Ca la terrifie depuis toujours, de se retrouver seule face au silence mais voilà Gwen qui déambule dans les couloirs comme un fantôme depuis quelques temps – pas de colère dans ses pas et de mépris à la commissure de ses lèvres c'est étonnant, perturbant presque pour les tempêtes qu'elle laisse habituellement derrière elle.

C'est l'avalanche de sentiments trop forts et trop grands d'exaspération des vérités qu'elle ne fait qu'enchaîner depuis que l'armée est passée ; Gwen l'apatride et sa rage mal placée, Gwen le chien qui ne sait qu'aboyer.
Elle a le cœur qui vacille depuis quelques temps déjà, de tout ressentir intensément sans savoir l'extérioriser correctement et elle déambule
fatiguée

Regarde sans voir, Gwen se perd à l'horizon, là où le soleil se couche et réverbère ses rayons sur les fenêtres de la salle de classe, danse à travers les rideaux dans une dernière brise d'hiver – le printemps enfin arrive.
Elle halte sa pensée, alors qu'une silhouette se dessine rougeoyante de ce paysage, et c'est à contrecœur que la blonde la reconnaît.

  Tu fais quoi encore ici, Pandora ?

L'une de celles qui bouleversent ses vérités, Pandora est la parole décomplexée là où Alex mitige leurs excès. Et sans elle, c'est la collision des colères contraires ;
Gwen aurait pourtant un début de réponse à la raison de sa présence ici, alors que tout le monde est depuis longtemps parti : le besoin d'être seule, de profiter du répit, de ne pas subir le regard constant des abrutis, et cetera, et cetera...

  Tu joues encore les bonnes élèves ? Prochaine étape, trois étoiles c'est ça ?

Sans venin mais elle n'est pas de celle aux discours édulcorées ; la blonde tente de se rappeler sa colère en parlant des sujets qu'elle a toujours abordé avec animosité, l'académie, les trois étoiles
l'amitié.

  Tu sais qu'Alex et moi, on va venir squatter si t'y arrives vraiment.

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@Pandora O. Hastings

Le regard empli de dédain, la posture d'impératrice – comme toujours avec Pandora, on n'est pas son égale on est moins, puérile sûrement
ce genre de mépris qui pousse Gwen au conflit en temps normal parce qu'elle se déteste suffisamment pour ne pas avoir envie de le voir chez d'autres gens
il faut qu'elle s'énerve, elle le sait
(réagis)
met quelques minutes, que l'impatience la fatigue l'irritation convergent en début de colère.
On remercie Pandora qui choisit ses mots avec son éloquence toute particulière, des piques acérées pour mieux rabrouer
coutume de cette amitié aux notes salées.

Le rideau entre elles mais un fossé en réalité, encore plus depuis la promotion étoilée de la brune.

Gwen s'adosse au baillement de la porte, sans s'approcher plus, son attention entière sur elle.

 Si tu as "le temps"...

Le sourire mauvais qui naît à la commissure de ses lèvres, on souffle dans l'oreille l'avis de tempête.

 C'est quoi le message, trop occupée pour penser à tes potes d'avant ? Ou trop occupée à servir l'académie ? Il aura pas fallu longtemps.

Quand on est au carrefour des questionnements comme la blonde, on se raccroche à ce qu'on connaît : les discours vainement répétés, profondement ancrés. On attend que quelqu'un vienne la bousculer, et, qui sait,
la faire changer.

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@Pandora O. Hastings

Ca fait tiquer de se manger des vérités parce que Gwen sait
qu'on l'emmène danser où on le désire pourvu qu'on utilise les mots sacrés qui viennent titiller la colère
elle sait qu'elle n'est pas légitime dans ses émotions de mépriser le seul endroit qu'il lui reste comme maison
et ça blesse car elle veut l'accepter mais on s'obstine par fierté déplacée
ce serait tout qui s'effondre autour, où extérioriser le trop qui la ronge depuis des années si on lui avoue qu'elle n'a aucune légitimité de le faire - car bien sûr que c'est égoïste et qu'elle le fait pour elle avant les autres et qu'on ne sauve pas un système en le critiquant mais plutôt en grimpant au sommet et en le faisant vaciller mais

elle est effrayée. c'est vrai.

 Il existe quoi au juste de plus important que notre vie ici, hein ? C'est tout notre monde et ça le restera.

et c'est Gwen qui s'enferme seule entre les quatre murs de l'académie, à pourrir du mal-être qui lui ronge les veines et asphyxie la pensée - elle a eu ce débat pourtant maintes fois et s'est excusée
toutefois
devant Pandora, on ne peut pas, car on sait que la belle poussera dans les retranchements et
on étouffera peut-être enfin la tempête, balayée par plus fort que soi, c'est tout ce que la blonde attend depuis si longtemps sans le savoir, qu'on vienne la confronter sur ces puérilités
lui dire qu'elle doit changer et si certains lui font plein de bienveillance, ça ne suffit pour elle il lui faut
la bataille la violence parce que forgée dans le feu qui l'a aujourd'hui consumée, on attend la douche froide pour lui rappeler
qui elle a été, avant de cacher la peur derrière la colère les larmes derrières les injures
Gwendoline derrière la sans-étoile.

elle est tétanisée alors elle avance d'un pas également - c'est le moment ou jamais.

 C'est faux ! C'est faux !! Tu ne sais rien, putain !
(elle sait tout
et ça te tue)
 Arrête de faire comme si t'étais au-dessus !
à des années lumières d'elle,
(ne m'abandonnez pas)
comme si c'était vrai Pandora, qu'elle n'a rien compris alors que toi, tu restes les épaules droites et fière de ce que tu portes arrête
de lui rappeler sa médiocrité parce que ça gratte au fond de la gorge de l'admettre et Gwen le prononce dans un murmure à peine, les larmes qui menacent de couler
(pathétique)

 Je sais plus faire autrement, Pandora.

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@Pandora O. Hastings

Et elle se retient en toute sincérité d'exploser de rire, ici, maintenant, comme elle ne l'a pas fait depuis bien longtemps - si le ton avait été plus léger peut-être, si Pandora n'était pas en train de faire de son mieux alors Gwen ravale son pouffement et hoche la tête

parce qu'elle dit vrai

l'ennemi, ce n'est pas les élèves à l'académie les trois étoiles les princesses les gens qui suivent sans réfléchir ou juste en se faisant une raison, non
c'est ceux au dessus c'est ceux qu'on peut atteindre quand on a le col aussi constellé que celui de Pandora quand on figure parmi le ciel de leur cage dorée

alors ça change un petit rien chez elle, de ses paroles dures qu'elle lui assène - et elle décide finalement d'en rire, parce qu'on laisse la colère et le désespoir à plus tard, à d'autres personnes, on se ravit de retrouver un maigre fond d'amitié.

 Krrr krrrr... putain Hastings, t'es super nulle pour réconforter, merde, deux étoiles mais zéro pointé en démagogie.

Et c'est un début qui lui avait manqué, à Gwen, à force de nourrir son complexe d'infériorité vis-à-vis de la belle, de se rappeler ce qui les avait rapproché - cette même soif de vaincre par des moyens différents et peut-être moins pertinents, mais ce sentiment de justice qu'on porte sur les épaules comme un trophée
alors on rend les armes sans un désolé, qui se cache au fond du cœur de la blonde riant à gorge déployée.

 J'ai compris, chef !
(merci
d'être ici
de prendre le temps d'être une amie)
 J'ai vraiment compris. Que tu te bats à ta manière et que t'es pas celle contre qui je devrais m'énerver.

et ça semble évident, mais ça ne l'était pour la petite enfant qu'on a abandonné et qui n'a pas su vers qui diriger sa colère - ça semble évident mais ça fait du bien de l'admettre après tout ce temps
on change lentement, Gwen, et on se surprend à souhaiter que Pandora soit là pour l'observer.

 Me sanctionne pas, s'il-te-plaît... ? Pas que j'puisse finir plus loin que le grenier.

et un dernier rire qui s'échappe

 Krrr krrr « tu as compris »...

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@Pandora O. Hastings