Une discussion virile(non)

Je suis déjà en train de faire ma popote, les mains dans la terre, en chantant un petit air de rock et je me sens comme un coq en pâte. Ici, dans ce petit coin du parc où se tient le club de botanique, je peux être pénard et libre et ça fait du bien. Pas de prof pour me dire de me remuer un peu le cul - pourtant, j'étudie hein, mais juste ce qu'il faut pour être moyen, - pas de gens bruyants pour me les briser. Juste les plantes, moi… Et Owen. J'ignore où sont les autres, filles ou garçons, petits ou grands mais pour le moment, il n'y a que lui et moi.

Je vaque à mes occupations, il a les siennes et c'est pas trop mal comme ça. Je suis pas super à l'aise avec les enfants, j'ai l'impression de les faire flipper mais c'est peut-être juste moi en fait. Mais avec tous mes piercings et mes faux-airs du monstre de Frankenstein, je dois pas avoir la tête la plus rassurante je pense ? Au moins, Owen n'a pas l'air de vouloir s'enfuir puisqu'il papillonne autour de moi.

« Eh gamin, je lâche soudain, ça t'ennuie pas d'être là ? 'Fin j'sais pas, le jardinage c'est pas une occupation de papy pour toi ? »

Je lui demande ça alors que moi-même, je suis dans le club et j'ai seulement dix-huit ans. Bien loin du vieux pépé qui enlève les gourmands de ses pieds de tomates hein. Mais je me dis que vu notre occupation à ce moment-là, c'est le meilleur moyen d'engager la conversation et me dérider un peu. Un enfant à la fois pour surmonter ma maladresse avec eux, c'est peut-être pas mal.

« D'ailleurs tu sais pas où ils sont les autres ? J'sais qu'on est pas tous tenus d'être là en même temps mais c'est triste d'être que deux. » Je me reprends vite pour pas le vexer, on sait jamais. J'ai pas envie de gérer une crise de pleurs… « J'dis pas que c'est chiant avec toi hein, c'est juste plus drôle quand on est tous ensemble. »

Je suis un animal trop social, pas de ma faute si j'aime bien aussi un peu de compagnie de temps en temps… Ce qui contredit ce que je racontais plus tôt sur le fait d'être pénard et au calme, oui. Mais on aime tous notre solitude à un moment donné, avec plus ou moins de force.

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Mes yeux s'écarquillent à la réponse du gamin. Si je m'attendais à tant d'enthousiasme… C'est vrai que le club de botanique, on ne s'y inscrit pas pour être populaire, c'est soit parce qu'on est passionné, soit qu'on a été forcé. Lui, ce n'est apparemment pas le cas. Je marque un petit temps avant de réagir, amusé par ses réactions typiques d'enfant curieux.

« Ouais, c'est la période des moustiques, super… Enfin, ça fait plaisir d'entendre que t'es pas là juste par dépit. C'est triste les gens qui viennent là sans conviction, c'est comme un véto qui aurait choisi son métier au pif et qu'il s'occupait pas de ses animaux. »

En y réfléchissant bien, dans le club, on a tous des personnalités différentes mais on aime être ici, les mains dans la terre. Je lui dis que c'est dommage qu'on soit que deux et il fait de nouveau quelque chose qui me perturbe : se mettre devant moi et me fixer droit dans les yeux. Moi qui suis un serpent fuyant, j'ai du mal à soutenir son regard, même si c'est celui d'un gosse. Je veux bien de l'entraînement mais poussez pas le bouchon un peu trop loin, s'il vous plaît. Mais ce qui me fait le plus tiquer, c'est son compliment.

« Uuh… Ok ? Merci ? » Je trouve que ça à répondre parce que je comprends pas. Je saisis pas les compliments qu'on me fait parce que j'ai trop l'habitude de me casser moi-même. Mais ça me fait quand même plaisir qu'Owen dise ça et pas "tu ressembles à un foutu porc-épic avec tes piercings et ton air con". C'est toujours plus satisfaisant d'entendre que son style est cool.

Puis il se met à parler de les attirer et de leur côté frileux. Qui ça "ils" ? Puis je me tape le front en rigolant comme un crétin.

« Oh merde, je pensais que tu parlais des copains du club ! J'me suis demandé pourquoi tu voulais les attirer avec de la chaleur. Parce que pour les copains, on gueule "GOÛTER GRATUIT" et tout le monde va se ramener, t'inquiète pas. Sinon, pour tes p'tits potes les insectes… » Je retire mes gants de jardinier pas sexy avec leur matière caoutchouteuse verte et un sourire malin - incroyable, je sais, - éclaire mon visage. On ne voit rien mais je sais ce que je fais. « On peut essayer un truc mais je sais pas si ça va marcher. »

Je plonge mes mains dans la terre en éviter de m'approcher trop des racines des végétaux. Vu la température de mon corps, je ne devrais pas les cramer mais les assécher un peu, probablement. Température qui augmente petit à petit et j'en ai bientôt moi-même chaud sous mon vieux hoodie gris. Je souffle vers mon front histoire de me faire un petit souffle frais en plus de la légère brise.

« J'espère ça va marcher parce que je suis en train de faire un sauna avec mon propre corps là. J'crois que je fais exploser le thermomètre si on me le colle dans la bouche là. » J'évite de dire "dans le cul" quand même, il faut pas apprendre plus de conneries aux gosses que ce qu'ils entendent déjà.

Non loin de mes mains enfoncées dans la terre, je vois déjà un cloporte qui se fait la malle. Ils aiment pas les endroits humides eux normalement ? Puis un second et quelques insectes qui fourmillent autour de mes doigts. Certains fuient, d'autres arrivent. Comme ces petites saloperies de moustiques.

« Euh, j'suis désolé Owen mais je suis pas trop fan de ces petits machins donc j'arrête. Au moins t'en as vu quelques uns. »

Je retire alors mes mains pleines de terre et les secoue dans l'air. Sauf qu'elles restent quand même noires… Bon bah tant pis. Puis fais enfin baisser la température de mon corps. Surchauffez pas les gens, c'est mauvais pour la planète.

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Ce gamin est vraiment trop enthousiaste, je galère à le suivre (comme d'habitude). Que ce soit pour le cri de ralliement du club de botanique qui fait pas trop Avengers mais plutôt Hungry Squad ou pour les insectes qui remontent le long de mes mains et un peu plus loin, je comprends pas comment on peut avoir tant d'engouement. J'veux dire, ce sont que des petits trucs noirs dégueus avec six pattes et des yeux globuleux, en quoi c'est génial ? Je lui jette un regard d'incompréhension en lâchant un « Si tu l'dis… » et je m'essuie les mains sur mon sweat spécial travaux manuels, y laissant deux grosses traînées brunes dessus.

Sans attendre une seconde de plus, je baisse la température de mon corps pour retrouver un plus de confort et lâche un énorme soupir de bien-être. Il fait pas si froid que ça dehors alors juste quelques degrés de plus à l'intérieur, c'est déjà l'enfer. Je dois être rouge et en nage mais Owen n'a pas l'air de remarquer, ses yeux trop occupés à briller sur mon pouvoir que je trouve pas si utile que ça et je lui fais comprendre.

« Bah euh… Je pensais même pas que ça allait faire un truc et j'ai eu peur de faire crever les plantes donc normalement pas ça. Je sers juste de bouillotte vivante en hiver et en été, je suis un esquimau géant. En fait ouais c'est ça, mon rôle c'est d'être un foutu body pillow… »

Ce moment où une expression moitié confuse, moitié pas contente éclabousse ma face. C'est dur de se rendre compte qu'en fait je suis qu'un objet pour les potes. Bon, en vrai, ça me passe bien au-dessus quand même parce que j'aime bien rendre service, c'est juste bizarre parce que dans ma tête (et dans mon lit), les body pillows c'est juste un coussin taille humaine avec des waifus et des husbandos imprimés dessus.

« J'ai quoi d'un husbando ? je demande à voix haute sans m'en rendre compte, jusqu'à percuter la connerie. Euh, t'oublies la question hein, j'ai pas besoin de réponse. Mais toi alors, tu peux imiter qui tu veux ? Je t'ai déjà entendu utiliser ton alice pour faire l'andouille, c'est fun mais ça marche comment en fait ? »

J'espère qu'il va pas faire de remarque sur ma toute première question. C'est pas bien d'apprendre des trucs pareils aux gamins, ils auront le temps de découvrir tout ça plus tard.

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J'ai l'impression d'être une lanterne - pardon Vega p'tite soeur, jamais j'oserais piquer ton rôle, - et Owen est un papillon de nuit qui tourne tout autour de moi. Celui qu'on chasse mais dont on arrive pas à se débarrasser sauf en l'écrasant ou en fermant la fenêtre. Mais on est dehors donc je vais pas fermer la fenêtre ET je peux décemment pas écraser un gamin, c'est pas bien. Par contre, il a bien compris l'intérêt super cool de mon alice et je hoche la tête d'un air entendu.

« Ouaiiis, tu l'as dit. Je rêve d'aller dans le désert ou sur la banquise juste pour tester les limites de mon pouvoir. Bon… Pour les tests à l'école, ils m'ont enfermé dans une chambre froide de la cantoche mais c'est parce que j'avais demandé, fallait bien que j'améliore ma maîtrise. Ils ont du me sortir de là parce que j'avais commencé à bouffer des conserves de crème dessert au chocolat et je me suis pris une bonne grosse engueulade après. »

Les enfants, cette scène a été réalisée par un professionnel, ne tentez pas de reproduire ça à la maison. Surtout toi Owen, je te vois venir avec tes yeux brillants. Honnêtement, j'espère vraiment qu'il ne va rien tenter de débile pour se goinfrer dans les chambres froides… J'aurais juste du y penser avant.

Puis je me perds dans mes pensées avant d'en dire une tout haut comme un con, ce qu'Owen a évidemment entendu mais semble avoir oublié quand je l'interroge sur son pouvoir. Quand il commence à me répondre, je tique violemment, le regardant comme s'il venait d'une autre planète. J'ai pas la voix la plus virile du monde mais elle reste quand même assez grave et profonde et observer un gamin de onze ou douze ans parler avec c'est…

« Spécial. Mais c'est trop génial pour faire des canulars téléphoniques bordel !! » J'explose de rire à en pleurer et finit par me calmer, me tapotant les yeux avec la manche de mon sweat. « Oh merde, c'est trop cool ton alice j'en peux plus. Par contre c'est super chelou d'entendre sa propre voix, j'ai l'impression que ça sonne pas pareil c'est fou. »

Eh merde, ce coup-ci c'est moi l'enthousiaste de la partie mais j'adore son pouvoir, c'est con mais c'est si bon ! Je crois que je commence à m'en sortir pas mal avec lui, je me dis avec fierté. Jusqu'à la chute (de pas trop haut). Il a pas oublié ce que j'ai dit sans le vouloir plus tôt… Alors, le plus sérieusement du monde, je me retourne vers lui et me prépare à mon exposé. Vas-y petit, prends note et prends-en de la graine surtout (sans mauvais jeu de mots).

« Alors, dans le monde des nerds et des otakus surtout, on a ce qu'on appelle les waifus et les husbandos. Si tu vois qui sont Hatsune Miku et euh… Je sais pas moi, Erza Scarlett ? Eh bah ce sont deux waifus, les otakus ils voudraient bien euh… Faire des choses avec tu vois ? Enfin j'espère que non tu vois pas bordel… » Je m'enfonce carrément, help. Mais personne ne viendra m'aider, on a pas hurlé "goûter gratuit". « Eh bah les husbandos, c'est pareil. Pour rester dans Fairy Tail, t'as Gray Fullbuster et… Je sais pas… Bakugou Katsuki ? Mais du coup, les otakus ont ce qu'on appelle des body-pillows avec leur personnage préféré imprimé dessus en mode allongé tout entier et ils dorment avec ça. Et vu qu'on aime bien me prendre comme coussin chauffant… Voilà, mais je suis pas un husbando. »

Paie ton explication pourrie. Bordel de merde.

« Tu diras pas que je t'ai appris des trucs pareils hein ? Parce que ça fait un peu mauvais genre. »

Truc qu'il faut pas dire à un gamin sauf si t'as envie qu'il le fasse. Je le sais, j'ai été gosse avant lui.

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J'ai tellement envie de m'enterrer comme j'ai fait avec mes mains plus tôt parce que plus je parle, plus je m'enfonce et plus j'active la pile électrique Owen. Je m'en sors comment moi ?! Ce gamin est fou avec cette énergie, les profs doivent plus le supporter en fin de journée mais bon, il est marrant au moins, on s'ennuie pas avec lui. Surtout quand on doit réfléchir aux réponses à ses questions innocentes mais gênantes.

Je rigole tout de même à sa vision des choses quant au body-pillow et acquiesce d'un air sûr.

« Ca, c'est clair que c'est trop pratique. Tu peux dormir comme tu veux avec, l'enlacer avec tes bras et tes jambes et il dira jamais rien. Sauf si t'as un alice pour enchanter les objets et ça doit être ultra gênant. Contrairement aux humains qui vont t'envoyer bouler si t'es trop envahissant. »

Comment ça, ça sent le vécu ? Non, c'est pas vrai, c'était dans le sens inverse ! Même si j'ai pas trop envoyé chier la personne… C'est d'ailleurs ce que le petit brun me demande, comme s'il lisait les pensées. Je le regarde d'un air suspect pour essayer de deviner s'il n'a pas un deuxième alice mais je ne vois que de la curiosité avide dans ses yeux. Il a le don de taper là où c'est embarrassant.

« Ca m'est arrivé d'être un coussin géant oui… Avec ma meilleure amie surtout, et pratiquement toute ma bande, surtout en hiver. En été, ils s'en foutent ils vont à la piscine. Et des fois ils se mettent tous autour de moi comme si j'étais un ballon de rugby et eux les joueurs de la mêlée. Brrr… »

Je frissonne à ces souvenirs, pas qu'ils soient sales mais plutôt angoissants quand ça se finit en baston pour savoir qui aura quelle partie de mon corps, le torse étant bien évidemment le précieux.

« Mais toi alors, t'as déjà fait des canulars téléphoniques avec des gens de l'académie ? Ou même des numéros appelés au hasard ? »

J'essaie d'imaginer Owen avec la voix de Barack Obama ou bien de la reine Elizabeth II qui appelle un citoyen britannique et je ne peux pas m'empêcher de rire aux éclats.

« C'est tellement un alice de troll, j'aurais trop aimé l'avoir aussi. »

Tout en papotant, je tâte la terre pour voir si je ne l'ai pas trop asséchée en l'ayant chauffée si vite mais tout va bien. Pour être certain, je remets un petit peu d'eau dans les trous puis les rebouche consciencieusement avec la terre mise de côté. Je tapote la zone fraîchement retournée avec un air satisfait et ajoute un petit « Là, c'est bien mieux. »

Soudain une pensée me vient en tête, par rapport à ce que j'ai fait quelques temps plus tôt pour Aglaé.

« Tiens au fait j'y pense, si t'as une petite copine - ou un petit copain hein, on va pas jouer la carte du préjudice, t'hésites pas à prendre une ou deux fleurs pour les lui offrir, ok ? Ou tu demandes aux plus grands mais ce qu'on fait pousser, c'est aussi pour en faire cadeau aux autres. »

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Du succès. Moi ? Je lui coule un regard sceptique mais ne réponds rien, on va le laisser croire ce qu'il veut après tout. Ca redonne un boost à mon estime de moi, ce genre de "compliment" surexcité. Je connais la vérité mais si Owen le voit ainsi, c'est cool, c'est positif même. Alors j'esquive et m'intéresse à son alice trop fendard, j'aime beaucoup trop et je le vois parfaitement bien faire des canulars au téléphone.

« Ca m'étonne même pas ce que tu dis ! je dis en rigolant. Je retiens la proposition alors, ça peut être super marrant ! Même si en tant que grand, je devrais te dire d'arrêter et c'est pas bien, moi je trouve ça trop fun alors go continuer les conneries. Essaie juste de pas te faire choper hein ? »

Et je suis censée être mal à l'aise avec les gosses, hein. Si si, je l'assure, je le suis normalement. Mais c'est parce que j'ai peur de leur faire peur. Logique. Sauf que depuis le début de notre échange, Owen n'a pas le moins du monde l'air effrayé par ma tête de passoire alors ma confiance augmente un peu. Et je l'imagine dans un MMORPG avec un passif "charisme" ou une autre connerie du genre et ça me fait sourire.

Pour le remercier, je lui propose de prendre quelques fleurs du jardin pour les offrir à sa copine ou son copain, s'il a quelqu'un qu'il aime. Mais je vois bien qu'il est aussi à l'aise que moi sur le sujet. J'essaie de me rattraper dans une pirouette maladroite.

« Ou à une pote hein ? Tu sais, les fleurs ça fait plaisir à tout le monde, même les coeurs endurcis. Et sauf aux allergiques, évidemment. »

En mentionnant les endurcis, j'ai une petite pensée pour Aglaé et sa réaction qui m'a laissé con quand je lui ai offert une rose en mentant sur l'expéditeur. C'est une amie qui fait un peu épouse de yakuza mais l'effet dévastateur d'une simple fleur sur elle, c'était fou à voir alors je pense pas me tromper en conseillant ça à Owen. J'espère en tout cas.

Par contre, je bug sur sa question un moment. L'avoir déjà fait ?? J'occulte complètement le "aussi" et lui balance un regard circonspect (parce que je connais ce mot maintenant), me demandant d'où il tient une question pareil. Je rougis furieusement avant de comprendre ce qu'il veut vraiment savoir.

« Oh la vache, j'ai cru que tu parlais de carrément autre chose… Et ouais, je l'ai déjà fait. En général, je prends une ou deux fleurs pour pas que ça fasse tout nu après. J'en ai offert à une copine juste comme ça et à ma meilleure amie et mes potes qui se servent de moi comme bouillotte aussi. Je trouve ça cool de faire des cadeaux que t'as toi-même contribué à faire pousser ou fabriquer ! »

Je suis peut-être un peu trop crétin ou idéaliste mais j'aime ce sentiment de satisfaction quand on voit un sourire ou une expression positive sur le visage des gens après leur avoir donné une petite babiole.

« Bon sinon… je commence en regardant autour de moi. Je crois que c'est pas cet après-midi que les p'tits potes du jardin viendront. T'as des trucs à faire après ? J'crois que je vais pas tarder à me rentrer, histoire de me doucher et me changer après notre petite sauterie dans la terre. »

C'est pas que je l'aime pas, Owen. Au contraire finalement, il est marrant. Peut-être que ma petite soeur serait comme lui maintenant ? Mais mes avant-bras terreux commencent à me démanger et mes doigts, eux, brûlent de faire un peu de ukulélé pour changer de la grosse gratte.

« Au pire, tu peux venir glander dans ma chambre ou j'sais pas hein. C'est la planque de tout le monde parce que j'ai un futon confortable. Et un alice qui l'est tout autant aussi… j'ajoute en tirant la tête, faussement mécontent. »