On venait de t'apprendre dans l'heure que tu étais passé major. Tu ne savais pas si tu étais heureux ou lassé. Tu l'avais tellement attendu, cette nomination. Mais pourquoi donc ? Pour pouvoir te jouer d'Elyas et te prouver que tu étais le meilleur ? Il l'était devenu avant toi, alors à quoi bon ?
La véritable complication que ton esprit (coeur) avait du mal à gérer, c'était par rapport à Gabrielle et cette histoire idiote d'âme soeur au stand des TECH. Tu n'y croyais absolument pas et tu avais quitté le groupe pour venir errer plus loin. Seul et enclin à la reflexion excessive.

Intrigué par l'ambiance étrange et apaisante qu'un des stands dégageait, tu t'étais approché. D'abord pour observer la pancarte qui parlait d'un sommeil réparateur d'une heure, mais il était indiqué que la séance avait déjà commencé depuis dix minutes. Tu haussas alors les épaules, prêt à repartir, quand une voix attira ton attention. Une voix douce et réconfortante. Derrière toi se trouvait une jeune fille, aux cheveux blonds et à l'allure aussi fatiguée que toi. Le festival culturel était éprouvant pour toi le monde, surtout pour les alices originaux attirants foule de clients.

— « Bonjour. tu.. »

Elle te présente une sorte de figurine entre ses doigts, dont l'apparence t'avait tout de suite captivé. Comme prisonnier d'une tension dont tu ne saurais te défaire malgré ta plus grande volonté, tu t'étais approché pour le regarder de plus prêt.
Maintenant que tu distinguais mieux son visage, tu fis le rapprochement avec ce petit objet. Elle était capable de fabriquer des grigris ensorcelants.

— « Non merci, ça ira ! »

Animé d'une défense farouche face à tout ce que tu ne pouvais pas contrôlé et inquiet pour ta santé mentale si jamais tu cédais face à cette magie inquiétante, tu avais d'abord violemment rejeté sa proposition.
Mais plus tu détaillais la forme et les couleurs de la pierre, plus elle te faisait envie. Et malgré son prix, tu savais que l'état dans lequel il te mettrait pour ce soir le vaudra.

— « Enfin... si j'ai bien compris ça a un temps limité d'utilisation. Et hmm.. c'est à partir du moment ou tu l'as créé ou on peut l'activer plus tard ? »

C'était étrange comme sensation. Toi qui avait le contrôle sur tout, tu avais du mal à contrôler cette envie pressante de prendre le bijou dans tes mains, et de le serrer fort contre toi. Il y avait une aura puissante qui se dégageait de ce stand, que toi même tu ressentais la pression de poser un genou à terre. Qui était réellement cette fille à l'alice mystérieux, marchandé par des adultes qui avaient l'air d'en avoir compris l'enjeu mieux qu'elle même.

— « Alors je dois l'utiliser maintenant c'est ça ? Enfin.. Si je l'achète. Et j'ai jamais dis que je le ferai. Ce serait comme... »

Comme de la drogue ? De l'alcool ?
Non. Ça serait comme acheter sa propre folie, ce serait comme s'abandonner contre de l'argent et ton honneur en pâtirait un coup. Miel était peut-être un génie mais tu l'étais aussi, pas assez dans le déni pour te laisser piéger par la beauté de cette pierre.

Que tu étais naif en réalité.
Tu étais déjà sous son emprise et ton discours n'était que les conséquences de ta résistance. Tu te débattais dans le vide pour ne pas tomber dans la culpabilité. Avec une fausse humilité, tu sortis cinquante rabbits de ta poche que tu lui posas sous ses yeux.

— « Si je t'en achète un c'est parce que j'ai pitié d'accord ? Il n'y a pas grand monde à ton stand, qu'on vienne pas dire que j'aurai pas soutenu de ma poche le festival culturel. »

Elle te fait un peu de peine quand même ici toute seule.
Alors tu mets le grigri dans ta poche, pris d'une convulsion provoqué par une vague de chaleur extrême.

— « Si tu veux, j'essaie de t'amener d'autres clients. Tu es trop discrète et ton talent mérite d'être admiré par le plus grand nombre. »

Elle est trop discrète et tu ne veux pas qu'elle se fasse engueuler.

Face à toi se trouvait une gamine, plus lucide que toi sur ton propre cas (désespéré) désespérant.
ça te foutait les nerfs aujourd'hui car tout s'enchainait. Entre Valery et ses histoires d'âme soeurs, et Devray et sa lumière.
Tu ne réponds pas tout de suite, fronçant les sourcils en essayant de comprendre ce qu'elle sous-entendait par là.

C'était quoi quelqu'un de gentil ? Est-ce que tu l'étais vraiment ou est-ce qu'elle le percevait ainsi car tu avais eu pitié d'elle ?
Tu serres les poings.
Tu trouverais ça injuste qu'elle se méprenne sur ton cas.

— « Moi gentil ? Je ne suis pas gentil et je le sais. »

Mais Miel te faisait penser à Queen, ta petite soeur. Dans sa douceur et dans ce qu'elle représente. Miel non plus, tu ne veux pas la voir telle qu'elle est. Elle te fait peur et ses mots sont dangereux.

— « Je ne comprends pas ce que vous avez tous aujourd'hui, à croire lire en moi comme si j'étais un livre ouvert. »

Tu t'approches d'elle et de son petit comptoir... elle aurait pu croire que tu étais menaçant. Mais à vrai dire, c'était plutôt elle qui te menaçait depuis le début. Elle mettait à mal le masque que tu t'étais forcé à accepter. A chacun de ses mots, il se brisait un peu plus.

— « J'ai détesté Crawley toute ma vie ici parce qu'il avait tout ce que je n'avais pas. Maintenant que je l'ai.. » tu tapotes ton étoile major du bout des doigts. « Ce n'est toujours pas assez. »

Tu t'accoudes au comptoir comme un matelot racontant ses pires nuits de tempête à la belle serveuse du bar de la ville ou il a accosté.

— « Je torture les autres quand leurs émotions me sont bénéfiques. Je me persuade d'aimer une fille que je désire seulement pour moi tout seul. »

Tu craches ta conclusion comme un affront.

— « Je ne suis pas gentil. »

Elle mettait à mal tout ton univers. Et pour cette vérité qu'elle pointait vers toi avec outrage, tu aurais voulu avoir la force de la hair.
Inerte et possédé par cet espèce de grigri que tu serres entre tes doigts, tu l'écoutes calmement sans trouver rien à redire.
C'était sûrement la première à te parler de cette manière, à t'accepter sans prendre cette vilaine habitude de vouloir t'affronter. Car à trop vouloir faire la guerre, tu conquérais tes batailles et tes relations ne devenaient plus que des victoires désabusées.

— « Arrête. Arrête d'être toi en fait. C'est épuisant pour les gens comme moi. »

Voilà maintenant que tu te catégorisais alors que tu avais toujours voulu sortir du lot, sortir des cases et t'élever au dessus les autres.
A ses yeux tu n'étais qu'un point dans la foule, au même niveau que ces humains dont elle parlait.
Et ça te rendait fou... sans même que tu ne puises le contrôler. Quel était ce maléfice qui te tenait dans ses filets ?

— « On.. On va s'arrêter là. »

Tu avais souffler un coup, épuisé par cet effort.

— « Je pense que ça vaut mieux. Merci Devray, merci, mais je dois y aller. »

Prendre la fuite pour échapper au piège de l'amour.