Les tocs-tocs-tocs-tocs-tocs-tocs-tocs ne finissent pas. Il est fucking 22h40. Le con, il va sûrement se faire prendre Ça arrangerait Kasey. Pendant une minute, il fantasme Est-ce qu’un type comme Anael pourrait inaugurer un système d’étoiles négatives ? -1, -2, -3… Et il se rappelle que ce gars est tellement idiot que ça ne changerait rien. Anael, c’est Anael, une sorte de monstre inarrêtable dans la voie de la déchéance et du désordre. Agent du chaos. C’est peut-être l’incarnation du Diable que les bonnes sœurs utilisaient pour terrifier les enfants à l’orphelinat. Ce serait pas fou. Sa connerie relève quand même du surnaturel. Et ses jointures aussi parce qu’il n’arrête pas de cogner le bâtard.
Kasey a le fucking Diable à sa porte, et il se borne à rester dans son lit, la couverture jusqu’au nez, la tête bien enfoncée dans l’oreiller. Quand il semble que les toc-tocs-tocs-tocs amplifient en intensité, il recouvre ses oreilles à l’aide de ses mains. Hell, il serait prêt à vivre avec un acouphène aux deux oreilles pour que les cognements cessent enfin !
Pourquoi est-ce qu’il n’arrête pas ? Il doit avoir réveillé littéralement tout le corridor. Pourquoi personne n’est-il sortir lui demander de se la fermer ? Ah, ouais, parce que c’est Anael, sûrement. Et Anael ne décroche pas jusqu’à ce qu’il ait ce qu’il veut.
Va falloir pactiser avec le Diable.
Kasey jette ses couvertures. Il enfile une robe de chambre en maugréant et se dirige enfin vers la porte.
c’est rasputin qu’anaël joue contre la porte du vieux kasey.
there (toc) lived (toc) a (toc) certain (toc) man (toc) in (toc) russia (toc) long (toc) ago (toc) he (toc) was (toc) big (toc) and (toc) strong, (toc) in (toc) his (toc) eyes (toc) a (toc) flaming (toc) glow (toc)
il a voulu lui envoyer un troisième sms, mais son cellphone épuisé, à force de jouer à des game choice, son cellphone s’est éteint. et son alice avec. il a roulé le mauvais dé.
alors il frappe, siffle l’air en même temps, appuyé contre le mur près de la porte, bras croisés tandis qu’il cogne cogne cogne. et puis il arrive aux hey hey hey de la chanson et puis il accentue le geste, et puis il danse avec la tête. son propre party à l’étage des deuxièmes.
anaël cesse d’un coup lorsque son poing, soudain, rencontre le torse du vieux kasey. ses yeux l’étudient, surpris. ils vont de la tête aux pieds, des pieds à la tête. puis sa main empoigne le col de la robe de chambre. les yeux soucieux.
kazoo… mais c’est horrible. tu t’habilles mal out of the blue ? attends j’t’arrange. il déplie le col un peu froissé, satisfait, tapote le torse du vieux kasey. tell me, old man, c’est le make up qui coince tes muscles faciaux comme ça ? ou la paresse ? ohlala, mais c’pas possible être fatigué à ton âge. poor poor kazoo. attends j’m’invite, c’pas bien laisser tes invités dans l’couloir mon vieux.
anaël, poli, le salue de la tête, dit merci et referme la porte derrière lui. y'a pas à dire, c'est cozy chez le vieux kasey. anaël, mains dans les poches, émet un sifflement - exagéré - d'admiration.
Invité
Invité
Sujet: Re: Non // Anael (end) Mer 6 Nov - 22:28
Non
Il se serait passé et des remarques d’Anael sur son apparence déchue et de ses tentatives pour lui redonner un look. And yet, Kasey trouve la force intérieure de ne pas dégager les mains de l’adolescent comme on chasse une mouche – avec l’intention claire d’éradiquer la source de l’agacement. C’est que les efforts physiques pour tuer une mouche versus virer Anael sont moindres – et really, Kasey n’a pas envie de se battre ce soir.
Mais Anael a décidé d’envahir sa chambre à soi, son royaume. Et ça c’est une frontière inviolable.
« Je t’ai pas invité Quinn ! » Y’a une inflexion plus dure dans sa voix, plus impatiente - comme si déjà il avait fait preuve de patience devant ce démon. Anyways, il est clairement réveillé cette fois – ça se sent jusqu’au bout de ses doigts, y’a un énervement qu’il peine à contenir. Vivement il rouvre la porte de sa chambre, l’ouvre jusqu’au maximum de son amplitude ; pleine vue sur le corridor, il espère que ça va inspirer l’envahisseur à aller voir ailleurs.
« Si tu veux bien dégager maintenant pendant que je suis encore gentil. »
Croit-il vraiment que ça va suffire ? Non. Veut-il y croire ? Oui. Oh il se mettrait à genoux devant n’importe quel dieu lui promettant de sortir Anael de sa fucking chambre.
il le regarde les yeux ronds. les mains obstinées à rester dans ses poches. tout comme sa présence obstinée à rester plantée là où elle se trouve. anaël recule un peu le dos.
il regarde le vieux kasey les yeux ronds. la bouche ronde qui dit
dar nit kazoo. t’es un peu hot temper, mais no worry, y paraît qu’t’es encore d’âge pour t’améliorer.
à la manière d’un parent, ses yeux le fixent avec une fausse moue protectrice. un visage comédien où s’inscrit un « ça va aller mon ange » emphatique. puis anaël, sourd, fait le tour de la chambre. une main désormais pend contre sa cuisse, les doigts qui tapotent distraitement, tandis qu’il observe le bureau impeccable du vieux kasey.
un moment, anaël lui jette un coup d’œil, tapote son nez de l’index, hausse les sourcils, puis offre à son hôte un pouce levé. ça sent bon as fuck dans ta planque, gg.
jviens tout juste d’me pointer n’ you would throw me out ? ass man, c’pas charmant, mais laisse quand même la porte ouverte, l’air circule. oh, what do we have here… shit ! poems !
devant une petite étagère – sûrement acheté par tous les soins du vieux kasey, anaël s’arrête. il y a une série de livres ; il en reconnaît quelques tranches, des recueils de son enfance d'archives et de littérature.
d’une main des plus assurées – comme s’il s’agissait de sa chambre, parce qu’évidemment anaël est partout chez lui – évidemment – d’une main, il prend un livre. ouvre, feuillette, lève un doigt au moment où le vieux kasey se manifeste, feuillette encore, sourcils froncés.
puis soudain s’exclame.
ah bro ! écoute ça, no wonder pourquoi y’a c’tes shits chez toi, pépère comme t’es. mais kazoo, c’lui-là, bet you never heard it this way. écoute ça, jte dis : fade far away, dissolve, and quite forget what thou among the leaves hast never known, the weariness, the fever, and the fret
il a refermé le volume anaël. relevé la tête et fixé le vieux kasey, l’a transpercé de ses pétards allumés. il a refermé le volume anaël, sa voix grave qui s’est posée pour réciter. il vient d’un autre monde anaël, et il déclame la suite des vers, comme s’ils étaient devant lui, devant ses yeux.
here, where men sit and hear each other groan; where palsy shakes a few, sad, last gray hairs, where Beauty cannot keep her lustrous eyes, or new love pine at them beyond to-morrow.
sourire. de ces soirs où son vieux père aimait murmurer son keats, comme il disait ; ces vers-là en particulier. puis anaël jette un coup d’œil aux alentours, encore. puis anaël rit. d'un coup.
holly crap man, c’quoi c’te plante, elle est en train d’crever. hahaha ! mais t’es à chier !
Invité
Invité
Sujet: Re: Non // Anael (end) Sam 16 Nov - 19:29
Non
Évidemment, la prière de Kasey n’est pas entendue. Y’a aucune déité qui peut quelque chose pour lui. Parce que Anael n’est pas un démon, comme il se borne à le croire, mais c’est juste un type un sale type un type who knows no boundaries.
Alors Kasey lâche la porte en soupirant, une main sur le front. Doit-il s’avouer vaincu ? Il souhaiterait que ce ne soit pas le cas. Mais s’il est honnête trente secondes, il n’a aucune idée de comment faire dégager Anael d’ici. Déjà, le voilà qui prend ses aises, se promène dans sa chambre, touche à toutes ses affaires. Ses livres. Ses précieux livres.
« Hey, fais att- »
Mais Anael s’attendait déjà à son intervention, lève un doigt pour le stopper. L’insolence du geste le surprend tellement qu’il se tait, effectivement. Ferme sa gueule et serre ses dents.
Le bâtard. Il se prend pour qui. I swear that dude is crazy
And yet Kasey assiste à un miracle :
Anael Quinn récite de la poésie.
Là, Kasey est littéralement cloué sur place. A n a e l Q u i n n r é c i t e d e l a p o é s i e. L’information prend du temps à être assimilée. Trop invraisemblable. Trop révolutionnaire.
Il a l’impression qu’il vient d’enfreindre le secret des dieux. Anael possède une sensibilité poétique.
Et boom le voilà qu’il se moque de ses plantes. Retour à la vulgarité du réel. Kasey cligne des yeux, secoue sa tête.
Was it a vision, or a waking dream? Fled is that music:—Do I wake or sleep?
« W-wait. »
Kasey voulait un miracle, une intervention divine, et bien voilà! Mais digne de sa mauvaise foi, il n’y croit pas.
« D’où est-ce que tu connais Keats ? Comment tu connais ça par cœur ? »
Pauvre Kasey, ébranlé dans ses convictions qu’Anael n’était qu’un imbécile fini, doit s’asseoir sur le bord de son lit.
sure as hell’s boring que j’sais lire, kazoo. tu m’prenais pour qui until now ? a gobshite ?
anaël, zéro insulté de l’étonnement du vieux kasey, tient dans sa main un succulent. de l’index, il joue avec le bout des feuilles. ses yeux rient, taquins, et son dos vient s’appuyer contre le mur, près de la petite étagère.
pour c’qui est d’keats, well you see… (raclement de gorge, on tapote un peu le succulent) long time ago, we used to be friends. et puis j’en ai eu un peu marre d’sa british déprime et c’comme ça nos ch’mins s’sont séparés. sad story, bro, sad story.
il affiche une moue nostalgique. pour le vieux keats de son père. hochement de tête évasif, il mordille sa lèvre inférieure. l’homme classique hanté par son passé. vraiment, quel comédien cet anaël.
le succulent en main, il zieute à nouveau les livres.
t’veux savoir c’qui maintenant mon true buddy ? il est pas british, alors il parle d’la mort pour elle-même t’vois. elle est pas entourée d’océan et isolée dans la déprime. attends, faut j’retrouve c’qu’il disait à son sujet…
un doigt sur le bout de son nez, anaël plisse les yeux, regarde le vieux kasey sans vraiment le voir. des mots de son enfance lui reviennent. des mots enfermés sous le dôme avec lui. en attente de la sortie.
puis ses yeux s’illuminent, l'index pointe à nouveau vers son hôte. toujours appuyé contre le mur, anaël récite
to have been born in order to live off our death! to lift ourselves up by our own disasters from the sky to the earth, watching for the right moment to blot out our darkness with our shadow! it would be better, frankly, to consume everything and to hell with it!
and if after so much history, we succumb … not… to eternity but to… these simple things…
mother shit, kazoo, j’crois j’me souviens pas du début nor the end.
anaël hausse les épaules. il existe un temps dans son histoire, où ses parents et lui aimaient à interpréter comme au théâtre ce poème de vallejo. vallejo, depuis toujours, a trouvé les mots pour s’adresser à anaël. enfant, adolescent.
adolescent anaël tourne la tête vers le succulent, porté à la hauteur de ses yeux. il n’a vraiment pas l’air en forme pour une sorte de cactus.
tell me kazkaz t’sais comment t’occuper d’plantes ? parce que celle-là, j’sais pas s’tu l’entends, mais elle te dit (prend une petite voix, fait bouger le pot dans sa main) « halp, kill me » (revient à lui). d’ailleurs, c’quoi son nom ? elle a un nom ?
il a les sourcils froncés, soucieux, très soucieux.
Invité
Invité
Sujet: Re: Non // Anael (end) Dim 15 Déc - 3:48
Non
À ce moment-là, Kasey ne doit avoir qu’un neurone fonctionnel ; (les autres ont yeet devant l’absurdité de la situation incapables d’assimiler le choc dans leur circuit salut retraite anticipée ; Kasey vieux tu nous manqueras essaie de tenir encore un peu le coup) ses yeux sont vides, sa bouche entrouverte, arrête au milieu d’une protestation qu’il ne sait pas formuler. Avouons-le, ça lui donne l’air un peu stupide. And yet, si on lui avait demandé y’a pas cinq minutes qui, de lui ou Anael, avait le plus gros cerveau dans une pièce, la réponse n’aurait été qu’un rire. Now look who’s laughing.
À ce moment-là, exactement quand son cerveau le largue, (le privant d’un mécanisme de défense dont raffolent les intellectuels ; le cynisme) une vague de chaleur envahie sa poitrine. Ça y est c’est l’infarctus. Ou non peut-être non merde le diagnostic est un désastre : c’est bien de l’empathie qu’il ressent pour Quinn.
Fuck.
Kasey, man, faut arrêter d’avoir des feels si facilement quand on te sort la carte poésie. Tu vas finir par te faire mal. Mais c’est d’Anael qu’il s’agit. Et somehow t’es partagé par l’envie de lui demander de répéter le nom du poète que t’as pas bien saisi – les vers sonnaient jolis à ton oreille, t’aimerais bien vouloir te les scander à toi-même – et le gros bon sens : tu vas quand même pas admettre qu’Anael Quinn a quelque chose à t’apprendre, t’es pas prêt à franchir ce cap.
Un jour, peut-être… Mais pour le moment, il préfère continuer à vivre dans le déni.
Et à ce moment, enfin, Anael redevient Anael. L’ordre des choses est enfin rétabli ; Kasey retrouve ses moyens. C’est comme quand l’hypnotiseur claque des doigts ; un deux trois il est soudainement debout hors transe et prêt à défendre son territoire. En quelques pas le voilà à la hauteur de l’adolescent. D’un geste rapide il reprend la plante de ses mains et l’invite maintenant à prendre la porte :
«Non. Non elle a pas de nom aller maintenant tu sors ok.»
Une main dans son dos lui demande poliment de get his ass out of here.
poli anaël s’apprête à prendre la porte. sage, comme on le lui a demandé, avec un petit coup de main, salut bref pour la compagnie. les quelques pas entamés, entraînés par l’inertie du vieux kasey. s’arrête parfois parce qu’il apprécie la moquette
anaël rit d’une autre plante aux feuilles jaunies, décide qu’elle s’appelle hortense. arrive à la porte, pose une main contre le cadre il a un pied dehors la chambre, anaël
puis redresse la tête – coup sec se retourne – coup sec face à face avec le vieux kasey, le repousse d’une main tranquille, l’autre levée sous le mode de l’attente.
ah fuck kazoo, faut qu’j’aille chier. j’emprunte tes wc, no soucy ça s’ra clean clean.
et file vers les toilettes de la chambre. glisse à travers l’emprise de son hôte.
Invité
Invité
Sujet: Re: Non // Anael (end) Mar 31 Déc - 18:15
Non
C'est une fois le lièvre et la tortue. Trop sûr de son succès, le lièvre baisse ses gardes. Savait-il que le reptile a la mâchoire assez forte pour couper un doigt ? Avec une patte en moins, maintenant, il sait.
Kasey c'est le lièvre amputé qui n'a rien vu venir. Si près de la porte, il commençait à se détendre. Ses muscles relâchés n'ont pas su retenir Anaël dans son demi-tour. Déjà la tortue a deux pas d'avance. Kasey tente de la rattraper en une enjambée - le reste appartient au genre du slap-stick. Centre de gravité déplacé trop en avant, il manque chuter, se rattrape de justesse pour mieux rester sur place, les bras en hélico, laissant amplement le temps à Anaël de s'engouffrer dans les toilettes.
Les codes du cinéma muet ; on l'entend clairement hurler : "Anaël NON!"
Mais c'est dix fois trop tard. Quand il reprend le contrôle de ses jambes, la porte claque à son visage. Il entend le robinet couler.
Le lièvre dans sa bêtise a envie de s'éclater la tête sur le mur. Kasey se contente d'y appuyer son front dramatiquement.
franchement ça change des chiottes du dortoir façon colonie de vacance. ou on glorifie la chose parce qu’on avait vraiment envie. ce n’est pas la première fois qu’il visite les chambres des étoiles doubles, après tout.
on se fait tout propre. on s’assure que tout est propre. mais faut pas exagéré, anaël n’est pas un dépravé, ça sait se tenir. ne pas seulement rester aux bases. il a du savoir-vivre, anaël. seulement, il se présente dans ces moments, quand personne ne le voit.
ouvre la porte, tombe sur le vieux kasey sa tête contre le mur. anaël s’étonne.
you ok kazoo ?
paresse du verbe. mais c’est un bon ami, anaël, alors ça conseille, tape sur l’épaule
faut te reposer plus souvent mon pauvre. il est late pour toi. sleep now, anyway j’y go.
et direction la porte, on sait la prendre comme un grand. main levée, sourire en coin, démarche coulante vers le couloir. on salue hortense au passage, puis finger gun pour le vieux kasey.
ciao dude. thanks for everythin'
la paix t’es accordée, maintenant. passe une bonne soirée.
Accueil 
Calendrier 
Dernières images 
FAQ 
Rechercher 
Membres 
Groupes 
S'enregistrer 
Connexion 
Sujet: Non // Anael (end) 
