même injustice.
Voir grand, rêver haut – il s'est déjà décidé.
Marcher droit c'est terminé.

Les doigts de Pandora sur son visage le tirent de ses pensées – et les caresses sont si tendres, si volatiles qu'elles ne réveillent aucune douleur même en frôlant ses contusions.
Lentement, il vient chasser les cheveux qui lui obstruent la vue – par confort, mais aussi pour soutenir de nouveau le regard de son amie. Sans ciller, et les traits plus paisibles ; un sourire, doucement, ose poindre au bord de ses lèvres tandis qu'il tend la main pour glisser ses doigts sur sa joue et chasser ses mèches brunes derrière son oreille.

Tu as toujours été à nos côtés, elle dit, et il se mord la lèvre quand il sent la chaleur qui se propage au creux de lui – ça pulse depuis le myocarde et ça se faufile dans tous le corps, dans toutes les zones d'ombres, même au milieu des ruines. Une idée lui traverse l'esprit, brièvement, que c'est peut-être ce qu'elle lui offre à l'instant qu'on appelle famille, ici, entre les murs de l'Académie.
Tous ces regards croisés, ces peaux frôlées avec qui l'ont ne partage pas le même sang mais des morceaux d'une seule et même âme ;
des morceaux d'un seul et même cœur.

Et puis elle se rallonge, repose sa tête contre lui, et il l'enlace comme avant, comme s'ils n'avaient pas bougé. Il caresse son dos, fixe les mansardes et son sourire, lui, ne s'efface plus – c'est si léger, c'est si simple qu'il n'y prend même pas garde, à la façon dont elle a apaisé l'orage qui grondait encore en lui, depuis mercredi, et comme il n'en reste plus rien qu'une pluie fine, salvatrice, occupée de nettoyer les cendres et la suie de l'incendie qui a ravagé.

Il ferme les yeux, revient chercher la main de Pandora à tâtons pour entrelacer leurs doigts – et il n'a plus rien de sensé à dire, plus de longs discours pour se défendre, apprendre ou justifier.
Il n'a plus rien, que cinq syllabes tout juste murmurées – mais qui, il le sait, suffiront pour tout avouer.

Merci, Pandora.

Merci de croire en moi,

merci
de me laisser croire en toi.

oof, alors je t'ai déjà hurlé tout mon amour à chaque post sur discord, mais des fois j'aime bien étaler publiquement mon débordement de love alors VOILÀ genre je voulais juste te dire MERCI pour ce duo si doux, si soyeux, merci pour la tournure que ça prend, pour le coup de cœur mutuel, ce coup de foudre impromptu, merci pour ta plume et le plaisir incommensurable que j'ai à te lire à chaque fois, merci pour Pandora qui est un personnage magnifique, profond, terriblement humain, si fort vivante que je m'en remets toujours pas. Merci d'être toi aussi, merci pour ta douceur et ta bienveillance si précieuses à chaque fois. J'ai si hâte qu'on continue et de voir ce qu'ils vont devenir pfiouuuuh je t'aime si fort  rub

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