vie dessinée † acacia

Invité

an & acacia

be soft for the sake of every heart; show them with every movement of your body that gentle does not mean weak.

pourquoi le stade?
qu'est-ce qui a motivé son choix, au juste?
an n'y va surtout pas pour participer à un quelconque sport. plus du genre intellectuel qu'autre chose, mais il apprécie parfois de regarder depuis les gradins. et parfois laisser libre cours à son imagination débordante. il aime reproduire certaines scènes sur le papier en y ajoutant sa touche personnelle. aussi parce que la place est tellement grande qu'il ne risque presque pas de se faire observer. parce qu'il n'aime pas qu'on lui dise qu'il est talentueux. ou plutôt, il aime trop ça, mais il a peur de le montrer ou de se montrer trop présomptueux. alors il préfère tout garder pour lui, au risque de ne jamais exposer ses dessins.

mais aujourd'hui, il prend le risque, parce que l'envie - non, le besoin - de se vider la tête le torture presque. le sac sur l'épaule, an serpente entre les gens en tentant au mieux d'éviter tout contact avec eux. il n'aime vraiment pas qu'on le touche. il déteste encore plus quand on fait exprès en sachant très bien qu'il pourrait mordre rien que pour ça. il n'a pas l'habitude de laisser son agressivité le contrôler, mais lorsqu'il se sens repousser à l'extrême dans ses retranchements, il ne peut s'empêcher d'être violent. encore heureux que sa patience et sa tolérance soient aussi immenses que le ciel lui-même. ou bien était-ce une mauvaise chose? cela a ses positifs et ses négatifs, de toute évidence. puisqu'il est facile d'en abuser de beaucoup trop de façons.

les gradins, finalement, osent se montrer à son regard et le chinois grimpe les marches qui mènent un peu plus haut que le centre, là où les élèves n'ont pas tendances à aller. comme ça il aura un minimum de paix et d'intimité, même si des gens se trouvent un peu plus haut. leur nombre ne l'effraie pas outre mesure, pourtant et il s'installe enfin, observe un peu ce qui se passe au centre ultime du stade avant de sortir son carnet de dessins et quelques-uns de ses crayons. ses yeux détaillent la moindre chose se trouvant sur leur chemin, la main gauche en suspens au-dessus de la feuille vierge, mais le crayon pointé, prêt à l'utilisation. une demie-seconde plus tard, la pointe rencontre la surface lisse et an laisse son inspiration le guider entièrement. s'il n'avait pas eu cette passion déchirante pour les chiffres, le dessin aurait été nettement au-dessus de tout.

les secondes défilent, puis les minutes les suivent et ainsi une heure passa où l'asiatique n'avait pas flanché une seule fois, crayonnant sans arrêt. il était tellement absorbé par ce qu'il faisait qu'il n'avait nullement remarqué la présence qui se tenait derrière lui à observer par-dessus son épaule. et puisque le soleil ne projetait pas l'ombre dans son champ de vision, aucun moyen pour lui de deviner qu'on l'épiait impunément. le changement de crayon est arrivé afin de pouvoir ajouter un peu de couleur, mais ses doigts se referment malencontreusement sur l'objet de son TOC; un stylo. ce qui le fait sursauter et propulser ladite chose un peu plus loin. c'est presque phobique pour lui et il ne comprend toujours pas pourquoi, même après toutes ces années de vie. il ne supporte pas les stylos et il est incapable d'écrire avec eux. ça lui donne des frissons qui lui font légèrement secouer la tête et c'est là qu'il tilte; qu'il entend une respiration derrière lui. en se retournant, il voit clairement la personne derrière lui et il sursaute de nouveau. non pas qu'il soit de nature nerveuse. d'habitude, il ne réagit pas aussi excessivement à ce genre de choses, mais aujourd'hui, il ne peut s'en empêcher. le mouvement fait rouler quelques-uns de ses crayons au sol et dans la tentative de les rattraper avant qu'ils ne heurtent le seul, il fait tomber son carnet de dessins et perd aussi son équilibre. ce sont ses genoux qui se retrouve au sol et la douleur le fait grimacer. au moins, ses précieux crayons n'ont pas fait rencontre avec la surface dure ce qui aurait briser leur mine à l'intérieur. ce genre d'événement qui fait aiguiser son crayon presque à l'infini à cause d'une mine fragilisée par le choc. pétrifié de douleur, an ne peut se relever pour le moment et il se contente de souffrir seul dans son coin.

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Invité

La carne s'éclaboussant trop aisément d'innombrables acrimonies, le plus délicat des fracas un supplice pour l'épiderme, flamboyantes crevasses et ecchymoses le constellant, Acacia ne pouvait que s'ostraciser de la majorité des physiques activités. Il se galvanisait de ces effervescentes esquisses, semblant voguer le long des terrains, égayées d'une dynamique adrénaline. Sensations à la saveur rarement délectée du marocain. Il s'entichait alors à silencieusement et discrètement les balafrer des ses contemplatives odyssées, ses iris incendiés d'admiration, épris de ces sourires flambant le long des lippes et de ces bras brandis à travers les airs lorsque les odes aux victoires déflagraient. Trop bruyants cependant, cacophonie épuisant les tympans, l'éclipse de ses arabesques se prononça. Furtif délaissement pourtant entravé d'une inattendue découverte, les vagabondes prunelles du marocain ayant décelé l'éclat d'un art désert à travers ses phalanges. Les esquisses incapables de se pavaner en silhouettes, fades mimes de ces lettres destinées à ériger les mots.

Le voilà qui gangréna fugacement la distance lovée entre leurs deux carnes, se médusant à ses côtés. Gisant silencieusement dans l'ombre de l'inconnu, ses iris balayèrent par dessus son épaule l'immaculé fragment échoué entre ses paumes s'ornementer progressivement d'hypnotiques motifs. L'Acacia si enlisé au creux de ses contemplatives perditions fut subitement flagellé de stupeur lorsque l'inconnu sursauta au moment où le bout de ses phalanges enlaça un stylo bic. Le carnage s'immisça et les truculents crayons se ruinèrent au sol tandis que les genoux du ténébreux s'y fracassèrent ferventement au cours de sa tentative de leur salut. Succession de tragédies si brèves que le marocain n'eut guère le temps de lénifier l'accablé de sa bienveillance. Lorsque les malheurs connurent une finalité, ce fut le creux de sa paume qui se mua en offrande à l'égard de l'inconnu, les tourments à l'encontre de ses jambes incendiant ses méninges. Il l'aida à recouvrer sa stature déchue puis son étendue dorsale s'inclina pour irradier les genoux de l'asiatique d'une méticuleuse inspection, ses fines phalanges cascadant doucereusement le long de ses rotules. Caressante attention désireuse d'aveulir les sourdes agonies des acrimonies les estropiant. L'Acacia s'accroupit finalement, recueillant les crayons en perdition pour les aligner aux pieds du ténébreux, l'ordre des criardes teintes évoquant celui agençant les arcs-en-ciel. est-ce que ça va ? ça doit être douloureux ... Son inquiétude ricocha à travers les airs, ses prunelles et son faciès assombris d'affliction désormais offerts au compagnon.

Invité

an & acacia

be soft for the sake of every heart; show them with every movement of your body that gentle does not mean weak.

il s'était douloureusement échoué au sol dans la tentative de sauver ses crayons de bois du choc qui ferait briser leurs mines fragiles. évidemment, les sauver tous ne s'était pas fait possible, puisqu'ils ne roulèrent pas tous dans la même direction. le bruit fracassant des crayons au sol le fit grimacer de déception et de frustration. il allait devoir se battre avec eux pour dessiner à l'avenir et en acheter de nouveaux alors que ceux-ci étaient presque neufs ne faisait pas de sens pour l'asiatique encore agenouillé au sol. de ses genoux, irradiait une douleur sourde et il avait l'impression de ne plus pouvoir se lever. la succession d'événements s'était déroulée trop rapidement et il n'avait pu empêcher ses rotules de s'éclater contre la surface dure du sol du grand stade. la faute à cet inconnu posté derrière lui à épier son talent caché. que devrait-il faire à cet instant? une main se tend vers lui et an l'observe un instant en se questionnant brièvement avant de doucement l'empoigner pour le laisser l'aider à retrouver une stabilité. il avait mal, mais déjà, la douleur s'estompait progressivement. puis le comportement étrange de l'élève fait froncer ses sourcils à la fois d'incompréhension et de stupeur. il n'avait nullement besoin de cette fine attention, mais il laissa couler quand il le vit rapatrier ses crayons sur le sol devant lui dans une cascade arc-en-ciel. l'expression du visage de l'inconnu le laisse perplexe. se soucie-t-il vraiment de lui?

- ça va, merci.

un ton sans équivoque et peut-être un peu plus brusque que ce qu'il aurait voulu au départ. alors il pince les lèvres avec une mine à moitié désolée avant de se pencher lentement pour ramasser ses crayons et les ranger dans leur étui. an ne sait comment se comporter désormais, lui qui laisse les autres difficilement percer sa carapace au départ. il est toutefois curieux des raisons qui ont poussé son interlocuteur à regarder au-dessus de son épaule, mais ne le laisserait pas savoir. il devrait sans doute se présenter, toutefois, an, s'il peut éviter les contacts, il le fait. il n'ose jamais vraiment approfondir ses rencontres, tout simplement par crainte d'être rejeté. alors c'est lui qui rejette impunément et sans s'en soucier le moindrement du monde. cependant, il ne peut pas simplement partir sans rien dire de plus, ce serait impoli et il n'aimerait pas qu'on lui fasse la même chose.

- qu'est-ce que tu faisais là?

le contact visuel est pour le moment absent, puisqu'il range ses choses, referme son cahier de dessins. il ne se sentait pas réellement à l'aise à ce moment précis, mais pas assez inconfortablement pour fuir et ne plus jamais poser le regard sur lui. alors il lève les yeux vers l'autre élève tout en s'asseyant de nouveau et reposer ses genoux. peut-être l'invitait-il à en faire autant, il ne sait pas. en tout cas, il ne le faisait pas consciemment.

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