les pimbêches dans ton genre, je les dévore.
je commence par leurs hanches, leurs reins puis leurs seins : je souille leur féminité de regards crades et lubriques à défaut de réellement pouvoir les manger. tu es déjà sale, faite de poussière et de boue - de la pire espèce, même ! dans les couloirs, tu laisses ta souillure en traînées d'ombre et surtout tes cheveux blonds se projettent toujours noirs sur les murs.

j'ai tant à te dire mais tu n'as pas soif de ces mots-là, tu veux t'abreuver d'autres choses je le sais je le sens, des choses que je peux te donner pour t'immobiliser, t'empêcher de t'illustrer en tableaux d'opprobre.
et je pourrais te dire : tu fous la honte. et je pourrais te dire : c'est un lieu saint, un lieu de pèlerinage où les filles ne doivent pas s'enfuir de leur jolie chambre pour visiter les anges dans le ciel. les tentatrices ah - celles qui n'ont rien à perdre car à peine les accuse-t-on, elles dardent des jolis sourires à qui veut les voir ! moi je ne suis pas dupe car je n'aime pas les filles, je n'aime pas leurs sourires et je ne t'aime pas toi.
mais comme prévu, c'est en saisissant tes poignets, en les enserrant entre mes doigts que tu finis toujours par te taire. donc quand je te vois, quand tu existes dans un couloir comme dans un autre, quand tout le monde se presse pour dévorer le repas fade des uniques étoiles du réfectoire, je t'empêche de t'éclipser. les lunes, aussi charmantes soient-elles, ne doivent pas cacher de leur corps sinistre les soleils. et je ne sais pas la nature de ton amour pour dmitry mais tu l'empêcheras évidemment de briller.

alors donc, sans m'éparpiller, je te retiens par le poignet : à mon col mes deux étoiles et à mon coeur, une étoile filante qui me donne la possibilité de te faire friser la folie. eh. ma voix est toujours un boucan à elle toute seule. je vis pour me faire entendre. quand je te tire sèchement par l'avant bras pour te retenir et te garder près de moi, je me demande quelle mélodie ferait tes os s'ils craquaient sous l'impulsion. à défaut de l'entendre, je resserre ma prise.
mes yeux goguenards d'amour, méprisants à ton égard, s'acclimatent à ton visage. je souris, pourtant, il ne le faudrait peut-être pas car ce n'est pas un sourire gentil.

car bonnie quand je te vois et que je sens ta chair sous le tissu de ta chemise, je ne crois pas que je te veux du bien. alors ton escapade nocturne ? raconte ! sens-là le poids des reproches car je ne te relâcherai pas
je préfère te parler tout bas.