the only one ღ Acacia (bal)

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Doutes. Hésitations.

À s’en arracher les cheveux auxquels il tient tant.

Cette journée tant espérée, tant redoutée pointait le bout de son joli nez. Les heures avaient filé comme le vent pouvait le faire dans sa crinière rosée, et bientôt du temps, il n’en avait presque plus.

Pour réfléchir, pour penser, se torturer.

Se préparer.

Oh, ça, c’est fait depuis longtemps. Car Narcisse-Ange est toujours à l’heure. Car il ne pouvait manquer ça sous aucun prétexte.

Mais… il y avait d’autres problèmes.

Le bal, c’est toujours un moment que tous ont hâte de voir venir. On s’y amuse, on y danse, on fait la fête. Parfois, on tombe amoureux aussi, mais fier de sa réputation, ça n’avait jamais été son cas. Il avait toujours ricané de ces couples qui se promettaient fidélité et rompaient quelques jours, semaines plus tard – moins lorsqu’ils restaient ensemble presque… éternellement ?

Il n’avait jamais pris ces festivités au sérieux. La dernière danse, ça n’avait jamais marché pour lui, car son cœur restait fermé aux douceurs des autres élèves.

Il faut bien qu’il y en ait un qui fasse exception.

Pour le moment, c’est le gros bordel dans la tête de Narcisse. Il sait plus où donner, que donner, quoi recevoir. Il est perdu, danse sur un pied, sur l’autre. De nouvelles choses entrent et sortent. Ça fait très mal.

Comme si pour la première fois, le terme « sentiment » prenait doucement tout son sens. Comme s’il été né sans, anesthésié de toutes ces difficultés pourtant bien humaine, et qu’une partie de lui se réveillait brusquement, pour le narguer et le perdre dans d’étranges effluves.

Il maudit Acacia.

Source d’une bonne partie de ses problèmes, de ses faiblesses inconnues.

Mais qui était pourtant celui qu’il avait choisi – et qui, mieux, avait accepté – pour l’accompagner au bal. Pour qui il s’était fait tout beau ce soir, voulant plaire.

Mais pourquoi ça ?

Acacia est son ami et il l’aime, cela est sûr. Il l’estime, il ne le méprise pas. Ils passent du temps ensemble, divins moments qu’il juge trop rares. Il ne peut s’en lasser. Mais jusqu’où ça peut aller, tout ça ?

Narcisse a pour habitude de se glisser dans le lit des autres. Pour des activités peu recommandables. Avec le Marocain, c’est différent. Il y a de l’innocence, de la tendresse. Et plus. Mais seulement dans son esprit perturbé, torturé.

Beaucoup de personnes sont déjà présentes autour de lui, là où se déroulera comme toujours le bal. Il a changé sa coiffure, il s’empêche comme il peut d’y toucher. Ses mains se tordent dans tous les sens, ne savent plus où se mettre tant l’attente est insoutenable.

Et s’il avait trouvé quelqu’un de mieux pour l’accompagner ? Terrible crainte. Mais peut-être pas infondée. Car Narcisse prend conscience de ce qu’il est, de ce qu’il aime être. Un enfoiré. Un connard. Qui ne mérite pas la douceur et l’amitié de son jeune ami.

Il devrait passer la soirée avec quelqu’un qu’il aime vraiment, pas un type comme lui qui crache sur tout ce qui bouge, manège des complots pour enfoncer ceux qui lui sont plus ou moins proches. Non. Acacia mérite de passer une superbe soirée. Tant pis pour lui.

Et il lui a répondu à l’affirmative, le con.

Alors il l’attend, simplement. Une boisson dans la main pour s’occuper, qui est trop vite finie pourtant, et dont la coruscation s’évanouit dans la nuit à mesure que les gouttes disparaissent dans son gosier sec.

Bon sang. Il devient fou.

Halloween

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Le sms avait été maintes fois balafré de ses contemplations. Invitation longtemps confondue d'un onirisme, Acacia persuadé que Narcisse se pavanerait en compagnie d'une autre existence, son bras adulé de cette présence à en effriter davantage le palpitant du marocain. Erreur de jugement qui lui jaillit au faciès, le rosé qui serait son cavalier durant les nocturnes festivités. L'Acacia avait renié les bouclettes émaillant son capillaire cendré, les plaques lissantes y ayant soigneusement cavalé. Le costume enfilé, enjolivé d'un noeud papillon, il se médusa face à son reflet. Eternelle insatisfaction l'effritant, le marocain désireux de se parer d'une hypnotique splendeur et se muer en une éclatante idylle aux iris de Narcisse. Une orchidée vint alors trôner au creux de la poche de sa veste. Florale décoration qui fit vriller ses lippes de la radiance d'un sourire comblé.

Les dortoirs délaissés, sa cadence enjouée l'emporta jusqu'aux festives effervescences. La démarche rapidement éraillée, Acacia estropié du chaos de son insécurité. Les doutes se profilèrent, inondant peu à peu ses pensées. Calvaire mental, acrimonie l'essoufflant insidieusement. Narcisse désirait-il réellement agrémenter ses côtés ? L'horreur de parasiter les desseins du rosé l'ensevelit et ses arabesques se mortifièrent à travers l'obscurité. Devrait-il renoncer à ce bonheur peut-être factice ? Presque éternellement statufié, agonisant à des kilomètres des retrouvailles, la perdition le happa, déconnecté de la réalité. Que faire pour se délecter de la réelle plénitude de l'être aimé ? Ses pas qui détonnèrent finalement, le périple qui connut une finalité lorsqu'il ornementa la proximité de l'autre triple étoilé. narcisse. coucou. Tendresse jamais ternie à l'égard du meilleur ami, les tourments malmenant le marocain éclipsés de l'éclat d'un timide sourire échoué le long de ses lippes. tu es si magnifique. je suis si fade à tes côtés ... Tentatives de se mutiler de quelques contemplations ruinées de négativité à sa propre encontre qui déflagrèrent, le myocarde déjà effréné ...

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Et Narcisse sert de ses sourires perfides à qui veut les recevoir. Parce que à ce bal, même s’il reste statique, son verre à la main – il ne tarde d’ailleurs que peu à se resservir –, il y a de nombreuses personnes qu’il connaît plus où moins. La politesse lui ordonne de se montrer prévenant, et totalement hypocrite. « Es-tu accompagné ? » « Bien sûr, et pas par toi ! » pensées qu’il garde bien au fond de lui. Il aurait pu aisément y rajouter un délicat « Par la personne que j’aime le plus au monde » mais Narcisse n’aime pas. Narcisse est indifférent, il ne montre son affection à personne. Ce soir, ils penseront tous que son doux Acacia n’est qu’une proie supplémentaire à ses frivoles folies. Que bientôt il sera remplacé par un autre.

Le jeune homme a des doutes. Avec le Marocain c’est si différent. Mais il garde cette crainte, tapie dans son ventre, d’un jour être lassé, le blesser.

Minute. Il va trop loin. Acacia non plus ne l’aime pas. C’est ridicule de penser comme si quelque chose pouvait glisser entre eux et les rapprocher de trop.

Et pendant qu’il congédie poliment une personne trop collante – « Non, je ne danserai pas avec toi ! » – son bellâtre paraît. Et il se redresse, prêt à tout. À l’entraîner sur cette piste de danse, à le faire valser toute la nuit. Il est pressé. Mais doit d’abord le saluer.

– Bonsoir, très cher.

Il sourit. Sincèrement. Et plutôt que de lui faire la bise comme il en a l’habitude, attrape sa jolie petite main bronzée et la porte à ses lèvres. Un baisemain. Comme on faisait dans le temps aux belles demoiselles. Pourquoi pas, après tout ? Ce soir, Acacia est son partenaire, son cavalier, son aimé.

Le ton change rapidement. Il lève un sourcil.

– Arrête de raconter des bêtises. Tu es superbe, comme toujours.

Et il a une chance immense de l’avoir à ses côtés aujourd’hui. Délicatement, il remet quelques mèches qu’il juge mal placées sur la tête brune de son ami, les lèvres étirées en un tendre sourire. Une divinité primordiale. Adoré et vénéré en secret.

– Tu veux boire ou manger quelque chose avant d’être tiré sur cette piste de danse d’où tu ne reviendras pas vivant, mon beau ?

Halloween

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L'Acacia s'enlisa au creux de ses contemplations de l'éphèbe, si rêveur tandis que les lippes du bien-aimé ornementèrent sa paume. Irradiante tendresse, flagellation de son esprit, ferventement retourné à la réalité. Ses pommettes se sertirent d'embarras, l'épiderme caramélisé pourtant dénué de rosacé, seule l'ardeur de quelques échauffements le ravageant. Brasier qui devint fléau à la volupté du compliment suavement offert. merci ! tu es si gentil ! Le voilà une seconde fois martyr de l'agonie, ses envies à l'égard du rosé bien trop crépitantes, les bras lovés autour de ses arabesques et le visage éclipsé au creux de sa nuque. Mirage qui ne se réalisa nullement, le marocain demeurant médusé face à la beauté de Narcisse, tragiquement hypnotisé et les entrailles consumées des flammes d'une passion inavouée, férocement entravée de sa lucidité. Et peut-être que se désaltérer lui éclaircirait les idées, le crâne déjà outrageusement effervescent de tournoiements. je reviens, je vais me prendre un petit cocktail. Il s'engouffra au creux d'un fuyard sillage, son joyau fugacement délaissé pour épancher la soif de sa proximité de ce dernier de quelques lichées alcoolisées. Ephémère répit qui vrilla en éclats lorsqu'il redevint décoration des côtés de sa déité secrètement adulée. oh ! c'est délicieux ! tu veux goûter ? La coupe offrande et un soupir discrètement exsudé d'entre ses lèvres, ses iris s'accolèrent à d'autres existences semblant elles aussi éprises d'une gangrenante passion.

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Et Narcisse quête le visage de son vis-à-vis à la recherche d’une délicieuse victoire. Mais si Acacia se sentit embarrassé par sa doucereuse embrassade, il n’en laissa que peu paraître et la figure de l’insupportable Suisse se para d’une moue ennuyée et perdue. Où étaient ses charmes ?

Il se délectait toujours des réactions exquises de ses partenaires, d’infortune ou non.

– Tu es la seule personne à me trouver gentil, constata-t-il cependant.

Cela était-il dérangeant ? Pas exactement. Mais… Narcisse n’aimait pas particulièrement que des termes pareils soient employés pour désigner sa personne. Machiavélique, par exemple, lui allait bien mieux au teint. Toutefois, les compliments d’Acacia, si doux, n’étaient jamais pris à la légère et étaient toujours appréciés à leur juste valeur.

Il s’en abreuvait avec candeur.

Il s’éclipse bientôt pour se servir un verre. La coupe de Narcisse étant toujours joliment garnie de boisson doucereusement alcoolisée, il ne le suit pas, et attend sagement. Durant ce cours laps de temps, il peut réfléchir, prévoir, un tant soit peu, le reste de la soirée. Ils allaient, bien entendu, énormément danser. Mais leurs yeux, inévitablement, allaient se rencontrer. Que faire, alors ? Regard étourdi autour de lui. Énormément de couples. Quelques baisers échangés. Il déglutit sous le désir qui grimpe dans son ventre.

Reprend une mine réjouie à l’approche de son partenaire, ce même accaparant toutes ses attentions. Grand sourire, masquant la gêne.

– Avec plaisir !

Doucement, il trempe ses lèvres dans la boisson de son ami, se refusant à une triste protestation. Il agrémente sa gorgée d’un « c’est délicieux ! » alors qu’il n’est pas certain d’avoir capté toute la subtilité des saveurs, l’esprit occupé ailleurs.

Et sa propre coupe se termine finalement. Il reste auprès d’Acacia, ne sachant où poser ses prunelles céruléennes. Sur lui ? Sur les autres ? Il ne voudrait attiser ses désirs auprès d’une autre personne, mais ses pensées s’égarent encore.

Et les minutes passent.

Avant qu’il ne réagisse enfin.

– Veux-tu danser, mon si beau cavalier ?

Et le sourire aux lèvres, il tend la main à son joli partenaire, celui dont il rêve si souvent.

Halloween

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Les désirables lippes effleurèrent le breuvage, quelques alcoolisées lichées cavalant fugacement le long de la gorge du compagnon jusqu'à ce qu'un compliment ruissela d'entre elles, s'essoufflant parmi les airs. Un sourire enjoliva le faciès d'Acacia, l'invitation à danser acceptée avec légèreté, le myocarde emballé. Les battements, indomptables flagellations qui détonnèrent au creux de la cage thoracique en une sérénade désespérée. Anarchie fiévreusement endurée du marocain, sa verrerie délaissée pour entrelacer ses phalanges à celles du bien-aimé. Leur proximité ravivée, l'agonie se vêtit d'airs de malédiction. Fardeau estropiant l'osseuse entrave de carillonnement trop ineffables. Le souffle déjà éreinté, les iris d'Acacia s'enlisèrent au coeur de ceux du rosé. Sa fervente béatitude s'entremêla à l'efflorescente panique, ses jambes trébuchant ainsi lors de quelques pas imprimés sur la piste de danse. Sa carcasse accabla l'esquisse de Narcisse d'un virulent fracas, un faiblard hurlement de stupeur maladroitement essoufflé. oh non ! je suis désolé ! tu n'as rien ? Le désespoir serti d'inquiétude incendia les prunelles du condamné de l'ardeur de ses sentiments qui balafrèrent celles du compagnon de leur frémissant éclat, sa myocardique cavale désormais écho contre la pulpe du tendre aimé.

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Deux nains qui dansent. Voilà ce à quoi songeait Narcisse alors qu’il se dirigeait d’un pas tout à fait décidé vers la piste tant convoitée. On les prendrait sûrement pour des élèves de primaire particulièrement doués. Est-ce que Acacia savait bien danser ? Il avouait n’avoir jamais abordé ce sujet, pourtant essentiel pour la bonne mise en place de la suite de la soirée. Narcisse était compliqué. Il voulait un partenaire talentueux. Il voulait bouger avec lui jusqu’au bout de la nuit, heureux dans son esprit, sans s’arrêter, jamais. Il ne s’essoufflerait pas.

Mais sans doute est-il trop brusque pour son partenaire. Sans doute montre-t-il trop d’enthousiasme à retrouver son élément, quoiqu’un peu guindé, sérieux, dans des costumes élégants mais serrant. Narcisse aime ce qui ne moule pas tant que ça. Surtout pour cette activité physique.

Mais ce n’est pas lui qui s’emmêle dans ses habits et qui trébuche. Moment de panique réciproque, et le corps chaud d’Acacia vient s’échouer contre le sien. Il n’a pas beaucoup de force, et est forcé de reculer de quelques pas pour ne pas tomber à la renverse – la soirée serait alors fichée, le précieux Suisse retournant bouder dans sa chambre, honteux et humilié par celui qu’il, pourtant, aime.

Bien entendu, Acacia n’en reste pas là et s’enquiert de son état. Et à Narcisse de hausser nonchalamment les épaules avec un sourire.

– Il n’y a pas de mal. Mais puis-je savoir ce qui cause tout ce… trouble ?

Ne jamais perdre la face. Mais pourtant, la proximité intime de leurs deux corps le réchauffe et colore ses joues – il espère que la luminosité masquera cette faiblesse. Il recule encore, et se sépare, presque à regret, du torse du plus petit frotté contre le sien.

Halloween

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Les doucereuses pommettes de Narcisse semblèrent s'égayer de la truculence d'un rosacé. Avènement d'un embarras sans doute insufflé de la maladresse du marocain. La culpabilité lui écorcha ainsi le palpitant, persuadé de n'être qu'une enclume, un insipide fardeau étiolant la légèreté si affriolante du rosé. L'origine de la maladresse fut subitement requêtée, scarifiant davantage le myocarde de l'orphelin. Davantage en perdition, immergé en eaux troubles, impossible et inacceptable à son esprit d'y engouffrer l'être chéri à l'agonie. ne t'inquiète pas ! je pense que j'ai dû avoir un moment de faiblesse et que c'est pour ça que j'ai trébuché mais ça n'arrivera plus, promis. je suis heureux de voir que tu vas bien. j'ai eu si peur de te blesser. Lénifié des courbes épargnées de Narcisse, il ne put davantage s'enivrer de sa proximité assassine de son palpitant, l'autre triple étoilé le délaissant soudainement. Ses phalanges toujours entichées des siennes se crispèrent inexorablement, presque hurlantes d'affliction à cette accablante séparation. Torture que l'Acacia s'évertua à renier, désireux de se galvaniser de l'esprit décontracté de Narcisse. Le voilà qui virevolta ainsi, une pirouette emportant sa carcasse rythmiquement vagabonde. Doucereuse invitation à se perdre au gré de ses pas délicats.

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Si Narcisse avait pu creuser dans l’esprit de son tendre Acacia, il y aurait vu de la peine. Et n’aurait pas compris. Pourquoi s’inquiéter pour sa personne, alors qu’il n’a commis que le simple impair de lui trébucher dans les bras ? En fait, Narcisse fait bien de ne pas se glisser dans les méandres du cerveau du brun. Il est suffisamment perdu dans le sien, qui lui fait mal et qu’il fait mine de ne pas comprendre. Sentiments trop humains qui le débectent et le rendent faible ; faiblesse refusée, repoussée, et haïe.

Mais Acacia a le don de souffler du baume sur les braises de son cœur froid. Il l’enveloppe de sa chaleur, qu’il a pourtant ressentie l’une ou l’autre fois, à l’occasion, erreurs et perditions. Des deux côtés. Car jamais ils n’auraient dû être si proches, se toucher si intimement.

Une simple étreinte amicale était déjà de trop. Loin d’être prude, la compliquée fleur refusait pourtant de blesser son ami.

Ami, ami.

Ils étaient simplement amis. Même si le garçon aux cheveux roses rêvait souvent de bien plus, au creux de ses draps, alors trahi par une apparition physique plus que gênante.

Et sa foutue douceur qui encore maintenant lui réchauffe le cœur. Ses paroles tendres, presque candides. C’est Acacia. Il n’y a pas d’autre conclusion. Il est ainsi, et c’est pour ça qu’il en est, peu ) peu, tombé amoureux. Jusqu’à devenir dingue.

– Tu es un marshmallow, Acacia. Les marshmallows ne blessent personne.

Et il sourit, serein. Ils sont maintenant prêts pour la danse, prêts pour un contact qui sera bien moins gênant car usuel dans l’activité à pratiquer. Et il attrape chaleureusement la main de son ami, l’autre venant se poser sur sa taille fine sans honte aucune.

Et coruscant d’enthousiasme, il valse auprès du jeune aimé, parce que ce petit moment d’égarement est bien vite oublié, et qu’il est prêt à lui offrir, s’il le peut, la plus belle soirée de sa vie.

Halloween

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L'Acacia étreint d'une énième volupté, doucereusement insufflée de la délicatesse du compliment de Narcisse. Verbale tendresse dont s'éprit davantage son palpitant déjà suffoquant d'une passionnelle odyssée à son encontre. Secrète attirance, sentimentale perdition inavouée, tourment férocement éclipsé de sa contenance pour éviter de ruiner l'éclat de leur irremplaçable amitié. Les pas vrillèrent, leurs arabesques catapultées au gré de l'effervescente symphonie. Balbutiements éclatants de cette plénitude au coeur de laquelle le marocain s'enlisa, ses tourments craquelés d'un éphémère oubli, le temps de quelques rythmiques cadences. Il tournoya, invitant le rosé à sublimer ses batifolages, les lippes égayées d'une radiance, lumineuse candeur d'un sourire asphyxié de complaisance. c'est si beau lorsqu'on tourne hihi ! Acacia entiché de son propre émerveillement de ces silhouettes aux ondulations embrasées et distordues de ses propres pirouettes. Les élégants fracas de ses chaussures cirées, mélodiques éclaboussures le long de la piste de danse, ses prunelles qui finalement, se pavanèrent une énième fois au creux de celles du rosé. Etincelantes orbes dont il ne pourrait sans doute plus se détourner, quant bien même le firmament était drapé d'innombrables noctulescentes orbes éthérées et les existences flamboyantes en cette nuit de festivités. Les courbes du marocain semblèrent pourtant s'inonder d'anarchie, paraissant graviter davantage à l'encontre de l'obscurité. Trajectoire désireuse de les extirper des incessantes contemplations jamais désirées.

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Et malgré les maladresses du début, Narcisse ne fut pas déçu par les talents de son doux Acacia. Il n’a aucun mal à suivre ses mouvements experts, et leurs corps s’accordent à la perfection. Ils virevoltent sur cette piste, frôlant les autres couples sans provoquer, et Narcisse l’entraîne toujours plus au centre, pour que tout le monde puisse constater la beauté de son ami, et comprennent que ce soir, il est à lui.

Et leurs regards s’accrochent encore et encore. Le Suisse cherche celui, tout beau, de son compagnon de danse. Il s’y perd trop souvent, et ses mouvements deviennent plus instinctifs qu’éveillés, réfléchis.

Et son cœur s’épointe, et Acacia est aimé de plus en plus.

Comme il le craignait.

Et bientôt grandissent dans son cœur des désirs enfouis tout au fond. Des désirs qui se réveillent, peu à peu, qui s’étirent, comme les premières fleurs du printemps. Ils seront forts, puissants, bientôt. Mais le rosé arrive encore à les contenir, maintenant.

Et heureusement, la danse se termine. La musique s’arrête quelques instants, pour continuer plus tard, mais Narcisse songe qu’ils en ont assez fait pour le moment. Qu’il est temps de faire une pause, de se reposer quelque peu. De reprendre ses esprits pour ne pas craquer et franchir d’honteuses limites.

Et il sourit. Encore et encore, comme si ce masque de joie était ancré dans la chair de son visage. Juste parce qu’il est au bras tendre d’Acacia, un ami dont il voudrait plus. Dont le cœur ne sera jamais sien, le corps encore moins.

Et ils sortent de la foule en délire, de ce cocon d’amour dont il ne veut pas, qui laisse un arrière-goût désagréable dans sa bouche sèche. Il a besoin de boire et entraîne Acacia, enchaîné à lui par leurs mains liées. Il prend un cocktail, en glisse un autre entre les mains de son délicat camarade. Il n’a toujours rien dit, parce que la voix est bloquée dans sa gorge, car il ne sait pas de quoi discuter ce soir. Ils sont simplement bien, tous les deux, dans cette bulle étrange, mais pas désagréable.

Halloween

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Leurs existences s'extirpèrent des festives méandres, abritées de ces mille et un vagabonds iris trop crépitants d'une insatiable curiosité. Personne ne s'y attendait, de contempler les carcasses entremêlées des deux triples étoilés. La réalité les avaient sans doute accablés. Les paumes du marocain embrassèrent la verrerie d'une coupe engorgée d'un nouveau breuvage alcoolisé. Inconnu délicatement caressé du pulpeux de ses lippes pourtant affamées d'une autre denrée, inavouable et secrète. Désir qu'il tenta maladroitement d'essouffler d'une vertigineuse cascade de lichées, les effluves alcoolisées enivrantes à peut-être balafrer sa conscience d'un éphémère oubli, le temps de taire la lubricité de ses pensées. Demeurant craquelé de perdition, il sembla tanguer légèrement vers les forestiers tréfonds, le creux de sa paume écrouant doucereusement celle du bien-aimé. Sibylline escapade, fuyantes ardeurs assujettissant l'Acacia, désireux de se réfugier parmi la lénifiante clarté d'une clairière pour mieux s'enliser au coeur de ses contemplations du rosé. tu veux te promener ? Délicate requête qui ricocha parmi les airs, les arabesques de l'orphelin fébrilement ondoyantes, encore fébrilement émoustillées des symphoniques détonations, les iris pourtant irradiés d'un silencieux désespoir qui se fracassa au creux des prunelles de Narcisse. Seule l'envie de se recueillir au sein de ses bras flambait, un brasier ruinant ses entrailles, l'extinction impossible à éviter, perpétuelle tragédie sous un firmament étoilé.

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Et le temps file dans un silence inconfortable. Narcisse en aurait presque les mains moites et la gorge nouée, brûlante comme si tout le sable du désert d’où provient son tendre ami glissait dans son gosier assoiffé. Il faut parler, discuter, comme le font tous les compagnons sincères. Ne pas passer pour des inconnus installés là par hasard. Soupir discret, main glissée dans les cheveux, lèvres séchées lénifiées par un baume appliqué en quelques secondes seulement puis rangé dans la poche de sa veste.

Ils ont l’air cons.

Enfin, il a l’air con. Car son bel Acacia rayonne de milles douceurs. Il fait pâle figure à ses côtés.

Et le mouvement vient de lui.

Et Narcisse est agréablement surpris d’avoir enfin l’occasion d’activer sa langue pour autre chose que terminer son verre presque vide.

– Bien sûr.

Il repose ce que tenait sa main et est entraîné dans d’obscurs desseins par son jeune ami. Où vont-ils ? Pourquoi ? Est-ce une bonne idée de s’isoler ainsi ? Quelles questions vont bien pouvoir se poser les gens ? Les neurones de Narcisse restent naturellement en ébullition. Bien paraître, même dans un pareil moment, où il devrait juste profiter de la solitude avec le garçon aimé tendrement.

Ici, ils n’entendent presque plus le bruit de la fête. Ils sont isolés, dans un cocon qui n’appartient qu’à eux, comme ils ont l’habitude. Mais les circonstances ne sont pas les mêmes. Ce que contiennent les cœurs non plus. Et Narcisse craint que, l’atmosphère intimiste aidant, il n’aille trop loin et perde Acacia pour de bon.

– Pourquoi voulais-tu qu’on soit seuls ? Tu es jaloux des regards des autres sur mon auguste personne ?

Petit clin d’œil, plaisanterie de mauvais goût. Mais Narcisse est perdu.

Halloween

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Le marocain emporta le rosé au creux de son sillage. Doucereuse traction qui les catapulta parmi les profondeurs inondées de davantage arborescences. Dame Nature exhibée dans toute sa splendeur, dérobeuse de toute l'attention de l'Acacia l'espace de quelques minutes écoulées jusqu'à ce que l'irrésistible gravé du rosé ne s'évanouit fugacement à travers les airs. Ses interrogations fusèrent, l'ultime ébouillantant les pommettes de l'orphelin, ses esquisses pivotant ainsi et ses prunelles se promenant à nouveau le long des courbures du bien-aimé. tu n'avais pas l'air très à l'aise avec toute cette foule alors je me suis dit que peut-être valait-il mieux s'éloigner. ça va mieux ? ne t'inquiète pas. comment être jaloux quand des gens apprécient ta beauté ? comment peut-on être capable de ne pas te contempler ? Confidence maladroitement exsudée. La profondeur d'une tendresse qui jamais, n'aurait dû flagellé les tympans du compagnon et pourtant, l'Acacia avait fait vrillé ses intérieures entraves, trop enlisé au creux de sa perdition. Immergé au coeur de ses sentimentaux flots, il s'était noyé et le voilà qui sombrait, ses aveux, de doucereuses et chancelantes déferlantes, tendrement offertes au rosé.

pardonne-moi, je ! Balbutiements éraillés, douloureusement soufflés, la panique ensevelissant subitement le marocain. Il était brièvement revenu à la réalité, conscient d'avoir dévoilé un secret pourtant destiné à demeurer indéfiniment scellé. Eternel fardeau dangereusement débarrassé désormais. Erreur à lui en vriller l'esprit quitte à délaisser légèrement les côtés de son bien-aimé, le myocarde erratique de cadences à lui fissurer la cage thoracique, le souffle déjà coupé. Il s'asphyxiait, finissant par s'écrouler, les genoux se fracassant contre les boiseries et le creux des paumes accolé à son crâne. Misère ...

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Personne pour les regarder, personne pour les déranger. La Nature leur offre ses sons délicats, et lui se sent bien. Bien sûr, demeure une légère tension entre Acacia et lui, ou peut-être la rêve-t-il ? Peut-être son ami est-il tout à fait à l’aise, dans cet élément agréable ?

Il ne veut pas fuir. Il ne veut pas entraîner Acacia dans la foule hostile à peine quittée. Pourquoi y retourner ? Voulait-il vraiment courir loin de son ami, pourtant invité de sa propre initiative ? De quoi voudrait-il se protéger ?

Il ne va rien se passer. Il ne dérapera pas. Il est droit dans ses bottes et le demeurera au possible. Ses doigts ne s’égareront pas sur la peau plus intime de son ami même si sa chair en songe tendrement. Il n’y aura pas de contact.

Prévisions utopistes.

Car Acacia promet des paroles d’une délicatesse troublante. Les mots résonnent dans la cage de thoracique de leur receveur longtemps. Il reste un instant pantois, perdu. Un plaisir immense s’empare alors de lui. Narcisse n’est pas compliqué ; quelques compliments, et il devient mielleux et bêtement heureux. Le Marocain ne pouvait trouver meilleur moyen pour lui plaire.

– Ça, je suis bien d’accord !

Le mal est bien vite passé. Des paroles simples, qu’il se sent digne de recevoir. Arrogant personnage imbu de sa personne, aveugle au monde l’entourant pourtant et ne croyant qu’à ses charmes. Acacia s’écroule, s’excuse, et il ne comprend pas. Moment où il se contente de petits moulinets inutiles de ses bras. Avant de sourire largement. Et de parler, sans tourner sept fois sa langue dans sa bouche.

Et surtout, d’agir.

Les œillères bien en place.

– Oooooh, on dirait que l’ami Acacia est tombé follement amoureux de ma personne, comme c’est amusant !

Et de se jeter presque sur l’éploré compagnon. Il atterrit avec une douceur discutable sur son abdomen et sourit largement. Il ne voit pas son trouble et sa peine. Et il tire joyeusement ses joues, tout revigoré d’être ainsi catégorisé.

– Allez relève-toi. Ce n’est pas grave de me trouver superbe ; c’est même normal !

Halloween

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Aveu insufflé d'un désespoir maladroitement exhibé, pourtant ferventement acquiescé du rosé, aveugle des tourments de l'Acacia. Une vérité avec laquelle le compagnon sembla jongler, la jalonnant de quelques exclamations qui creusèrent le myocarde du marocain. Balafré d'un gouffre incessamment grandissant, la culpabilité grava son esprit, persuadé d'être dorénavant l'indésirable parasite du quotidien de Narcisse, la réciprocité inimaginable. Effondré, les genoux certainement déjà maculés du maladif violacé d'efflorescents hématomes, un énième fracas l'assaillit, les arabesques du bien-aimé l'accablant de leur chute. Douleur ravivée, le palpitant davantage sanguinolent, acrimonies toutefois réprimées, les lippes de l'Acacia fiévreusement distordues. Barrières à l'escapade d'une lamentation affligée. La carcasse tremblante, ses iris se diligentèrent à lacérer les esquisses du rosé de vivaces contemplations, Acacia éternel tourmenté du bien-être de l'être adulé. Et lorsque ses ultimes dires l'assaillirent, piques de fer empalant son existence, ses iris s'étincelèrent tragiquement. Flots de perles nacrées qui jaillirent silencieusement, cascadant lascivement le long de ses pommettes, les traits de son faciès médusés de stupeur l'espace de brèves minutes avant que le creux de ses paumes ne vint éclipser sa fulgurante lypémanie, honteux de sa troublante faiblesse et éreinté de l'effroi de demeurer parmi les décombres de leur amitié fissurée à jamais.

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Pourquoi Acacia demeurait-il au sol, prostré et avachi comme si le poids du monde entier peinait à se maintenir sur ses frêles épaules ? Narcisse ne comprend pas. Perdu, il tente par tous les moyens de lui rendre son beau sourire, celui qui le fait fondre et le rend amoureux. Par des bêtises censées le faire rire, son joli rire qui serre son cœur de sentiments si forts. Il veut l’entendre à nouveau, alors il s’agite contre lui et l’enlace.

Mais ça ne marche pas. Acacia est plongé dans ses tourments et ses pitreries ne l’égaient pas. Pire encore, sont-ce d’horribles larmes qui dégringolent le long de son superbe visage hâlé ? Narcisse n’en revient pas, et sa bouche s’ouvre sous l’étonnement.

Et il se demande si c’est sa faute, ou si son ami a toujours été comme ça, un peu triste, et prompt aux pleurs.

La réponse lui est divinement soufflée mais il ne veut pas y croire.

Rassurer et consoler les autres, même s’il s’agit d’amis proches voire plus, le Suisse n’est pas habilité. Il est maladroit, s’évertue dans plus de sottises encore et empire gravement la situation. Que faire face à la tristesse de l’être chéri ? La blague, encore ? Le secouer durement et lui parler de façon cruelle ? Le serrer fort contre son cœur blessé ? Sans doute un mélange des trois.

– Eh, Acacia, arrête tout de suite de pleurer sinon je ne t’aime plus, d’accord !

Ton d’empereur, dans de chauds tons graves qu’il n’utilise que peu. Il ne sait pas s’il consolerait efficacement le brun de la sorte, alors il le tire dans ses bras et le serre fort. Une main tremblante rejoint ses cheveux doux et les caresse.

– Pourquoi tu pleures ? Hein, pourquoi ? T’es censé être content ! C’est notre soirée !

Halloween

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Condamné de ses tourments, il avait ployé, incliné face à leur perpétuelle oppression jusqu'à s'effriter. D'énièmes paroles affluèrent, épineuses, poison qui ruina davantage son myocarde essoufflé. La tendresse succéda pourtant à la maladresse du rosé, l'Acacia entravé d'une délicieuse étreinte. Irrésistible proximité qui le médusa férocement, les prunelles écarquillées de stupeur. Il se persuada de la possibilité d'une illusion, ses désirs si anarchiques ayant fomenté son insanité. Et lorsque ses phalanges s'arrimèrent aux dorsales courbes du compagnon, ses iris frémirent, les lamentations éclipsées d'un efflorescent apaisement, le palpitant erratique de ses agonisantes cadences. Emprise entichée du rosé qui s'enlaidit de souffreteuses crispations, l'effroi de le perdre décharnant son esprit. je suis désolé. je ne voulais pas gâcher la soirée ... Son faciès échoué au creux de la nuque du bien-aimé, ses esquisses accablées de tensions s'aveulirent peu à peu, la vagabonde paume de Narcisse effleurant ses crins cendrés lénifiant son âme, quelques soupirs discrètement exsudés du bout de ses lippes saccadées.

Son crâne balbutia finalement, délaissant le confort de la pulpe du compagnon pour parsemer les iris du rosé d'une doucereuse contemplation, incandescents d'une idyllique lueur. souris toi aussi je t'en prie, d'accord ? Le creux de la paume d'Acacia cascada délicatement le long du flanc de sa pommette gauche avant que ses index ne s'accolèrent aux commissures de ses lèvres pour les égayer d'un étirement. Fallacieux sourire ainsi exhibé.

Invité

the only one

Narcisse se refuse à l’échec. Il refuse de voir cette soirée qu’il attendait depuis tellement longtemps foutue en l’air par quelques malheureuses paroles. Il ne remarque pas qu’il empire peut-être son cas, responsabilisant son partenaire pour sa tristesse qu’il ne peut comprendre. Il veut que tout redevienne comme cinq minutes plus tôt, quand Acacia souriait encore et illuminait les alentours de son faciès réjoui. Acacia à la mine sombre et le monde s’écroule autour de Narcisse. C’est là une vision insupportable.

Et encore, il s’excuse. Narcisse aurait dû être satisfait de ce pardon sincère. Mais il ne l’est pas. Parce qu’il juge qu’Acacia se rejette la faute si souvent que ça en devient maladif. Parfois même, sans raison. Il n’est pas fâché, il n’est pas triste, et quelque fois, son ami réclame d’être pardonné pour une erreur qui n’en est pas.

Il a envie de le secouer. De lui hurler de se réveiller, de ne pas courber l’échine face aux autres. La soumission le rend peut-être désirable à ses perfides yeux, mais mentalement, il ne doit pas être heureux de la situation.

– T’excuse pas abrut… Acacia.

De bien vilaines paroles retenues avec peine, un enfoncement dans sa propre mouise constant, sans trop savoir comment s’en débarrasser. Et sa main qui filent ses cheveux comme de la soie, ses lèvres sur sa tempe chaude.

Et encore, le Marocain s’inquiète pour lui. Alors qu’il n’est clairement pas celui qu’il faut plaindre. Narcisse ne s’est pas écroulé en pleurs sur le sol arboré. Il est celui qui essaie, maladroitement, de consoler.

Le gifler est une envie mauvaise. Pourtant, la suite des événements vient méchamment le titiller et il pâlit. Pourquoi faut-il qu’il soit toujours si doux, si prévenant ? Quel ange le Seigneur lui a-t-il porté pour le sauver de ses tourments ?

– Acacia… arrête. Arrête d’être si gentil ! Rebelle-toi, bon sang ! Frappe-moi et insulte-moi quand je fais ou dis des conneries ! Arrête…

Et il le serre d’autant plus, comme s’il tenait un mourant prêt à s’éteindre pour l’éternité. Il ne veut pas le perdre. Son cœur bat tout entier pour lui, pour son superbe sourire et son bonheur. Il ne le mérité pas, Acacia est un chérubin qui doit trouver l’homme qui le comblera de qualités qu’il ne possède pas.

– Je…

Il ne sait pas pourquoi il l’enlace avec toute cette férocité. Comme s’il allait s’envoler loin de lui. Choqué, il le relâche et se redresse d’un bond.

Halloween

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L'étreinte du bien-aimé entravait toujours ses arabesques mortifiées. Les reproches fusèrent subitement. Impétueux flots qui écorchèrent ses tympans, ses lippes demeurant scellées, l'Acacia happé de la ferveur du charisme de Narcisse. Les tourments peu à peu essoufflés et le souffle erratique, il suffoqua de la fugace férocité de l'étau du rosé. Apnée du condamné qu'il était qui l'accabla insidieusement, son faciès progressivement engorgé d'opalin. Charnel châtiment qu'il aurait enduré une éternité pour se galvaniser de tant d'émotionnelle intensité, la carcasse inclinée face aux désirs de la mythique fleur dont les ardeurs s'embrasèrent davantage, crépitantes d'une carnassière tendresse. Oxygène dérobé, la conscience du marocain se ruina, chancelante, son esprit tanguant et ses paupières s'abattant dangereusement sur ses iris aveulis. Supplice qui s'éclipsa brutalement, le marocain expirant ainsi douloureusement, les aériennes bouffées enivrant à nouveau ses narines. La panique insufflée de cet abandon embrassa pourtant chacune de ses arabesques, le catapultant fiévreusement aux côtés du bien-aimé pour écrouer le creux de sa paume de la sienne. narcisse ne pars pas ... Supplication qui fendit tragiquement ses lippes, se méprenant sur les intentions du rosé. Et l'Acacia chuta à nouveau parmi ses bras, les siens enveloppant les courbes du compagnon. Les crispations les asphyxièrent rapidement, le visage du marocain engouffré au coeur de la nuque du bien-aimé. étouffe-moi encore de tes bras ... s'il te plait ... Je t'aime à la folie ... qui ne déflagra jamais d'entre ses lippes, ensanglantées de leur propre pusillanimité.

Invité

Narcisse se demande comment une soirée nitide peut tourner au vinaigre à ce point. Comment une amitié est sur le point d’être gâchée par les agissements des uns et des autres, maladroits et mal assurés. Est-il encore possible de rattraper l’horreur ? Peuvent-ils continuer leur relation sur de bonnes bases et oublier ces moments d’égarement ? Il n’en est pas si sûr. Cette étreinte, sûrement, est de trop. La puissance de ses bras autour du petit corps d’Acacia avait des tons exagérés, et Narcisse regrette amèrement de s’être laissé allé à cette faiblesse qui ne lui reprendra plus. Jusqu’à la prochaine fois.

Il a fait pleurer Acacia. Ce doux garçon aimé intimement sans qu’il le sache, blessé jadis pour de mauvaises raisons, mais pardonné depuis. Garçon précieux tel un bijou délicat, préservé de ses affres négatives sans grande attention. Il a fauté, il l’a meurtri, ce n’est pas la première fois. Mais ses yeux ont versé des larmes, jamais vues auparavant.

Et ses œillères qui ne partent pas.

Ils devraient se séparer maintenant, retourner de leur côté à la fête et trouver un autre partenaire, tristement, pour finir la nuit. Mais Acacia ne veut pas et il le réceptionne juste à temps entre ses bras minces, chutant lourdement sur les fesses sous la pression intense du mouvement. Cœur qui s’emballe à la folie, capiteuses sensations dans tout le corps, sa tête tourne et il serre Acacia. Encore.

– Je… ce n’est pas normal. Deux amis ne doivent pas se serrer aussi fort, ce n’est pas normal. Nous ne sommes pas amants.

Désir caché, puissant qui a grandi depuis. Espoir masqué derrière toutes les bonnes raisons qui pousseraient l’adorable Marocain loin de lui. Narcisse étouffe contre la poitrine de son compagnon, et ses mains se crispent sur son costume. Il ne veut pas flancher. Il doit rester fort, et ne pas imposer à Acacia son amour toxique.

– Tu me rends dingue…

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Les lamentations du rosé ricochèrent, épineuses d'un désespoir qui estropia le palpitant du marocain. L'étreinte demeurant pourtant intacte, rayonnante à travers la forestière obscurité. La capitulation détonna, la fébrile carcasse de l'Acacia définitivement abandonnée au rosé, enclin à davantage de scarifications, prêt à accueillir les moindres myocardiques ecchymoses insufflées de son bien-aimé. Il s'enlisa au creux de ses sacrificielles ardeurs, nécessaires à sa perpétuelle proximité aux côtés de l'être désiré lorsque ses lippes de ce dernier se délièrent, l'aveu ayant déflagré. Le faciès du marocain épris de vagabondage, s'exhiba à celui de son compagnon. Les larmoyants ruisseaux jaillirent, parsemant ses pommettes. Délivrance, dénuée d'affliction, la plénitude avachie le long de ses lèvres en un sourire ensoleillé. je pense à toi sans arrêt ... chaque jour ... chaque nuit ... à jamais ... L'Acacia se para d'une idyllique effervescence, fracassant doucereusement la commissure gauche du bien-aimé d'un baiser enjolivé d'une presque infinité, agonisant du délaissement de sa suave pulpe, la conscience désinhibée des lèvres descellées du rosé. Embrasse-moi mon amour, si fort, jusqu'à m'en mordre les lèvres jusqu'au sang ...

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Qui pourrait croire que le créateur ces roses mortelles qui fleurissent au gré des vents serait un jour empoisonné par l’Amour lui-même ? L’Amour dans sa robe carmine, splendide et puissant. Dévastateur et meurtrier.

Narcisse ne pensait pas être capable d’aimer. Il n’était pas né pour ça, et ce sentiment candide ne l’avait jamais effleuré. Il s’en était toujours moqué, imitant vulgairement les éperdus transis. Mais que faire, maintenant qu’il était plongé en plein dedans ? Se débattre et s’enfuir ? Ou se laisser glisser à cette idylle tendre avec l’espoir d’être adoré en retour ?

Allons, allons, c’est ridicule.

Mais Acacia sait au moins qu’il ne le laisse pas indifférent. Oh, il n’a pas prononcer les trois fatidiques petits mots qui auraient scellé son destin. Peur du rejet à venir. Mais Narcisse se voile la face et se refuse à ses sentiments.

Et Acacia pleure encore mais ne le lâche pas. Et Narcisse encore ne comprend pas d’où viennent ces larmes. Pourquoi cette eau salée ne peut laisser ses joues en paix et rougeoyer ses yeux si beaux. Il n’a pas de mouchoir, il ne peut pas l’essuyer tendrement. Alors il reste simplement les lèvres serrées à attendre que ça passe, et obtenir à l’occasion quelque éclaircissement.

Mais les paroles jaillissent à leur tour et il est pris de court. Une pierre tombe au creux de son estomac et il déglutit. Il croit rêver. Ses mains tremblent d’autant plus sur l’habit d’Acacia, et son regard cherche le sien. Égaré dans des pensées confuses. Un baiser déposé au coin de ses lèvres, son cerveau disjoncte pour de bon.

Il l’a rendu fou. Pour de bon.

Ses envies se font plus pressantes mais il les contient. Cependant, la couture craque. Et l’amitié vole en éclat quand il réagit aux simples gestes d’Acacia, fiévreux et peut-être un peu brusque. C’est comme épancher sa soif après de longues journées perdu en plein désert.

Vésanie qui lui vrille les côtés et le laisse étouffant.

Si proche, si proche. Leurs cœurs qui battent à l’unisson. Ses mains torturent le tissu de la veste, comme s’il voulait la retirer, préliminaires d’une nuit d’égarement qui ne viendra pas.

– Aca… cia…

Ne refais plus jamais ça. Ses yeux fixent les siens, dérivent trop vite sur ses lèvres qui le tentent tant. Apothéose d’un désir enfoui trop longtemps, prêt à se libérer de ses entraves et exploser en mille couleurs chatoyantes pour le jeune homme enlacé.

– P… pars, s’il-te-plaît… je vais faire une bêtise… je t’en supplie...

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Il s'était incliné, ruiné de ses fiévreuses ardeurs, la commissure du compagnon éphémèrement estampillée du bout de ses lippes embrasées. Suave affection qui fomenta les inavouables désirs de Narcisse, l'intime turgescence décelée de l'Acacia, ses pommettes s'auréolant de la timidité d'un rosacé. Scabreuse révélation, perturbatrice de l'esprit du marocain, le creux de ses paumes s'agglutinant à son faciès, désireuses d'éclipser la gêne éprise de ses faciaux traits. Pourtant, lorsque les supplications de son bien-aimé saccagèrent les airs, un stupéfait sursaut flagella ses arabesques, ses prunelles inondant celles de son compagnon de la tragique clarté d'une efflorescente affliction. tu veux vraiment que je parte ? mais ... c'est dangereux la nuit ... tu ... as l'air de souffrir ... comment t'abandonner ? laisse-moi t'aider, ange ... s'il te plait ... Les phalanges d'Acacia s'entichèrent de la criarde soie capillaire, déambulant jusqu'au sommet du crâne, quelques rosés crins opprimés vers l'arrière, doucereusement ployés. Affectueux fracas qui retentit finalement, les étendues frontales du marocain s'échouant délicatement contre celles du cavalier émoustillé. détruis-moi dans ce cas ... saigner ne me fait pas peur si c'est le prix à payer pour contempler tes sourires ...

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Et le navire qu’est Narcisse s’échoue lentement dans l’océan tumultueux qu’est sa vie auprès d’Acacia. Il est poussé toujours plus loin dans ses retranchements de verre, tremblotants et prêts à se briser pour de bon. Le garçon a une énorme maîtrise de lui-même, mais il craint que cette fois, ça ne suffise pas à le sauver. Il devrait se redresser pour de bon, saluer Acacia et retourner illico dans sa chambre pour calmer ses pensées pourrissantes et ses ardeurs physiques incontrôlables et embarrassantes.

Comment est-ce possible de désirer quelqu’un si fort ?

Acacia est la divinité en laquelle il ne croyait plus, Acacia est un ange, un vrai, venu du ciel pour épargner sa vie tourmentée et cruelle. Acacia est le démon qui le force à se montrer tel qu’il est, peut-être, vraiment. Mais ils ne veut pas que ses barrières, érigées pendant toutes ces années pour effacer les faiblesses, ne cèdent enfin. Il ne veut pas être terrassé par le monstre Amour.

Toutefois, il est en chemin.

Parce que le Marocain est bien incapable de se taire, alors qu’il devrait présentement fermer sa bouche pour ne pas être heurté par les dangereuses pulsions du rosé aux mains tremblantes.

– Arrête…

Il gémit. Lente agonie, terrible torture qu’est la sienne, incapable de se libérer des liens qui l’attachent férocement à l’homme aimé. Il n’a qu’une seule envie ; prendre possession des lèvres douces et pulpeuses de son ami jusqu’à la mort. L’embrasser, ce dont il rêve depuis des semaines, et les laisser pantelants et épuisés par cette passion dévorante.

Mais Acacia n’arrête pas. Et pousse le vice toujours plus loin. Et le barrage cède, l’eau foudroyante les noyant tous les deux de ses flots meurtriers. Il étouffe, perd la tête.

Il regrettera son geste plus tard.

L’alcool aide, un peu ; il inocule les sens.

Ses mains viennent cueillir son visage, se glissant sur ses joues avec fébrilité. Narcisse ne sait pas s’il se montre doux ou brutal, il est juste impatient de rompre la distance qui les sépare. Il s’approche, toujours plus près de la limite à ne pas dépasser. Ses lèvres ne sont plus qu’à un ou deux millimètres des siennes. Toujours plus près.

Mais pourtant, il renonce. Ses mains lâchent son visage, tombent sur ses épaules et entreprennent de retirer cette veste qui le gêne, comme si la séparation serait moins nette sans ce superflu habit. Sa bouche gourmande ne touche pas la sienne, mais vient quérir de la peau dans son cou. C’est elle qu’il est désormais occupé à malmener de ses baisers impatients, brûlants. Il n’épargne aucun centimètre de chair alors qu’il le pousse vers l’arrière, comme dans une vaine tentative de soumission à ses impétueux désirs.

Il lui montre la puissance de son amour, l’amitié définitivement volée en éclats.

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