rien qu'une visite rapide, elle s'était dit et ainsi elle s'était exécutée, rien qu'une visite rapide à son frère bien aimé et elle était repartie rapide comme l'éclair, dévalant les marches et une fois arrivée dans le hall elle avait rouvert son parapluie transparent au-dessus d'elle, le plastique la protégeant de la foule de gouttes qui s'abattait dehors. si elle ne craignait pas de mouiller ses cheveux elle l'aurait jeté au sol pour aller courir sous l'averse, que l'eau la teinte toute entière, qu'elle laisse son affinité naturelle avec l'élément l'emporter jusqu'à l'explosion.

mais à la place elle se ravise, réfléchit une minute et décide qu'une petite balade avant de rentrer devrait pouvoir suffire à satisfaire ses envies de frénésie. un pas après l'autre, les pieds sur le chemin dans ses bottines elle va même jusqu'à piétiner la pelouse à pas légers. elle sent l'humidité s'accrocher au velours côtelé de son pantalon mais elle l'ignore, tout comme elle ignore le froid. elle a pas ses écouteurs mais c'est pas grave, la pluie et son bruit sur le sol lui conviennent pleinement.

la pluie et le bruit des gouttes sur le plastique au-dessus d'elle.

la pluie et son odeur de petrichor et de... tabac ?

non, ça ne peut pas être correct.

les pupilles s'agitent, détaillent le paysage jusqu'à ce qu'enfin elle l'apercoive. une silhouette familière et la première réaction de la jeune femme est de soupirer : elle voulait le calme, la solitude, seule sous la pluie avec ses pensées et le temps, seule sous la pluie avec les nuages, seule sous la pluie et pourtant elle s'approche.

je sais pas si c'est à moi ou à toi-même que tu te mens, mais tu devrais vraiment arrêter ça. autant le fait de te prendre la pluie sur la tête, tu vas tomber malade, mais surtout le tabac, non ? éteint ce truc.

jamais ne retiendra-t-il la leçon ? les règles sont les règles et les règles magnolia le sait, préconiserait vraiment qu'il se sépare de ses vilaines habitudes. maternelle jusqu'à lui prendre la tête s'il le faut.

elle hausse rapidement les sourcils face à toi magnolia, honnêtement, plus rapidement qu'elle ne l'aurait pensé elle-même. elle se surprend de la facilité à laquelle elle se glisse à nouveau dans la peau de ce rôle de mère protectrice, elle qui hait tellement la sienne pour exactement les mêmes traits. elle pose sa première main sur sa hanche, élève la seconde et s'approche un peu pour que son parapluie puisse t'abriter aussi et combler les failles de cet abri de pacotille. et puis elle tourne sa tête vers toi, ouais, air sévère sur le visage.

c'est pas un super temps pour se détruire la santé.

un soupir s'échappe à nouveau de ses lèvres. elle et toi, tu vois, vous sembliez avoir en point commun ce tempérament têtu extrêmement agaçant, qui ne s'arrête pas de clasher avec celui de l'autre. dans un geste rageur, la jeune femme gifle ta main, rapidement, assez rapidement pour se saisir de la cigarette et la laisser tomber au sol. son pied se précipite pour l'écraser, laissant les cendres et la nicotine se mêler aux gouttes, à la boue, à quelques morceaux d'herbes qui repoussent pendant la saison.

tu aurais dû t'y attendre. bon alors, tu fais quoi ici au lieu de... tu sais... n'importe où d'autre ? tu veux en parler ?

question rhétorique. probablement que non. peu de personnes souhaiteraient se confier à une agaçante moralisatrice comme elle et si elle en a conscience, magnolia il faut bien se l'avouer n'est pas assez préoccupée par le sujet en question pour s'arrêter dans ses traces. non à la place elle tourne encore sa tête en ta direction, s'appuie contre le mur et rajuste sa veste.

si ça peut t'aider, elle se contentera du silence

tout comme elle se contentera de ta colère et de tes plaintes

jusqu'à ce que sa patience ait brûlé comme ces cigarettes dont tu t'obstines à t'enticher.  

fidèle à sa ligne de conduite, magnolia soupire quelque peu. tu sembles tant l'exaspérer que les soupirs sortent seuls mais elle refuse de modeler son comportement à une attitude qui serait pour toi plus facile à vivre. vous savez bien ce que l'on dit toujours, donnez aux gens ce dont ils ont besoin et pas ce dont ils ont envie. la jeune femme avait souvent cette prétention, celle de penser savoir toujours mieux que tout le monde ce qui était le mieux pour eux.

elle élève un peu encore le parapluie au-dessus de vos têtes avant de le refermer, magnolia, elle abat sa capuche sur sa tête et s'accroupit, dos contre le mur. relève sa tête vers les gouttes, et toi, relève sa tête vers le ciel gris et la mine orageuse sur ton visage. magnolia peine à te comprendre, tu sais, tant elle a pris l'habitude d'utiliser le travail pour se remplir la tête et le coeur dès que ça va pas, jusqu'à l'excès parfois. il n'y a pas de mauvaises raisons de chercher à s'améliorer, se répète-t-elle comme une devise pour éviter de dévier du chemin

parce que si elle arrêtait de travailler pour penser à sa vie et à ses buts et

pour se donner le temps d'être triste et en colère

elle risquerait de perdre la raison et le contrôle et qui sait si elle arriverait jamais à se remettre de cet état pour revenir à sa routine, sa routine bien calme et calibrée, celle dont elle ne se détache jamais par peur que sans ces fondations qu'elle s'efforce à dresser tout autour d'elle, tout s'écroule comme un château de cartes. alors oui, elle a un peu de cette personnalité contrôlante qu'elle hérite probablement de sa mère adoptive, mais elle se mettrait à geindre si vous lui faisiez remarquer.

vaut mieux éviter ça pour votre propre bien.

si tu t'ennuies j'ai plein de notes de cours que tu peux potasser pour améliorer ta situation... la vérité c'est que tu t'ennuies ou que tu as peur de faire quelque chose au risque d'échouer ? c'est pas en brûlant toi-même le monde que tu partiras pas en cendres.

et elle souffle, la tête dans ses bras, écarte quelques mèches avant de se redresser de toute sa hauteur face à toi.

tu penses vraiment que t'es mieux ici qu'à l'intérieur ?

sans pouvoir se contrôler vraiment, magnolia te donne un petit coup, du côté du poing, dans le mollet, lorsque tu prononces ta première phrase. elle ne t'autorisera pas à parler comme ça de toi, non, pas à voix haute, pas devant elle. pas sur ce ton. c'est rien qu'un petit réflexe, tu sais, un acte impulsif et sincère. elle a pas vraiment beaucoup de force dans les bras. c'est juste pour t'interpeller un peu par rapport au sens des mots que tu prononces. parce qu'elle veut que tu prennes conscience qu'elle a pas envie de que tu t'exprimes de la sorte.

et pourtant elle reste silencieuse pour le moment, parce qu'elle sait pas quoi dire, parce qu'elle pense que c'est peut-être mieux pour vous là tout de suite de se contenter d'écouter le son de la pluie qui tout autour de vous tombe à verse. alors elle observe le ciel pour essayer de guetter une éclaircie qui pourrait enfin lui rendre la parole et tandis qu'elle fait ça toi tu reprends la parole, une phrase l'enjoignant à se relever et à te décocher un sourire qu'elle veut amusé, un sourcil haussé et la main sur la hanche, l'autre serrant la poignet du parapluie avant que les deux ne s'enchaînent dans un mouvement calme pour rouvrir le plastique au-dessus de vos têtes.

raison de plus. allez, rentrons.

elle hoche la tête, fait un petit mouvement du menton en direction du bâtiment et commence quelques pas avant de se retourner vers toi, pour t'assurer que tu suives. et elle sait très bien qu'il y a une bonne chance que tu suives pas mais magnolia tu sais, elle a quand même envie d'essayer. elle se dit que peut-être à défaut de tes mots, c'est le froid et l'humidité qui te feront enfin rebrousser chemin. oui elle hésite même à s'emparer de ton paquet de cigarettes pour le garder avec elle, le ramener avec elle, appât de probablement faible efficacité mais tu sais comment c'est, kagerou. elle a envie d'essayer.

tu pourras jeter un coup d'oeil à mes notes, voir si ça t'intéresse. t'sais quoi, si tu rentres un peu avec moi pour les regarder un moment et en prendre quelques-unes, j'te laisse tranquille jusqu'à la semaine prochaine. deal ?

et face à toi elle fait tourner son parapluie, tapant doucement du pied sur le sol. pas encore agacée, pas encore lassée, pas encore prête à s'énerver contre toi ni à abandonner son petit projet de te faire regagner, au moins pour la soirée, au moins pour quelques heures, la chaleur

de l'intérieur de l'établissement et

la chaleur des mots d'une personne qui parvient toujours à croire en toi même si toi-même tu sembles avoir du mal.

certainement, magnolia a au fond assez de détermination pour deux.

tu dépasses sans peine sa silhouette immobile sous les gouttes, parce qu'elle t'attendait et que toi, non toi tu ne sembles pas avoir cette intention. elle est contente que tu te mettes en route, cependant, contente qu'enfin - ne serait-ce que pour un petit temps - tu te décides à abandonner le froid et l'humidité pour essayer de venir reprendre quelque chose qui vaille la peine que tu y consacres du temps. elle sourit un peu avant de t'emboîter le pas en direction de l'établissement.

magnolia marche un peu plus vite, oui elle te rattrape, te dépasse et puis ralentit pour te laisser reprendre les devants, mener la marche.

si je t'accorde plus d'une semaine, tu vas revenir au point de départ enfin, crois pas que je te laisserai abandonner aussi facilement. j'vais t'embêter jusqu'à ce que tu te décides à reprendre ta vie en main.

et elle ignore un peu tes taquineries, ne te rend pour le moment que ce mouvement mécanique de ses yeux qui roulent pour fixer le ciel un instant, parce que vous arrivez à l'intérieur si vite qu'elle n'a pas le temps de se fixer sur ce qu'elle devrait te répondre. honnêtement, magnolia est soulagée de retrouver la chaleur du hall et un environnement moins humide, moins boueux. elle t'observe en essuyant ses pieds sur le tapis à l'entrée et alors que tu fixes les gouttes, elle s'adosse contre la porte.

c'est qu'il serait presque franchement amusé, ce sourire qu'elle te décoche avant de te répondre d'un ton railleur.

quoi, t'as peur que ta réputation de méchant garçon s'évapore c'est ça ? oh que tout le monde ferme les yeux, kagerou nagase se balade dans les couloirs avec des notes de cours... va-t-il se servir du papier pour rouler ses cigarettes dans la boue, mystère mystère.

elle a cette épiphanie douloureusement empoisonnée qu'elle ne parvient pas à retenir. tu risques très probablement de mal le prendre formulé ainsi mais, à vrai dire kagerou, il ne faudrait pas vraiment que tu lui en veuilles pour ses propos. il est vrai, après tout, que tu aurais tous les droits pour cela, je ne le nie pas, mais ça serait quand même sympa que tu essaies de comprendre et que tu puisses hésiter une petite seconde avant de lui en vouloir.

juste une petite seconde.

une simple, ridicule seconde, car vois-tu magnolia n'a pas l'habitude de ce genre d'échanges, pas l'habitude des taquineries et des piques amicales, magnolia les piques elle ne les connaît qu'acerbes et trop franches pour que tout le monde parvienne à en sortir bien intact. ça ne touche pas toujours tout le monde, ça ne touche pas toujours de la même façon, elle ne s'en rend pas toujours compte. tu ne pouvais pas le savoir bien sûr, mais c'est un peu ton tempérament taquin et le lancement de cet échange qui a provoqué son comportement.

provoqué la façon dont elle a haussé les sourcils, roulé des yeux, appuyé la main contre sa hanche et sourit avant de te décocher cette phrase qu'elle ne pensait pas vraiment vile.

oh t'inquiètes, je pense que ça se sait, que j'aime bien m'amuser à réparer les causes perdues comme toi.

elle en est presque fière, de la façon dont les mots roulent sur la langue en dépit du ton inlassablement calme et presque ennuyeux de sa voix. pour elle c'est une gentille petite pique bien placée et innocente mais la vérité c'est que vous n'avez pas vraiment le genre de lien qui ferait que tu puisses tolérer ce genre d'attitude, si ? dans son élan d'enthousiasme magnolia ne se rend pas compte que la dernière chose dont tu aies besoin soit que l'on te rappelle à quel point tu es une cause perdue

âme perdue, au milieu des couloirs.

avec tout le loisir de la planter là à ses occupations habituelles, alors qu'elle commence à se diriger vers les dortoirs sans t'accorder ni un mot ni un regard de plus, si persuadée d'avoir gagné cette bataille qu'elle peine à vérifier si toi ô territoire tu as été conquit jusqu'au bout par cette façon qu'elle a de vouloir te remuer sans se demander à force ça ne risquait pas de te pousser à l'écraser.

elle le mériterait probablement.

magnolia en montant les marches ne semble toujours pas se rendre compte de ses mots. au point où on en est, il semblerait même qu'elle ne puisse jamais vraiment réaliser que parfois, il y a des choses que l'on ne peut pas dire. ce n'est pas qu'elle est dénuée de bon sens non loin de là et à vrai dire, elle sait très bien où sont ses limites. elle se sait susceptible, sait qu'il y a certaines choses qu'elle refuse d'entendre de la part d'une majorité, si ce n'est de l'entièreté du monde. c'est presque ridicule cette façon dont elle refuse d'admettre que le reste des personnes qui compose son entourage fonctionne de la même façon.

imperméable aux affres et apparemment incapable de vraiment remarquer à quel point t'as envie de te barrer pour faire tout sauf ce qu'elle veut que tu fasses, elle se retourne vers toi lorsque vous arrivez enfin au bon étage, celui des trois étoiles. magnolia te fait face avec à nouveau ce petit sourire mesquin sur le visage et s'approche un peu de toi pour te donner un petit coup de poing dans l'épaule. elle ne peut s'empêcher de laisser claquer sa langue et hoche de la tête, fouillant dans sa poche pour retrouver la clé de sa chambre avant d'insérer le bout de métal dans la serrure et de tourner.

enfin, le temps c'est de l'argent et il faut s'avoir investir de temps en temps. et après c'est quitte ou double. je suis sûre qu'un jour, tu arriveras à réviser sans avoir l'air de croquer dans une tranche de citron.

la porte s'ouvre dans un cliquetis et elle appuie sur la poignée pour écarter le battant, échangeant ses chaussures pour une paire de chaussons l'attendant là avant de te laisser entrer. bien à l'aise dans son élément, comme un poisson dans l'eau dans ce confort représentatif de son rang, magnolia ne se rend même pas compte de la chance qu'elle a lorsqu'elle accroche sa veste encore humide à un cintre en bois et suspends ce dernier dans sa salle de bain personnelle, histoire que la veste puisse sécher correctement.

et puis elle s'en retourne vers son bureau, pour commencer à chercher ses notes. si concentrée dans ses mouvements, qu'elle ne t'accorde qu'un petit geste de la main en te désignant le reste de la pièce derrière elle.

t'as qu'à faire comme chez toi, enlève juste tes chaussures. y'a une matière qui t'intéresse en particulier ?

tu sais kagerou, c'est en te comportant comme ça que tu vas finir par l'agacer. les gens qui ne se rendent pas compte de ce qui les entoure sont les premiers à se mettre sur la défensive lorsqu'on leur colle leurs privilèges sous le nez. en plus, ceux de magnolia ne sont pas arrivés gratuitement. oui c'est vrai, qu'il y a une bonne part de talent inné dans la façon dont elle contrôle son alice, mais ça ne veut pas dire qu'il est apparu en lui donnant un contrôle complet. ça ne veut pas dire que ses notes ne sont pas montées toutes seules.

elle ne dit rien mais lorsqu'elle trouve ses fiches de mathématiques, magnolia se retourne dans ta direction et s'appuie contre son bureau avant de croiser les bras sur sa poitrine, le paquet de feuilles sagement déposé à ses côtés. le ton de sa voix est calme, plus froid, beaucoup moins taquin et à vrai dire, elle a aussi perdu ce sourire mesquin dont elle se parait ces dernières minutes.

si t'es jaloux, t'as qu'à travailler un peu plus pour avoir une chambre pareil...

magnolia laisse son regard glisser, elle te détaille de bas en haut avant d'attarder ses yeux sur la paire de chaussures dans tes mains. elle a envie de te dire de ne pas mettre de boue. elle a conscience que ça serait relativement déplacé. elle réfléchit au meilleur moyen de te convaincre d'éloigner tes chaussures sans te vexer et au bout de quelques dizaines de secondes, elle soupire. t'indique la salle de bain d'un petit geste du menton.

tu devrais aller rincer tes chaussures et te sécher un peu. prends une serviette, le sèche-cheveux. tu me remercieras après...

les bras se décroisent et elle attrape le paquet de fiches entre ses mains, commençant à les regarder et les trier distraitement, juste pour s'occuper les doigts en attendant de savoir vraiment quoi te répondre. ça dure quelques dizaines de secondes avant qu'elle ne s'avance un peu, plante son regard dans le tien.

tu as conscience que mon frère est au grenier, pas vrai ? que j'utilise une bonne partie de mon argent pour lui acheter des snacks et des trucs quand on va à central town ? je pense pas avoir volé quoi que ce soit, kagerou...

chaque éclat de rire contribue à faire monter un peu plus la température de son sang. magnolia refuse de crier, non magnolia ne crie pas et ce n'est pas toi qui changera ça. ni toi ni tes provocations ne suffiront. à défaut de cris, elle détruira tout ce qu'elle veut détruire de sa voix calme. pourtant tes mots raisonnent dans son crâne d'une tonalité bien rebutante. dégoûte. dis-tu, piétiner dis-tu et elle frappe le bureau du plat de sa main droite.

assez. je n'ai piétiné personne et je ne te permettrai pas de...

on pourrait presque voir la fumée s'échapper d'elle tant elle semble bouillonner si vexée que tu l'aies piqué du bout du bâton alors qu'elle se croyait à l'abri bien cachée derrière les barreaux de sa cage dorée. mais c'est ce que l'on obtient en ouvrant la porte, il semblerait. elle parle un peu plus fort mais le ton de sa voix reste le même. magnolia prend même le temps d'arranger les fiches avec lesquelles elle jouait en un paquet net qu'elle dépose sur son bureau. rien que quelques secondes avant qu'elle ne concentre à nouveau son attention vers toi.

un, deux, trois pas et elle te fait pleinement face. magnolia pose ses deux mains sur tes épaules et elle te pousse en arrière pour te faire reculer. que tu passes dans le couloir en marche arrière, elle n'en a pas vraiment quelque chose à faire. que tu restes dans le couloir non plus. magnolia vois-tu, a décidé qu'elle ne voulait plus supporter ton tempérament pour aujourd'hui, la patience fondue plus vite qu'à l'accoutumée comme si le fait de se retrouver attaquée dans son environnement la blessait plus qu'ailleurs.

elle te repousse encore un peu et marque quelques pas de reculs, pour laisser l'encadrement de la porte vous séparer. elle pince un peu ses lèvres et fixe son regard dans le tien. froide, acerbe magnolia, qui peut-être plus tard s'excusera pour les paroles qu'elle s'apprête à prononcer, portée par la fibre un peu malhonnête d'un syndrome du sauveur mal placé. lorsqu'elle aura décidé que tu valais à nouveau la peine qu'elle te consacre quelques minutes.

t'es personne pour me dire que j'aide pas mon frère. t'es personne tout court et à ce rythme là tu seras jamais personne, kagerou. si tu préfères tant que ça te complaire dans ta situation, t'as qu'à retourner dans la boue. tu y seras plus à ta place.

et la porte claque.