nc-16/ le meilleur de la fête (felix)

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mais toi tu voudrais bien danser encore, tu voudrais réveiller les morts

la légion de son coeur, ou plutôt devrait-on parler de ses tripes quand il est question de felix, s'agite d'une manière familière. c'est toujours le même sentiment, le même fourmillement dans les poings, la même colère qui serpente le long de sa colonne vertébrale pour la tendre agréablement.

oui à chaque fois qu'il est question de felix, il redécouvre la colère.

il a du venin sur la langue et au bout de ses doigts, prêt à mordre et à saisir la tignasse pour plaquer le visage tout contre le sol - que c'est sordide, que c'est terrible ! mais c'est ainsi qu'ils s'aiment, troublés par l'émoi violent de l'adolescence. comme des enfants, les bonbons acidulés en bouche pour tenter d'étouffer l'autre avec. comme des enfants à la lueur des adultes, ils se dissimulent à moitié pour leurs secrètes luxures ultraviolentes.

cela reste bon enfant, quoiqu'on en dise. personne ne se mêle à leurs rencontres au goût de sang, pour autant tout le monde en ressort vivant - il n'est jamais question d'achever l'autre ou de le dégoûter, il faut jeter de l'essence sur le feu pour le réanimer. ne jamais abuser de ce qui est trop bon pour ne pas en étouffer la petite flamme
voilà leur cercle vicieux.

leonard grimpe les marches en retenant toutes ses mauvaises ondes de ces derniers jours pour lui, le temps de tout balancer à la face de felix. il connaît sa chambre et ne se gêne pas pour ouvrir la porte dans un fracas, la refermant derrière lui en grandes pompes dramatiques. montre tes mains sale chien. ça ressemble à une phrase de western. ça lui plaît. toujours en uniforme, il cherche felix du regard dans la petite chambre, les sourcils froncés et prêt à en découdre.

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danser seul ne suffit
✚ leonard

background:

indélébile du sang noir de bile qui couvre les doigts pour scander sans décence c'est moi c'est moi ça ne se cache même pas. parce que c'est comme ça entre lui et toi : ça s'aime à coup de petits crimes on n'arrête jamais de tendre les poings pour tordre le cœur
piquer les nerfs d'aiguilles pour pas que ça meurt. les grandes eaux sur les paumes coupables ça ne part pas même en les plongeant toutes entières dans le bénitier ça a le sacrilège tenace - oh il sait
il sait que c'est trop tard pour éviter la pesée des âmes mais il essaye quand même parce que ça lui plaît follement d'inventer du beau mensonge pour toi
leonard.

c'est trop tard
on va se battre et felix a la peau à vif à force d'avoir tenté d'essanger le méfait, comme s'il avait voulu avoir les mains propres au cas où on les lèverait sur soi
l'hospitalité fourbe il veut faire les choses bien quand c'est lui qui reçoit. le sursaut d'innocent alors qu'il attendait patiemment qu'on se tabasse - volte-face
je t'en prie leonard
fais comme chez toi.

— frappe surtout pas bouffon.

et felix recule jusqu'au mur opposé y plaque les omoplates ses poignets liés dans le dos
risette délictueuse qui lui monte aux lèvres
merde- merde pourquoi t'as de la colère qui fait sourire il aurait voulu rester sérieux. mais il sait que tu sais
qu'il s'est brûlé les doigts au moment d'attiser vos flammes. le plaisir de se retrouver ça lui réveille des éclats de rire.

— j'ai regretté après !

le coup du graffiti scabreux sur ton casier c'était de l'amuse-gueule, rien que du petit feu
ça tombe bien que tu sois là on va pouvoir y verser du combustible directement - de l'acétylène effrontée sous la minauderie profane.

— excuse moi leo
j'suis
sin cè rement
désolé.

j'aurais dû marquer "10 rabbits".

c'est l'heure de danser.

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mais toi tu voudrais bien danser encore, tu voudrais réveiller les morts

c'est un faux mensonge, loin d'être fait pour se dédouaner mais davantage lancer les hostilités d'amour - ah oui qu'ils s'aiment felix et leonard, ah oui qu'ils se haïssent.
les rires mêlées à des bouffées de rage, la passion entrelacée à l'indifférence - équation équilibrée qui menace de craquer à chaque instant si l'un s'empare trop de l'autre.
dans les yeux de leonard, il n'y a que felix. quand il le frappe il ne le voit pas lui mais plutôt ce qu'il représente ; c'est-à-dire pas grand chose. ils ne sont rien l'un pour l'autre plus qu'un échappatoire à la colère et la connerie, donnant-donnant dans leurs plus purs sentiments.

il n'avait jusque là pas la certitude complète que felix était le coupable du méfait, puisqu'il était question de bouche à oreille - puis d'évidence car ils se connaissent maintenant bien. les mains dissimulées dans le dos, tout contre le mur, font grandir la méfiance qui grimpait le long de ses muscles. ça le démange partout de le frapper maintenant pourtant il le laisse parler, le temps que ça lui monte complètement au crâne.
il ne s'arrête pas. il ne s'arrête jamais.

insolence insipide à la couleur de la défiance, il offre au prince la certitude de sa culpabilité. c'était donc vraiment toi ! il ressent le besoin de le souligner oralement pour confirmer leur rivalité renouvelée. il s'approche avec entrain, tendant le bras pour tenter de choper l'autre par sa tignasse - et cogner son crâne contre le mur. j'ai le "fils de pute" facile mais avec toi ça fonctionnera jamais. peux détruire ta vie. les doux sous-entendus pour ramener à la réalité - felix est fils de personne tandis que leonard s'avère royal jusqu'à dans ses veines.

chanel n°5 Messages : 285 Classe : E

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✚ leonard

felix le fils de pute le fils de chien le fils de rien se sent l'enfant de tout lorsqu'il est question de vivre violemment
lorsque tu peignes ses cheveux des doigts une fois avant d'y refermer le poing sans tendresse pour plaquer le crâne au mur avec tout le reste - de la plainte qui s'amoncelle dans la gorge, changée en fragment rieur qu'on glapit à l'impact pour garder la face
et c'est bien ça - leonard et felix, felix et leonard - de la mauvaise graine de faux-semblant ; de la colère en barre qu'on garde toujours dans la poche en cas de petit creux.
alors felix se marre
ce que t'es soupe au lait, leonard

— quoi - le tarif fait trop envie t'as peur qu'on t'appelle pour de vrai ?

la prise instinctive après le choc il a agrippé le col de ta chemise brodée d'étoiles - deux fois plus que sur la sienne - c'est pour tenir en joue tant que tu lui tiens la tête. abréger le déni du méfait après tout ce n'est qu'un prétexte. parce que prendre des nouvelles vous ne savez pas faire
non il faut que ce soit fait de griffes et de crocs -
du savoir-vivre animal on est des chiens ou rien.

— oh sois pas susceptible comme ça !

tu tires trop fort les cheveux ça oblige à pencher la tête pour bien te voir sans serrer les dents - regarder de haut pour garder le sourire.

— je pense à ton avenir tu vois - au cas où t'hérites pas du trône et tout l'bordel - plutôt que d'utiliser ta bouche pour dire de sales choses comme "fils de pute" tu pourrais commencer à mettre de coté leonard !

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ce que leonard oublie toujours bien vite c'est qu'il y a un donnant-donnant dans la lutte et qu'il n'est jamais question de se défouler uniquement sur felix - non il y a de la résistance et c'est bien ça qui plaît.

la crainte, le noeud au creux du ventre, le regard corrosif empoignant un plus rieur et toujours - toujours des mains embaumées de flammes. il faut les éteindre à la force des coups et des étreintes, il faut les diminuer en expiant toute cette haine - que c'est jouissif le manque de conséquences des sentiments partagés. les psaumes écartées, on fait face aux pires travers d'être un garçon de seize ans, et de, peu importe comme on est bon et juste, on a besoin de la vigueur de rencontres sans limites.
il aime la sensation d'étouffer sous les doigts de felix quand il se fait choper au col, il aime l'odeur de sa peau et mon dieu qu'il le trouve beau à l'instant t - pourtant il ne peut pas se déparier de la fureur. il a beau entrevoir les relents d'une splendeur irréelle, il ne sait pas apprécier la beauté et préfère la mépriser.
pourtant il ne peut pas nier l'effet que felix fait dès qu'il s'approche trop et le fait que ça raffermit son envie de lui tirer la tignasse quand il sourit ainsi. il lâche un peu mais entretient le désir profond de le défigurer et de marquer sa peau sans que ce soit explicable.

tout le monde sait très bien que leonard n'est pas destiné aux couronnes et être au bout grandes tablées, qu'il est un personnage secondaire de la vie de maximilien. ça résonne drôlement tout ce que lui dit felix. son visage se tire encore plus et il appose sa main autour du poignet qui le tient, enfonçant ses ongles ras dans la peau dépassant de la chemise. tu fermes vraiment jamais ta gueule ? même à 10 rabbits tu pourras jamais t'offrir une nuit avec moi, redescend gars ou sinon c'est moi qui te fait redescendre. des menaces des menaces, toujours des menaces - mais pour l'instant il ne fait rien de plus que cela. faire durer le partage de leur passion oisive.

chanel n°5 Messages : 285 Classe : E

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✚ leonard

à force de tirer sur l'oiseau moqueur ta véhémence commence à faire souffrir sous les sourires - lâche mes tifs ou j'te goume le nez à coup de front leonard - ça gronde dans les entrailles de s'affronter correctement jusqu'à ce que
la prise ait un soupçon de leste et felix croit presque à de la douceur malsaine
balayée par les ongles qui s'enfoncent dans la peau tendre des poignets — ça te ferait t r o p plaisir de l'entendre geindre
il serre plutôt les dents.

l'œillade - presque - confuse alors que ça ne crachera jamais des excuses ça ne peut pas dire désolé leonard désolé de ne jamais la fermer parce que ce n'est pas ce que l'on veut entendre pas vrai ? fracas des mots doux on s'en cogne de la prosodie - la faire voler en éclat pour pouvoir s'attaquer salement avec les bouts de vers ; ça c'est votre came
votre truc à felix et toi et personne d'autre
ça ne les regarde pas
ça n'est que pour toi les cils qui papillonnent avant qu'il n'ait l'air de comprendre toute la complexité de comment tu fonctionnes
de l'étincelle exaltée dans les yeux.

— aah c'était ça !

un malentendu tout ce chahut tu vois felix a compris lui c'est simple pourtant - mais c'est qu'elle est belle ta colère il n'a pas pu s'empêcher de se laisser distraire
du brasier contre lequel se blottir au cœur de l'immensité grise de l'académie,
qu'on a du plaisir à raviver.

— je me disais aussi -
"montre-moi tes mains sale chien". fallait l'dire
que t'avais faim -

en fait

là sous la prise felix supplie
a des airs de dévot fiévreux à deux pas d'une eau bénite au vice

t'as trop la dalle
c'est pour ça que t'es tout l'temps sur les nerfs.

c'est toi qui a commencé leonard
à intimer de redescendre alors que tu tends les bras pour offrir des escaliers qu'on se damnerait à gravir
tu voulais de l'oisiveté en voilà.

— mais non - v r a i m e n t - aucune arrière pensée derrière le petit mot sur ton casier
désolé hin.

resserre donc l'emprise -
askip c'est bon quand on s'asphyxie.

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mais toi tu voudrais bien danser encore, tu voudrais réveiller les morts

la lumière qui éclate dans les yeux de felix, phosphorescente, est preuve de vie. esclaves des pulsions, enhardis par ce drame à deux qui les condamne à s'étrangler de plus en plus (jusqu'en mourir peut-être), leonard se demande quand il a cette mains sur la gorge jusqu'à quel moment cela durera exactement.
pourront-ils se haïr éternellement ? comment feront-ils pour s'évader quand il n'y aura que leur propre dans les miroirs pour se haïr ?
peut-être que c'est ça au fond, ils se ressemblent trop dans leur propret mépris - mais leurs différences sont assez marquées pour ne pas qu'ils souffrent de se gifler. pour ne pas qu'ils aient l'impression d'une mutilation perpétuelle, infligée à soi-même.

felix le devine impur là où leonard a bâti un temple tendre sur son intimité, il hait entendre ça dans sa bouche. il rougit face aux allusions et déteste la douceur enivrante qui pourrait le faire céder. son adversaire est un poison dangereux qui remettrait en cause tous ses idéaux - jusqu'aux plus sains.
la chasteté de leonard ne regarde personne et surtout pas felix, même quand c'est lui qui insinue ce vice plein de luxure.
pire que de le souiller, il le descend : leo se prétend éphèbe à femmes mais se blesse inconditionnellement de cette lame déguisée en rejet.
felix qui a voulu de beaucoup de monde - ne veut surtout pas de lui.

ça fait mal.
il ne flanche pas.

il resserre plutôt sa prise, toujours encore plus, et se demande si felix va finir par saigner des blessures infligées par les courtes griffes d'un chaton teigneux. je t'ai connu plus entreprenant. dans la bataille, il veut dire. il ne veut plus rien entendre sur les sales allusions. il veut la douleur par les poings et ne plus sentir son âme cisaillée par des mots tranchants. il appuie sur la chair et fait pivoter sa main pour tenter de tordre le poignet de l'autre.

chanel n°5 Messages : 285 Classe : E

danser seul ne suffit
✚ leonard

les doigts sur les artères le sang fait de mauvais tours lorsqu'on fait ployer le poignet et tandis que felix sent la pulpe des vaisseaux se rompre pour annoncer des hématomes c'est fini le temps des sourires
synapses polluées de douleur ça y est
il a touché là où ça fait mal et tu rends au centuple leonard
c'est ça qu'on voulait !
à défaut d'avoir les termes pour se chérir on renchérit
on se heurte dans des chaos de vocabulaire et lorsqu'on a terminé de se lancer des morceaux de ruines de soi
on s'attaque aux fondations bancales de l'autre
tu tords le poignet de felix et la risette avec
change les jolis traits en rictus intolérable
des torrents de révoltes sous les flots affligés qui menacent de couvrir les prunelles tendre pour ne pas laisser de place aux larmes il t'adresse du regard incendiaire
comme si tu avais de la braises au creux des paumes, au travers des plaintes felix riposte à coup de lames verbales
putain PU-TAIN lâche
lâche lâche
LÂCHE-MOI
déterre de la bile furieuse dans les entrailles qui vrillent à trop souffrir il griffe là où il retient le tissus blanc au col de la chemise
pique le coton d'étoiles rouges
les mots disent "jamais de la vie"
et pourtant regarde leonard
comme les gestes trahissent les propensions de felix à toujours refermer les serres sur toi pour que tu ne t'éloignes pas trop
les colères sœurs il n'y a que la tienne qui répond comme il faut à la sienne.
flancher c'est enterrer il ne flanche pas
pas encore
on a trop de venin à cracher encore
ça le dépasse dans la gorge dans les veines
ça veut souiller tout de carmin la chemise bien trop blanche de leonard
et felix dégage la prise qui enserre les cheveux encore quitte à laisser des mèches entre tes doigts, hoquette un peu misérablement avant de plonger les ongles dans la chair tendre là sous la mâchoire pour essayer de tenir loin, rien qu'un peu loin
histoire de ne plus avoir le mur derrière soi et te repousser rageusement au centre de la chambre
au centre du ring.
merde ! t'es malade-
et il inspire pour souffler les secousses que ton geste lui a provoqué, en est rendu à étouffer un rire tandis qu'il masse le poignet endoloris
parce que le premier coup porté était admirable.

— t'es malade
ou alors

haha ou alors aujourd'hui j'ai vraiment visé juste ! avoue !

tu crois qu'il ne veut pas de toi leonard
pourtant ta violence il l'accueille toujours à bras ouverts
il ne fuit pas tu vois, là debout devant toi.

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mais toi tu voudrais bien danser encore, tu voudrais réveiller les morts

les râles de l'agonie sont un délice dont il se délecte - enivrantes litanies des enfers, il s'y berce et en rêve quand felix n'est plus là.
il ne lâche pas tout de suite, il maintient la prise même en se sentant étouffer par la pression sur sa gorge et qui compresse amoureusement sa pomme d'adam. felix éloigne mais ne lâche pas, felix écarte mais n'envisage visiblement même pas de l'enfoncer au bord du précipice ; il crèverait pour vivre encore et à jamais l'adrénaline du danger jamais exaucé, du plaisir inavoué de se sentir en sécurité tout en saignant.
felix s'agrippe à la vie et leonard en cherche les limites - pour l'instant le jeu est dans ce sens. à chaque instant il peut virer d'un côté à l'autre, les coups de théâtre pouvant s'accumuler à l'infini quand il est question d'eux.

il finit par lâcher les cheveux. il desserre sa pince autour du poignant dont le carmin s'écoule un rien, pour marquer l'effort de la lutte et les symboles de leur passion. felix ne s'éteint jamais. il se rallume encore et encore et il comprend pourquoi, il comprend ce qui l'appelle à ne jamais cesser de chercher à rattraper le feu de forêt : cette danse incessante est une addiction rubis qui tue bien des innocents. lui aussi ne peut juste pas déclarer que c'est fini et tourner les talons alors que la valse prend une si belle tournure - mon dieu qu'il est gracieux, mon dieu qu'il est aimable en martyr de la résistance felix.
ferme ta gueule sale pute ! traîné, dégénéré - il a tous ces mots sur la langue mais l'accumulation montrerait un entrain trop marqué pour un début d'étreinte. il faut patienter et ne pas tout jeter d'un coup, ne pas montrer l'impatience où que cela nous touche de trop. il n'hurle pas car il a toujours les doigts de felix sous sa mâchoire qui se cisèle avec l'âge. on n'est pas tous des paumés comme toi ! il veut lui asséner un coup dans les jambes de son pied, à l'horizontal - au niveau des genoux. il n'est pas sûr de bien visé avec la pression de ses propres sentiments fiévreux.

chanel n°5 Messages : 285 Classe : E

danser seul ne suffit
✚ leonard

de la plainte de la vraie
ça fait sincèrement mal cette fois là
les mots aussi frénétiques que les coups c'est encore pire c'est encore mieux et l'on se sent d'avoir trop respiré après l'impact, s'être insufflé du venin dans le corps et le cœur après la violence du langage et des gestes
felix titube en dedans comme en dehors, heureusement -
heureusement qu'il se tient à toi leonard ou il pourrait bien ployer sous cette saccade terrible que tu offres à l'instant
et il sent qu'il y a mille fois plus atroce derrière et il en a faim comme il craint - si bien visé leonard mais il manque rien qu'un peu d'acuité !
dégénéré c'était le mot juste
et le heurt qui s'en prend aux jambes
c'est un soupçon à coté.
en foi ré
mais ça a suffit pour déclencher
faire partir au quart de tour la riposte animale
c'est instinctif
ancré en lui
depuis toujours qu'il provoque ça chez les gens même ceux qu'il aime - même ses parents tu imagines -
de l'écœurement comme ça ne devrait pas le surprendre venant de tous et encore moins de toi.
t'es qu'un putain d'enfoiré !
et ça démarre
le raisonné moqueur enseveli sous la douleur il carbure aux maux felix il a du sang sur les mains sans savoir quel vermillon est le sien
et te repousse avec une violence folle pour ériger au moins deux pas entre vous, tremblant d'animosité
l'hémorragie des émotions vu comment tu le traites ça saigne pour de bon
il veut que tu coupes mais craint les lames il ne sait pas
il a de la terreur euphorique et craint que tu n'approches encore alors il plaque à nouveau les paumes sur les clavicules là où ça saille et bouscule de nouveau pour tenter de faire flancher autant,
s'il y a du rire au milieu des cris c'est qu'il panique de ne plus jamais s'amuser après les horreurs avec lesquelles on se frappe aujourd'hui.
un sale enfoiré qui cogne les gens qu'il a envie de serrer c'est toi le paumé -
il pousse, il cogne, les deux ensemble
c'est TOI la sale pute !
c'est passionné.

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mais toi tu voudrais bien danser encore, tu voudrais réveiller les morts

barbouillés d'eux-mêmes, ils se mêlent l'un et l'autre dans la plus belle union : celle des pactes de sang. non pas qu'ils soient volontaires, ils existent puisqu'ils saignent de l'un et de l'autre et qu'ils coagulent ensemble dans une mélasse dégueulasse nommée humanité. le vermeil ne coule pas à profusion mais il y'en a assez pour tâcher de traces évidents les chemises et souiller leurs étoiles de fil. vont-il en perdre une pour l'occasion ? si on les découvrait dans la chambre, enchevêtrés dans leur misère, seront-ils condamnés à céder un astre au nom du désastre ?

il continue à l'insulter, le repousse et leonard reprend son souffle - seulement pour quelques secondes. parce que felix revient à la charge en se précipitant sur lui pour le faire chuter du haut de son piédestal de verre, lui faisant goûter la poussière de la chambre. mis plus bas que terre, bafoué par l'écrasement du corps de l'autre, il a mal au crâne qui a cogné.
respiration fébrile, lui ne rit pas : sa concentration est trop ancrée dans l'instant présent pour se permettre quelques éclats, il n'arrive même plus à parler et à l'insulter. la parole lui a été retirée par la passion, il en perd la communication distinguée pour se muer en quelque chose de bestial et primaire. la violence physique.

le visage de felix au-dessus du sien, il tente de relever un peu son torse et son crâne pour venir le mordre au bas du bras, accrochant ses dents à sa chair pour le faire céder. il n'a plus rien à perdre, complètement débraillé et décoiffé, suant sous l'effort de la rage.

chanel n°5 Messages : 285 Classe : E

danser seul ne suffit
✚ leonard

à genoux devant l'autel un poing fermé sur le col de la chemise blanche c'est la seconde d'hésitation de commettre des sacrifices lorsque felix a sous les yeux les précipices de leonard - les yeux noirs - il a des vertiges furieux
et les crocs qui se ferment sur le tendre de la peau font perdre l'équilibre
va pour la salissure
c'est fini de bien se tenir.
ça part des vaisseaux brisés sous les dents pour se répandre dans tout le sang un tour de venin et la douleur fait vriller les dernières traces d'humain
ça tient du chien - la gueule qui s'ouvre grand avant de refermer la mâchoire pour retenir les hurlements et c'est atroce d'être seul à trembler de maux c'est peut-être pour ça
qu'on se rejoint toujours pour partager.
serpent agrippé au bras - celui qu'on a tordu lorsqu'on était encore debout - file du leste à la prise alors felix force quitte à s'abîmer pour de bon
enserre le coton autour de ton cou et tente de dégager le poignet mais tu tiens bon alors ça répond avec une secousse folle
abat le col qu'on tenait entre les doigts pour que ta tête heurte de nouveau le sol - felix à califourchon sur toi manque de flancher au diapason tant on s'assomme à coup de haine
leonard tu mords et felix frappe
frappe encore et puis c'est à lui de recevoir la colère c'est comme ça entre vous on prend on donne on prend on donne - c'est généreusement prisonnier dans des roulis terribles qui se moquent d'où se trouvent le ciel et la terre
ivre de douleur on n'en peut plus
il faut que ça cesse
que tu lâches et qu'il te lâche et qu'on s'arrête
qu'on arrête de faire couler le carmin ça va se changer en torrent
felix en a sous le nez sur les mains sous la peau le sien le tien qu'est-ce qu'il en sait
tout ce qu'il sait c'est qu'il veut que tu lâches alors il frappe
encore une fois.

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mais toi tu voudrais bien danser encore, tu voudrais réveiller les morts

il est tenace, c'est un chien de casse avide des carcasses - des charognes, et celle-ci est encore belle. couverte de son épiderme tendre, pas encore moisie par autrui. oh nom c'est un met de choix alors leonard s'y accroche. il garde ses dents plantés dans la peau (plus tard, cela créera un hématome) dans l'instinct le plus primaire qu'il soit. le crâne cogne mais les canines enfoncées - ah non il n'abandonnera pas, pas à avant qu'il soit épuisé, pas avant qu'il soit rassasié !

il a la hargne. la colère de vivre, l'envie de tout fracasser et de s'en aller en laissant un splendide massacre derrière lui. il a envie de tout cela mais il doit se contenter de felix et de ses mains sans tendresse car ici, il n'y a aucun moyen de s'échapper.

ils sont enfermés dans une arène immense avec des gens particuliers comme eux.

pourtant à un moment, ils sentent la limite : c'est l'heure de s'arrêter, c'est l'heure de cesser le combat. il faut que le sang cesse de couler car leonard se rend compte que son nez pisse du rouge, il en sent le goût métallique dans la bouche sous les coups, qui se mêle sûrement à celui de felix sous ses mâchoires.
il finit par lâcher les lésions éclatées, et le dernier coup pleut pour clôturer le spectacle. leonard se laisse retomber au sol dans un gémissement de douleur, à bout de souffle et humide de sa sueur. il ne bouge pas pour l'instant, assagi par l'horreur, et ne cherche pas la révolte.

c'est fini.

il est silencieux pour reprendre contenance : aujourd'hui, se fut particulièrement violent. aujourd'hui, il n'y'a pas de gagnant ni de perdant. juste des vaincus. juste des vainqueurs. tu m'as éclaté le nez frère... il soupire un peu en regardant sa paume couverte d'un mélange de morve et de rubis.

chanel n°5 Messages : 285 Classe : E

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✚ leonard

tombe le rideau
(de fer)
sur les épaules tout à coup s'abattent des chapes de plombs
comme un fondu au noir après que l'on ai donné des représentations cataclysmiques tout s'arrête et l'on est deux acteurs tragicomiques
figés dans des poses de grand final plus que les souffles erratiques éraillés pour rompre les silences assourdissants du public absent
rideau.

poids morts sur leonard même à genoux c'est trop pour felix qui tombe assis à moitié à coté, l'enjambée approximative sur l'autre, les piteux états au diapason
on est
enfin
sur la même longueur d'onde

la ferme
la ferme j'sens plus mon bras

et felix renverse les rumeurs de la tête en arrière, lève haut le visage vers le plafond pour inverser la gravité des saignements
cesser les hémorragies des naseaux c'est comme si on avait cogné le flipper du crâne il a comme une bille métallique qui cogne derrière les oreilles avant de résonner follement contre toutes les parois
et on ne parle pas de la douleur qui pulse au dessus du poignet.

oh merde

des vapeurs de coton c'est les montées d'endorphine pour réconforter les perdants, un petit nuage imbibé d'hémoglobine
ils sont macabres ces paradis dans lequel on se réfugie
mon frère
tout le corps s'y abandonne
felix sans le moindre effort ça tient de l'automatique, se déporte de la silhouette qu'on a surplombé pour se laisser tomber à coté
amorti à l'aide du coude avant de venir plaquer les omoplates au plancher

merde...

le bras croqué en écharpe sur le torse on s'allonge pour admirer le même ciel blanc de la chambre les paupières entrouvertes
inspire expire
soupir
felix tourne douloureusement la tête serré d'étau pour constater les dégâts chez l'autre c'est flou et puis les iris sonnées forcent la netteté
sur la main de leonard
un souffle
presque un rire

ouais...

il détaille il a l'impression d'avoir mal avec il peine à délimiter où c'est douloureux c'est toi c'est lui c'est tout à la fois
et felix lève une main lui aussi, celle du bras abîmé par les crocs
c'est beau comme c'est moche

...tu t'en es pas trop mal sorti non plus.

preuve qu'on a été de vrais chiens
on compte les points
on est enfin
paisible aujourd'hui.

» J'ai le droit, c'est ma fête
» Rainbow Car ♛ Felix
» (end) ❝ keep my name out your mouth — Felix
» la mise à nu ❞ (felix)
» Only children know what they're looking for ft. Felix /fb