les cours n'avaient jamais été la chose la plus intéressante pour percy. après tout, après plus de dix ans entre les quatre murs de l'académie, il avait bien eu le temps de travailler son alice, qui n'opposait pas beaucoup de résistance quand à l'apprentissage de sa maîtrise. heureusement, la classe de spé n'était pas très exigeante et ils se retrouvaient bien assez souvent à faire des goûters. il les appréciait bien plus que des exercices pratiques.

comme à son habitude, il s'était glissé jusqu'à la table sur laquelle l'attendait son régime de toujours : quelques gâteaux au chocolat. sans vergogne aucune, il en fourra deux au fond de sa bouche, un sourire large offrant la place à certaines miettes de sauter jusqu'au sol. alors qu'il se tourne pour s'empêcher de tout manger, il manque de s'écraser contre quelqu'un.

eulalie!

il la connaissait déjà depuis quelques années, ils étaient amis. parfois, ils se retrouvaient à faire une bataille de miettes et esquiver des punitions qui seraient fatales pour ton étoile et plutôt insupportable pour la sans étoiles.
percy n'avait jamais considéré son entourage en fonction de leur rang dans l'académie - c'était un des point qu'il trouvait discutable ici, sans jamais le vocaliser. il s'était promis de faire profil bas jusqu'à ce qu'il sorte d'ici.

tu voulais du gâteau? dépêche toi avant que je mange tout!!!!

ses iris s'étaient perdus sur son visage, de longues secondes, sans rien dire. on lui avait souvent dit qu'il fixait les gens parfois, mais il ne pouvait s'empêcher de les regarder. chaque trait lui racontait une histoire qu'il s'efforçait de comprendre dans sa tête.
aujourd'hui, eulalie avait l'air fatiguée. ça ne devait pas être très confortable que de dormir au grenier.

tu veux prendre l'air? genre tu prends un morceau de manger et tu me rejoins à la fenêtre? on fait comme ça?! que tu lui avais proposé, avec un sourire. je t'attends là-bas!

et il se fraye un chemin jusqu'aux vitres.

pas encore ! mais la journée n'est pas finie ! avait-il lancé avec un clin d'oeil avant de s'éloigner.

eulalie ne tarda pas à le rejoindre. il lui fit une petite place sur sa gauche, adossant ses coudes contre la rambarde, les yeux entre le vide et l'horizon. il faut peu de temps avant que la blonde ouvre la bouche de nouveau et il sourit doucement en sa direction, de façon bienveillante, presque comme un grand frère l'aurait fait.

tout le temps, eulalie. malheureusement, on nous laisse pas le choix.

il soupire et place une main sur sa tête avec un rictus amusé.

t'en fais pas, p'tite tête, t'es un danger pour personne. c'est la politique du gouvernement qui fait qu'on est là, pas nos pouvoirs.

il ne savait pas vraiment si elle aurait le recul de comprendre ce que cela signifiait. ses parents, à lui, lui avaient bien expliqué. si bien, que chacun des mots qu'ils lui avait dit étaient restés gravés dans sa mémoire dix ans plus tard. il se retourna de nouveau vers le ciel.

si t'étais un danger, tu serais pas dans ma classe, déjà. et puis bon, à ce que je sache, tu peux tuer personne avec ton pouvoir.

nonchalamment, il s'était lourdement laissé tomber l'épaule contre le mur.

je t'avoue que je me demande souvent comment vont mes parents. j'espère que ma mère a pu recommencer à faire ce qu'elle voulait avant de m'avoir. c'est tout ce que je lui souhaite. mon père m'avait expliqué qu'elle avait dû arrêter ses études pour avoir de l'argent pour m'élever... et pour pouvoir déménager plus facilement, aussi.

ils étaient là, quelque part, et tout ce qu'il pouvait faire, c'était attendre de les retrouver, plus tard, dans quelques années.