an & yi

be soft for the sake of every heart; show them with every movement of your body that gentle does not mean weak.

il y a les jours où la pluie dérange et ceux où elle apaise. en regardant le ciel assombrit par les nuages, an sait qu'il va beaucoup pleuvoir. mais il a l'impression que cette pluie-là lui serait d'un bénéfice non-négligeable. il aimerait pouvoir se montrer tel qu'il est devant les autres, mais il est trop fermé. il n'arrive pas à s'ouvrir aux autres; il faut percer sa carapace pour qu'il ose laisser sa véritable personnalité poindre. il a l'impression de porter un masque alors que sa facette plus dure fait aussi partie de ses traits de caractère. il ne se cache pas vraiment derrière ce comportement, il se protège des autres. parce que dieu sait combien il a trop de patience et de tolérance pour son propre bien. alors il multiplie les répliques acerbes pour éviter qu'on le dérange. parce que an est un garçon plutôt solitaire et il préfère sa solitude aux contacts avec les autres. il vit chaque émotion tout seul la majorité du temps. ça l'isole un peu, mais il sait vivre avec et de cette façon, il n'y a personne pour vraiment lui faire du tord.

c'est pourquoi il est là, dehors, à observer le ciel sombre et porteur de mauvais présage. il n'a qu'une seule envie: que l'eau ruisselle sur sa peau et trempe ses vêtements. il n'a que faire du froid, parce qu'il n'a pas l'intention de rester planté là trop longtemps. aussi parce qu'il prévoit aller directement sous la douche et profiter de l'eau chaude et réconfortante. il a remarqué la présence du dragon un eu plus loin et s'est assuré de ne pas être trop près lorsqu'il prendra son envol. il était prévoyant, alors de quoi devait-il se méfier.

parce qu'il aurait dû se méfier, an, du début de l'averse et de la réaction du dragon face à celle-ci. mais aussi de son envol et de la direction qu'il allait prendre. ça lui aurait probablement évité d'être percuté violemment et de heurter le sol dans un gémissement de douleur. ce devait bien être sa queue, car il avait été projeté un peu plus loin sous l'élan. la douleur dans son dos était intense, de même que celle provoquée par l'atterrissage peu délicat. sonné, le chinois reste au sol un long moment alors que la pluie s'abat intensément sur lui et autour de lui. il peine à reprendre ses esprits et son corps est paralysé par la douleur. ce n'est que quelques minutes plus tard qu'il revient complètement à lui et qu'il peut enfin se relever pour se rendre lentement à l'intérieur.

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cela fait bien quelques jours depuis l'incident, mais an ressent toujours une intense douleur dans son dos. sans compter le rhume qu'il a chopé à cause de son exposition trop longue à la pluie froide. si ça n'avait pas été du dragon qui l'avait percuté, il ne peinerait pas à aller en cours. heureusement, c'est maintenant l'heure d'aller manger, mais comme son appétit est aux abonnés absents, c'est d'un pas las qu'il se dirige vers le réfectoire. cependant, en passant près des casiers, il croise la personne qui lui a filé tous ces maux quelques jours plus tôt. il sait que c'est lui, parce qu'il l'a déjà vu se transformer ou se re-transformer; il ne saurait dire, car sa mémoire lui fait drôlement défaut en ce moment. c'est avec une certaine lenteur qu'il va à sa rencontre pour l'apostropher.

- pardon! c'est bien toi qui peut te transformer en dragon chinois, non?

pas très doué avec les approches, an espère qu'il ne le froissera pas par son interpellation.

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an & yi

be soft for the sake of every heart; show them with every movement of your body that gentle does not mean weak.

l'absence de réponse le fait froncer les sourcils. an a déjà du mal avec les gens en général - surtout en communication, en fait - alors si on commence à l'ignorer lorsqu'il fait le premier pas, on peut être certain qu'il ne retentera pas le coup avec d'autres gens. il attend, il se dit que probablement l'autre ne pensait pas que c'était à lui que l'on adressait la parole. mais il ne bouge pas, alors clairement ne l'a-t-il pas entendu ou bien a-t-il décidé de l'ignorer. d'abord tenté de prendre la fuite en douce, le chinois opte plutôt pour une relance, mais comme il ouvre la bouche, l'autre garçon se retourne et semble surpris de le voir là. un nouveau froncement de sourcil de la part d'an qui ne comprend pas tout de suite sa réaction.

mais en fait, il s'avère que celui-ci est sourd.

du moins, c'est ce qu'il devine lorsqu'il lui pointe ses oreilles en haussant les épaules. pour le coup, l'asiatique se dit qu'il n'est pas tombé sur la bonne personne, mais plutôt que d'abandonner, il fouille dans son sac. il en sort un petit carnet et un stylo pour y griffonner sa question. s'il y a bien une chose que le jeune adulte regrette de ne pas avoir fait dans sa vie jusqu'ici, c'est d'apprendre le langage des signes. c'était quelque chose qu'il considérait comme un atout conséquent. pas seulement pour pouvoir converser avec des gens atteint de surdité. dans un réflexe, an inscrit ses mots en sinogrammes (ou caractères chinois). ce réflexe lui vient de ses notes de cours qu'il écrit uniquement dans sa langue maternel. lorsqu'il s'en rend compte, il secoue la tête et raye les caractères pour réécrire en anglais. bien que l'autre soit aussi asiatique, impossible de deviner s'il est chinois, japonais ou encore coréen. même s'il penche plutôt pour chinois, an ne peut pas prendre le risque qu'il ne comprenne pas ce qu'il a écrit.

il lui tend donc son carnet afin d'avoir enfin réponse à son interrogation. une fois dans les mains de l'autre, il en profite pour se détourner un peu et se moucher. il en avait vraiment assez de ce rhume qui aurait pu être évité, mais en attendant, il remonte la fermeture éclair de sa veste doublée pour tenter de garder sa chaleur, aussi minime soit-elle. vivement le retour dans son lit.

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