And I know that it's only a wish And that we're not standing by the water fountain

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il y a quelques mois à peine, il neigeait ici
quelques mois à peine, ça te ramenait à la Sibérie
mais ce n'est pas le moment pas maintenant que l'hiver est enfin parti - on ferme la page Dmitry, ça attendra une prochaine fois, les souvenirs, ton passé là-bas
non, toi, aujourd'hui, c'est le futur que tu essayes d'embrasser ou juste Elior en réalité,

des mois que mot par mot tu dessines un fil solide, sans trop tricher si ce n'est les gestes calculés, que tu entailles les murs du brun pour t'y immiscer ;
grisant presque d'être si près du but si près de la chute,
comme un jeu d'échiquier faire tomber la reine puis
coincer le roi.

t'as le sourire qui se glisse aux lèvres et tu regardes derrière toi, t'assurer qu'Elior suit le pas,
— Je vais pas trop vite pour toi ?
alors que tu comptes les mois les jours les heures avant la tombée du rideau, tu n'en peux plus Dmitry de faire semblant - tu ne te rappelles même plus le prétexte, probablement encore la carte de l'amitié, tu sais, ton mensonge préféré

ta bouche e m p o i s o n n é e

on ne sait pas trop Dmitry où est ta sincérité mais certainement pas avec lui, à ce moment précis, alors que tu t'arrêtes à la devanture d'un magasin - dans tes yeux peut-être qui s'écarquillent en lisant « magasin de harnais », tu le répètes à voix haute, amusé, et regarde Elior
Elior
ton bijou ton jouet
t'as le cœur qui frémit d'excitation à l'idée de le ruiner - lui et la mascarade qui lui sert de copain, Elyas, ô combien méprisé
t'en aurais presque perdu la façade d'ami à la pensée de ce type,
on se ressaisit Dmitry, on plaque le sourire solidement, on laisse les dérapages aux perdants ;
— Tu savais toi qu'il y avait un magasin... de harnais ?
tu pouffes de rire, et tiens la porte, faisant signe au brun de passer devant
— On ira acheter des fournitures après si tu veux, mais je dois voir ça au moins une fois dans ma vie.

parce que d'ici quelques temps,
Elior n'en fera certainement plus partie.

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@Elior Demaury

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tu le reconnais au fond de la gorge ce sentiment de victoire (d é s e s p o i r)
Dmitry de toute ton assurance tu t'approches comme en territoire conquis ;
le sourire galant - amical, tu te reprends
on pardonne l'écart Elior, d'avoir prononcé le nom interdit, on pardonne que tu ne puisses pas l'oublier même en présence de quelqu'un comme Dmitry
ça viendra

promis.

— C'est totalement ridicule ouais, qui a sérieusement un cheval chez lui ? Peut-être les trois étoiles, on a tellement de place dans la chambre.
tu ricanes, et suis le brun de tes prunelles amusées et
refermes le filet.
— Merde, pardon. Déso Elior, j'voulais pas.. parler de ça comme ça.
tu poses une main innocente cordiale presque sur son épaule, comme un ami le ferait en réalité, et on donne à la voix des notes de compassion

sans une once de conviction au coeur mais qui pour le savoir, tu es le premier
à te leurrer sur tes sentiments.
— Je sais que les gens au grenier sont vachement sympas, et que t'es un battant mais j'avoue que ça m'a mis une claque un peu... que toi, tu perdes tes étoiles.
ou pas, à traîner avec la mauvaise graine on s’entache et on déchoit
(tant pis pour toi Elior, tant pis
Elyas chutera bien assez vite avec toi, ne t'inquiète pas) mais
peut-être, peut-être seulement, ça te fait frissonner Dmitry, que tu aurais préféré que le brun s'élève plus haut que ça, choisisse quelqu'un comme toi
c'est que vous rigolez bien ensemble, comme tu aimes rationaliser ; ton cœur creux a bien d'autres choses à crier, mais tu les ignores sciemment
on ne s'attache pas aux jouets.
— Tu sais, si t'as besoin d'en parler... Je suis là.
même les plus beaux - les plus brisés - on les jette comme on t'a jeté, on ne gagne pas avec les sentiments, jamais, sinon tu ne serais pas mieux qu'Evgeny ou ta génitrice
(écœurant)

et au contact prolongé, tu détruis les barrières de méfiance, tu invites à la confidence ;
t'as le sourire crispé du mec peiné, tu sais, la tête que t'aurais fait si t'avais une once d'humanité et que la situation d'Elior t'affligeait.

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@Elior Demaury

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on met la Reine en difficulté, position Cavalier
ni trop loin ni trop près

tu ranges les mains dans les poches en signe de capitulation, il ne faudrait pas qu'il doute de votre amitié, tu éclates de rire, Dmitry, jusqu'aux yeux et tu le veux contagieux
regarde Elior, regarde le
— P'tit con, va.
sur le ton de l'affection, on fait croire qu'on est ravi, tu sais, qu'Elior se soit remis de cette passe difficile on laisse les larmes d'hier aux sourires d'aujourd'hui, le jeu parfait du fidèle ami.
— Dire que j'pensais que personne ne connaissait mon secret...
tu suis le mouvement tout en restant distant, touches un harnais ou deux
prétendre être intéressé, par ce magasin qui jure avec le reste de l'allée - un peu comme Elyas aux côtés d'Elior ou l'inverse, concentre-toi Dmitry car l'esprit divague et on imagine une autre silhouette aux côtés du brun concentre-toi Dmitry la partie touche bientôt à sa fin
(naïf petit roi, on dégringole à l' i n f i n i)
— J'avoue, je les gardais cachés en ration de secours, j'veux dire, on sait jamais ce qui peut arriver ici.
des temples qui partent en feu des dangers qui demeurent tapis
comme un cœur anéanti par exemple, qui guette les démunis pour se sentir vivre pour piétiner les autres et se hisser, on sabote tout parce qu'on n'a rien
une raclure d'être
humain
tu reviens vers lui et t'appuies sur le mur, le toisant d'un joli sourire
— J'préférerais un bleu comme tes yeux, c'est bien plus beau qu'un semi-violet comme le mien.

un
deux
trois
tu pouffes de rire, une main sur l'estomac, et regardes Elior dans les yeux -
— Ok my bad, c'était beaucoup trop cheesy, ça sonnait pas aussi gay dans ma tête. T'aurais du voir ta tête !
ça sonnait pire encore mais on cherche autre chose plus loin plus subtil
on cherche les sentiments - les erreurs les faux les dangereux - on cherche l'incertitude dans le cœur d'Elior, s'assurer que ton Alice fait bien effet
les battements du palpitement qui s'emballe chez lui
chez
toi
a u s s i

naïf Dmitry.

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@Elior Demaury

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tu serres les mains dans les poches c'est
adorable m e n t
un comportement de perdant
tu penses déjà avoir gagné conquis la Reine, Dmitry et tu t'efforces de ne pas bomber le torse tu n'as pas encore gagné la partie
mais
tu souris.
— Oooh il est tout gêné.
et tu ravales les mots lui dire que c'est faux que le bleu de ses yeux est à mourir et sûrement qu'Elyas serait le premier à le dire, ça t'arrache presque la mâchoire de le reconnaître alors tu réfléchis à l'opposé, c'est vrai ce serait de mauvais goût de t'attacher à un trophée déjà usé, tu mérites mieux que ça qu'Elior et les traits qui s'adoucissent les yeux qui se plissent -
(les pensées au plus vite
en retard sur le cœur)
— Ah ouais, tu t'y connais en harnais ?

y a le sous-entendu mais entre potes on permet la beauferie, hein Elior ? on permet l'empiétement sur la vie privée la limite bafouée entre flirt et amitié peut-être que tu dis ça sans arrière-pensées peut-être que le brun est gêné peut-être qu'il va se culpabiliser, de vivre des sensations contraires à ce qu'il ressent habituellement sans savoir
que c'est toi
et toi seul
qui manipule ses sentiments
(et le cri du coeur qui implore,
que le factice prenne le pas sur la réalité et pour une fois
que cet amour
soit un vrai)
mais on le silence à coup de déni, c'est trop faible trop humain de ressentir ça alors enchaîne Dmitry ;
— Bon allez j'arrête de te charrier, et sortons de cet endroit. Sérieusement, un magasin de harnais, j'm'en remets pas. J'suis certain que personne sait que cet endroit existe, genre un secret entre l'élite tu vois ?
entre toi
et moi.
Hein Elior, tu n'en parleras pas, de tout ça, de tes mains moites et tes joues rouges, de ton air transi que tu réserves normalement
à son pire ennemi.

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@Elior Demaury

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plus doucement
prends ton temps
malgré tout l'enthousiasme l'euphorie d'avoir sûrement réussi tu te censures Dmitry, pour le pauvre Elior qui n'en mène pas large
(et peut-être pour toi aussi
ne pas te prendre à la tromperie)

tu connais la danse la ferais les yeux fermés - on laisse la place au spontané ce semblant d'amitié
terrain de jeu qu'on arpente depuis l'enfance aujourd'hui c'est comme les paroles d'une chanson dans la tête
qui ne te quitte jamais

premièrement le contact qu'on limite mains dans les poches et le corps qui se décale d'un pas
ensuite vient le regard qu'on garde pour soi, on compte le nombre de fois où ils se croisent par accident
ne pas rire même en mentant éhontément
on finit par le sourire pour garder la proximité, paraître « sympa », le mot c'était bien ça ?
— C'le "fin connaisseur" qui dit ça, c'pas moi qui ai passé mon temps à les tripoter.
le refrain qui aurait pu s'appeler

la sincérité

à défaut de savoir où la trouver chez toi peut-être au fond de ton coeur laissé en Sibérie mais pas ici à l'Académie, t'essayes de l'imiter au mieux ne pas réfléchir à ce que tu dis ce que tu fais mais c'est comme apprendre à marcher et faut croire que t'es sacrément nul à ce jeu-là
heureusement que ton Alice est là pour combler les lacunes chez toi
(ou est-ce lui, le responsable du vide, Dmitry ?
n'y pense pas ça suffit)

bref. yeux rivés sur ceux d'Elior, encore -
— Ouais. J'voulais aller acheter des beignets. Et vu que tu m'as suivi dans le magasin de harnais, pour me faire pardonner, j't'en offre un. Au sucre, non, ça te tente ?
pas besoin de souffler au cœur cette fois, tu le laisses décider - rappelle-toi, il ne s'agit que d'a m i t i é

Dis Elior, as-tu des raisons de refuser ?

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@Elior Demaury

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ça tourbillonne violemment d'un coup la température monte t'es ridicule ressaissis-toi on croirait voir un adolescent sérieusement Dmitry
r é v e i l l e - t o i
t'as le rire qui se coince dans la gorge, comment on fait déjà donner l'impression de ne pas être vraiment affecté,
ah oui
on plaque un sourire on abaisse les sourcils blasé mais amusé, c'est ça l'expression que tu dois porter pas celle du mec gêné
— Quand j'serai major j't'offrirai même un poney s'tu veux, je sens que ça te coûte d'avoir personne à qui mettre ces harnais.
voilà, retour sur les sentiers battus du sarcasme, on est plus à l'aise quand c'est toi qui dirige, quand c'est toi qui taquine sans te laisser surprendre ;

toutefois

quelque chose cloche une note dissonante dans ta musique habituellement parfaite
est-ce la méfiance, non, Elior ne se méfie pas encore de toi, est-ce la plaisanterie allée trop loin trop vite, non, non
ça ne va pas
Dmitry, c'est ton regard qui ne va pas qui regarde Elior un peu trop naturellement, c'est les rides au creux des yeux alors qu'il s'engouffre dans le magasin, l'enthousiasme à ses traits fins, tu
tombes
— Même si j'avoue en rêver, je me passerai de ce cadeau, ça ira. P'tain j'sens que j'vais en faire des cauchemars cette nuit, de tes conneries. Elior qui vient m'agresser à coup de harnais -
lui, toi, dans tes rêves, le seul endroit qu'Elyas n'atteindra pas, le seul recoin qu'il ne possède pas déjà ; Hein Elior, tu utilises ton Alice pour la dernière fois aujourd'hui, il doit le ressentir aussi, la jalousie qui crépite
— J'peux pas rêver de meufs canons tranquille, non, ce sera toi et des harnais.
et  le coeur qui palpite - tu caches tout derrière le rire Dmitry, tu n'as pas à subir ça
mais Elior
le doit.
et tu lui tends un beignet, comme si de rien n'était.
— Tiens, à manger.

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@Elior Demaury

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(raté)
tu rirais presque Dmitry, pas d'Elior ou de la situation non, mais que ce mot résonne avec la voix de ton père alors que tu ne l'as pas entendue depuis des années
qu'elle imprègne encore chaque parcelle de ton corps, au fer gravée r a t é
c'est
f a u x

cependant, tu l'as senti, les barrières qui se referment l'humeur qui s'assombrit Elior se
méfie.
la Reine s'est replié dans le château de ses pensées et tu n'as toujours pas la clé pour y rentrer
ni aucune légitimité mais ça, tu refuses de te l'avouer - tu es roi, tout, absolument tout, te revient de droit.
alors tu abandonnes, pour cette fois seulement, tu lui concèdes un peu de répit au bel enfant - à ses sentiments qui vont être bafoués, en l'honneur de la mascarade qui bientôt va commencer
une bataille pour un trône qui ne vit que dans tes fantasmes mais tu n'écoutes jamais ton cœur alors tu l'ignores, Dmitry, qu'un roi peut chuter aussi
que tu vas chuter aussi
— Mec, t'as une p'tite mine, ça va ?
(ça fait peur, hein, de ressentir avec tant d'incohérence des sentiments qu'on pensait maîtriser
dis
te sens-tu d é p a s s é
comme je l'ai été)
— On va rentrer, excuse-moi de t'avoir trimbalé partout comme ça...
d'avoir réussi la première étape presque sans fautes, d'avoir jeté ton dévolu sur lui et excuse-toi
que le jeu soit loin d'être fini.

ce soir là, Dmitry, personne ne t'ôte le sourire aux lèvres d'avoir conquis un bout de territoire dans le cœur d'Elior, aussi injuste et fictif soit-il, personne,
pas même ta conscience

qui crie à l'agonie.

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@Elior Demaury