(end) Tout dans la prestance ou dans le silence.

TROIS ÉTOILES Messages : 79 Age : 24 Classe : Classe D

// Tout dans la prestance ou dans le silence.« Tout dans la prestance ou dans le silence,
Je me prends tout dans la gueule comme le blizzard. » — Sur mars, Sein

Enfin du calme. Les journées s'enchaînent depuis l'altercation avec Siobhan. Depuis la révélation, le péché avoué sous la claque magistrale assénée. Et Théodora ne s'en remet pas. Son sommeil est léger, ses journées sont hantées. Elle redoute chaque instant ce secret plus si bien gardé. Et surtout, elle redoute ce coeur qui s'est agité, ces rêves qui se sont manifestés. Où Siobhan est tout sauf hostile, où les lèvres sont trop occupées à se caresser pour cracher un venin cruel.
Elle fuit, Théodora. Elle fuit encore et encore et jusqu'ici, elle s'en sortait bien.
Pour la première fois depuis trop longtemps, elle a décidé d'aller dans le jardin botanique. Elle observe, un livre sous la main, elle dessine quelques plantes, paisible, loin de tout ce qui était réel.
Sauf que voilà, on voit d'un coup cette chevelure rose, ce regard malicieux et c'est la panique.
Théodora ne peut pas. Elle ne peut pas voir Siobhan, elle ne le supporte pas.
Et pourtant, les pas la portent jusqu'à elle, le coeur la porte jusqu'à elle. La tête haute, fière quand le coeur, lui, semble tambouriner bien trop fort.

- Qu'est ce que tu fais là, Siobhan ? J'ai dit que je voulais plus te voir.

Des mots durs. La vérité, c'est que Théodora, elle aimerait savoir si la joue va bien, si la colère est là ou si la taquinerie prime toujours. Théodora a une curiosité malsaine, propulsée par tout autre chose que la raison qui lui crie de fuir.
Alors dans ses contradictions, elle garde la tête haute, elle surplombe Siobhan, la jauge de son regard froid. Mais au creux de la poitrine, l'inquiétude et l'envie règnent quand sa voix siffle.

- Je vois que ta joue va bien.

Ca sonne comme un reproche dans la bouche de l'héritière. Ca sonne comme un reproche mais les regards ne trompent pas. (je suis désolée d'être lâche.)

hrp : @Siobhan Boyle jtm

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l'un des nombreux endroits sans trop de fils, tu déambules volontiers dans le jardin botanique - sans même regarder les fleurs, à vrai dire, plutôt la tranquillité et les pavés que tu peux enfin observer, les gens ne réalisent pas qu'en réalité, parfois, tu n'y vois pas à deux pieds devant toi
et s'étonnent encore quand tu tombes en ayant raté la marche
tu relèves la tête juste à temps pour voir ta cliente préférée et c'est plus fort que toi, tu ne réfléchis pas, tu hausses la voix :

— Youhouuuuu Theodora !

tu n'oublies pas la claque et c'est peut-être ce qui te pousse à rester à quelques centimètres de plus que d'habitude mais le sourire est au rendez-vous, l'air espiègle sur chaque trait ;

— Mieux que mon cœur, ô combien meurtri, si tu savais Theodora.

une main sur le front et tu fais mine de basculer en arrière - et tu t'étonnes qu'on t'ait déjà proposé le club de théâtre, ça te sied si bien - cacher toutes les plaies derrière un faciès amusé

— J'ai conscience que tout le monde n'aime pas La Reine des Neiges et ses chansons qui restent en tête, mais de là à me claquer ? Une tragédie.

c'est plus fort que toi, parce que tu connais la Theodora et vous vous ressemblez - sur votre incapacité émotionnelle à formuler les phrases autrement qu'en étant sarcastique, pour ta part, rigide, pour la sienne
ça ne te trompe pas, le regard qui se pose sur la joue précédemment frappée, la belle crève peut-être de culpabilité et
il se trouve que tu adores en profiter.
sans en abuser, alors tu restes à une distance correcte, balances ton torse d'avant en arrière pour prendre la température - à quel niveau elle est sur l'échelle de colère, prête à t'en mettre une nouvelle ? prête à s'en aller sans plus de formalités ?
ou bien prête
à t'écouter ?

— Du coup je viens réclamer compensation, et j'exige donc.
(sourire du chat de Cheshire)
— D'avoir le droit de discuter avec toi. Ma reine ne me refuserait pas ça, n'est-ce pas ?

ft. THEODORA

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Je me prends tout dans la gueule comme le blizzard. » — Sur mars, Sein

Quelle plaie. Supporter Siobhan est une corvée. Et pourtant, c'est une corvée à laquelle Théodora court à chaque fois. C'est une étrange danse, une valse entre le rejet et l'attrait qui anime l'héritière. A chaque fois, elle ne résiste pas. A chaque fois, elle courrait vers le loup sans tromper personne, pas même elle. Et c'était elle qui devait être trompée. Elle ne devait pas sentir cette attraction, elle devait fuir, fuir si loin de toutes ces tentations. Mais elle est là, à deux pas de Siobhan, celle qui sait tout, presque tout.

Le coeur bat fort alors que la magicienne l'appelle. Toujours ce cri ridicule, si bruyant ! Elle reste de marbre, elle reste irritée, le visage tendu, les sourcils froncés et les lèvres pincées alors que la vérité est si visible. Là, au fond des yeux, là, dans le regard posé sur la belle, là, dans la chaleur des joues, dans les picotements au bout des doigts. Tout crie la vérité.
Et la dignité prime tout de même, l'héritière refuse de céder, elle reste droite, la tête haute, toujours si haute, pleine de fierté quand les mains et les yeux montrent la crainte, la culpabilité.

La théâtralité de Siobhan ne la fait pas rire. Elle ne la fait même pas sourire, même si elle en a envie. Comment peut-elle revenir chercher le prochain coup de cette manière ? Théodora, elle s'inquiète. Pour elle, Siobhan, pour sa propre peau, pour ce cœur qu'elle manipule comme un esclave de sa raison.
Les sourcils se sont un peu plus froncés, d'inquiétude plus que d'énervement. De culpabilité plus que de terreur.

La comparaison à Disney tombe encore, rompt le silence de l'héritière pour la faire soupirer. Un regard fatigué plonge dans celui de Siobhan, un regard lasse.

- On va arrêter les comparaisons à Disney par pitié.

Et elle sent venir le piège, elle sent venir Siobhan, sorcière de son coeur, lorsqu'elle se balance, lorsqu'elle jauge à quelle point la culpabilité peut être utilisée à son avantage.
Et Théodora ne peut que déglutir, que fuir le regard inquisiteur, pincer encore ses lèvres. Car elle ne peut pas résister à Siobhan, elle ne peut pas résister à sa demande. Fatiguée de la lutte, elle soupire à nouveau, fuit le regard, s'adoucit alors que la culpabilité tire les traits. C'est un murmure douceâtre qui parvient à Siobhan.

- Juste un petit instant alors..

On craque, on laisse une barrière choir. Parce que Siobhan sait déjà alors à quoi bon lutter ? C'est une cause perdue et Théodora est épuisée de cette lutte aujourd'hui. Alors elle marche jusqu'au banc le plus proche, s'y assoit et attend les inévitables questions, le regard plongé dans les fleurs qu'on aimerait être. La vie doit être si simple quand on a simplement à être une jolie chose sans doutes ni troubles, sans émotion. On est juste une jolie chose.
Siobhan, Théodora est à sa merci, là, entre les fleurs, elle ouvrait un peu son coeur, pleine de crainte.

Là, auprès de toi, les masques tombent.

hrp : @Siobhan Boyle jtm

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tu as le sourire fier aux lèvres d'avoir remporté cette manche car tu n'aimes pas l'admettre, mais c'est un peu ta bataille à toi - faire céder plus grand sous tes pas avec l'usage habile des mots ;
tu te glisses à ses côtés sur le banc et observes son visage sous toutes les coutures - ce visage si froissée de ta présence, on ne sent pas désirée ici mais tu t'en fiches bien, Siobhan, partout chez toi, la détresse de tes parents qui pensaient t'envoyer ici pour te repentir
rien de tout ça, non, tu t'accommodes mieux qu'un chat là où tu vas - mais ça viendra, le regret, le jour où tu comprendras la raison pour laquelle Theodora t'exècre à ce point
quand tu réaliseras que toi aussi, tu peux sincèrement blesser de ton oisiveté

— J'ai l'impression de te faire subir un interrogatoire, je viens ici en toute amitié tu sais ?

après une gifle les réconciliations c'est le schéma que tu imaginais mais jamais avec la belle, plus de remparts que tu ne l'aurais imaginé à franchir pour savoir ce qui se passe réellement sous son masque de royauté
(dis Theodora
ne veux-tu pas me dévoiler tes secrets ?)

— Plus sérieusement, bon, vu que j't'ai grillé... Honnêtement. J'dis pas pour plus tard, c'est bien loin tout ça, j'te parle de maintenant au sein des murs de l'académie. Pourquoi tu te fais pas plaisir ?

et tu hausses les sourcils, surprise en réalité, qu'elle n'y ait pas pensé - qui ici viendrait la juger de se faire plaisir le temps d'une soirée, le temps d'un secret ? son frère peut-être, elle sait qu'il existe quelque part, mais est-il une raison suffisante pour se priver des rares années qu'elle va passer sans le regard du peuple pour la juger - ça te dépasse Siobhan et encore une fois, on te reprochera de ne pas te mettre à la place des autres
mais tu n'es pas comme ça, et Theodora s'y adaptera

— Avec ta physique de rêve, pourquoi tu vas pas juste... coucher avec les meufs qui te tapent dans l’œil ? J'déconnais pas quand je dis en connaître des intéressées.
on omet que ces personnes là rêvent de sûrement plus qu'un soir passé dans les draps mais on commence par là,
histoire de ne pas trop brusquer la moule émotionnelle qu'est ta Reine.

ft. THEODORA

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// Tout dans la prestance ou dans le silence.« Tout dans la prestance ou dans le silence,
Je me prends tout dans la gueule comme le blizzard. » — Sur mars, Sein
Oh, Siobhan attaque directement. Théodora n'en est que vaguement surprise. Il faut dire qu'elle a cette image d'une Siobhan combative, une Siobhan bien trop têtue. Et ça lui arrache l'ombre d'un sourire. C'est évidemment une interrogatoire, une terrible interrogatoire pour l'héritière qui prend toute cette réalité pour une malédiction.
Elle observe Siobhan, là, du coin de l'oeil, entre deux regards posés sur les plantes ou dans le vide. Théodora, elle essaye de ne pas être bouche bée devant cette belle qui passe son temps à lui courir après. Elle ne lui court pas après pour la raison dont Théodora rêve. Et même si c'est le cas, jamais, au grand jamais, Théodora n'aurait lâché prise.
Mais elle est assise ici, juste à côté d'elle, si proche d'elle et cette simple discussion est une trahison de son coeur envers sa raison. Elle le sent, le coeur, battre si fort dans la poitrine, se tordre, si vite ! Sous l'angoisse, sous les craintes et les doutes. Sous l'amour, encore et toujours.

Tant de franchise quand Siobhan aborde ce sujet sans crainte, tant de sincérité dont Théodora n'est pas capable ! Elle se fige, se tend, ose à peine froncer ses sourcils, l'air sombre. Comment peut-elle être aussi désinvolte quand sa vie entière est une comédie orchestrée de A à Z ? Théodora n'est que le pantin, que la marionnette d'un pouvoir vengeur. Et elle a appris à être cette marionnette, cette parfaite marionnette qui ne trouverait sa libération que dans le pouvoir, que dans l'oubli de sa personne pour être la souveraine et rien d'autre.
Théodora, elle reste silencieuse, longtemps. Elle sent le coeur dans les tempes, dans le bout de ses doigts, sur le bout de sa langue, prêt à exploser. La tête altière tombe, elle chute, perd sa prestance, dans un silence pathétique, elle fixe le sol, ne dit pas un mot, trop longtemps, bien trop longtemps alors que les pensées s'agitent.

- C'est facile de dire ça comme ça, Siobhan. Comment tu veux que je maintienne une image intacte si toute une Académie connaît mon plus gros point faible ? Surtout que mon bâtard de frère se ferait un plaisir de me mettre dans la merde. Et même, je peux pas.. Je..

Un nouveau soupir, Théodora pense, elle fronce les sourcils, encore, affiche les traits de l'angoisse, tiraillée.

- Tu crois que j'en ai pas envie moi ? D'être libre ? Mais ça marche pas comme ça, Siobhan.. J'ai des responsabilités. Et si je les abandonnes, je ne pourrais jamais marcher la tête haute après.

Elle lève la tête, plante les yeux dans ceux de Siobhan, l'air abîmé, fatigué et désemparé. Même dans sa peine, le visage reste si stoïque. Il y a juste ce regard, juste la plissure des lèvres, qui trahissent la statue de pierre.
Là, dans ce regard, il y a la raison ultime. Il y a Siobhan.
(Que faire des autres quand il y a toi, Siobhan ?)
Elle secoue la tête, a un rictus qui ne cache pas sa misère quand le regard se pose sur les lèvres un court instant.
(Que faire des autres quand tu me tortures, Siobhan ?)
Elle soupire, passe une main sur le front large, appuie le menton sur les mains, fixe l'horizon, cet horizon si limité. L'horizon de Théodora a été restreint si tôt qu'elle ne connaît point les horizons sans fin. C'est l'histoire de sa vie toute entière, vivre dans une coquille pour mieux la restreindre à ce rôle.

Elle finit par répondre, dans un souffle, dans une affliction flagrante, un sourire désabusé aux lèvres.

- Siobhan, je suis déjà résignée depuis longtemps. Et ces filles ne m'intéressent pas, aussi jolies qu'elles puissent être.

(c'est toi qui m'intéresse, Siobhan)

Elle soupire encore, fixe le vide encore. Oh Théodora, l'héritière maudite, la princesse sacrifiée au trône, celle dont la couronne est déjà si lourde, elle qui n'est pas encore posée sur sa tête ! Elle peine, là, seule avec Siobhan, à garder la tête haute, à ne pas faiblir, encore, quand le coeur lui crie ses envies impures.

( Siobhan, c'est toi qui a volé mon coeur.)

hrp : @Siobhan Boyle jtm

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oh oui, c'est facile, quand on est comme toi Siobhan, tu ne te soucies de presque rien ou des broutilles seulement et tu le vis si bien
que t'aimerais que les gens comprennent le mérite à vivre léger - mais Theodora ne peut pas, elle n'est pas du même monde que toi avec la couronne qui pèse trois fois ton poids alors tu te mords les lèvres ;
elle te regarde droit dans les yeux et tu aurais presque honte de toi, de venir secouer ses espoirs enterrés et remuer les convictions fermement ancrées
ça ne te regarde pas
ou pas assez pour que tu en prennes la responsabilité mais c'est la fatigue sur ses traits tu veux l'aider -
— Sérieusement ? Pourtant il y vraiment des canons de beauté, promis, c'est moi qui te le dit.

t'essayes d'en rire en faire une plaisanterie mais l'air est lourd autour et
tu fixes l'horizon à ton tour ;
quelques minutes de silence à contempler le monde que tu t'es constitué qui s'étend bien plus loin que celui de la belle ne le fera jamais - parce que tu es parti vite des espaces confinés Siobhan, la cour de récré puis le foyer, tu as fait de l'académie un endroit sans limites pour tes pitreries et envies

puis ça frappe soudainement comme un éclair, mais oui bien sûr ;

— Au pire, tu veux coucher avec moi ?
sans tact ni censure tu t'exprimes car toi tu ne dirais pas non à une beauté comme Theodora, et tu connais déjà ce secret alors
pourquoi se priver ?
— D'une pierre deux coups, tu te fais plaisir, et moi je garde le secret.
et ça semble si évident dit comme ça tu ne te doutes pas loin de là qu'elle ne te regarde pas qu'avec les yeux de la luxure, qu'il y a quelque chose peut-être derrière
mais ça, ça ne te traverse pas l'esprit, jamais, qu'on puisse s'enticher sans fil à vos doigts vision erronée d'une enfance bercé de calomnies et tant pis
si on s'en rendra compte trop tard et qu'on blessera la belle - terrible Siobhan qui ne mesure pas les dégâts que tu laisses dans tes pas pourvu que ta vie soit parfaite ici

— Enfin, après, je sais pas c'est quoi tes critères mais j'veux dire, on s'entend bien et j'suis pas immonde donc pourquoi pas ?
(pourquoi
on ne tomberait pas
Theodora)

on a le sourire trop grand aux lèvres, fière d'avoir enfin une idée pour chasser la morosité de ses jolis traits ;
pourquoi
pourquoi tu ne vois pas
les iris qui crèvent d'envie de toi
Siobhan
tu le regretteras

ft. THEODORA

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// Tout dans la prestance ou dans le silence.« Mother and father, you gave me life
I nearly gave it away for the sake of my sanity
Hurting inside, no end in sight
Passing it down, I'm not losing this fight. » — Dynasty, Rina Sawayama.

On reste de marbre, Théodora, on ne tremble pas. Elle reste immobile et inébranlable. Si seulement les paupières ne tremblaient pas, si seulement le regard ne fuyait pas. Mais il fuit et la vérité frôle le voile de son visage.
Siobhan insiste, elle insiste sans rien savoir et les lèvres se pincent, encore, la gorge se sert. Non, il n'y aurait point d'assez belles filles pour effacer le parfum qui caresse les narines.
Un simple hochement de tête lui répond alors, blessée, Théodora, elle ne pense plus qu'à ça. Plus qu'à cette proximité, ce parfum délicat, sa voix fine qui s'infiltre dans sa tête, qui lui susurre de tout perdre. Mais Siobhan, elle ne sait pas que la tentation si impure, c'est elle.

Théodora s'efforce à le cacher, à l'enfouir sous des couches de verglas. Elle se bat désespérément pour survivre, pour garder sa gloire quand tout l'appelle à se dépouiller du poids de son destin, là, au creux des bras doux de Siobhan.
L'horizon permet de se concentrer, de tout faire pour écarter ces envies égoïstes, ces envies qui briseraient une dynastie déjà fissurée par la trahison d'un père volage.

Les paupières se ferment, les narines frémissent, mais on cherche le calme, on cherche à faire taire le tambourinement dans la poitrine, sans grand succès. Rien ne calme le tonnerre en Théodora. Rien ne l'apaise, rien ne peut geler cette flamme, cette convoitise coupable dont elle fait preuve. Toute dignité et prestance partent au placard quand l'objet de la convoitise éveille ces sujets interdits, ces sujets bannis de la raison d'une princesse emprisonnée dans sa couronne.

Sauf que Siobhan franchit une limite. Elle franchit la limite du coeur, la limite qui brise Théodora. Elle plante un couteau dans cette plaie fraîche qu'est l'amour qu'elle lui porte et l'or vole autour du visage quand elle se retourne pour planter des yeux terrorisés dans les siens.
L'héritière déglutit, elle baisse le regard, la crainte d'être découverte rongeant l'âme toute entière. Si Théodora devait être souveraine, ici, elle n'est qu'une adolescente au destin trop grand. La veste royale est un fardeau si lourd, si immense pour ses frêles épaules !
Et elle a beau se battre, sortir les crocs est difficile quand Siobhan vient caresser son coeur, là, tout contre elle. La voix est faible, les poings sont serrés, les yeux brûlent alors qu'ils fixent les pierres terreuses sous ses pieds.

- Arrête de raconter des sottises. C'est encore un de tes stupides jeux, hein ?

Les mots continuent à se déverser, encore et encore, confirmant la légèreté quand la magicienne des coeurs ne plaisante absolument pas. Elle lui vend son corps sans même qu'elle ne sache à quel point, elle, héritière d'un pays tout entier, lui a déjà dédié son coeur.
La crainte, la peur, oh ! la terreur !
Théodora, elle se lève précipitamment, tendue comme un fil, tremblante, la mâchoire serrée et le regard fou quand enfin elle croise à nouveau les pupilles de Siobhan.

Elle a ce visage si paisible, cet air si fier alors que Théodora se torture et ça la rend folle, Théodora. Elle a un croassement douloureux, un cri étouffé par le coeur agité.

- Siobhan ! Fermes là ! Juste.. Juste tais-toi bordel ! Tais-toi..

Les poings tremblent, les pas tournent en rond et la colère gronde, là, dans les yeux plein de terreur. Tout se cache sous la colère, tout se cache sous les menaces quand Théodora l'attrape par le col, colle son front sur celui désiré. Le coeur réclame la caresse quand la raison crie la violence. Et la raison gagne dans un éclat de voix faible et pourtant si tranchant.

- T'es vraiment une connasse Siobhan. Je veux plus jamais que tu m'approches. Jamais. T'étais obligée de.. De faire.. ça ! Tu me...

La voix se casse, la princesse se casse. La perfection ne résiste pas à la tentation si proche et la colère cède, la colère cède dans la tentation parce qu'un baiser n'est qu'un baiser, parce qu'un baiser est un coup violent que le coeur supplie de connaître.

Les lèvres se joignent, se cognent et se savourent violemment pour la première fois car Théodora ne connaît rien, car Théodora laisse un démon la démunir de sa raison et tout implose. Théodora se meurt sur les lèvres, Théodora se perd sur les lèvres et la couronne sera plus lourde encore quand le parfum enivrant disparaîtra.

hrp : @Siobhan Boyle jtm

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ta mère ne te l'avait-elle pas dit ? on ne joue pas avec le feu Siobhan et il y avait une autre menace derrière que celle de la simple brûlure ; il y avait le danger d'aller trop loin dans la connerie et ne jamais en revenir -
tu t'en rappelles alors que Theodora se met en colère - non ce n'est pas un jeu (ou peut-être un peu parce que tout l'est avec toi mais)
— Non j'suis sincère Theo-
front contre front tu plisses un oeil redoutant une deuxième gifle - à croire que tu ne sais que l'énerver, la belle héritière, et tu déglutis car les insultes restent douloureuses même pour toi - t'aurais envie de lui dire que c'est faux, qu'elle ne comprend pas, que tu reprends volontiers tout ce qui a été dit si ça la rend plus heureuse ainsi

puis

ça s'arrête, net.
tu mets plusieurs secondes - longues, très longues - à comprendre ce qu'il se passe le front de Theodora qui se décale pour laisser ses lèvres venir se poser sur les tiennes, une seconde encore pour lui rendre son baiser bien qu'étonnée - glisser une main derrière sa nuque pour mieux en profiter ;
puis l'éloigner la regarder comprendre ce moment trop rapide -
— Woah.
dans un premiers temps, tu passes un doigt sur l'objet du délit, satisfaite - ensuite, tu poses la question qui plane au-dessus de la tension :
— Ca veut dire « oui » ?
(elle ne te lâchera pas,
Theodora,
tant que tu n'avoueras pas)
et tu restes collée contre elle - une pensée pour Ariel même si ce n'était pas réel entre eux et si ça le blesse et si il se sent délaissé et si - l'embrasses à nouveau pour empêcher le cerveau de te culpabiliser, profites
de chaque instant où la colère se dissipe sur les traits de Theodora pour laisser place à la passion
de chaque instant où tu réalises que tu la tiens entre tes doigts et rien que tes doigts, quitte à y perdre au change tu t'enivres de cette sensation de puissance sur la belle - ça flatte toujours l'ego et qu'importe le prix qu'on payera en face, plus tard,

on sourit toute victorieuse.

ft. THEODORA

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// Tout dans la prestance ou dans le silence.« Mother and father, you gave me life
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Hurting inside, no end in sight
Passing it down, I'm not losing this fight. » — Dynasty, Rina Sawayama.

Les mains tremblent, le corps tout entier tremble quand on cède à la vérité, quand on cède à ce cœur qui clame ses droits, qui reprend le pouvoir sur cette raison destructrice.

Les lèvres s'agitent, le souffle se perd autant que les pensées, les mains s'agrippent, là dans les cheveux, sur l'épaule, sur la taille, avec toute la maladresse de la peur et de l'inconnu.
Théodora, elle est dans la précipitation, dans l'ivresse d'un instant volé auquel elle n'a pu résister.
Et c'est bon, si bon ! Cette instant volé aux cieux, elle le savoure, même s'il serrera le coeur dès que la douceur s'évadera pour laisser place à des réflexions sombres.

La première rupture, le premier moment où Siobhan parle, laissant Théodora à bout de souffle, les joues rougies, les yeux brillants, de peine ? d'envie ? Peut-être les deux ? On ne répond pas, Théodora, elle ne dit rien, elle n'avoue rien dans les mots, rien du tout. Elle se contente de grogner, de jeter un regard plein de hargne dans un premier temps, les cheveux en bataille et les lèvres brûlantes de ce premier péché.
Elle donnerait tout pour que Siobhan revienne capturer sa bouche, sa peau, son âme s'il le faut. Théodora a le coeur au bord des lèvres, elle a le coeur au bord des lèvres et la raison qui culpabilise, là, sous les élans d'amour.
Mais la question plane, la question est comme un vautour et les mains se crispent dans les cheveux roses. On ne veut pas avouer, on ne dira rien, parce que Théodora ne peut pas donner tant de pouvoir à son coeur.

- Tais toi Siobhan.. Putain.

La voix est rauque, un murmure qu'elle reconnaît à peine. Théodora, elle n'a pas l'habitude, elle découvre à quel point déjà, le coeur et la raison se déchirent, à quel point la culpabilité va faire mal, si mal quand les lèvres la quitteront pour de bon. Mais Théodora, elle ne résiste pas quand le deuxième baiser lui est offert, non. Elle se plonge dedans, elle se perd dans les bras de Siobhan, tremble, soupire et s'oublie dans la découverte d'une tendresse inconnue jusqu'ici.
Le visage se tord toujours, mais il se tord d'une douleur bien douce, une douleur qui réveille ce qu'Ariel cache sous l'amour factice. Et la gorge de Théodora se noue, devient sèche. Elle n'est qu'un immense bordel, là, rouge, inquiète, désireuse de ne jamais quitter ses baisers maintenant qu'elle avait goûté leur caresses.

La tête s'écroule, là, sur l'épaule. Théodora reste dans les bras, elle s'y noie, le visage enfoui contre la peau si tentatrice des filles, elle se noie dans le parfum, les jambes faibles, le coeur fort et la lucidité endormie, même si ça brûle la langue d'une aigreur difficile. Est-ce le prix du péché que de sentir cette douleur dans la poitrine ? Théodora n'en sait rien mais les yeux brûlent, l'étreinte se ressert sur Siobhan et elle ne peut que craquer dans les bras de celle qu'elle désirait trop pour fuir encore une fois.

- T'es terrible Siobhan. Si une seule personne l'apprend, je te tues.

Dans les mots faibles, il y a l'accord, la révélation que Théodora, la digne et froide héritière ne peut pas résister aux tendresses de la belle.

(Car Siobhan, si je ne puis avoir ton coeur, je te laisserai souiller mon amour interdit.)

hrp : @Siobhan Boyle jtm

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ça aurait dû te frapper plus fort cette tête qui s'écroule la couronne qui en glisse lentement ; tu aurais pu - dû voir les signes qui pointaient à l'horizon de l'affection brûlante qu'on te porte
mais à force de t'emmêler dans les fils des autres tu as oublié quelque part que tu existais dans ces romances que tu ne cesses d'observer, sûrement que sans un fil qui t'est lié, tu n'imagines pas un instant qu'on puisse te désirer - et ç'aurait été parfait s'il ne s'agissait pas d'une amie précieuse que tu vas blesser, parfait s'il ne s'agissait pas de Theodora la belle déjà écorchée
— Moi, raconter un secret ? Jamais.
et c'est
la vérité
parce que c'est rare venant de toi ; peut-être que tu associes trop cette dernière à la raison pour laquelle maman t'a chassé peut-être qu'elle n'est toujours pas bonne à entendre et moins bonne encore pour les affaires que tu dois mener - que si tu disais ouvertement non, il ne t'est pas destiné, tu perdrais tes clients préférés, ou que si tu avouais oui, je suis inquiète pour toi, ça gâcherait cette image de la fille qui se refuse le moindre drama - qu'on comprendrait que t'en as quelque chose à faire des autres et ce n'est pas pour toi
ces gens que tu ne côtoieras plus une fois libérée de cet endroit
(est-ce que tu réalises Theodora
comme il est difficile d'assumer qu'on tient à toi)
car au-delà de cette proposition bancale - terrible - et alors qu'elle acquiesce silencieusement ce marché, il y a l'infime réalisation, derrière la conscience et ton coeur cassé, que la belle te désire plus qu'une simple soirée; qu'elle ne peut pas avoir accepté alors que d'autres filles auraient gardé le secret
qu'il y a quelque chose un soupçon de rien mais Siobhan, tu fais la sourde oreille et déposes un baiser sur son épaule qu'elle relève la tête qu'elle croise ton regard - qu'elle s'y perde et tant pis si on la blesse

tu pourras toujours prétendre ne pas avoir compris - ta spécialité depuis ton arrivée ici ;
— Ariel non plus, ne doit pas savoir ?

la seule chose peut-être que tu ne laisseras pas passer
(car pour toi comme pour lui
Siobhan a le coeur qui saigne aussi)

ft. THEODORA

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Oh, la royauté s'écroule, elle se fond dans les bras doux, elle s'oublie, dans un torrent de pensées contraires. Des maux, des craintes, cette joie qui tord le ventre quand les lèvres se touchent.
Siobhan est l'interdit, ce dont Théodora rêve de toute son âme, malgré tout ce qu'elle peut essayer d'être.
Théodora est un mensonge, un mensonge vil et cruel à son propre cœur. Une princesse de glace pour noyer la douleur. Et dans les bras de Siobhan, elle peut presque fondre, elle en fond, là, un instant.

Le coeur bat fort, si fort dans la poitrine ! Et les lèvres réclament, les lèvres conquièrent et possèdent la bouche tant désirée, le contact tant convoité de la douceur des filles, et surtout, de Siobhan.

Oh, l'affection brûle dans les caresses, l'affection, l'insatiable faim, tout ce désir trop longtemps muselé pour être retenu une seconde de plus ! Le regard est honteux quand il se plonge, fiévreux, dans les pupilles de Siobhan. Mais sous la honte, il y a la brûlante envie de plonger dans ce péché, de cueillir les lèvres, de dévorer la peau comme on ne se l'est jamais permis. Car avec Siobhan, toute raison pourrait disparaître. Théodora pourrait lui donner son coeur entier tant qu'elle la laisserait conquérir sa peau.

Mais les mots brisent, les mots sauvent Théodora. Ils font grincer les dents, détournent le regard alors que la peau frissonne au contact des lèvres sur l'épaule. On ne regarde pas Siobhan, on profite de la raison, ce faible éclat de discernement pour ne pas bondir sur les lèvres, pour museler ces envies dans un grognement, les joues rouges, les yeux brillants et pourtant l'air si contrarié. Car Ariel ne doit pas savoir, car même Théodora refuse de s'admettre sa propre faiblesse. La tête lutte contre le cœur, le corps tout entier qui réclame quand les lèvres se tordent de contradiction.

- Personne ne doit savoir. Ca inclut bien Ariel. Et si j'apprends qu'une seule personne est au courant, Boyle.. on ne va pas s'entendre.

La menace, encore. Parce qu'on ne connaît que ça, que la peur, la rage et le mépris. Quand l'un disparaît, l'autre le remplace, comme une sécurité automatique qui revient, comme si le cerveau essaye dans un dernier effort de sauver Théodora, la belle et brillante Théodora, celle qui est recouverte d'un beau voile de vernis ; parfaite.

Alors elle s'impose face à cet amour si violent, plante son regard froid dans celui, si beau, du fruit de ses tourments. Une main caresse la joue, capture le menton avec force alors que les membres tremblent dans l'attente d'une abnégation.

(Siobhan offre tes lèvres et tout ce que tu as, car Théodora offrira tout son être dans les ombres du monde)
hrp : @Siobhan Boyle jtm

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la mine qui s'affaisse — tu aurais pu continuer de faire la sourde oreille, piétiner les coeurs pourvu qu'on les monnaye ne t'a jamais dérangé il est vrai ;
mais c'est l'image d'Ariel trahi qui demeure dans la rétine et tu t'écartes lentement de la belle pour la toiser, regard sévère comme rarement tu arbores et tu es contrariée, Siobhan.
entre ta conscience et le désir léger de profiter.

— Ok, non. J'suis pas partisane du « tant qu'on ne le dit pas, il ne saura pas », l'infidélité, moyen.
et tu secoues la tête, excédée par ta propre hypocrisie : dans d'autres circonstances, avec d'autres personnes, peut-être que ça ne t'aurait pas dérangé, on laisse cette pensée — ce dilemme moral — à un autre jour ;
— Ou plus exactement, je suis contre l'idée de le cacher à Ariel car je sais pas c'est quoi votre deal, si ce n'est un gros foutage de gueule, mais il va être blessé et j'veux pas ça sur la conscience. Toi non plus, je pense.
et c'est à regrets que tes mains quittent le corps de Theodora pour venir se croiser devant toi. tu te tiens droite et haute, du mieux que tu le peux, lui faire comprendre que tu ne reviendras pas sur cette décision — quand bien même la tentation de s'abandonner à ses bras est grande ô si grande, vilain caprice que les douces lèvres des filles ;

mais l'image obstinée d'Ariel et la réalisation lente que cette simple pulsion charnelle pourrait bien tourner au vinaigre, tu finis par souffler un coup et tenter de saisir la main de l'héritière.
— Ecoute, c'est juste... je tiens à vous deux. Et je ne veux blesser ni l'un, ni l'autre, pas comme ça.
ta conscience qui martèle à la porte, car quelques minutes plus tôt, tu t'imaginais volontiers faire l'ignorante le jour où Theodora te confierait son coeur brisé — par tes soins, qui plus est ; sourde mais pas aveugle aux incohérences dans le discours tantôt colère tantôt concession de la belle, un peu tard, peut-être
(quelle cruauté, Siobhan,
de faire goûter le paradis du bout des lèvres
et t'octroyer le droit de l'en déposséder)

ft. THEODORA

TROIS ÉTOILES Messages : 79 Age : 24 Classe : Classe D

// Tout dans la prestance ou dans le silence.« Mother and father, you gave me life
I nearly gave it away for the sake of my sanity
Hurting inside, no end in sight
Passing it down, I'm not losing this fight. » — Dynasty, Rina Sawayama.

Oh, c’est que les cœurs s’étiolent dans un triangle tragique dès la seconde où les lèvres se sont effleurées ! A peine les émois sont-ils nés que le cœur de Théodora, déjà, se tord de discorde ! La bouche se froisse, les yeux fuient la vérité, ce regard de jade si sévère sur sa peau.
Théodora est déchirée à chaque seconde entre le cœur et la raison. Cette raison qui l’avait poussée à fourvoyer le monde au bras d’Ariel. Parfaite illusion, parfait spectacle, Théodora aurait pu rester la marionnette de son fatal destin sans jamais faiblir si seulement Siobhan n’avait pas capturé ce cœur traître. Comme une enfant trahie, elle laisse son visage s’agacer. C’est que le conflit jamais ne se tait dans l’esprit de l’héritière hérétique. Et c’est le cœur ébranlé, les lèvres tremblantes, qu’elle reste funèbrement silencieuse. Pourtant, les lèvres et l’âme tout entière appellent à la faute. Quitte à être cruelle, quitte à être mauvaise, Théodora veut saisir Siobhan, la garder prisonnière de ses émois sans plus jamais lui laisser la chance d’échapper aux pulsions de l’affection.
C’est un bras ferme qui l’emprisonne entre le mur et son corps, là, alors que la mâchoire se serre et que l’esprit bataille. Les yeux sont perdus, entre colère, tristesse, amour et culpabilité, c’est la torture qui lacère le cœur. On peut capturer les lèvres encore ou reculer, céder aux demandes ou céder l’amour. Et ce choix, Théodora ne peut pas le faire. Elle reste embrumée par ses pensées, agitée par tout ce capharnaüm dans son crâne.

Qu’est-elle en train de faire ? Théodora, elle sent que tout son être se trahit, que tout se fait face pour mieux attaquer sa personne, ses croyances et ses souhaits. Quel cruel jeu qu’est celui du destin ! Malgré chaque bataille, toujours, le destin brisait fatalement chaque parcelle de l’être.
La main saisit n’est qu’un mal de plus. Les mots ne sont qu’un couteau de plus. Et la bouche se tord, les yeux fusillent quand le cœur est déchirée de contradiction.

- Parce que tu crois que moi, je tiens pas à Ariel ? Tu crois quoi ? Que c’est un jeu pour moi ?

Théodora s’épanche dans des murmures tremblants. Car Théodora, sous l’emprise de la potion d’amour, a le cœur qui bat si fort pour le magicien ! Et si jamais elle ne le désirerait réellement, la tendresse, elle, est véritable et la blessure, Théodora la ressent plus que personne quand elle trahit cet amoureux. Elle sent déjà l’âme se briser, elle sent déjà la plaie s’infecter depuis la seconde où son amour est né pour Siobhan. C’est une plaie béante qui ronge son cœur, une maladie dévastatrice qui la pousse au vice le plus vile, à la déchirure la plus profonde quand la voix siffle encore, quand le cœur se tord, encore et encore.

- Mais tu peux pas comprendre, hein ? Tu peux pas savoir ce que ça fait. D’avoir le souffle coupé et d’être absolument déchirée tu sais pas ! Comment tu pourrais le savoir, même ?

Les lèvres se serrent, le regard fuit encore celui trop inquisiteur alors que le cœur se porte sur le bout des lèvres.

- Tu peux pas comprendre à quel point, moi, ça me tue. Et tu le comprendras jamais. Dans tous les cas, c’est moi qui finira détruite. Ariel, il s’en remettra parce qu’il sait que tout est faux. Ou peut-être qu’il sera blessé, qui sait ? Mais vas-y, vas donc lui faire du mal en lui disant tout !

C’est que Siobhan, Théodora préfère vivre cachée pour la sécurité de son cœur. Sous couvert de protéger Ariel, c’est sa propre âme qu’elle protège et cet amour qui n’appartient qu’à elle.

(Car Siobhan, cet amour, Théodora refuse de le partager avec Ariel,
Et le coeur pourtant, se tiraille dans ses péchés.)

hrp : @Siobhan Boyle jtm

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(on n’a pas les bonnes réponses pour toi, belle Theodora)
coincée entre le mur et ses bras, c’est vrai que tu te visualises parfaitement les nuits ainsi, en troquant simplement les briques, froides contre ton dos, pour le confort d’un lit ; et nul doute qu’à la colère qui bourgeonne à ses traits, Theodora l’imagine aussi.
plus douée pour initier les négociations que rattraper les dégâts, tu l’observes, interdite, en attendant que sa fureur redescende mais c’est sans surprise que du venin découle de ses jolies et douces lèvres : tu es celle qui la pousse à bout –
— Ce n’est pas ce que j’ai d –
mais déjà le courroux s’abat et ça remue quelque chose en toi, d’être accusée d’une telle naïveté sans même pouvoir la réfuter
(pour quelqu’un qui vit du business, on aurait désiré meilleure éloquence,
certes
mais Theodora laisse,
laisse-la t’expliquer ce besoin de se racheter
au nom du triangle qu’est votre amitié)
— Ok, ça a… le mérite d’être clair, je suppose.
tu te mords la lèvre ; personne ne t’a donné le manuel à suivre pour calmer un cœur courroucé, la situation le nécessite pourtant et c’est tout de travers que tu la mènes actuellement.
— Honnêtement, non, j’comprends rien, j’ai l’impression que le problème ce n’est pas de le dire à Ariel. Tu lui fais suffisamment confiance pour sortir avec, histoire de duper tout le monde, mais pas assez pour lui confier que tu couches avec moi ?
mot à mot tenter de discerner le vrai problème que la belle s’évertue à cacher derrière des paroles acérées – il y a un quelque chose, un petit rien qui sonne faux dans cette tirade et si ta plaie à l’égo n’obnubilait pas ton jugement – car il est rude d’entendre que tu ne comprends rien tu le sais, pas besoin de le répéter – peut-être alors
tu prendrais le temps de voir que le problème, dans tout ça,
c’est toi.

ft. THEODORA

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// Tout dans la prestance ou dans le silence.« Mother and father, you gave me life
I nearly gave it away for the sake of my sanity
Hurting inside, no end in sight
Passing it down, I'm not losing this fight. » — Dynasty, Rina Sawayama.

Certains tourments sont impossibles à vaincre. Et Siobhan est un de ces tourments. C'est une envie viscérale, bestiale, qu'est ce désir d'avoir ses lèvres, son corps, son cœur si Théodora l'osait.

Et les conflits entre ce joyeux cirque d'amoureux ne poussent qu'un peu plus Théodora dans les bras alors qu'elle devrait fuir. Comment vivre avec ce cœur aux pulsions terribles ? L'héritière n'a aucunement réponse à ces problèmes et c'est cruelle qu'elle crachait son venin. Serpent venimeux, ce n'est qu'à la vision de la mine défaite, si douce ! si tendre ! qu'elle se fait plein de doléance. Théodora a plongé dans l'hérésie dès le premier regard et c'est sur la peau de Siobhan qu'elle trouve sans cesse sa perte.

La tête s'écroule, encore ! Encore, la couronne roule au sol. Si elle le souhaitait, Siobhan pourrait bien la délivrer de ce poids qui la tire en enfer, d'un baiser, de mots doux et de son coeur tendre quand celui de Théodora, vicieux et peureux, ne peut que blesser encore et encore.

Le remord ronge la tendresse quand on réalise la portée des mots durs. Quand on réalise que rien ne lèvera cette envie si puissante qui dévore les entrailles. C'est une torture alors que le front repose au creux du cou. C'est une torture où le souffle brûle, où l'air manque et où les mots manquent.

(Siobhan, dis lui que jamais ses bras ne la quitteraient
Siobhan, serre la fort encore et encore
Avant que les tourments ne dévorent sa salubrité.)

Tellement de doutes, tellement de peur quand la main vient cueillir la sienne, quand l'amour se livre du bout des doigts, quand les lèvres portent le cœur pour embrasser les doigts fins, pleines d'hésitation. C'est que jamais les mots ne seraient dit, jamais la raison ne céderait cette folie. Mais le corps, lui, révèle l'abandon et clame le pardon. Quand bien même les tourments déchirent l'âme, quand bien même les cils sont humides dans la nuque.

Si on ne veut rien révéler à Ariel, c'est que Siobhan, Théodora veut en faire sa reine secrète, inconnue et rien qu'à elle. Théodora, elle ne veut pas partager cet amour avec Ariel, même quand le coeur appartient un peu à lui. Peut-être aussi par crainte.
Car si Ariel sait, le coeur sera livrée, l'amour sera dévoilée et Théodora serait perdue à jamais entre sa raison et la folie de son cœur obsédé par un fantôme de tendresse.
Les paroles frôlent l'air, rugueuses, tremblantes et pleines de faiblesse quand elle cède.

- C'est loin d'être pareil. C'est pas une histoire de confiance, Siobhan. Mais oui, oui, mon refus cache autre chose que tu n'apprendras pas. Ni toi, ni Ariel. Alors par pitié, tais-toi et laisse moi y réfléchir. Juste pour cette fois, accorde moi ça.

Les mots caressent la bouche, supplique amoureuse qui réclame les baisers. On capture sans retenue, avec une fougue trop longtemps retenue dans le conflit.
Les lèvres des filles, les lèvres de Siobhan sont une tentation que trop longtemps Théodora avait fui pour pouvoir retenir un seul baiser de plus, là, à l'ombre du jardin.

(Triste enfant, tu devrais savoir que les tragédies,
ces contes terribles, finissent uniquement en des fins plus tragiques.
Là est la douleur que tu te destines.)

hrp : @Siobhan Boyle jtm

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hardest to love

— Theo-
tableau parfait des deux princesses parmi les fleurs – s’embrassant en secret embrassant l’infidélité ; tu lui accordes, un de plus, un de moins, et savoures les lèvres sucrées pour la dernière fois peut-être
car si Theodora ne dit pas la vérité à Ariel,
c’est sans regrets que tu annuleras ce marché.
(affligée, en réalité – car en plus d’y risquer votre amitié, basé sur tes tendances à la harceler certes,
c’est ton type de femme tout craché que tu es prête à ne pas toucher par respect pour ton associé préféré)
et toi qui pensait pouvoir fuir les conflits jusqu’à la fin de ta vie ici – jusqu’à la fin de ta vie tout court, même, si le destin le permet, bien trop emmerdé déjà par les liens qui pendent aux doigts ce n’est pas
pour t’y emmêler toi
alors
qu’es-tu en train de faire
avec Theodora ?

que ficelles-tu en lui proposant cette relation toile d’ennuis en perspective toile maudite d’une promesse dans le vide – car des années plus tard, Siobhan, tu t’en souviendras avec joie mais elle
si belle si seule dans le royaume qu’elle gouvernera – vivra avec le souvenir de vos draps sans plus jamais pouvoir y retourner s’y languir ;
quelle cruauté, ça t’arrache un sourire mauvais
toutefois, c’est avec légèreté que tu as décidé d’être et c’est avec légèreté que tu continueras – alors, tu lui diras une fois : Ariel doit savoir.
et si jolie Theodora ne peut s’y résoudre, c’est fidèle à ton mode de vie que tu la priveras de tes lèvres de ton corps de tout toi si ce n’est ce que vous aviez déjà – une relation basée sur l’intérêt avec une touche d’amitié – quitte à meurtrir le cœur déjà outragé
d’avoir ainsi été baladé par tes baisers.

et sur cette pensée tu te glisses hors de sa portée –
t’éloigner de ses sentiments passionnés car ils déteindraient presque sur les tiens
(des années que tu les penses éteints mais à croire qu’avoir trouvé ton lien – maudit brun – ça ravive chez toi des rêves ardents
de romans d'amour zélés
dont tu as souhaité être l’héroïne,

la demoiselle qui piétine les coeurs des soupirants qu'elle n'a pas choisi.)
— Ok, je te laisse du temps pour y réfléchir. Tu sais où me trouver.

ft. THEODORA

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Passing it down, I'm not losing this fight. » — Dynasty, Rina Sawayama.

Oh, les baisers sont un poison et Théodora boit les lèvres de Siobhan. C'est la mort qui attend l'héritière, car le coeur bat et la raison a signé l'arrêt de mort dès le premier contact. C'est une pulsion à laquelle on ne peut résister, Théodora n'y arrive pas.
Pourtant, elle sait que ce poison aura sa peau, elle sait que dans des années, quand les draps seront froids, ce sera elle qui les tremperait de ses pleurs. Car Siobhan n'est pas ce que la raison impose, car la couronne, lourde couronne, rattraperait l'hérésie dès que les pas s'éloigneraient de ce lieu de répit.
C'est pour cette raison exacte que Théodora avait tout fait pour limiter les dégats, pour se hisser sur un piédestal, loin du monde, loin de tout ce qu'elle pourrait perdre une fois hors des murs. Jusqu'à Siobhan.

Car malgré la douleur qui jaillira chaque jour pour ce péché, Théodora est prête à blasphémer, à se perdre pour un instant si doux qu'elle chérirait toute sa vie, rongée par la fatalité des vies.

Siobhan déjà s'éloigne et le regard princier suit la silhouette, les yeux embués car on sait que la décision est déjà prise, on sait que les bras de Siobhan seront à elle, qu'Ariel souffrira, que le coeur de Théodora se brisera pour un amour qui ne sera qu'un mirage prêt à la tourmenter jusqu'à sa mort, elle qui serait asservie à la couronne.

hrp : @Siobhan Boyle jtm voilà g clôt snif

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» akai ito.❞ (siobhan)
» j'ai dit pas de message vocal ptn / siobhan
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» a mark upon your skin | Siobhan + Azrael
» "1m57 de pure douceur" she said ✧ Siobhan.