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Anxiété. [Aloïse]
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MessageSujet: Anxiété. [Aloïse]   Anxiété. [Aloïse] EmptyMar 8 Oct - 22:29


Breathe in, breathe out. And fuck this shit


C
ette impression d'étouffer qui tiraillent vos entrailles comme des griffes avides d'air. Le coeur qui s'emballe comme un cheval fou. Le ventre qui se noue comme les branches d'un arbre centaine, se retourne sur lui-même et donne l'envie de s'évider pour ne plus devenir qu'une momie. Cette sensation si terrible, si désagréable qu'on croyait ne jamais en revenir…

D'une main tremblante, Garance avala une petite gélule et tenta de se rappeler tous les principes que Klaus lui avait appris, assise en tailleur au milieu de sa chambre, une petite veilleuse allumée. Inspiration pour attraper tout le bon et le positif, expiration pour rejeter tout ce qui n'a pas à être. Mais comment embrasser le positif quand elle se sentait submergée par tout ce qui l'écrasait ? Tous ces faux-semblant, tous ces mensonges qu'elle pensait ne pas avoir honte à proférer. Elle se dégoûtait. Elle était détestable.

Les larmes montèrent à ces nouvelles pensées toxiques et destructrices. Garance se détestait, comment d'autres auraient-ils pu l'aimer ? Tout ce qu'elle donnait à voir n'était qu'un miroir aux alouettes, juste du paraître. Sauf pour quelques personnes triées sur le volet et encore. La seule personne qui connaissait presque tout d'elle, la seule qui pouvait la réconforter dans ces temps angoissés, c'était Aloïse. Différentes et pourtant tellement semblables, comme une âme qu'on avait coupée en deux à sa descente du Nirvana.

Aloïse, sa solution de repli, son abri anti-atomique face à l'explosion dont Garance elle-même était l'épicentre. Sans chercher à réfléchir encore plus, la blonde enfila une robe de chambre et ses pantoufles coccinelles et traversa les couloirs à toute vitesse, se fichant éperdument de se faire attraper après le couvre-feu. Au diable la perfection, aux chiottes les faux-semblant et un putain de gros doigt à toute cette académie. Elle avait envie de hurler toute sa haine mais se retenait tout de même par politesse, arrivant toujours à penser avec raison malgré tout.

Arrivée devant la porte de chambre de son amie, elle y toqua discrètement mais avec empressement, s'annonçant d'une petite voix étouffée par les larmes et essoufflée par la course.

« Aloïse, c'est Garance, je peux entrer ? Tu dors pas au moins hein ? »

Si elle dormait l'instant d'avant, ce n'était sûrement plus le cas désormais...

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MessageSujet: Re: Anxiété. [Aloïse]   Anxiété. [Aloïse] EmptyMer 9 Oct - 17:16






Breathe in, breathe out. And fuck this shit
@Garance

Le marchand de sable et Morphée furent alliés en cette soirée pour qu’Aloïse s’endorme. D’un air paisible, sa respiration était mécanique, répétée. Elle semblait prendre toujours la même forme, elle se reproduisait. Le plus grand des calmes pour se retrouver. Elle n’en avait pas encore conscience, mais la brune était plongée dans le monde des rêves, entre les mêmes répétitions. Des crocodiles dans les eaux sombres à foison, des chemins verts et sombres, la mousse épaisse sur les arbres. Les paysages français autour de sa ville natale étaient devenus des jungles sans nom. Les champs, les vergers, entourés par les rivières étaient aussi envahies par les carnassières bêtes. L’ambiance était macabre. Elles étaient partout, dans les campagnes, dans les villes, dans tous les réseaux d’eau... Aloïse cherchait à se défaire de ses lianes et des créatures aquatiques à l’acérée dentition. Mais les crocodiles ne furent plus que souvenir lorsque les cliquetis raisonnèrent dans sa chambre.

L’arachnide se frotta les yeux reconnaissant la voix de son amie l’entomologiste à la chevelure dorée. La première étoile se redressa et s’avança vers la porte de sa chambre à coucher. De base, elle aurait bien pu lui envoyer un message, mais Aloïse se doutait que la situation était hâtive pour que Garance daigne se déplacer jusqu’à l’entre de ses songes. Elle glissa ses doigts fins contre la poignée pour ouvrir la voie à Garance et d’une main délicate elle l’a fit entrer.

- Dépêche-toi, entre. Je ne dors plus maintenant. Murmura-t-elle.

C’était une chambre classique du premier étage. Des photographies étaient disposées sur un mur. Peu visibles dans l’ombre elles abhorraient des moments de la vie d’Aloïse, ses camarades, ses amis, des plantes, des fleurs… Sur un coin du miroir était placée une image comportant diverses espèces d’araignées. Sur son bureau se trouvait quelques feuilles rangées proprement en fonction des matières, son appareil photo, quelques crayons, une lampe ainsi que quelques bouts de tissus sobres ou colorés. Tout était propre, carré, organisé.

- Désolée pour le bazar. Je n’ai eu le temps de ranger.

Il ne fallait pas que quelqu’un puisse les dénoncer. Aloïse jouait toujours sur la sécurité. Une fois la délicate jeune fille à l’intérieur, Aloïse concentra son intérêt sur son invitée. Elle qui restait froide habituellement en toute circonstance illustrait un semblant d’inquiétude. C’était inhabituel, à cette heure de quémander à sa porte l’ouverture. Ce n’était pas l’heure de partir à l’aventure. Alors, dédiée à son amie, elle aiderait Garance, peu importe son problème, peu importe le dilemme.

- J’imagine que ça ne va pas pour que tu viennes me chercher ici. Je suis là maintenant.

Elle marqua une pause.

- Qu’est-ce qu’il se passe ?


La retenue la préservait quand même. Il ne fallait pas faire de cette inquiétude un blasphème, aller contre son contrôle et ses convictions. Il ne fallait pas faillir à cette longue construction, à ce qu’elle avait forgé depuis tant d’années. Cependant, elle ne la laisserait pas. Il en était hors de question. Elle veillait sur elle, sur chacun de ses pas.

♥

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MessageSujet: Re: Anxiété. [Aloïse]   Anxiété. [Aloïse] EmptySam 12 Oct - 22:32


Breathe in, breathe out. And fuck this shit


E
videmment que non, Aloïse ne dormait plus maintenant. Garance s'en voulut de la tirer de son sommeil mais ne se fit pas prier pour rentrer, même s'il n'y avait pas eu les doigts fins de son amie autour de son poignet. Une fois à l'intérieur, la blonde ne sut que faire, sinon rester plantée au milieu de la pièce en gardant obstinément les bras croisés et les yeux affolés, humides aussi. Elle était soulagée d'être en terrain connu mais se sentait gênée de se dévoiler, même si c'était Aloïse. Il y avait toujours chez elle une certaine pudeur, l'empêchant de se confier vraiment même auprès de ses amis. Le seul qui avait ce bien triste privilège était Toussaint, qui aurait pu la vendre au Diable tant il l'écoutait sans jamais rien dire.

D'un signe négatif de tête, Garance balaya le sujet du bazar de la chambre de son amie, pas bien inquiétée par ça. Aloïse était ordonnée et la pénombre engloutissant son bureau ne suffisait pas à masquer l'ordre qui y régnait. Bien plus que sur son propre bureau...

Toujours en pot de fleur au centre de la chambre, elle n'osait bouger de peur de faire tout vaciller, tout ce qui tenait en équilibre précaire dans son corps et dans sa tête. Si elle faisait un pas, tout partait au tempête, celle qui guettait au fond de son cœur. Déjà Garance en ressentait les effets, son médicament n'ayant pas encore eu le temps d'agir. Toujours claquemurée dans son silence, la plus petite hocha la tête. Oui, Aloïse était là, comme toujours et cette idée d'avoir une planche de salut au milieu d'un maelström déchaîné la rassurait déjà énormément.

« Je fais une petite crise de rien du tout, fit-elle la gorge serrée et en esquissant une grimace se voulant sourire. »

Garance ne prononça pas le mot "angoisse" ou "panique", de peur d'enclencher le processus de la fusée : le sentiment sourd montait très vite et le calme revenait lentement et rarement sûrement. Mais la pensée était allée plus vite que la parole, les larmes immanquables montèrent aussi rapidement qu'elles furent refoulées avec rage.

« J'avais besoin de venir te voir, je veux pas passer ma nuit toute seule en PLS dans ma chambre trop étouffante. » Certains tueraient pour cette chambre et même si Garance l'appréciait en temps normal, ce n'était pas le cas en temps de crise. Pourtant si grande quand le soleil brillait, les murs de sa chambre rapetissaient parfois lorsque la lune se levait, jusqu'à en asphyxier la jeune fille effrayée des espaces trop confinés.

Décidant finalement que l'air frais sur ses jambes nues devenait peu supportable, Garance se hâta jusqu'aux couvertures d'Aloïse et s'y coula avec un bonheur teinté de peur.

« Je vais essayer de pas dormir là mais il faut que tout ça redescende. J'ai essayé la technique de Klaus mais méditer, c'est vraiment nul dans ces cas-là. Enfin, je n'y arrive absolument pas… »

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MessageSujet: Re: Anxiété. [Aloïse]   Anxiété. [Aloïse] EmptyMer 16 Oct - 20:19






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@Garance


Aloïse se contentait de fixer son amie. Elle ne bougeait plus, inerte, comme un épi.  Elle laissait le silence, le temps que Garance lui réponde que ce n’était qu’une simple crise. La brune ne croyait en ce mensonge, il n’y avait pas besoin d’une expertise. Son visage ne disait la vérité, elle fuyait, peut-être ne voulant pas inquiéter. Néanmoins, l’inquiétude avait déjà fait son apparition, bien qu’Aloïse ne souhait en faire la déclaration. Il n’y avait qu’à regarde ce visage connu pour être au dépourvu. Elle la laissa simplement argumenter, parler, se justifier.

- Tu as bien fait de venir me voir Garance. Tu es ici chez toi.

Cela rassure Aloïse de la voir ici. Elle sait aujourd’hui que Garance lui fait assez confiance, qu’elle lui accorde assez d’importance. C’est une preuve qu’elle n’est pas une simple amie, qu’elle n’est pas qu’une simple compagnie. C’était aussi son cas, néanmoins lui dévoiler son ressenti ne faisait pas parti de son aura. Elle n’avait pas les mots, ni même la force de les exprimer puisque pour elle sentiments et émotions rimaient avec faiblesse. Elle ne laissait pas la place à l’éventualité, à ce qu’on la blesse.

La jeune blonde fila dans les draps d’Aloïse. Les nids aux crocodiles, aux araignées qui bloquent les routes de leurs toiles, aux cauchemars malaisants, aux rêves effrayants, aux envies irréalisables, aux amours impossibles, aux fantasmes impensables. Aucune honte était acquise. En cet antre, Aloïse n’avait autorisé que quelques personnes à entrer, seuls les intimes avait l’autorisation. Seuls les intimes avaient cette option.

- La méditation c’est comme l’ASMR. Ce n’est pas pour tout le monde… Tu sais que ça ne me dérange pas que tu dormes ici. Si tu en as besoin, mon lit est le tiens.



Aloïse était prêteuse avec les siens. Elle n’était ni cigale, ni fourmis. Elle était l’araignée dévorant les mâles avant les rapports, la femelle protégeant ses petits.  Elle s’approcha du bord du lit, s’assit sur le bord, et passa une main contre la chevelure de la plus jeune. Les bouts de ses s’agitèrent à peine, caressant sa masse de cheveux dorés, jaunes. Ils étaient délicats, doux. Comme une mère, elle donnait son affection, quelques gestes prouvant son appréciation. Assez d’amour, elle espérait pour calmer cette tempête à l’horizon, cette angoisse dans laquelle baignait la blonde.  

- Demande moi si tu as besoin d’un peu d’eau, j’ai ma bouteille et je peux aller encore en chercher. Je peux t'apporter n'importe quoi si tu le souhaites.


Un peu d’attention, Aloïse pouvait en donner, après tout, elle pouvait se relâcher, de plus en plus dans l’intimité, bien que cachant son effroi. D’un autre côté, s’occuper de Garance de la sorte ne lui déplaisait pas, elle pouvait enfin montrer sa présence et son aide dans toutes les situations, tous les cas. Pour une fois, elle osait. Pour une fois, elle s'ouvrait. Difficilement, comme un coquillage craintif. Comme la proie planquée derrière les récifs.

♥

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MessageSujet: Re: Anxiété. [Aloïse]   Anxiété. [Aloïse] EmptyDim 20 Oct - 21:17


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C
omme Aloïse le disait, Garance était ici chez elle. Bien évidemment, elle avait attendu qu'on l'y invitât mais désormais, elle se sentait à l'aise ici. Les murs ne semblaient pas rapetisser pendant que croissait son angoisse autour de son petit corps. Peut-être était-ce un truc d'arachnide, de rendre douillet chaque recoin aussi sombre fût-il ? Toujours est-il que la toile principale de son amie l'avait immanquablement attirée, même si la soie n'y brillait pas. La coccinelle murmura à l'araignée que la méditation n'avait rien fait, surtout pas la calmer car impossible de se concentrer. Ce que la dernière lui répondit eut bon ton de la faire acquiescer.

« C'est vrai, mais quand je ne suis pas angoissée, j'arrive pourtant à décompresser. C'est sûrement une question de volonté… Mais si je reste, continua-t-elle un peu timide, tu veux bien rester avec moi ? Ou sinon, on file dans ma chambre vu que le lit est grand, si tu préfères t'étaler avec moi. »

Souvent, Garance invitait la brunette à faire l'étoile de mer dans ce lit si grand pour une seule petite personne. Elles n'étaient pas gens de la Mer mais s'imaginer un instant sirène ou autre créature marine avait du bon, dans leur esprit déjà trop adulte. La blondinette ne se crispa pas lors qu'Aloïse s'approcha d'elle et posa délicatement sa main dans sa chevelure ensoleillée, bien au contraire. Elle n'était pas chat non plus mais on aurait pu l'entendre ronronner ou striduler comme un criquet satisfait. Elle s'autorisa même un soupir bienheureux transpirant sous le poids de cette anxiété puis hocha la tête à la proposition de son amie.

« Je veux bien un peu d'eau, le sel ça assèche un peu la gorge. »

Elle tenta un sourire Garance, pour essayer d'étouffer ce qu'elle venait d'avouer à demi-mot. Si Aloïse venait à lui faire une crasse un jour, la demoiselle tomberait de bien haut malgré sa taille car elle lui accordait une confiance immense. Une des rares personnes qui l'avait autant d'ailleurs… Alors elle osait lui dire de façon détournée qu'elle avait pleuré. Ce n'était pas bien difficile à voir à la lumière mais dans la pénombre, elle-même l'entendait, les reniflements n'étaient pas non plus bien discrets.

« Mais t'en fais pas, ça va mieux déjà… Juste de l'eau et toi à côté de moi, ça me va. Tu es sûre de pas avoir un alice calmant caché ? Ou alors tu infuses ton lit avec des toiles super relaxantes ? »

La coccinelle se permit un geste qu'elles n'osaient que rarement toutes les deux : elle se colla à Aloïse et posa la tête sur son épaule en fermant les yeux et en se concentrant sur sa respiration. L'inspiration et l'expiration se firent plus régulières, plus longues et fluides aussi après quelques minutes de silence. Peut-être que la méditation avec Klaus et Lancelot fonctionnait bien justement parce qu'elle était accompagnée, même s'il s'agissait de deux influences plutôt "néfastes" dans sa balance de la perfection. Garance était devenue consciente de beaucoup de choses autour d'elle. Le calme, premièrement, puis sa respiration et celle de l'arachnide à ses côtés. L'odeur de celle-ci, mélange d'épices chaudes et de doux agrumes, comme un cocktail d'hiver bienfaisant.

Une fois la tempête partie en-dedans ou en tout cas assez loin pour quitter son refuge provisoire, Garance se releva de sa position de méditation étrange et bénéfique puis soupira lentement pour évacuer les dernières traces d'angoisse.

« Merci Alo, t'es vraiment géniale. »

C'était simple et dit sincèrement, sans le filtre habituelle de la petite lady d'Harcourt.

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MessageSujet: Re: Anxiété. [Aloïse]   Anxiété. [Aloïse] EmptyMer 30 Oct - 0:43

Aloïse Altise a écrit:





Breathe in, breathe out. And fuck this shit
@Garance



Décompresser, ce n’était pas à la portée de la petite coccinelle. Cette dernière était venue se réfugier dans la toile de l’araignée de quelques battements d’aile. Malgré les conseils du criquet, elle n’avait pu faire partir toutes ces mauvaises angoisses, ses mauvaises pensées. Alors dans la toile, l’araignée vint la bercer, la rassurer, la calmer. Sa chambre était comme une toile, un hamac, une zone de paix ou se détendre, où elle pouvait se reposer, se réfugier, sans qu’Aloïse ne lui interdise l’entrée.

L’araignée répondit alors à la coccinelle.

- Tes angoisses sont justes plus fortes. Tu sais, il y a pleins de techniques sur la toile. Tu devrais peut-être chercher quelque chose qui te convienne. Il y a pleins de choses je suis sûre…

Elle marqua une pause quant à la question de Garance, et se mit à glisser un petit et tendre sourire pour répondre à la demoiselle.

- Bien sûr. Quelle question ! Je ne vais pas te laisser toute seule après cette crise. Comme tu le souhaites, tu sais que tu peux rester ici si ma chambre te convient. Bouger discrètement dans ta chambre reste quand même risqué par contre.



La chambre de Garance était un havre d’imagination où les deux jeunes filles pouvaient sortir de la vie académique en imaginant des mondes imaginaires. Elles pouvaient se voir ailleurs, dans des lieux ex ordinaires, qui sortent de la routine, de l’ordinaire. Tous les jours étant les mêmes, elles pouvaient éviter de se lasser, et l’imaginaire pouvait fleurir entre ces journées au lycée.

- Elle est au bord du lit, sers toi.


Aloïse ne fit pas de remarque suite à la phrase de son amie. Elle comprit que les vagues, les sanglots l’avait engloutie. Cependant, elle pouvait comprendre que la sensibilité était quelque chose de compliqué. Aloïse ne s’autorisait pas à montrer la sienne. Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait plus. Pour elle, s’ouvrir sur ces sujets signifierait montrer ses points faibles et s’avouer vaincue. Rares étaient les personnes qui l’avaient vu pleurer ou même se mettre réellement en colère. Ce n’était pas une légende, mais lorsque l’on rencontre la jeune fille, ce n’est pas une option que l’on considère. Alors pour Garance, elle se contentait de partager ses sentiments, bien qu’elle ne pouvait lui dire directement.

- Peut-être que j’ai un second Alice, mais j’aurai aimé qu’il daigne se montrer avant quand même. C’est un peu tardif… En tout cas, ravie que mon lit et ma chambre te plaisent. Ils seront toujours là pour t’accueillir.

Puis la blonde osa un pas, un rapprochement. La brune resta comme paralysée dans sa propre toile durant quelques secondes, peu habituée à ce genre de regroupement. Cependant, ce geste fut affectueux, et reposant. Elle ne pouvait mentir et ferma les yeux pour se laisser aller. Ses deux mains vinrent rejoindre le dos de Garance, pour l’enlacer délicatement en retour. Le corps de la jeune fille partageait sa chaleur humaine. Sentant cette douce sensation, Aloïse se sentait détachée, détendue, aérienne. La pression sur ses épaules tombait quelques instants pour un peu d’amour, pour un peu d’affection, quelques confessions. Dans les bras de la coccinelle, c’était au tour de l’araignée de se réfugier. Malgré ses grands airs, elle ne montrait que rarement sa tendresse. Aloïse impénétrable forteresse.

Puis la chaleur s’en alla pour faire place à ce blizzard constant. Ce froid qui ne l’atteignait plus, malgré les divers vents et courants. La brune sourit face à la blonde.

- Je n’ai pas fait grand-chose tu sais. C’est normal pour moi d’accueuillir mon amie quand elle en a besoin. Je suis là pour ça. Tu peux compter sur moi.

Aloïse haussa les épaules. Humble, elle se contentait seulement de la normalité selon ses valeurs, selon le rôle qu’elle enrôle. Puis mademoiselle Altise commença son discours, pour partager à son tour un peu de sa sentimentalité si contrôlée, pour partager ce que Garance et Aloïse conservaient.
- Tu sais… Je sais que parfois les choses sont difficiles à vivre, et ça me fait plaisir que tu viennes vers moi. Je sais à quel point il est impossible parfois de dire les choses, d’exprimer ce que l’on ressent. Il y a ce sentiment, cette boule dans le haut de la poitrine qui bloque les mots.

Aloïse cherchait un peu ses mots, peu à son aise. Elle cherchait de quoi s’ouvrir un peu à Garance, mais tout cela pour elle restait balèze. Elle se sentait intimidée, pauvre petite proie. Son regard un peu lâche cherchait un point pour se concentrer, tiraillée par ses aveux, ses confidences. Ses doigts fins avaient agrippés les draps, s’ouvrant timidement en toute confiance.

- Il y a des jours, où tout semble de trop, et ça finit par déborder, tout noyer.



♥

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MessageSujet: Re: Anxiété. [Aloïse]   Anxiété. [Aloïse] EmptyMer 18 Déc - 18:13


Breathe in, breathe out. And fuck this shit


D
'une parole simple, Aloïse balaya les remerciements de Garance comme si l'aide apportée n'était rien. Pourtant, aux yeux de la petite blonde, ces moments complices même dans la douleur étaient précieux, tout comme leur amitié.

« Tu ne te rends pas compte que même si pour toi, c'est pas grand chose, c'est énorme quand même. Je sais que je pourrais toujours compter sur toi et l'inverse est vrai aussi. Ma porte sera toujours ouverte pour toi. »

Retour au langage formel et coincé de la duchesse reniée. Elle n'avait lâché qu'un instant sa couverture guindée mais l'araignée savait comment pouvait se comporter la noble Garance, parfois. Pas comme ça, pas si huppée. Cette dernière attrapa la bouteille d'eau et en but quelques gorgées pour évacuer tout le sel sur sa langue. Dans un second geste bruyant, elle nettoya son nez sans se soucier de déranger et soupira longuement pour chasser toutes les mauvaises pensées.

Son amie arachnide tentait de s'ouvrir à elle, à juste à côté, si près mais si loin d'y arriver. Garance savait à quel point c'était compliqué et elle attendit patiemment avec un sourire qui se voulait rassurant malgré les tremblements incertains de ses lèvres encore secouées par l'angoisse. Elle finit par poser une main sur celle d'Aloïse et prit délicatement ses doigts entre les siens.

« Si un jour le barrage cède, d'un côté comme de l'autre, tu sais qu'à deux on peut tout bloquer plus facilement. Ou en tout cas, tamponner l'écoulement à défaut de tout assécher. »

Il n'y avait pas besoin de sujet défini à sa phrase. "On" ça voulait dire l'une d'entre elles, peut-être les deux à la fois mais une chose était sûre, chacune d'elles était un pilier maintenant un colosse au pied d'argile claudicant.

« Je peux rester là cette nuit, ou tu préfères venir dans ma chambre ? Au moins, on aura plus de place pour s'étendre comme des grosses larves. »

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