looking for redemption | Agnès + Juno-Bianca

looking for redemption
juno-bianca & agnès

(Suite immédiate du rp avec Chandresh et Stelian)
L'orage grondait fort au dehors, la pluie s'abattait sauvagement sur son corps. Elle marchait, ne tituberait pas, malgré le poids dans les jambes, la gorge serrée, le cœur lourd des événements récents qui déjà devenaient des souvenirs. Exilés au fond d'elle-même les sentiments légers qui avaient pris sa poitrine et ses lèvres. Pour se protéger d'un Chandresh qui avait décidé de l'abattre, elle était devenue mauvaise elle aussi. Encore une fois, elle était le monstre ; où elle voulait juste trouver la paix ; du respect peut-être.

Prétendre être un martyr aurait été injuste.
Mais elle n'était certainement pas aussi coupable qu'il voulait bien le dire. Et tout ça qui l'incombait, elle ne voulait plus le porter. Plus depuis que Jason lui avait fait recouvrer la liberté d'être
Juno-Bianca ; et tant pis pour les autres, ce qu'ils attendaient qu'elle soit.
Qu'ils la détestent, ça lui était bien égal, désormais.

Elle avait échoué à être parfaite.

Elle s'était rendue, lasse, jusqu'à la seule porte où elle savait qu'elle pourrait être honnête. Pas celle de Jason ; il n'en était pas encore là ; pas tout à fait. Elle avait toqué à la porte de Agnès.

Les vêtements et les cheveux trempés, le souffle court, l'hypotension crevant la poitrine. En voyant Agnès ouvrir, Juno-Bianca lui avait adressé un maigre sourire.
Et sa voix ne trembla que sur le dernier mot ;

« Je crois que j'ai besoin d'aide. »

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juno-bianca

avant qu'elle n'arrive dans la pièce le décor était semblable à une nature morte. moi devant le miroir j'attendais que le temps passe. la pluie battante martelait les carreaux et moi, sourde, j'attendais qu'on vienne me sauver de ma torpeur. comme figée j'attendais que le désastre arrive et qu'enfin quelqu'un vienne vers moi, toquer à ma porte, me dire que je pouvais de nouveau vivre. le tonnerre grondait mais quelque chose de plus gros encore arrivait. quand j'entend les bruits de talons puis les quelques coups à ma porte je sens que quelque chose ne va pas et je crois même savoir pourquoi

sans un bruit je me rue sur la porte et je l'ouvre presque brutalement. la voix de juno-bianca me tord le myocarde alors que j'attrape son poignet (trempé) pour la presser dans ma chambre. son sourire m'avait fait monter les larmes aux yeux parce que je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi triste et brisé
« oh mon dieu juno qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

je l'installe sur le lit alors que je me rue sur une serviette de fortune. toujours dans un silence pesant je lui tend des cotons démaquillants et un pull pour se changer. elle ne pouvait pas rester trempée « parle moi juno qu'est-ce qui t'arrive ? tu sais que je suis là et que je serai là pour toi ... parle moi » malgré le temps la distance ou l'oublie je ne trahirai jamais juno je crois qu'elle le sait. je frotte son corps glacé avec la serviette dans un semblant d'essai de la réchauffer

que Dieu pardonne ses péchés parce que je ne supporterai pas de la revoir aussi brisée

BY CΔLΙGULΔ ☾

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juno-bianca & agnès

Un sanglot avait pris sa gorge, à Juno. Elle ne sut dire avec exactitude s'il s'agissait de la chaleur de la main de Agnès à son poignet ou l'urgence avec laquelle elle commença à s'occuper d'elle. Elle s'était démaquillée d'une main négligente, les épaules parfois secouées d'un frisson, les lèvres entre-ouvertes de stupeur.

Elle avait levé des yeux abattus vers le pull que Agnès lui tendait, et elle hocha la tête en se débarrassant de sa robe. Elle enfila le pull, releva ses jambes sur les draps du lit.

« Je... »

Elle s'était remise à pleurer, le dos courbé, la tête enfouie et baissée entre ses deux épaules.

« Je ne sais plus, je ne sais plus ce que je veux, ce que je suis, où je vais »

C'était la première fois qu'elle se sentait aussi mise à nu ; même devant Jason, elle n'avait pas osé.

« Je crois que je suis un monstre, Agnès. Non... »

Se mordit les lèvres, ses mains attrapèrent les draps dans un mouvement amer.

« Je suis un monstre. Je suis un monstre, Agnès. »

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juno-bianca

alors que juno se séchait et se changeait moi je la regardai et devant ses sanglots je me sens démunie. les plaies comme la sienne étaient coriaces voraces et lancinantes. juno-bianca s'infectait et je ne pouvais que la regarder de loin
devant moi un spectacle de misère et je n'arrive pas à détourner le regard ni même bouger le doigt

elle vient caler sa tête au creux de mes clavicules alors que je l'enlace dans mes bras. mes doigts glissent sur sa tête et je m'imagine comme une figure maternelle pendant un moment. j'essaie d'apaiser ses tourments en la rassurant les yeux fermés
juno-bianca n'est pas quelqu'un qui offre ses larmes et moi je ne suis pas quelqu'un habitué à en recevoir alors j'essaie de réfléchir à quoi lui dire mais
alors qu'elle termine de parler (sa voix toujours brisée) j'inspire intensément

« je ne crois pas que tu sois un monstre. les monstres ne toquent pas aux portes des gens en quête de rédemption juno-bianca. par contre je crois que tu as déjà commis des horreurs mais c'est la première fois que les choses tournent mal pour toi c'est ça ? » mes mots sonnent comme un procès mais ce n'est pas le cas. crois moi juno-bianca je ne t'accuses pas seulement la vérité doit ressembler à ça je crois
« mais tu es plus forte que ça n'est-ce pas ? allez ressaisis toi, juno-bianca n'est pas du genre à pleurer! » c'était une évidence puis je lui souris dans une énième étreinte la serrant toujours un peu plus fort

« tu veux bien me raconter en gros ce qu'il s'est passé ? c'est à cause de quelqu'un ? » je crois que je m'en doute déjà

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Juno-Bianca avait assez ; assez des mensonges et de tout ce qu'elle avait tissé ; tous ceux-là en une toile empoisonnée où elle assassinait toutes les proies, les utilisait. Elle en avait assez, de se servir des autres ; elle en avait assez de porter ce rôle.

Elle s'attaquait aux mauvaises cibles. Il n'y en avait qu'un qui méritait son courroux, sa colère. Et il n'était pas là, tant pis. Ils n'avaient pas à payer pour un autre, se disait-elle. Plus maintenant.

« J'ai menti. »

Toute ma vie, Agnès, j'ai menti.

« J'ai joué un jeu, un rôle, pour que Chandresh m'aime. Je lui ai fait miroiter en silence, je l'ai séduit, et j'ai joué avec lui. »

Elle ferma les yeux.

« J'ai joué avec Stelian. Je croyais qu'il n'y avait pas de secrets entre lui et moi et puis. »

La gorge serrée, elle avait besoin de tout avouer. Pas pour se laver d'aucune culpabilité (elle n'en avait pas) mais pour se prouver à elle-même qu'elle était encore capable de vérité.

« J'ai utilisé Jae en dépit de sa crise de panique pour semer le chaos entre des personnes qui avaient confiance en moi. Puis j'ai utilisé ma position pour que Jae pense que c'était de sa faute, et que j'étais son amie bienveillante, prête et disponible à l'aider, dans ma grande générosité. »

Son regard était devenu noir, mais elle ne pleurait plus.

« Laëstiel n'est ma meilleure amie que parce que c'est ce qu'elle a besoin d'entendre pour rester près de moi, disponible et à mon service. Et je modèle ses relations à mon avantage, je place ses amis et ses petits amis là où j'ai besoin qu'ils soient pour rester la numéro un. »

Quel genre de personnes fait ça ?

« Redis-le, Agnès. Que je ne suis pas un monstre. »

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juno-bianca

je m'écarte doucement d'elle pour me relever puis je me tiens dos à elle et face au miroir. quand je pose mon regard sur la glace j'y vois le roux ardent de juno-bianca puis moi. alors que je l'écoute dénombrer ses atrocités j'essaie de calmer ma respiration en me calant sur les battements de mon palpitant. sans un mot je me dirige doucement vers le bureau, posant mes fesses sur la table et les pieds sur la chaise
mes cheveux cachent mon visage baissé et quand je me redresse vers elle je la regarde
sans jugement mais surtout sans grande émotion (je n'en ressens pas moins cependant : mon cœur est brisé)

je ne répond pas à son appel et je laisse le silence nous gagner. enfin ma voix résonne dans la petite pièce et se veut d'une transcendance impartiale « dis moi juno, pourquoi faire tout ça ? » qu'est-ce que ça t'apporte ?

« tu n'étais pas un monstre je crois, mais tu le deviens. mais pourquoi tu te donnes autant de mal pour ça ? tu avais tout pourtant ... tu détenais n'importe qui entre tes doigts alors ... pourquoi est-ce que tu te retrouves là ? » je ne comprend pas

« dis moi juno, pourquoi faire tout ça ? tu deviens peut-être un monstre mais l'inverse en encore possible tu sais » je quitte le bureau pour me rapprocher d'elle, joignant mes paumes aux siennes je lui murmure

« tu n'as pas besoin de tout contrôler c'est pas une vie juno. c'est pas possible et tu te détruis plus que tu ne le dois. mais surtout dis moi pourquoi »

les monstres ne se rachètent pas juno-bianca « si tu es un monstre alors qu'est-ce que tu fais là ? »

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juno-bianca & agnès

Juno-Bianca avait ricané, légèrement. Agnès pouvait effectivement entendre, mais c'était bien parce que ses yeux ne voyaient que ce qu'elle voulait voir ; comme s'il existait des belles choses ensommeillées au fond de Juno. Elle secoua la tête.

« Et quoi, si j'avais eu raison de faire tout ça ? »

Elle avait toujours eu raison de faire tout ce qu'elle faisait ; peu importe la morale et toutes affabulations sordides obligées par les consciences humaines. Les petits gens.

« Je le fais parce que... »

Elle baissa les yeux. Ce n'était pas juste de le formuler comme ça.

« Non, tu te trompes. »

Regarda dans les yeux de Agnès, lui fit témoigner de tous les poisons qui embrumaient encore son regard assassin.

« J'ai toujours agi de la sorte. D'aussi loin que je m'en souvienne. »

Elle écrasait déjà Isis lorsqu'elles étaient enfants. Asseyait son règne dans son école primaire.

« Et j'ai toujours gagné la partie, Agnès. C'est pour ça que je le fais. Parce qu'à la fin je rafle tout. La reconnaissance, le pouvoir, ... »

Elle haussa les épaules.

« Si je suis ici... Ce n'est pas par culpabilité. »

Elle était loin de ce genre de fardeaux. Ils ne l'atteignaient même pas.

« Je crois que je nourrissais l'espoir d'être vue. Entendue. Qui sait ? »

Ferma les yeux.

« J'avais juste besoin de pouvoir faire témoigner à quelqu'un... La vraie Juno-Bianca, loin de tous les théâtres que j'ai organisés. »

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juno-bianca

la pluie battante et le tonnerre grondant ne suffisaient plus à éclater la tension pesante de la pièce. juno-bianca listant ses péchés et moi démunie je l'écoutais parler sans trouver quelque chose pour la faire se sentir un peu mieux. peut-être qu'elle méritait de se faire traiter de monstre, de lui rabâcher en permanence qu'elle n'est composée que de vices qu'elle ne brille que pour nuire aux autres mais moi je décide de croire en juno-bianca (monstre ou pas)

et sans rien lui dire j'attrape rapidement un carnet puis un stylo prête à noter tous les détails de sa vie, comment elle la voyait (à l'image de gatsby et carraway). je lui adresse un sourire franc et je me pose sur mon bureau replaçant quelque mèche rebelle derrière mon oreille
l'orage rugit dehors mais moi je n'écoute plus qu'elle et sa version des faits sa vision du monde : sa biographie entre mes mains

« raconte moi n'importe quoi alors et je l'écrirai. que quelque part soit sauvé un morceau de ton authenticité »

« monstre ou pas juno-bianca peu de gens peuvent se vanter d'avoir existé et moi je crois que toi tu le peux. et c'est mieux comme ça. tu voulais que quelqu'un puisse te voir sans aucun artifice ni masque derrière lequel te cacher ? moi je suis là devant toi et je suis prête à écrire tout ce que tu me diras »

que le monde puisse témoigner de la grandeur de sa psyché
alors confie toi à moi et peut-être que quelque part cette expérience t'apaiseras parce que moi j'ai décidé de croire en toi (monstre ou pas)

BY CΔLΙGULΔ ☾

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Juno-Bianca déposa son regard sur les mains délicates de Agnès qui s'emparaient du stylo et du carnet. C'était fascinant cette façon qu'elle avait d'être raffinée dans la plupart de ses mouvements même les plus anodins. Elle avait baissé les yeux, garda le silence plusieurs longues secondes, ferma les paupières pendant plusieurs autres et les releva lentement lorsqu'elle fut prête.

Un rire creusa ses joues, léger, encore enroué par les pleurs qui avaient orné ses joues.

« On dirait que j'engage quelqu'un pour écrire ma biographie, ha »

Elle se laissa bercer un instant par son propre silence, sa propre paix intérieur. Et au sourire tendre qui venait illuminer son faciès, elle respira lentement.

« Je suis une égocentrique, Agnès. C'est-à-dire que le mal qui s'abat sur les autres ne m'intéresse pas, tant qu'il n'influence pas mon propre bien-être. Mais ça ne devrait pas être un mal, ça s'appelle être humain. »

Juno avait les yeux grands ouverts mais seulement au sens figuré, car ses paupières étaient mi-closes et elle se laissait emporter par le courant d'elle-même. Ses émotions malades - le vertige sans l'angoisse qui l'accompagne.

« Dès le départ je savais que je n'aimerais jamais Chandresh comme il voulait que je l'aime. Je lui ai fait miroiter des amours pour qu'il me soit fidèle. On avait consenti à ce manège dès nos premiers échanges. C'est comme prendre un rail de coke et refuser la descente, accepter l'euphorie mais pas le contraste qui s'en suit. »

Elle balança la tête de droite à gauche.

« Je suis en colère car je porte le mauvais rôle. Je suis en colère car ça a toujours été le cas. J'ai été embarquée dans une vie de laquelle je n'ai jamais voulu, mal-aimée et interprétée, pointée du doigt dès mes premiers souffles dans ce monde. »

Elle ferma les yeux, se laissa emporter par les sentiments nouveaux qui prenaient son coeur enfin réveillé.

« J'ai fait du mal à ma soeur. Mais je n'ai pas le sentiment d'avoir choisi de le faire, on m'a conditionnée à ce rôle. J'ai fait du mal à Chandresh. Mais je n'ai pas le sentiment d'avoir choisi de le faire, il s'est embourbé dans ce manège lui aussi. J'ai fait du mal à beaucoup de monde sans avoir le sentiment d'être leur bourreau. Mais dans leur perception à eux, je le suis, incontestablement. »

Elle ouvrit les yeux sur le plafond.

« Je ne ressens pas de culpabilité. Seulement une profonde haine, un profond dégoût, pour les lâches qui me font porter ces poids plutôt que de regarder à l'intérieur d'eux-mêmes. Qui préfèrent être en colère pour ne pas ressentir leur propre détresse. J'en ai assez de porter leurs poids à tous. »

Elle haussa les épaules.
Toutes ces paroles n'avaient que peu de sens ; sinon pour elle-même.
Ce n'était pas d'un endroit où déposer dont elle avait besoin, finalement.
C'était d'un endroit de silence pour se retrouver.

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juno-bianca

j'ai rigolé doucement à sa première phrase et je me suis rendue compte que mes joues me faisaient mal. alors j'ai essayé de les détendre un peu et ce n'est qu'après toutes ces manœuvres mécaniques que j'ai réalisé que j'étais terriblement crispée. pourtant je m'efforce d'ignorer tout ça et je commence à écrire quelques mots sur le papier.
et vers le milieu du récit de juno j'ai compris pourquoi j'étais un peu mal à l'aise de la voir comme ça : elle était à deux doigts de finir comme moi.

« oui ... c'est une façon de voir les choses et puis tu vois ... tu n'es pas le seul monstre de l'histoire. je crois que c'est viscéral de rejeter la faute sur les personnes les plus fortes parce qu'elles tiendront le coup ; comme toi »

le ton de ma voix est blanc, dénué de toute émotion et mes quelques paroles n'étaient pas de la flatterie. je me redresse et je plonge mon regard dans le sien. juno est belle parce qu'elle brûle ardemment sans jamais vraiment s'arrêter. elle faiblit par moment (comme maintenant) mais a la force de continuer de brûler plus fort encore (comme maintenant) et j'ai réalisé que moi .... j'étais éteinte
je ne brûle plus pour les autres ni même pour moi. je crois que c'est pour ça que j'ai toujours l'air glacée : mon feu est éteint et c'est déprimant.

« je ne te savais pas si lucide pour être honnête mais je suis vraiment heureuse de savoir que tu te tiens de nouveau là devant moi. mais sans vouloir ramener les choses à moi, tu m'as fait réfléchir sur quelque chose ...

est-ce que tu me trouves morte, juno-bianca ? »

mon regard toujours sur le sien est vide et ma voix ne tremble même pas. je n'ai pas peur de sa réponse parce que je crois que je la connais déjà ; j'ai juste besoin de l'entendre

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