La soirée battait son plein. Il avait bien mangé, bien bu. Il avait revu des personnes, croisé des gens qu’il aimait, partagé des discussions sur le petit cahier ou de vive-voix – plus rarement cependant. Il avait un peu maladroitement dansé. Invité quelques personnes à partager ce moment spécial avec lui. Pourtant, son cœur ne pouvait être entièrement à la fête. Ses yeux cherchaient son regard jusque là invisible. Comment était-ce possible ? Doucement, l’inquiétude s’était insinuée, mais il n’avait pas envoyé de message. Il se refusait à passer pour un immonde forceur. Pourtant, il avait peur. Où était Teagan ? Ce même jeune homme qu’il n’avait pas eu le courage d’inviter… choix timide qu’il regrettait maintenant pleinement.

Pourtant, les fêtes de fin d’année et même le bal un peu plus tôt (et la dernière danse), il aurait vraiment voulu les passer à ses côtés. Et il y a ce pincement au cœur quand il ne peut que contempler sa lâcheté. Avec qui est-il ? Il envie cette personne. Il ne peut même pas lui souhaiter un joyeux noël ! Et pourquoi ne l’a-t-il même pas une seule fois rencontré pendant le repas ou pendant l’une des danses ? Il se mord la lèvre.

Il a pris congé de son précédent partenaire pour partir à sa recherche. Il a tournoyé dans la salle sans jamais le voir. Sa poitrine fait mal et il se sent coupable. Il s’est amusé pendant plusieurs heures sans lui. Il n’a plus envie de danser maintenant. Il veut le garçon comme prochain partenaire, ou bien il ira se coucher.

Et s’il était dans sa chambre, seul ? Ce n’est pas impossible : lui-même a déjà exprimé certains noël dans la solitude la plus profonde, n’ayant que peu envie de se mêler à la foule alors que le cœur n’y était pas. Ça ne coûtait rien de s’y rendre. Il voulait vraiment le voir et… veiller avec lui jusqu’à minuit. Lui offrir, en premier, le cadeau qu’il lui avait déniché en plus de celui pour son anniversaire. Ce n’était pas grand-chose, mais il y tenait.

Oh allez, où te caches-tu ?

Puis enfin, la délivrance. La chevelure sombre de son ami, là, dans la foule. Il ne la raterait pour rien au monde. Yi s’active, ne perd pas une seconde. Il joue un peu des coudes pour se frayer un chemin. Proche, si proche…

Ses doigts doux agrippent les siens, attirent son attention. Il sourit maintenant Yi, derrière son masque bleu, car son minois est joli à regarder. Car ce costume le rend terriblement séduisant. Et encore une fois, il se rend compte que ses pensées vis-à-vis de son ami perdent de leur simplicité, de leur innocence. C’est comme si sans s’en rendre compte, ils se rapprochaient, petit à petit, à mesure que les jours défilent.

– Coucou. Je suis content de te voir.

Il y a beaucoup de bruit et Yi ne parle pas bien fort. Qu’en sait-il, lui ? Doucement, il tire Teagan à l’écart. Là où l’entendant et lui pourront discuter tranquillement. Il se sert une part de bûche, en propose une à l’autre Asiatique.

– Tu passe une bonne soirée ?