Joie ! Joie ! Le monde était si brillant, si chaleureux en ce moment. Tout brillait, scintillait dans cet écrin de noirceur. Oui, le monde était d’une obscurité lumineuse. Tant de monde et pourtant, le coeur de léonor battait lentement, si lentement qu’elle ne l’entendait plus. Le monde était empli d’un bourdon sourd.

Elle était au marché de noel, elle et ses doigts pleins d’engelures, les cheveux pleins d’épines de sapin, la bouche craquelée du froid hivernal. Pourtant, elle était pas seule, oh non.

Il y avait son amie, Delen. Petite Delen et ses yeux rouges commes les boules de sapin, elle n’est pas une mauvaise amie. Oui, pensait Léonor en la regardant vivre. C’était l'occasion de papillonner, de voir ce marché de noel. Ce lieu si sublime, empli de fées glaciales et de monde emmitouflé. Elle l’aimait, mais pourtant, pour un petit rire et un grand cadeau, elle voulut se détacher un peu de Delen.

Alors, elle erra, fuyant la présence de son amie si précieuse. C’était pour son bien, pour son bonheur, se disait elle en courant à travers les rues enneigées. La poudreuse était si épaisse qu’elle pensait finir la tête la première dans le sol alpestre. Ses petites économies contre son coeur, elle était devant le stade de bougie. Aucun stress, elle lui demanda :

-Une bougie senteur gâteau au chocolat, pouvez vous l’emballer je vous prie ?

C’était un petit cadeau, pour sa petite amie qu’était Delen. Une fois emballée, une fois payée. Une surprenante joie vient chauffée son visage frigorifié. Delen aurai un cadeau de sa part ! Cette pensée était agréable, car dans le coeur à présent hiémal de  Léonor, il y avait que l’envie de faire plaisir à Delen. Delen, cette fée brumale, avec ses petites joues…

Un rire lèger tandis que la brume faisait comme un souffle du dragon, alors elle jouait un peu avec l’air refroidi de ce lieu grouillant de monde. Mais, une pensée apparut brusquement dans son esprit :

“Où est Delen ?”

C’était une peur sans rebord qui lui prit, alors, Léonor courrut le monde. Les foules, les manteaux pour la retrouver. Elle ne devait pas être inquiète, parce qu’au fond Delen était pas Arté… Mais, quand le petit crâne brun de Delen apparut, Léonor se jeta sur son dos, rouspétant, râlant, mais l’enlaçant aussi fort que ses petits poings lui permettaient.

-Delen, ou est que tu te cachais ? Je te cherchais partout !

L’inquiétude était bien faible comparé à cette emprise glaçante qui était la perte de son amie. Melchior traînait peut être dans le coin et dieu seul savait si il aimait les petites filles à la Delen.