quadrantides (feat agnes)

quadrantides

bercé par les nuages, soleil d’hiver. à croire que le froid rétrécie les cœurs – le mien s’émiette comme la neige. mais à travers la brume perce le soleil, à l’instar de mes sourires (de façade) lorsqu’on entame un peu badinement les conversations – rituels du matin. gabin-lucie peut se dire qu’il se déteste ils n’entendront jamais qu’un garçon allègre dont la bonne humeur se déverse…

après l’étude le repos. temps opportun où l’isolement est à la gloire, chacun retrouve ses compères et moi, je n’en ai point. (ce n’est pas grave).
c’est plus de temps pour cogiter sur soi. (je déteste).

agnes
cheveux blonds comme un éclat de lumière – étoile singulière dont la beauté semble happée par la peine. je la connais sûre et sereine, mais cet air chamboulé. mille tracas réunis en un seul supplice. sans jamais lui avoir véritablement adressé la parole comme pour la promouvoir amie, nous avions pourtant échangés trop et tant de banalités. sociable, petit être adepte – elle pourrait conquérir le monde juste en brillant.

je me suis approché d’elle dans ce grand couloir, comme consommé par un désir quotidien, ordinaire. prise à partie le temps nous appartient et il me faut capter cette tristesse, lui promettre de la soulager. le faire. parce que je veux vraiment la revoir briller dans le ciel de nos vies. m’attacher. véritablement. parce qu’elle n’est pas difficile à aimer.

et croire, sans l’avouer, qu’elle puisse reconnaître mon utilité
s’autoriser elle-même à me rendre l’appareil…

et même après tout ce temps passé à consoler les âmes perdues de notre école jamais je n’ai pu admettre que c’est impossible, une amitié vraie, fondée sur un commerce d’empathie. quel idiot. et j’ai foncé tête baissée, balayant les craintes par l’envie insatiable d’aider pour être aidé. comme un prédateur sur sa proie – à savoir qui de nous se ferrait bouffer. finalement…

tu… tu as l’air mal. tu manges bien ?
agnes.
s'il te plait. parle moi.
mais je le sais, je le sais bien : que mes yeux la guettent avec toute l’inquiétude du monde. que si elle se brise, sous mon regard, ici-même, alors je ne voudrai plus jamais la quitter.

DEUX ÉTOILES Messages : 182 Age : 20 Classe : E

QUADRANTIDES

gabin-lucie

elle s'était maudite agnès. quand on a retiré son étoile c'était son indépendance qu'on avait soustrait. comme une esquille elle se sentait quelque part plus légère parce qu'elle avait subitement moins à perdre
mais surtout plus à gagner. agnès a vu ce soir-là comment elle pourrait finir, seule abandonnée et blessée. agatha avait gracié presque toutes ses princesses mais agnès qui avait fleuri un peu penchée n'avait pas eu droit au salut. agnès on l'avait arraché et on avait brûlé les racines puis replantée pour la forme
mais agnès n'oublierait pas comment on l'avait traité. elle qui avait fait tant pour ce lieu maudit
elle qu'on prenait toujours en exemple qu'on plaçait au centre de toutes les adorations. ils la regardaientt tous maintenant sortir de sa chambre de bas-étage, ils regardaient tous la belle agnès dépérir devant leur yeux d'un flétrissement malsain

la tirant de ses pensées ternies agnès adresse un sourire à celui qui rayonne plus qu'elle
(celui qui a gagné au jeu qu'agnès a perdu)
« oui »
elle se re-concentre sur sa réalité et plus que ses pensées tout paraissait ternie autour d'elle. agnès colle ses lèvres nues sur les oreilles du garçon et elle lui susurra quelques mots
« peut-être que je dramatise toujours tout mais tu sais
quoiqu'on fasse ici, on en sortira toujours perdant. je m'étais faite une raison tu sais mais
il faut croire que les vieux démons n'arrêtent jamais de nous hanter, hein ? regarde ta belle étoile. tu as dû agir en héros pour la mériter, n'est-ce pas ? »
ce n'était pas contre lui seulement le système s'était ancré partout en eux que tout la faisait saturer (elle ne dormait plus beaucoup)
elle recule pour se dresser sur ses jambes, montrer l'étendu des résultats. ce n'était pas que la baisse de quantité dans son assiette qui l'avait rendu si fine. non c'était quelque chose de plus vicieux que ça
« ils me rendent malades. mais tu comprend il ne faut pas le dire trop fort on risquerait de me couper la langue »
même si elle repousserait
et agnès aussi repoussera
seulement elle est si fatiguée de toujours retomber dans les mêmes pièges
agnès pensait pourtant avoir compris qu'on ne s'échappait pas de l'académie mais cette nuit-là
cette nuit-là c'était singulier et pourtant cette nuit-là s'était finie comme les autres
soldée par un échec

BY CΔLΙGULΔ ☾

quadrantides

boiteux sur mon piédestal son souffle auprès de mes oreilles m’accuse – usurpateur. c’est vrai qu’une de ses étoiles avait filée, peut-être pour me revenir ? non… où peut-elle bien traîner. ça met des années et des années à crever une étoile, elle doit encore briller quelque part. j’irai la chercher. j’irai la trouver. mais pour aujourd’hui je t’écoute seulement. le regard au sol, mes pupilles se relèvent, témoins des passants qui nous ignore.

sans avoir véritablement jonglé entre les rangs je constatais seulement maintenant l’élévation qui m’avait été offerte – qui lui avait été volée. pourtant mon ancienne chambre me manque – la sienne aussi, surement. mais l’avis quel qu’il puisse être est déjà acté : dans le sens d’agnes. négatif. cette école… mauvaise. si l’encourager dans la haine pouvait la soulager, alors pourquoi pas ?

capacité presque trop parfaite à s’adapter, comme une maladie qui jamais ne prendra congé… trop d’aise. je penche indubitablement de son côté.

ils ne te toucheront pas.

chevalier sans armure. sans solution ni avis, rien qu’un caprice. j’oserai jamais lui dire que mon égoïsme m’a valu les privilèges qui lui ont été ôtés. non. c’est injuste. stupide. ma position ne peut prétendre à quelque louanges – rien. qu’un garçon à qui on offrit le confort des grands. je n’ai rien demandé. je n’ai rien espéré. il faut qu’elle le sâche.

je comprends pas pourquoi j’ai été valorisé, agnes.
j’ai rien fait de brave.
tu me connais, un peu du moins ?
j’ai l’air courageux ?
rhétorique, déprécié.

main sur son poignet je la tire de quelque pas en arrière, nous reposant l’épaule contre le mur qui nous soutient. un peu séparé du monde qui trace sa route c’est entre elle et moi aujourd’hui de dire quelques secrets – de préparer notre chemin prémâché par cette académie élitiste.

tu n’es pas perdante, pas encore. y’a des tas de lutte à mener.
et de quels démons tu parles ? tu vas t’en sortir. tu es forte agnès.
dis-moi comment je peux t’aider ?
prend mes repas. prend mon lit. prend mes privilèges – moi j’ai toujours vécu sans, ça va pas m’manquer.
mais s’il te plait agnès bas toi, c’est trop tôt pour abandonner.

enrage toi, deviens folle, écroule toi ou qu’importe
mais dis-moi merci, quand la guerre prendra fin,
pitié prépare toi à me dire merci

c’est tout ce qui me mène aux combats.

DEUX ÉTOILES Messages : 182 Age : 20 Classe : E

QUADRANTIDES

gabin-lucie

agnès avait l'impression de connaître le garçon depuis toujours et réciproquement gabin-lucie parlait à agnès comme à une vieille amie. ça réchauffait le cœur glacé d'agnès qui aujourd'hui plus qu'avant se sentait comme mise de côté.
elle qui pourtant n'était pas du genre à se placer sous les projecteurs, elle n'avait pas supporté que son éclat lui soit diminué. mais elle ne voulait pas blesser gabin-lucie et puis c'était connu qu'il ne fallait pas dire quelque chose quand on était en colère
mais agnès n'était pas du genre à se mettre en colère
« je- je ne voulais pas dire ça. excuse moi. peut-être que tu t'es vraiment comporté en héros et que certaines décisions quant à cette snuit-là étaient légitimes. je ne voulais pas dire ça »

seulement agnès avait le sentiment désagréable d'avoir pris pour les autres. comme un dommage collatéral on avait dû se dire qu'agnès était uen grande fille qui saurait encaisser pour les autres. peut-être que c'était une bonne décision après-tout. peut-être que le système n'était pas si mauvais.
et doucement la tempête interne semble se calmer en agnès même si sa surface reste toujours aussi lisse. ses yeux blizzards à agnès, ils sont toujours stoïques
« tu sais quoi gabin-lucie ? je ne veux plus me battre. ça fait trop longtemps que je n'ai plus la force »
agnès était une daisy buchanan des temps modernes. elle aussi s'était amourachée de son gatsby, sa liberté. elle aussi rêvait de sortir de son enfer ennuyeux de ressentir les plaisirs de la vie dangereuse. elle rêvait d'aventures mais elle se retrouvera toujours coincée entre quatre murs, s’enfonçant dans son simili-luxe et s’emmurant dans ses convictions de paix, dissimulant pour toujours et à jamais ses relents de liberté.

oui, agnès était bien infidèle à son tom buchanan, elle parlait à tort et à travers de son évasion. mais au final, agnès restera bien collée à ce qu'on lui a forcé d'accepter. agnès ne partira jamais avec son gatsby, sa liberté.
elle restera jusqu'à sa mort à compter les jours passés en robe dorée, fiancée à son tom buchanan, sa prison moelleuse (l'académie)
« je t'en supplie gabin-lucie reste avec moi. je ne veux plus partir ou je ne peux plus partir mais je ne supporterai pas de rester seule ici.
je sais que c'est égoïste, c'est trop te demander mais
est-ce que tu resterais avec moi si tu avais le choix ? »

BY CΔLΙGULΔ ☾

quadrantides

loin d’être une amie agnes c’était le genre de fille qu’on regarde, un peu penaud. jolie française c’est comme si nos mots prenaient racines sans aucun filtre – et pourtant. douce. trop. difficile à approcher quand on entreprend de ne pas piétiner sur l’éclat des autres, avec notre sphère morose. le genre sociable… on rêverait de lui voler tout ce qu’elle a.
enfin. je parle pour moi.

alors il m’a fallu attendre qu’elle soit déchue, un peu plus atteignable… que son étoile interne se ternisse (comme la mienne), qu’on ne s’y brûle plus à vouloir l’approcher. la toucher.

mais les excuses fusent, toutes soudaines, comme un retour au miel : agnes se veut douce comme un sucre alors qu’elle bouillonne comme un volcan. difficile à contenir.

je suis pas un héro agnes, s’il te plait.
arrête de dire ça.
gabin-lucie l’arnaqueur pourrait vendre des âmes pour un peu d’attention et je le sais – alors il faut cesser d’embellir les actions comme des actes de bravoure alors que mes seules préoccupations, c’étaient d’abuser d’un peu de profit. héro… non, ego. égoïste. voilà. ça sonne plus juste mais ça me gêne de lui dire.

non parce que soudaine encore comme une épiphanie je suis devenu son ami. moi garçon sans couleur avec qui on échange un bonjour ou deux, tout de suite peint d’orange, adieu le bleu des pleurs. je suis devenue une naine brune à ses côtés et c’est déjà beaucoup.

j’osais pas vraiment venir te parler plus que ça parce que
tu sais… tu es de ces gens qu’on estime tellement qu’on veut pas les tâcher avec notre brouillard.
désolé. j’ai mis du temps avant de sauter le pas,
il a fallu que tu ais l’air… si mal pour que je vienne te dire un mot…

je resterai. mais à partir de maintenant agnes, quand rien ne va,
dis-le moi.
voix qui s’éteint j’ai l’impression d’avoir fait trop d’aveux en une journée. mais à avoir fait tant de pas en avant maintenant, c’est impossible de reculer. alors j’abuse. comme d’habitude.

on échange nos numéros ?

DEUX ÉTOILES Messages : 182 Age : 20 Classe : E

QUADRANTIDES

gabin-lucie

elle avait dû s'emballer encore, agnès. et même si elle était au courant de comment les gens la voyaient, la pré-sentaient ou encore comment ils l'envisageaient, ça lui faisait toujours un effet différent quand on lui disait qu'elle paraissait comme
inaccessible.
« c'est gentil merci. ça me touche, tu sais »

peut-être agnès rêvait avec trop d'ardeur et que les désillusions de sa réalité l'enterraient à chaque fois un peu plus. comme si à chaque nouveau rêve brisé, on recouvrait encore plus sa tombe de terre alors qu'encore vivante, elle tambourinait sur le couvercle de son cercueil. et chaque coup de pelle blessait plus encore que le précédent
« oui. oui faisons-ça. »

elle sortit son téléphone et le glissa dans la main de gabin-lucie. agnès avait beau voir un quelque chose de changé, elle restait au fond cette même fille trop lucide pour son propre bien et elle sentait bien que tout ce qui gravitait autour du garçon avait un goût étrange. comme si ses amitiés et ses proches avaient un imperceptible goût de réchauffé, comme inventé sur le tas.
et agnès avait un recul suffisant pour voir que gabin-lucie n'était pas tout à fait la galaxie qu'il prétendait être. il était plus étoile que soleil et il n'avait peut-être pas tout à fait les épaules suffisantes pour porter tout son système solaire.

mais malgré ça agnès avait décidé de placer sa confiance et son amitié en lui
plus que tout elle voulait donnait une chance au garçon de briller autant qu'elle-même (d'après leurs dires puisque agnès ne croyait plus en sa lueur depuis longtemps)

« on devrait parler plus souvent toi et moi »

BY CΔLΙGULΔ ☾

quadrantides

toute cette audace, maligne, ah. téméraire le garçon qui criait aux loups, mais j’ai l’impression qu’elle écouterait mes maux, elle. l’agnes un peu dérogée, l’ange à l’aile cassé. mais ce n’est que plus tard que finalement je comprendrai – la garder près de soi c’est la mettre en cage.

pour l’instant c’est l’adrénaline qui brouille les pistes, le bonheur un peu festif, éphémère : se faire une amie, toute soudaine, presque comme un mirage… il faudra me pincer au petit matin pour réaliser si les faits sont vrais. mais le ferai-je ?

première amie je crois, sans abuser de pouvoir, sans crise ni éclat. première. sincère. après la tempête des évènements finalement la brise se couche sur nos peurs, et ceux qui ne discutaient jamais se retrouvent dans un couloir à partager numéros et bavardages. j’ai le sourire dans un coin de lèvre qui ne semble plus vouloir déloger de cet endroit si cosy tant qu’elle est là. agnès. allure de pâquerette. un peu daisy.

j’ai tapé, enregistré, « gabin », sans majuscule, sans nom, comme un unique parmi les indénombrables – mais le seul gabin dont on a besoin. ça m’a échappé comme une évidence, comme si finalement cinq minutes de son temps suffisaient à lier nos vies. je sais que j’ai tendance à trop y croire et à trop espérer. mais est-ce trop demander ? ce n’est pas comme si j’aspirai à mal, non. je veux être un ami. ou ce qu’elle veut, larbin, camarade, voisin, soleil… tout sauf personne. pour une fois que le courage me l’ordonne, qu’on me laisse essayer s’il vous plait.

tiens. merci.
de me laisser te porter dans mes étoiles, rareté de ma galaxie sincère. de me laisser faire mes premiers pas dans un monde honnête – sans me laisser penser une seule seconde aux carnages que je pourrais y faire.

parler plus souvent? totalement. envois moi un message dès que tu veux,
je suis tout le temps sur mon portable.
agnès. si tu savais. parler plus. sans limite. je te regarde sans parvenir à apaiser ce bonheur trop gamin, sans parvenir à détruire cette malice qui reste témoin de nos dires, de ta demande. parler plus. et j’attendrai sans aucun doute un message, à midi, à minuit, à trois heure – que tu m’appelles ne serait-ce qu’une fois simplement pour confirmer mon existence dans l’immensité de tes songes.
que je puisse griller les étapes standards et qu’en une soirée je te connaisse comme après dix ans. parler plus agnès… tu ignores ce que cela signifie. et j’ignore combien de temps mes désirs se tairont.

faut que j’te laisse, hésite pas !
téléphone dansant dans ma main alors que mes pas nous distancent – un dernier rappel pour te supplier de ne pas attendre la nuit avant d’ouvrir cette brèche,
même si je sais déjà que je vais détester brûler toutes les étapes.

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