Ca a toujours été la.
Pour nous.
Pas pour les autres.
On s‘est jamais mit d’accord.
Est ce que c’est grave ?
Est ce qu’elle aurait du te demander ton avis, Céleste ?
C’est pas son genre.
Cosmos elle demande pas. Cosmos, elle se fixe.
Une vision de vous.
Imperturbable.
Une visions de vous, fausses.
Elle vous y voit pourtant.
Sans vous voir.

Vous l’invisible.
Nous le monde qui n’existe pas.
On est lié, pas vrai ?
A cette espace, quelle a crée.

Un jour elle demandera l’avis des autres.
Pas maintenant.
Pas maintenant.

T’es une silhouette qu’on suit, Céleste. T’as pas choisi. Eux non plus. Egoïste. Égoïste pour vous. Centre du monde, sans s'être concerté. Toi qui disparaît, comme elle. Comme elle. Trop proche. Elle t’as vu passer la porte, du bureau qu’elle fuit. On t’a vu. On a pas comprit. Et puis le corps s’est endormie. Et une fois de plus, on a pas demandé. Céleste, elle a pas voulu. Elle voulait pas savoir. Mais c'était simple de passer la porte. La traversée. Ecouter. Avec ce recule trop flou. Celui qui lui manque. Qui pourtant l'a définie. Deux secondes. Cosmos. Elle comprend vite. Cosmos. Elle est pas bête. Si t’es là, c’est qu’il y avait déjà un problème, pas vrai ?

Elle avait juste espéré que ce ne soit pas le même qu’eux.

Pourtant, dans les dissonances apporter par le flou, elle a comprit.
Elle est pas bête.
Elle est pas bête.
Elle préférerait.

T’es malade Céleste.
Toi aussi tu vas mourir.
On sait pas quand.
Mais ca sera trop tôt, pas vrai.
Beaucoup trop tôt.

Annonce la fin de ton rendez vous, le debut du sien.
On regagne le réel.
On se cache.
Pas le temps d’y aller.
Jamais le temps.
Jamais.
Jamais.
Pour rien.

Il y a toujours plus important.
Aujourd’hui, c’est toi.

Planqué derrière la porte, un peu plus loin, dans l’attente d’un rendez vous annulé faute de patients.

Elle viendra pas Cosmos, à ce rendez vous de merde.
Elle. Elle, elle va bien.
Elle, il ne faut pas s’en soucier.

Balance, lèvres pincés. Coeur un peu plus abîmés.

« Elle t’as pas bouffé, la veille ? Paraît qu’elle se fait des primaires, au petit déjeuner. »

Dos contre le mur, le regard sur le plafond. Ca pèse. Et tu sais pas. Tu sais pas les doutes. Tu sais pas, tu sais pas le mal. Parce que lorsqu’elle parle à Stanis, à toi, dans ce monde qu’elle a composé. Vous n'êtes jamais vraiment là. T’as l’air bien réel, en cet instant pourtant. Avec ces lueurs de demain, qui n’existe pas. Elle les a trop entrevue. Dernièrement.

Ca tape.

« Tu dois être passé de date, t’es trop vieux. »

Céleste. Céleste, toi aussi tu fais parti de ces jours que l’on a écourté. Céleste. Céleste. Si ce n’est pas à toi, à Stanis. A qui elle va parler. Dans ce monde, qui n'appartient qu’à vous.
Pourquoi toujours, bousculer ce qui semble être fixe.
C’est vraiment une sale gamine. Faut croire qu’elle l’a mérité.
Mais pas vous.
Pas vous.

Pas de bonjour.
On balance les phrases sans compter le temps.
Pourtant, ça fait un moment que t’es pas apparu dans le décor Céleste
Elle a fait comme si,
Elle a fait semblant.
T'étais là.
A sa façon.

Si il y a pas de bonjour Céleste, alors, il y aura pas d’au revoir.
On a droit de décider ce que l’on veut voir.
Alors on peut faire comme ca Céleste.
Comme on est déjà entrain de le faire.
On peut faire comme si on savait pas.

Ca lui va à Cosmos, elle sait bien faire l'ignorante.
Tout garder.
Et allez exploser dans son coin.

Les doigts qui pianotent sur le mur, on a presque du mal a te regarder, alors on se concentre sur les aspérités, sur la peinture qui s'casse, pour ne pas montrer que l’on sait flancher.

Elle garde le meilleur pour la fin Céleste?
Et la fin, ça sera quand ?

Encore une raison pour ne pas devenir grand.

Elle parle mal. Aussi mal qu’elle vit. A pousser de travers on joue les endurcies. Glisse l’air dans les poumons en grande bouffé, allez on continue à ne rien montrer. C’est pas grave, suffit qu’on s’y attarde pas. Et quand d’un coup t’es plus près, toujours, on ne tremble pas.
On sert les poings, dans le dos, pour écraser l’avenir.

« J’passais juste. » Enchaîne, enchaîne vite, pour pas qu’on voit le mensonge. « Et puis d’toute, pas d’risque qu’on m’bouffe. J’cours trop vite. »

Pas d’risque qu’on la bouffe. Y’a rien a manger.

« Ah bah ça, sur qu’ils m’aiment vraiment fort. Un peu trop d’ailleurs. Ils m’ont même garder enfermé l’autre fois, pour être sûr de m’avoir à porté de main. C’est qu’ils ont vraiment rien d’autre a foutre. »

Elle a les pensées qui vagabondes un peu, à cette ailleurs qu’elles ont frôlés. Elle se moque bien des punitions Cosmos. Les adultes te le diront, elle se moque de tout. Elle s’attache à rien.

Elle est attaché a toi, pourtant.
Alors de toi, elle s’en moque pas.

Le bruit de la porte un peu plus loin. L’éclair dans la cage thoracique.
Elle veut pas y aller Céleste.
Attrape des mains fébriles, les tiennes.
Résonne son nom.
Elle te tire fort, sans savoir pourquoi elle t’embarque avec elle.
Peut être qu’elle peut juste pas te laisser Céleste.
Pas maintenant.
Y’a son coeur qu’est pas près.

Entre dans une pièce, au hasard. Faut juste etre a l’abris des regards.
Vous les invisibles.
Cachant les corps, les cœurs, les mots. Pour qu’il ne reste aucune preuve.

Il y a encore un peu de peur, visible dans les tremblement du corps. Feuille morte. Coup de vent pour s'envoler. On finit toujours par retomber. Souffle un peu coupé comme si on avait couru longtemps. Effort qui résonne dans les os.  Elle court plus aussi vite qu’elle le voudrait Cosmos. Les mensonges aussi, faut croire, qu’elle ne les tient plus très bien.

Ca y est, t’as remarqué.
Ca y est, tu l’as dit.
Ca y est. Vous êtes enfin visible.

Fait chier.

Elle est là, la faiblesse. Dans le souffle qu’on n’arrive pas à récupérer. Dans tous ces gestes qui bouffe le corps. Dans cette détermination que l’on voudrait sans faille. Qui ne l’est pas.

Le refus de voir, il est si grand Céleste.
Celeste. Elle a pas le temps pour tout ça.
Céleste, c’est rien.
Ca va passer.
C’est rien, juste l’Alice qui déraille.
C’est rien, rien de plus.
Alors remarque pas...
Tais toi Céleste.
Tais toi...

Céleste, elle va mal.
Mais c’est trop dur de le dire.
C’est trop dur d’avouer, qu’on est pas aussi forte qu’on le voudrait.

« Faut pas t’en faire comme ça Céleste ! C’est juste mon Alice, il bug un peu en ce moment, alors on me force à voir l’autre vieille. Et comme ça sert à rien, j’y vais pas »

Comme j’ai peur.
Je fuis.
J’sais faire que ça.

Elle tremble Cosmos, elle a la tête qui tourne. Mentir, te mentir à toi, c’est peut être l’effort de trop. Manque de tomber et se raccroche à toi. Se raccroche fort à toi.

« J’suis désolée. J’sais pas ce qui m’arrive. »
J’veux pas savoir.
J’veux pas qu’on me dise, que j’tiens plus la route.
J’veux pas qu’on pense qu’on peut plus se reposer sur moi.
J’veux pas Céleste, on est si proche, d’atteindre ses rêves là.