L’énervement, les soupirs. Les poignets serrés et les souvenirs entremêlés. Ces légers hurlements à l’égard de ton professeur principal, la sentence qui malgré tout était indiscutable. Il n’avait pas apprécié que tu jettes par la fenêtre – de manière littérale - les efforts qu’il avait fourni pour ta personne, sauf qu’il était incapable de comprendre que tu ne lui avais rien demandé. Ces histoires futiles de notes qui lui étaient montées à la tête alors que tu vivais comme tu l’entendais. Tu avais toujours estimé que les résultats scolaires étaient tout aussi inutiles que le reste d’une vie et pourtant, celui-ci ne semblait pas vouloir acquiescer à tes machinations.

Alors cette double punition qui s’était abattue sur ta personne, désemparée, trahie et meurtrie. Ce chantage t’était honteux et tu n’avais pas hésité à le crier haut et fort, bien incapable d’agir autrement que par des mots méchants et sans réels liens à la situation. La porte qui avait été claqué sur ses paroles de refus, jamais tu ne t’y rendrais face à cette non-considération de tes envies. Celle que tu avais fuis sans la moindre honte et intérêt pour cette demoiselle qu’était ton aînée en tout point. Alors ronchon, ça oui, tu l’étais. Reniflant sans la moindre grâce tandis que l’ouverture de la porte te permet de l’apercevoir. Elle et sa chevelure blanche, elle dont une étrange douceur émane de ses traits.

« Hum. »

Comme une expiration rapide et violente. Seule réponse face à ses informations. Elle te demandait par quoi tu avais envie de commencer, mais si cela ne tenait qu’à toi oublier cette session de remise à niveau semblerait être le meilleur choix qui se présentait à toi. Mais malgré tout, tu ne pouvais pas te le permettre car tu étais emprisonnée. Ainsi, tu serais là Aries, les bras croisés sous ta poitrine avançant dans la salle de cours pour te jeter à moitié sur une chaise non loin de la lycéenne.

Presque boudeuse, observant avec attention cette personne. Elle que tu avais rapidement évité la première fois, elle que tu n’avais même pas pris la peine de croiser le regard ne serait-ce qu’une seconde. Bien trop occupée à exécuter ce plan de fuite magistral. Et alors qu’elle finie par reprendre la parole, c’est un reniflement de tristesse qui prend vie dans tes narines.

« J’ai pas vraiment de choix, ils ont des otages. »

Aussi simple et détestable que ça. Le cœur douloureux face aux terribles visions de torture qui pourrait leur être fait.

« Alors plus vite ça sera fini, mieux ils se porteront. Et moi avec. »

Pourtant, même si l’expédition était souhaitée, ils ne te seront pas rendu avant que ce cours de soutien ne soit fini.


@ivy roy

Tu aurais pu aller jusqu’à verser des larmes tant ce chantage était exorbitant. Pleurer d’une manière si bruyante que les oreilles d’Ivy s’en seraient mis à saigner le martyr. Une enfant capricieuse séparée de son bien le plus précieux, bien qu’ici, l’histoire était un peu plus compliquée. Et elle ne semblait pas en être au courant.

Mais malgré tout, tes yeux se plissent observant cette chevelure d’une blancheur neigeuse. Il était tout autant possible que cela puisse être un piège, celui de l’innocence. Celle qui sait, mais préfère donner l’impression de n’être au courant de rien. Après tout, si elle avait été choisie plutôt qu’une autre. Il y avait peut-être une raison cachée. Bien que tu en viennes à le supposer, bien que l’idée puisse te traverser l’esprit. Il n’existait aucune indication qui affirmerait un tel plan diabolique de la part des enseignants.

Alors, tu optes pour ce semblant de confiance. Celui qui croit à ses réactions et ce qui semblerait être une inquiétude réelle. Pourtant, malgré tout, tu ne réponds que d’un secouement de tête à sa question. Comme s’il s’agissait là d’un mot tabou, comme si dès la seconde où tu évoquerais tes jeux pokémon, ces derniers seraient à tout jamais effacé de cette planète.

« Toi non plus tu n’as pas d’autre choix. Enfin, non. Disons plutôt que je ne te laisse pas vraiment le choix. »

Un léger tremble qui parcourt l’entièreté de ton corps. La simple pensée qu’Ivy ne veuille plus te donner cours, inquiétée d’être complice d’une telle machination. Le seul résultat possible face à cette peur n’était qu’acte de destruction. Car les prendre en otage ne leur avait pas suffi, ils avaient aussi émis l’hypothèse qu’en cas de problème, ils supprimeraient les parties si avancées de tes nombreux jeux.

« Si les cours n’ont pas lieu, ils les effaceront Ivy. »

Un brin dramatique ? Oui, sans le moindre doute.



@ivy roy alors ??? nn c'moi qui disait ça sur la cb ok j'avais même honte de passer après toi je -

Et tu acquiesces car oui, c’était leur promesse. Qu’ils les effaceraient jusqu’au dernier si tu n’étais pas capable de mettre du tiens dans ces cours de soutien. Les mots étaient durs, les pensées étaient consternées. Comme d’innombrables souvenirs de ces temps passés entre eux et toi durant tant d’années. Et eux, en une seconde et cela sans le moindre sentiment, voulait effacer autant d’amour partagé. Inadmissible.

« Oui j’insiste ! »

Alors comme piquée par l’inquiétude, la tête qui s’élève affuté par l’ensemble de la pièce. Le regard qui survole, mais avec une bien grande attention jusqu’à même observer à l’arrière même de ta personne. Il fallait que tu sois assurées que personne ne vous observait, que personne n’irait prévenir pour que les actes soient exécutés. C’est pour cela qu’enfin sûr d’être seule avec Ivy, tu reprends place sur ta chaise et acquiesces une nouvelle fois à ses propos. Si elles avançaient suffisamment, tu arriverais sans doute à lui faire passer le message sur cette abomination qui se déroulait ici.  

« Oh, Dio mio ! »

Comme une prise de conscience face à la feuille qu’on te présente. L’académie savait s’y prendre, sans doute que ce plan d’étude avait été mit en exécution pour la simple raison d’effacer totalement ses sauvegardes. Car tu étais persuadée que jamais tu n’arriverais à tes fins, après tout, l’anglais écrit était l’une de tes bêtes noirs. Malgré tes quelques années ici, tu n’avais jamais compris l’utilité de savoir lire ou écrire anglais, tant que tu étais capable d’en sortir les mots… Sans doute était-ce pour cette raison que tu répondais quasiment toujours à côté de la plaque durant les examens.

« On est vraiment obligé de passer par… ça ? »

Une pointe de dégoût lorsque tu évoques le papier, que tu récupères malgré tout tes aprioris. Les yeux mi-clos, la tête secouée de droite à gauche. Tes cheveux qui survolent.

« Je vais faire mon possible, mais… j’ai bien peur qu’on ne puisse rien faire pour eux. »

Simplement incapable d’attendre les premières explications, inconsciente du réel exercice qui t’étais présentés car à tes yeux, ce n’était qu’un énorme charabia.



@ivy roy sfohsifjd