Vide comme un précipice. avec l’écho du Futur qui retentissait, de ses moqueries, de ses "tu verras comme la vie ne sera qu’une garce que tu te voueras à détester". Il allait tout voir, le temps d’un battement, le ridicule de sa destinée, pieds et poings liés au fer gelé.

à peine huit ans, les yeux couverts d’un ruban de satin pour se préserver de la cruelle vérité, il n’avait pas encore tout vu, seulement les prémices d’un garçon aux ambitions aussi naïves que les siennes, aux rires et à la malice incontrôlables. à se voir un peu plus âgé, un peu plus mature, un peu plus malheureux.

Car au fil des années, au rythme de ses boucles folles qui fleurissaient, mourraient ses espoirs infertiles qu’il avait pris le soin d’avorter : il savait qu’il s’y échouerait, qu’il n’y arriverait pas, à tout ça. il l’avait observé à travers les yeux d’un futur jamais arrivé : qu’avec le temps qui défilait on lui expliquera qu’il n’était pas fait pour ça, qu’il trop dissident, trop insouciant pour porter de telles responsabilités.

Il s’en rendra compte, peu à peu. De cette ô, vilaine mascarade ! Du destin, cruel engrenage froid qui lui brisera les os et encerclera sa gorge en abimant ses idéaux et muant ses sentiments encore innocents de déceptions. Alors inévitablement, il choisira inconsciemment le chemin qui lui permettra d’éviter les tourments de la fatalité. Pour un peu moins souffrir, pour espérer être un peu plus heureux : il se mettra alors à soudainement se plier aux exigences de l’école et de sa famille, à faire taire sa folle imagination pour laisser place à cette barrière qu’il s'érige tout autour de lui; ce manteau d’arrogance et d’impétuosité pour se protéger de l’extérieur et de ceux qui risqueraient de le détourner de cet avenir promis.

Or,
quoi qu'on en dise,
tous les chemins mèneront à lui.

à ce dos si banal et pourtant si peu commun à la fois, cette voix grave et cet accent d’ici, partout et d’ailleurs à la fois. Il aura les mots flatteurs, le sourire rêveur, les attitudes-terreur. à le rendre moins que rien entre ses mains, esclave de son coeur et ses battements fou qui ne répondraient alors plus qu’à cette seule et unique moitié. Celui qui l’aura touché comme personne ne l’avait fait autrefois, à changer l’hiver dans lequel il s’était enfermé en un chaleureux été.  


Assis à ce comptoir mal essuyé, la paire de burberry soigneusement posée sur le sommet de son crâne, il se démarquait aisément du reste, avec cet accoutrement (surely breathtaking) mais qui coûtait avec certitude beaucoup plus cher que ses deux reins encore sains. Il avait cet air familier; déjà-vu causé par les souvenirs un futur qui l’aimait déjà, conscience ensorcelée par le reflet de ses yeux dans lesquels le monde tout entier semblait brûler.

il voulait lui parler, juste lui parler,
partager ses souvenirs, ses sentiments,
lui raconter leur histoire, et s’excuser.
pour recommencer et ne plus se tromper.

Il voulait nouer dans ses bras autour de sa nuque et qu’il l’attrape par ses hanches. qu’il le serre contre lui alors qu’il lui murmure quelques mots doux. mais il n’en savait rien lui, il n’était qu’un petit bourgeois pourri qui souhaitait se jouer de lui. Il était encore à cette apparence si détestable, à ce regard si irritable. Cette ignorance lorsqu’il croisait alors son regard : à lui faire comprendre qu’il n’était qu’un moindre parmi rien, un inconnu dans la masse. t’as un problème? Alors Dez, il se détourne de sa figure et poursuit son chemin.

car pourquoi donc s’excuser,
s’il n’était pas le seul fautif dans l’histoire?
car il était celui qui se fera briser le coeur par sa cruauté,
alors pourquoi demander son pardon s’il en était le lui aussi le responsable ?

Il continue tout droit, prêt à noyer sa déception dans la pire des atrocités édulcorées "qu’il aille crever cet imbécile" se voyait-il déjà hurler la bouche pleine de chantilly alors qu’il continuait à s'empiffrer. hey, je t’ai parlé, le minimum c’est de me répondre. on se connait ? boucles folles de milles et unes constellations dorées qui s’interposèrent devant son visage surpris devant le paysage de ses pâtisseries favorites qui se dérobait pour ne plus voir que du rouge. rouge. rouge….


ah shit, here we go again.