fin/ hotel california (miel) / STAND 4

she lit up a candle and she showed me the way

miel est une ouvrière discrète, sorcière timorée effacée des odes à la beauté - second plan tout à droite, on l'oublie bien facilement. pourtant voilà qu'elle existe, dans toute sa splendeur adolescente - voilà qu'elle existe et qu'elle est pertinente, qu'elle parle et même certains racontent qu'elle sourit. certains la disent vivante parce que c'est juste et orion le sait très bien. il est bien étrange qu'ils ne se soient jusque là pas réellement rencontrés sans que cela ne soit particulièrement surprenant - deux figures silencieuses si elles n'ont à première vue rien à ne se dire.
il la connaît à travers caprice et d'après ce qu'elle se forge à travers l'académie, il la connaît comme des mots ou bien une figure connue à travers les couloirs mais voilà tout.

certains diraient que c'est déjà beaucoup et il y aurait une part de vérité : orion a assez pour essayer de tracer un vulgaire portrait du personnage. ainsi, s'il doit la décrire il dirait : intrigante. il dirait : secrète. et sûrement même d'autres choses, mais il ne veut pas s'imposer dans son idée préfaite d'elle, et se réjouit secrètement de bientôt l'approcher. traînant dans les stands TECH, il s'arrête enfin au quatre qu'il convoite depuis le début du festival. c'est une fin de journée et beaucoup d'élèves patient pour être bien placés au concert, mais il n'est pas question de tout abandonner : il s'est dit qu'ainsi, il dérangerait sûrement un peu moins en s'accaparant la jeune devray pour discuter avec. alors il s'approche du stand et patiente bien tranquillement. quand il arrive à croiser son regard et non pas seulement les boucles blondes (puisqu'elle lui tournait le dos jusqu'ici), il lui adresse un léger mouvement de main pour qu'elle comprenne que c'est bien à elle qu'il veut lui parler.

il a une graine d'excitation qui germe dans son coeur, il a l'impression de franchir l'interdit. bonjour, ou bien bonsoir je ne sais jamais, miel. je te dérange pas j'espère ? ça serait pour avoir des renseignements sur tes grigris. il ne sourit pas vraiment il y'a l'ombre de deux coins de bouche qui se relèvent sur son minois.

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miel & orion

Comme si une tempête avait fait rage toute la journée, j'ai le souffle court qui demande grâce. Comment font-ils tous pour avoir l'air toujours pleins d'entrains alors que les heures passent ? La foule me plombe et maintenant qu'elle s'éloigne je respire mais pas sans peine et c'est à peine si je me souviens comment je m'appelle. Alors quand tu prononces Miel il me faut du temps, mon regard s'est penché sur ta main agitée et l'information avait traîné avant de percuter. Les autres partent s'entasser mais toi tu restes et j'ai du mal à imaginer ce qui t'intéresse. Je cherche un peu mais ici il n'y a plus que moi et Orion je te connais, je t'ai vu, tu n'as pas de raison de t'approcher de moi. Un regard au ciel et au crépuscule qui s'annonce, je hausse les épaules ; je ne comprends pas bien ce que tu me demandes, pour tout t'avouer.

« Bonjour ou bonsoir, d'ailleurs. On est dans une heure transitoire. »

Je me rappelle le sac en tissu que j'ai laissé sous le stand. Il est beau tu devrais le voir, j'y ai cousu des patchworks d'animaux mais j'ose le montrer à personne. Il y aurait des imbéciles pour se moquer. Je veux garder ça pour moi pour que ça reste précieux, pas la peine que ce soit bafoué - j'ai un peu appris à me protéger. Peut-être que tu fais pas partie de ces idiots mais comprends-moi, partout où j'existe il y a danger. Alors pour cette fois je le laisse sous la table, je l'ouvre et j'en sors quatre ; cinq ; six grigris dont la pierre violette luit encore et dont les animaux en métal autour - des merles - semblent murmurer des tendresses.

Est-ce que c'est bizarre, dis-moi, de savoir qu'ils sont tous un peu à toi ? Qu'ils ont été créés avec tes yeux et ta voix ? Qu'est-ce que ça fait, de recevoir un morceau de soi de la main de quelqu'un à qui on a jamais parlé ? Je cherche dans tes yeux le moindre indice d'humanité - je te l'ai dit, j'apprends à ma manière comment faire pour vous ressembler.

« C'est cinquante rabbits l'unité. L'effet dure une à deux heures. Et... »

Mon discours est préfabriqué, je l'ai noté quelque part dans ma tête et je l'ai répété. Mais maintenant que la journée semble s'achever j'ai envie d'innover. Je suis fatiguée de la monotonie qui n'a pas cessé de me bouffer.

« Ceux-là ce sont les tiens. Six. »

J'en pointe un du doigt.

« Au self tu mangeais de la purée. »

Un autre.

« Dans les couloirs quelques mots échangés avec Caprice. »

Un troisième.

« En train de lire dehors pendant les vacances d'été. »

Je relève les yeux, je me sens inappropriée, mais c'est loin de m'être étranger.

« Le grigri a des effets un peu différents selon le moment où il a été créé. Ils sont tous strictement personnels, ne fonctionnent que sur la personne pour qui il a été créé. Et ceux-là répondent à ce qui se dégageait de toi... à ces moments-là. »

J'avais jamais autant parlé depuis le début du festival et t'étais le seul à avoir l'air vraiment fasciné.

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il est toujours très étonné de la jeunesse et de son vent frais. elle a des mots qui lui semblent adultes et un regard poinçonné par la justesse : il lui semble en cet instant que miel à treize ans sait déjà comment vivre. son attrait pour les devray se voit alors perpétué, aimants de son admiration parce qu'ils viennent d'un monde étrange et savent s'accoutumer à leur manière à celui-ci. orion pense déjà qu'il y a en miel une enfant déjà adulte, qui se bat pour être adolescente.
le voilà donc intéressé rien que par le fait qu'elle use un mot de grande personne : transitoire.

miel ne perd pas de temps pas avec les politesses mondaines, ne questionne pas sur l'inutile et se projette dans le concret de sa demande : il veut des paroles, il en a soif, elle lui en a donne.

un à un, des oisillons paresseux délogés de leur propre nid. brillants dans leur timide réveil, étalés là par les mains de la créatrice. orion remarque direct un détail : ce ne sont pas de simples grigris, ce sont des chefs d'oeuvre en son honneur. sans qu'il puisse en expliquer la raison, le voilà happé par la violence d'être confronté à des objets qui nous correspondent dans la délicatesse de la justesse. il y a quelque chose de troublant à cela, et il relève deux yeux à la recherche d'appuis qu'il connaît pour ne pas flancher.

si miel est belle drapée dans son mystère, son oeuvre l'est encore plus et dieu sait à quel point orion aime les artistes - et dieu sait à quel point il peut être touché à une toute petite corde de son coeur par une telle intention.
il s'est décidé aussitôt qu'il pouvait l'aimer. déjà parce qu'elle a cette manière tout à fait admirable de poser ses mots sans chichi aucun, aussi puisqu'elle est aimée de caprice et tout simplement parce qu'il en a envie. orion ne confie que rarement son amour ainsi mais miel l'appelle à baisser les armes. il n'est pas offusqué quand elle énumère toutes les situations qui l'a inspirées, mais admire plutôt le fait qu'elle s'accroche à rien pour chacune des pièces. c'est fascinant. ça vient du coeur. vraiment je suis sincère, c'est vraiment très beau. ce n'est pas l'intérêt de la chose sûrement, mais il ne peut pas s'empêcher de le dire. tu as vraiment fait tous ceux-là en pensant à moi ? il y a quelque chose de plaisant dans l'idée d'être une muse.

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miel & orion

Y a comme l'esquisse d'un sourire qui s'est invitée au creux des joues, mais elle a disparu et puis tes yeux ils frondent en plein dans les pierres alors c'est pas grave que tu l'ais pas vue. Elle t'était quand-même adressée et c'est l'intention qui compte, je me dis que quelque part ton inconscient doit l'avoir reçue.

T'as l'air un peu essoufflé Orion, d'habitude les pierres ont pas cet effet-là ; ils deviennent obsédés mais pas admiratifs, ils complimentent pas le travail ils posent des questions. Ou ils achètent sans aucune autre formalité, je préfère encore ça, après ils disparaissent et je peux me recentrer.

Ça me rend bizarre qu'on me regarde, j'ai pas envie que tu dises Miel une deuxième fois, donne l'argent, prends ta pierre et fais comme les autres va t'entasser dans la foule, je sais pas ; mais me regarde surtout pas encore une fois.

Ça fait une minute entière que ta question est restée en suspends je me sens toute bête. J'ai pas entendu les secondes et c'est connu le temps est impatient et capricieux, il n'attend pas les retardataires. Mais moi je suis pas en retard, Orion, tu le sais, je suis juste devant, et j'ai perdu le fil de ce que j'ai laissé derrière.

« Non. »

J'ai du remettre tout dans des cases comme j'ai appris à faire, mais les cases c'est un peu trop fermé et puis ça me plaît pas trop de les ranger comme ça. C'est dans le désordre que je me sens structurée. Alors j'abandonne je baisse les bras, l'instinct s'y attellera mieux que moi

« Je ne pense pas. Je fais en me laissant imprégner. J'observe, je créé. »

C'était l'hypersensibilité qui rendait la maîtrise de l'alice si facile - et puis le fait d'avoir été trop souvent exploitée, mais je tairai cette idée.

« Alors oui ceux-là parlent de toi. Mais moi je suis que l'interprète. Je suis l'heure transitoire entre bonjour et bonsoir. »

Je t'assure dans ma structure ça a l'air très clair.

« Moi je pense rien du tout, sinon je me laisserais submerger. Et avec tous les déséquilibrés qui sont passés, j'aurais déjà succombé. »

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réceptacle d'une puissance abstraite, voilà ce qu'ils sont. et il y a toujours la question : quand est-ce que s'arrêtera ? quand est-ce que je ne pourrais plus m'habiller que de mon humanité ?

orion y a pensé, beaucoup. aura-t-il encore de la valeur si sa particularité venait à s'éteindre du jour au lendemain ? il a tout fait pour, il s'est forgé en personne individuelle et non pas en simple point de passage pour une force supérieure. il se demande s'il a mal fait en disant cela, parce que c'est vrai que s'il était elle avec toute son histoire, toutes ses choses que la plupart ne voudraient même pas savoir, elle en a peut-être assez que sa beauté soit limitée à ce qu'elle produit.

alors il la regarde.
encore.

il écoute attentivement, élève sage, il écoute et absorbe - très bien, c'est ainsi qu'elle fait. avec son immense sensibilité qui sait jouer de l'instrument qui représente le reste (tout sauf elle), elle gratte. encore une fois, orion, un peu rêveur, la voit violoniste. elle ne peut exister sans son archer, ne peut exister sans tous les autres gens qui sont ses cordes - et les devray qui sont le corps même de l'instrument.
oui c'est bien joli comme image, ça lui plaît. lui, il se préfère corde principale de sa vie : indispensable à tous les morceaux, mais ce n'est pas lui qui décide, au fond. de part sa singularité il a réussi à se forger indispensable pour le rester du mécanisme.

voilà ce que lui inspire miel. mais tu n'es pas limitée à ça. il corrige tout doucement. tu n'es pas limitée à être l'heure transitoire. parce que ça serait la diminuer et elle a encore le temps de se rendre compte de son entièreté, même si cela peut lui déplaire pour l'instant.
maintenant qu'elle le dit, quand il use de son alice, peu importe à quel point cela ravit les gens (et il en est très satisfait), il n'a pas l'impression de créer. il reçoit des histoires écrites par d'autre : au fond, ils sont un peu semblables. je peux tous te les prendre ou c'est limité ? il a beaucoup d'argent de côté, il n'est pas particulièrement dépensier - et puis il est bien servi tous les mois. c'est contreproductif pour les PSY de faire ça... mais disons que c'est entre toi et moi.

alors il la regarde.
encore.

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J'ai la tête qui tourne s'il te plaît arrête. Je supplie avec l'âme mais mon corps veut pas te le demander, les yeux et les mots me trahissent ils ne transmettent pas la bonne information qui te disait de t'en aller. J'aime pas quand tes yeux se posent sur moi, j'ai l'impression de devoir justifier quelque chose. C'est pas ton regard rassure-toi mais je tremble toujours quand je sens que je suis là. Ne dis plus les mots qui me parlent, fais comme les autres, fais semblant et pars, comme les autres, pars, pars, pars.

Mes mains se sont agitées un peu contre la table, ont tapé des rythmes aléatoires. N'y cherche aucun message ou aucune cadence, parfois le contact m'autorise à rester un peu plus présente, ça me fait revenir sur l'instant. Je rattrape ma conscience qui avait filé quelques mètres à côté, ou au-dessus ça dépend je sais plus.

Je hausse les épaules : pourquoi tu me dis ces choses-là ? J'ai pas besoin d'être rassurée Orion je suis fragile mais je préfère m'effondrer que de tenir avec de la colle périmée. Puis c'est pas vrai ce que tu me dis, la vérité c'est que pour l'instant je suis limitée à ça. C'est ma réalité à moi ; mais je sais que la réalité ne se fige pas et qu'un jour mes limites deviendront d'autres et peut-être un jour ne seront plus rien. Je sais que le potentiel est grand, mais pour l'instant je ne suis que ça, et c'est pas bien de vouloir m'éloigner de ce que j'expérimente. Ça me fait croire que j'ai encore tords de ressentir ce que je ressens ; comme si les limites autour de moi n'étaient que le fruit de mon éternelle démence, que le problème venait encore de là.

Je t'aime bien Orion. Avec les autres j'ai pas le temps de penser ça, avec les autres je m'effondre avant de pouvoir défendre mon identité. C'est toujours malade, mais c'est différent. J'ai l'impression que tu peux entendre.

« Hein ? »

J'ai l'impression de tomber d'un ciel inconnu et je sens toujours pas mes pieds sur terre. Six grigris ça fait cher tu sais, c'est pas tous les jours que j'abandonne une portée de bébés comme ça. J'en avais jamais vendu deux à la fois.

« Euh. »

Je suis perdue mais je crois que ça s'éclaire dans ma tête. Maintenant que l'instinct s'y mêle ça va très vite la réflexion est immédiate ; tout simplement parce qu'il y en a pas.

« Ben si tu les prends tous les six en une fois tu risques de faire une overdose ou quelque chose comme ça. Mais tu peux en prendre un et puis... Et puis je te donnerai les autres quand tu en auras besoin. De toutes façons ils sont toujours dans le sac aux patchworks. »

Et je hoche la tête comme persuadée que tu sais de quoi je parle.

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elle ne parle plus que des grigris. il ne faut pas s'en aller trop loin du sentier, on se perdrait dans la forêt de nos sentiments ; ah non il faut garder la ligne droite de la vie sans voir trop loin les obstacles, sans se compliquer la vie. il y en a déjà assez sur la route pavée qu'on nous a prévu à la naissance.

alors l'on revient au plus simple propos : celui de la vente. c'est celui qui les unit initialement alors rien d'autre ne doit subtiliser la place du marchandage. orion observe toujours les bidules étalés devant lui, constate leur forme, et apprécie toujours autant leur éclat. il a ce regard des collectionneurs qui vont acquérir une pièce convoitée depuis longtemps et surtout rare, très rare, qui a beaucoup de valeurs dans le coeur.
parce que ces vieux timbres entassés dans des cahiers au cuir gratté, ils n'ont de valeur que ceux qui la voient - et il en est de même pour les gris, et il en est de même pour l'argent. alors orion n'en a que faire de mettre trois cent rabbits s'il le faut dans ces pièces pour les posséder.
il dépose une main sur le comptoirr qui met en instance la discussion et fouille sa poche pour en sortir un porte-monnaie en cuir. il sort des billets qu'il dépose tranquillement, malgré leur somme que seul un major pourrait se permettre de sortie en une seule fois et sourit. il revient sur son visage à elle.

ils disparaissent quand on les a utilisés ? et tu me conseilles d'utiliser lequel en premier ?

il n'oublie pas l'information du sac aux patchworks. il reviendra dessus plus tard.

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Voir tout cet argent me fait tourner la tête. J'ai l'impression de revivre par procuration des instants maudits et exilés de mon être. Des images oubliées refont surface de Papa qui empoche, encaisse, un sourire aux lèvres, et nous derrière. Je déglutis, et ma peau déjà pâle de vient livide. J'attrape les billets que tu me tends et je me sens sale, si sale, comme si je t'avais piégé, comme si je t'avais obligé. Qu'est-ce que je t'ai fait, Orion ? Qu'est-ce que je suis devenue ?

J'ai baissé les yeux et me suis figée pendant plusieurs longues secondes. En regardant les bijoux, un sourire a écorché le bord de mes lèvres. A voir les plumes métalliques des merles, je me suis bercée. J'ai fermé mes paupières lentement pour reprendre le souffle qui m'avait échappé, et j'ai exorcisé les démons qui me hantaient.

J'ai relevé les yeux sur ton visage intéressé, et comme un cadeau, je t'ai offert un sourire léger.

« C'est toujours celui créé sur le moment-même qui est le plus adapté. »

Alors j'ai agité mes mains dans quelques combines habiles, des lumières douces s'en sont dégagées. En quelques secondes à peine, de fils d'argent et de perles, entre mes paumes était né un nouveau merle. Mon regard ne t'avait pas quitté, et je t'ai tendu le nouveau bébé.

« Alors celui-là... est offert. »

Fais attention quand tu le prendras. Je ne l'ai pas scellé.

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elle sourit. et il se demande, y'a-t-il de l'amour dans ce sourire aussi fin qu'une lame de rasoir ? est-il prêt à assassiner pour protéger ce pourquoi elle fait une telle mine ? mais pourtant il y a plus qu'une risette, plus qu'un peu de joie contenue dans une expression - il y a ce malaise qui perle sa peau face à l'argent qu'il tend. ce serait impoli de lui demander si cela va bien, et de chercher à savoir la nuance même du mal-être. orion se contente alors d'une oeillade mitigée face au brouillard, et ne cherche pas à le percer. il s'est promis de ne pas se mêler aux troubles des devray et chérit assez caprice pour lui faire tout-à-fait confiance pour soigner les maux engendrés par l'histoire.

la poésie de miel est touchante, c'est une berceuse à elle-même, tantôt effrayante si entendue dans un moment inadéquate, tantôt attendrissante et reposante. orion n'a pas peur de l'incongru, il se trouve alors dans la seconde catégorie imaginaire.

à l'image de ses mots, elle décide de s'agiter un rien pour créer devant ses yeux ébahis. il reste les lèvres fermées un instant, interdit face à la beauté mécanique, puis tout à fait enchanté d'avoir pu être spectateur de ce petit tour de passe-passe. il sourit (encore) et lui adresse un mouvement de tête. c'est vraiment gentil de ta part. pour ce cadeau, il n'a pas beaucoup de mots pour exprimer sa gratitude intime, c'est un garçon qui fait en sorte de ne jamais l'être pour ne pas se sentir redevable - toutefois il accepte, à ce moment, de l'être. le jeu en vaut la chandelle.

il se saisit donc du volatile dans ses mains et attend que cela fasse effet, le coeur battant d'adrénaline.

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Je n'aime jamais ce moment, Orion. Quand les gens attrapent leur pierre, ils deviennent tout à coup étranges. Tes pupilles se sont dilatées et mon coeur s'est empressé, essoufflé. J'ai serré mes mâchoires dans un ultime effort pour ne pas prendre totalement la fuite - mentale et physique. Et je t'ai observé.

Tu n'as rien fait.
J'ai cru que comme les autres, tu serais devenu un peu fou, un peu envahissant, un peu - beaucoup de choses dérangeantes. Tu sais la plupart commence à dire des absurdités, prétendent que je suis jolie, ou me regardent avec des yeux à vomir.

Pourquoi tu ne fais rien, Orion ? Que se passe-t-il quand le grigri te prend le corps ? Es-tu heureux ? J'approche une main timide, qui s'appuie sur tes doigts tenant le bijou.

« Tout va bien ? »

Je n'ai pas mon diplôme d'infirmière, et crois-moi ça m'embêterait de me mettre à crier. Je ne suis pas très à l'aise en public, tu sais.

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parce qu'il serre contre ses phalanges le métal, les plumes, leur corps, leurs détails les plus précieux, il compresse soigneusement tout contre sa peau ce qui lui a été offert pour tout imprimer dans sa chair, pour ne jamais oublier la sensation que c'est d'avoir la vie contre lui.
ses muscles se relâchement éhontément et il sourit un peu, mais c'est un sourire vague - un sourire qui ne ressemble pas à ceux qu'il fait à son habitude. il ne contrôle pas ses lèvres et ne le sent d'ailleurs pas, qu'il sourit. non c'est un concept effacé, ce n'est pas un ordre qu'il a donné mais un automatisme.

c'est un sourire un peu triste.

une mélancolie urgente, une avidité aux émotions, le besoin de ressentir : ça lui claque la joue d'un coup et orion se retrouve muet face au fait. il a une envie de pleurer assez urgente et peine à distinguer la contenance et la discipline, oubliant jusqu'à la vigueur qui est son mot d'ordre de vie.
il entend les mots qu'il entend un peu lointain, et ne distingue plus miel de quelqu'un d'autre : c'est seulement une figure connue qui lui parle, d'un nom qui est le sien, mais qui n'est rattaché à rien en particulier de plus que sa propre existence.
je-je ne sais pas. il tremble un rien et ça lui fait peur cette tristesse, mais ça remonte comme un flot nécessaire : orion a besoin d'être détendu et pour cela, il faut relâcher les vieux démons qu'il séquestrait dans un coin jusque là. je ne sais pas. il répète pour entendre sa propre voix et sentir toujours le pied sur le navire. sa main se retourne lentement et tente d'agripper celle de miel pour ne pas la perdre de vue - même si c'est trop tard.

je sais pas. ce n'est plus qu'un murmure. des larmes perlent le coin de ses yeux.

il a l'impression enivrante de réapprendre à respirer.

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Je vais t'apprendre quelque chose, Orion, que tu oublieras sûrement demain. Je vais t'apprendre quelque chose et je te prie de garder le secret pour toi. Si j'ai peur des gens ; si j'ai si peur ; c'est parce que je les ressens.

Alors dis-moi, Orion, pourquoi on pleure ? Pourquoi tes larmes ont coulé sur mes joues ? Pourquoi les sanglots obstruent ma gorge ? Qu'est-ce qui tempête en ton coeur, pour que ça sorte si fort, tout à coup ? Ces façades étaient-elles si rudes qu'elles retenaient tant de lourdeur ?

Je le sens peser contre mon coeur, ta main dans la mienne. Je ne te lâcherai pas Orion. Je ne te lâcherai pas. J'ai l'impression d'être à ma place, là où je pleure pour toi.

« Je suis là. »

Je ne me pose plus aucune question. Il n'y a plus rien qui compte dans ces moments-là. Mes angoisses peuvent aller au placard. Je suis excellente lorsqu'il s'agit de m'oublier, et pour une fois je n'en souffre pas.

« Je reste là. »

On dirait que Miel est revenue visiter ce corps qui est le sien.

« Tu peux fermer les yeux. Je veille sur toi.

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orion n'a aucune notion du remord à ce moment-même, car il n'y a pas de place pour ça dans la plénitude du mal. ce grand vide tout plein qui l'envahit encore et encore, qui semble le compléter avec perfection : ce surplus d'exactitude a déjà quelque chose d'effrayant, au fond.

orion ne sait pas s'il pourra s'en passer.

mais miel reste là et il se sent bien, tandis qu'il pleure sans sanglots. ce sont juste de lamentables gouttes de plus qui glissent n'est-ce pas - sa peau en réalité encore adolescente n'absorbe pas. le but est d'évacuer, alors ça ne rentre pas à nouveau. il prend de grandes inspirations qui sembleraient artificielles, et ne s'occupe plus de ce qu'il y a autour quand la plus jeune lui dit de s'abandonner. il ferme les yeux et alors cette libération est cathartique quand son thorax se met un peu à trembler pour expier ce qu'il y a à chasser. tout sort sans honte aucune et s'il se voyait là, il aurait honte d'imposer ça à une jeune fille, en public. c'est rassurant de se sentir en sécurité dans un cocon temporaire, sans qu'on en voit les limites. il resserre sa prise autour de miel pour la sentir elle maintenant, et encore une fois, ne pas se laisser engloutir sans bouée de sauvetage.
je suis désolé. il ne sait pas pourquoi ça sort mais ça vient tout naturellement, tandis que ça continue à pleuvoir dans son coeur - oui il est désolé de tant de choses même s'il fait de son mieux, et ce n'est sûrement pas à miel qu'il faudrait adresser cela, mais c'est elle le précipice de sa peine.

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Tout à coup je prends peur, Orion. Je sais que ces émotions ne m'appartiennent pas, mais elles m'envahissent et ont réveillé des plaies en moi. Je sens que tes pleurs se mêlent aux miens et, crois-moi, je ne veux pas entendre les plaintes d'une Miel abusée.

Mais je secoue la tête. Tu n'as pas à t'excuser. Le problème vient de moi, si j'avais été solide, je n'aurais pas été affectée. Je devrais être redevable, que tu me mettes face à ça. Tu me permets d'y voir clair sur les déficits de mon existence.

Pourtant je t'en veux, un peu, sans le dire, sans l'avouer. Je t'en veux un peu parce que je trouve ça injuste que je sois toujours secouée sans qu'on m'ait jamais rien demandé. Je suis prise dans des tempêtes sans préavis. Pourquoi je pleure, Orion, cette fois ? Dis-moi, pourquoi je meurs ?

« Une heure et douze minutes. »

Je marmonne un peu, comme pour me rassurer, que ça ne durera pas une éternité. Je ne dois pas prendre la fuite, je peux encore supporter de faire face ; endurer l'affrontement entre celle qui a peur et celle qui veut ressentir.

Fais-moi ressentir encore un peu qui je suis.

« Pourquoi tu pleures ? »

Je veux savoir ce qui nous habite.

« Pourquoi on pleure, Orion, dis-moi ? »

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orion n'entend pas quand elle énonce le temps. le temps qu'il reste jusqu'à la fin, jusqu'à l'aboutissement de ce massacre sentimental : ah qu'ils sont beaux, qu'ils ont l'air malins tous les deux !
à laisser fleurir les corolles de leurs pommettes à leur gorge.

qu'il est beau ce bouquet ! il veut lui dire à miel et il veut lui demander à elle aussi, est-ce que ça va ? est-ce que ça fait sortir tout un tas de choses, de pleurer ?
il voudrait lui dire à miel - mais il ne voit pas qu'elle pleure elle aussi. c'est un égotrip qu'elle lui a dédié, une phase où il n'y a que lui, et il ne l'a invitée que partiellement à rentrer dans la machine infernale qu'elle a construit. peut-être a-t-il un peu peur, de l'affronter tout seul.

quoi de plus rassurant que d'être avec l'ingénieure dans le manège ? du moins il a l'illusion d'être à deux. ça n'arrête jamais de couler et il finit par se plier, dos tendus, pour s'appuyer sur le comptoir de son avant bras libre. il a le visage rivé vers le bas et se donne complètement à la contemplation.

il lui faut du temps pour répondre, peut-être cinq ou dix minutes. peut-être plus encore, il a perdu la notion du temps. il doit réfléchir aux mots, réapprendre à les aligner dans sa tête quand ils sont prononcés. car on est tristes. la réponse est évidente et pourtant - et pourtant voilà deux drôles d'oiseaux qui ont oublié qu'ils y avaient le droit, à la tristesse.

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Désolée, Orion, mais je ne partagerai pas ça avec toi. Je ne veux pas de cette tristesse. Tu en es peut-être capable, mais moi ce n'est pas encore le moment pour ça. Affronter ces émotions, toute seule, je ne peux pas. J'ai besoin de quelqu'un pour me rattraper, et toi tu es celui qui a besoin de sécurité, pas celui qui en donne. Alors désolée, Orion, mais je ne t'accompagnerai pas là-bas, si profond, je n'ai pas les bras, pas les épaules, pas le cœur pour ça. Je ne suis pas assez solide pour ton poids.

Je secoue la tête, essuie mes larmes. J'ai érigé un fort autour de mon palpitant qui massacre ma poitrine. Je veux bien garder ta main dans la mienne, je veux bien percer tes oreilles, mais je ne lierai pas mon cœur au tien. Car si je le fais, il risque de crever sous des torrents libérés trop tôt.

J'irai rencontrer mes démons, j'irai les regarder et les aimer. Mais pas maintenant, ce n'est pas le moment. Pas pour moi.

« Je ne suis pas triste, Orion. »

On dirait que les cascades sous tes yeux portent des fardeaux qui n'ont jamais eu de nom. Je resserre un peu ta main dans la mienne. Je ne t'accompagne pas, mais je ne t'abandonne pas.

« Mais pourquoi tu l'es ? »

Et peu importe que tu mettes cinq, dix, trente minutes pour répondre.
J'attendrai.

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ça ne sert à rien de mentir, car si miel n'était pas triste, elle ne pleurerait pas. ça le met un peu en colère cette pudeur mais même dans son inconsistance, son état légumineux, il peut la comprendre. alors il accepte ses mots et continue à pleurer, à libérer cette immense tristesse mais tout seul.

il ne relève pas la tête, toujours vulnérable au monde avec sa colonne vertébrale dévoilée sans honte, et toujours avec cette vague qui l'entoure, qui le noie - mais il ne doit pas avoir peur, dans sa main il a une perfusion d'oxygène du nom de miel. alors tout va bien, il peut continuer à rester dans ce brouhaha marin aux relents salés. à nouveau elle lui demande de réfléchir, peut-être ainsi cela leur permet de rester en contact durant cette expérience envahissante et grondante.

à nouveau cela prend un certain temps et il prend une grande inspiration avant de parler. car je n'ai pas le droit de l'être autrement, sûrement. il y a un petit rire, pour dire que ce n'est pas si grave.

le niveau d'eau commence à redescendre. je suis de ceux qui n'ont pas le droit de l'être, pourtant il le faut. car sans tristesse, il ne peut imaginer la joie - et c'est souvent ce qu'on reproche à orion, d'être immoral et inhumain.

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hotel california
miel & orion

Tu vois c'est pour ça que grandir c'est un mot maudit. C'est pas tant que je veux rester une enfant, c'est juste que vos obligations et vos codes sociaux qui se prêtent à l'image qu'on se fait d'être grand, ça ne m'intéresse pas. On ne pleure pas, on reste droit, on se complique la tâche avec des non-dits, des bassesses et plein de ces choses bêtes que les humains font car ils ont pas appris à être simples.

Ce que vous êtes bêtes.
A croire que c'est compliqué, et puis à faire en sorte que ça le soit. Ce que vous êtes bêtes, à vous prendre la tête pour rien. Pourquoi t'aurais pas le droit d'être triste, Orion ?

On s'en fout, de tout ça. Et t'as même le droit de pas vouloir l'être, et de t'empêcher de l'être, si c'est ça que tu veux ? Mais non il faut qu'il y ait un combat à l'intérieur de toi. Si toi-même t'es pas d'accord avec ton propre système, qui d'autre le sera ?

Tout ça m'échappe.

« C'est un peu stupide quand-même. »

Je dis ça mais je suis habitée par les mêmes démons, tu sais ? La différence c'est que j'ai pas besoin d'une drogue pour ouvrir les yeux. Moi c'est tous les jours toutes les heures les paupières grandes ouvertes et impossible de fermer l’œil.

« Pourquoi il faudrait être triste ? Et pourquoi t'aurais pas droit de l'être ? C'est archi con. »

Je hausse les épaules. Je suis pas vraiment désolée de tenir ces propos, mais je suis presque sûre qu'ils sont inappropriés. Je n'ai pas lâché ta main, pourtant. C'est parce que j'ai promis de pas t'abandonner.

« Pardon. »

she lit up a candle and she showed me the way

elle éclate avec la sincérité de l'enfance, elle s'étale dans toute sa splendeur pour lui dire qu'effectivement - ce raisonnement de l'interdiction de ressentir est bien stupide. orion constate d'un sourire qu'elle a raison. cette risette s'étire timidement, toujours shootée par l'effet du grigri ; il lui en faut du temps, pour revenir à la raison !
ne t'excuse pas. il ne retire pas sa main. pas encore, il se perd toujours dans les méandres de ses propres émotions. laisse-lui encore un peu de temps, juste un peu, juste quelques secondes, de quoi reprendre contenance...

tu as raison. je ne sais pas. alors à quoi bon ? à quoi bon maintenir le masque ? est-ce réellement pour lui ou plutôt pour les autres ? oui les autres ont besoin de ne voir là qu'une silhouette, la preuve en est qu'on lui affuble bien souvent des surnoms, qu'on échappe au prénom - car orion est destiné à être ce qu'on ne sera jamais, n'est-ce pas. alors il serait trop difficile d'admettre qu'il ait des émotions, des passions, qu'il ressente le goût des choses.
quand il relève une bonne fois pour toute la tête, il te revoit enfin, tu réapparais dans son champ de vision, tu existes ! tu existes dans toute ta splendeur, toute ta fièvre sucrée. et alors si ses mots sont toujours chancelants, s'il a toujours du brouillard dans le coeur, il peut : c'est vrai que c'est complètement con, merci de me l'avoir dit. tu es bien plus intelligente que moi sur ça. sur la pureté humaine, sur l'essence même. n'est-ce pas que tu l'es miel ? d'une infinie maturité pour une adolescente de treize ans ? je suis désolé, je ne devrais pas me reposer sur toi, tu as d'autres choses à te soucier. alors même s'il tremble encore un peu, il tente de retirer ses doigts, tout doucement, de ceux de miel.

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miel & orion

Je suis restée pendue à tes derniers mots, un peu perplexe, surtout étonnée. D'habitude c'est de la colère ; du déni ; c'est beaucoup d'émotions chaos qui m'assassinent de ne pas avoir voulu porter le poids qu'on m'a tendu.

Tu m'apprends, Orion, que certaines personnes ne font naître aucun danger à l'intérieur de moi. Tu me l'apprends, car le danger est habituellement omniprésent. Alors je ne comprends pas comment (pourquoi) je ne comprends pas ce qui fait que je n'ai pas envie de fuir, pas envie de chercher ailleurs où aller, où disparaître.

Je suis restée là.
Et je t'ai laissée t'extirper de ma main lentement, je t'ai regardé partir.
Je t'ai souri.
Je ne sais pas bien pourquoi, alors ne demande pas.

« D'accord. »

Prends-le comme si j'acceptais que tu abandonnes ma main ; je ne réagis pas à ce que tu as dit ; c'est à peine si j'ai entendu.
Je n'entends pas quand on me complimente, ça ne fait pas de sens.

« Est-ce que tu vas un peu mieux ? »

Je commence à penser que je n'aurais pas du être là, à vendre ces objets maudits, qui rendaient les gens si fragiles.
Ou qu'au moins, quelqu'un aurait du surveiller ce stand, plutôt que de me laisser gérer les instabilités. Doucement je fermai les yeux sur les absurdités de cette académie. Encore un peu, car les voir serait trop douloureux.

she lit up a candle and she showed me the way

oui... oui. je crois que ça va un peu mieux. du moins il espère, il perçoit davantage ce qui l'entoure, se laisse aller dans l'observation du festival un peu vide, un peu dénué de vie - et tout va mieux car il reprend conscience. tout va mieux, alors il peut complètement se détacher du stand. il s'efforce de sourire pour miel, même si ça ne fait pas de sens. il prend une grande inspiration et passe ses mains sur son visage, reprenant ses esprits calmement. il ne dit plus rien, regarde le ciel pour la contenance et s'il se sent encore un peu fébrile, il n'est plus aussi perdu.

la redescente est étrange. il roule une fois des épaules pour les dégourdir et se concentre vers miel encore - et lui sourit - encore. oui ça va. merci beaucoup ça m'a fait du bien. il ne redemande pas son argent mais il ne pense pas exiger l'usage des autres grigris un autre jour, non ; il a peur d'en finir dévasté. j'y retourne. il fuit de l'autel des camés.

» (end) son gri gri me suit Ψ miel (stand 4)
» (end) plénitude ❞ miel (stand 4)
» un sorcier vaudou Ψ miel (stand 1)
» hôtel terminus
» communication_skills_not_found w/ miel