| virginia norgaard danoise 20 ans arrivée à 9 uni spé ingé alice phy diffus : hypersomnie dormir des jours et des jours d'affilée, pour ensuite rester éveillée de même des jours entiers s'endormir (en théorie) selon sa volonté ne déteste pas plus l'académie qu'ailleurs |
The black hole
Of the
Window
Where you sleep
rêveuse idéaliste sensible honnête esthète | désinvestie désabusée défaitiste acerbe apathique |
The night breeze
Carries
Something sweet
maîtrise de l'alice 3/10
discipline 6/10
détermination 2/10
résultats scolaires 4/10
implication à l'académie 1/10
Wild women don't get the blues
But I find that
Lately I've been crying like
A tall child
J’étais amoureuse de ce garçon. Il aurait pu prendre mon cœur et le mettre dans un bocal en verre liquide. Il aurait été le seul qui aurait pu le faire. Je l’en aurais aimé encore plus. Ses yeux m’auraient chanté quelque chose de cruel pour me souhaiter vingt ans, pour me dire je t’aime dans la langue des fous. Mon cœur se serait mis à battre dans le bocal, dans le liquide, et serrant dans ma main la promesse de mourir à ses côtés, je me serais oubliée.
Je me suis réveillée.
J’étais au milieu d’une autoroute au creux d’une vallée. Les pierres m’auraient fendu les pieds, et j’aurais continué, grisée, vers l’horizon gênant mon champ de vision. Tout aurait été beau et la ville qui n’existerait pas encore m’aurait montré le chemin. Évanouie près d’un ruisseau, le temps serait venu auprès de mon sommeil et m’aurait abusée trois fois. Je serais devenue plus vieille que les océans silencieux qui m’ont veillée tout le jour. Je serais devenue une montagne. Une jeune montagne une vieille jeune fille.
Je me suis réveillée.
Je me tenais droite au creux du monde vivant. En haut de l’immeuble de glace, face à tous les anonymes, qui attendaient que je me jette parmi eux, du haut de l’immeuble de glace, que je plonge dans la foule, que je devienne comme eux, anonyme, que je devienne tous les anonymes. J’aurais pu tomber et le vouloir, et j’aurais pu tomber par erreur, et je serais devenue l’une des leurs, même pas l’une, juste les leurs. Mon corps se serait noyé parmi leurs corps dans une plénitude dégueulasse.
Je me suis réveillée.
J’étais métal. Je m’étais coincée dans une plaie. C’était la plaie d’un tout petit enfant qu’on aurait pris pour un oiseau à vol d’oiseau. J’aurais pu lui donner la fièvre et la maladie, j’aurais pu le tuer. Il aurait pu m’ouvrir de ses serres, et lui seul aurait connu mon secret. Je tiens bon. Le métal tient bon dans la plaie. Il aurait pu sourire à sa blessure et l’accueillir comme une vieille amie, et je ne lui aurais pas fait de mal. J’étais le métal. J’étais la blessure du monde, celle entre les jambes de femmes et dans le cœur des hommes, mais il n’y avait qu’un tout petit enfant oiseau pour me prendre encore pour une vieille amie.
Je me suis réveillée.
J’étais une robe de mariée, et j’étais une prison. En moi, il y avait une femme qui hurlait la bouche fermée et ça ressemblait à un sourire de monstre. J’aurais pu la dévorer et j’aurais pu lui foutre le feu. J’aurais pu la libérer et j’aurais pu lui donner la vie. Je ne savais pas quoi faire, alors j’ai attendu qu’elle crève dans mes entrailles, lentement, c’était bon. Elle est morte en moi. J’étais la coupable. Elle n’était ni mère, ni femme, ni épouse, ni humaine, mais elle était vivante en moi, et elle est morte en moi, dans la robe de mariée. Que pouvais-je y faire ? Je n’étais qu’une prison.
Je me suis réveillée.
Je me suis réveillée tant de fois que mon esprit a oublié de faire la différence. Le sommeil qui me prend n’est jamais le même, mais je ne sais plus le reconnaître de tous ses frères. En moi l’univers bat son plein. Le monde que je vois est infiniment plus beau. Vous ne saurez jamais à quel point. Vous ne pourrez pas comprendre que l’océan est une symphonie, qu’une explosion est un tableau, que la terre entre mes doigts leur donne le goût salé des coquillages. Vous ne pourrez pas comprendre qu’entre mon oreille droite et mon oreille gauche, il y a une galaxie. Et que dans cette galaxie, mes étoiles neuronales s’éventrent les unes et les autres et font l’amour entre elles. Rien n’en ressort jamais indemne.
Vous chercherez toujours à me comprendre. Je ne peux pas vous en empêcher, mais je n’ai jamais cherché à comprendre les autres. Il faudrait que vous arrêtiez avec ces idées à la con, qui voudraient qu’on puisse tous nous écrire et nous décoder et nous traduire en morse et nous réduire à une suite incessante de désirs et d’idées. Chacun est plus que ça. Je suis plus que ça. Mais ça, ça, vous n’essayez jamais de le comprendre. Je voudrais dire que rien n’est simple. Je ne suis pas simple. Et que si je pleure, si je ris, vous ne saurez jamais, jamais, jamais pourquoi.
Vous n’arrêtez pas de me demander des nouvelles de moi, et d’est-ce que ça va mieux, mais qu’est-ce que cela veut dire, aller mieux. Mieux, pour vous, c’est sans doute être plus commune, mais pour moi, ça peut-être une toute autre chose. Pour moi, ce qui serait mieux, ce qui serait bien, ce serait qu’on m’ouvre le corps avec une scie électrique et qu’on voie enfin mes boyaux en sortir. Ce qui serait bien, ce serait qu’ensuite on m’empaille et qu’on me donne en spectacle, et qu’on se demande ensuite comment elle va, est-ce que ça va mieux. Il y en a qui disent que je suis folle. Il y en a qui disent que je suis perdue. Je préfère rester seule.
Je suis méchante. Le ton de mes pensées est infernal. Personne ne le sait, mais je suis très très méchante, mes idées ont une saveur d’acide citrique, je ne pense pourtant que des choses gentilles, mais elles deviennent méchantes. Mon reflet dans la glace, ce que je dis, ce que je fais. Je voudrais ne pas être méchante, être aussi douce que les nuages qui s’écrasent. Je voudrais tant de choses, ça me donne mal au cœur, marcher me donne mal au cœur, vivre me donne envie de vomir. Je vais juste rester là. Au bord, ici, m’arrêter un peu. Tenter de rendre un peu de sens à moi-même. Arrêter d’avoir mal, ne plus être méchante par nécessité, à cause d’une épine en plein cœur.
Je ne sais que ce que j’aurais voulu être. Vibrante, animée, artistique, inoubliable, attentionnée, entière, inspirée, consciente, logique, raisonnable, froide. Je sais que j’avais tout pour faire de moi-même quelque chose de beau, j’aurais pu, je sais que j’aurais été belle parce que toutes les cartes étaient dans ma main. Et que j’ai tout gâché.
One word from you and I would
Jump off of this
Ledge I'm on
Baby
utilise son don depuis ses 15 ans pour hiberner chaque année venu novembre, ce qui l'a mise dans un certain retard scolaire - a redoublé deux fois - a bcp de velléités d’utiliser toutes ses nuits gagnées pour devenir experte en physique nucléaire ou apprendre le tricot - est trop paralysée par le perfectionisme pour jamais commencer quoi que ce soit - se nourri de soupe et bol de céréales - ne répond jamais aux messages et ne décroche jamais au téléphone - finit toujours par s’en vouloir - déprimée depuis si longtemps qu’elle a peur de ne plus savoir qui elle est en dehors de cela - aime les aventures en forêt et dans central town pendant les longues nuits d’été - quand ça n’interfère pas avec sa passion n1 : rester allongée par terre en fixant le plafond - maîtrise encore trop peu son alice et s’endort parfois par surprise - s’en veut d’être apathique et comprend que personne ne s’attache - rêve d'être comprise et vue par quelqu'un mais ne sait pas comment s'ouvrir - ne sait pas elle même ce qu’elle veut ni ce qui l’anime - quasi-toujours en pyjama - commence beaucoup de livres et en finit bien moins - somnambule - dit toujours « merci vous aussi » quand la personne qui lui sert de la bouffe lui dit bon appétit - ne vit pas au même rythme que les autres - trop paumée pour savoir quel jour de l'an on est | |
And I was so young
When I behaved
Twenty five
Sa mère ne dormait jamais, et son père ne regardait pas en arrière. De cela elle était sûre, et le reste de ses souvenirs est fumeux. C’est ce qu’il advient des souvenirs comme des vieilles affaires, quand on n’en prend pas soin ; ils se décousent et s’usent.
La vie avait quatre roues et le monde était la banquette arrière.
Bien sûr, la porte s’ouvrait, parfois, et des paysages toujours nouveaux et grandioses étaient derrière. Elle savait pourtant qu’ils ne s'arrêteraient pas, car ils depuis qu’elle était née ils étaient en mouvement. D’ailleurs, monts et vallées ne lui parurent jamais aussi beaux que défilants derrière cette vitre. Le ciel était déformé et elle était sous cloche. L’univers s’offrait à elle comme une boule à neige inversée.
Le vent froid les enveloppait, ils ne mangeaient pas beaucoup, et pendant de nombreuses années elle n’était pas très grande. Peut-être était-ce lié, ou peut-être n’avait-elle pas la place, mais elle n’était pas malheureuse. Elle jouait avec des figurines de station essence, ils écoutaient la radio, et sa mère chantait.
Bien entendu, ils étaient en fuite, mais l’oeil de l’enfance voit tout comme un jeu, et je pense qu’eux même empruntaient son regard à l’occasion. C’était la course poursuite et il y avait des méchants, un danger tangible mais imagé, alors ils reprennaient de l’essence et mangeaient des sandwichs secs sur une aire d’autoroute. Sa mère lui chantait une chanson, et la regardait avec inquiétude, et peut-être rétrospectivement aurait-il été justifié d’avoir peur. Mais elle ne connaissait que cela, l’avancée droit dans le vide, et ils continuaient, et son père ne regardait jamais en arrière.
Un jour les jours ont cessé de venir avec la même régularité, et ont commencé les rêves. Ils avaient toujours été là, mais comme des cellules cancéreuses, à se battre avec l’éveil, quand tout d’un coup le combat ne fut plus si équitable. Ballotée sur la banquette elle s’est laissée bercer, alors que son père et sa mère commençaient à accélérer. La carcasse de métal courait comme jamais et Virginia n’avait jamais été aussi immobile. Avait-elle sept ou huit ans ? Plus ou moins ? Cela n’avait plus d’importance, parce que les mois s’écoulaient comme de la liqueur et qu’elle n’avait plus ni moyen ni raison de tenir la comparaison.
Elle se réveillait, encore, et buvait le chocolat-chaud de la station-essence, mais cette fois elle n’y rentrait pas. Ils s’arrêtaient bien loin de tout et plus que jamais se faisait sentir l’urgence de partir. Par peur des contrôles de police, elle se cachait parfois dans le coffre. C’était toujours un jeu, et d’ailleurs le plus souvent elle dormait. Sa mère lui disait de refermer les yeux. Son père appuyait sur l'accélérateur.
Bien évidemment ils se firent rattraper. C’est le propre d’une course que de s’arrêter, de se perdre ou de se gagner. Les gens qui les cherchaient, la cherchaient, n’étaient pas non plus des amateurs.
Ils savaient bien tous les deux que cela arriverait, et c’est pour cela qu’ils s'inquiétaient tout ce temps. Mais Virginia était née là, dans ce monde à roulettes, dont elle n’avait cru qu’il s'arrêterait, et jamais ils ne lui avaient appris à en avoir peur.
C’était comme un rêve de trop, ou un énième réveil amer. Elle ne savait déjà plus la différence.
Elle était trop jeune. Ils n’avait pas non plus pris le temps de lui apprendre que les choses s’arrêtent. La vie tout entière ne peut pas être contenue à l’arrière d’une voiture. Il faut bien grandir.
On leur a fait ce qu’on leur a fait, on les a puni peut-être, ou peut-être que leur retirer leur fille était suffisant ? Qui sait. Elle a été emmenée ailleurs, dans une autre voiture, pour un autre endroit, où on l’a mise pour ne plus en bouger. C’était comme être oubliée quelque part et y être laissée à pourrir.
Après, les jours ont commencé à franchement se mélanger.
⁂
Elle ne sait pas pourquoi mais ça ne va pas. Quand elle y réfléchit, elle ne voit pas de raisons pour lesquelles ça irait.
C’est comme si en arrêtant de bouger, son cerveau avait commencé à macérer dans son eau. Elle prend racine, et pas dans les meilleurs endroits. Les rêves sont de pire en pire. Quand elle se réveille, elle hurle sans s’arrêter. Jusqu’au jour ou même ça, elle arrête.
Elle aimerait peut-être vivre mais cela demande trop d’effort. En plus, elle manque d’expérience. On est toujours mauvais quand on commence quelque chose, et elle ne supporte pas la médiocrité.
Elle aimerait peut-être mourir, mais cela se révèle aussi compliqué.
Il ne lui reste plus donc qu’à dormir.
Le calcul est vite fait. C’est ce qui demande le moins d’effort.
Plus elle dort, moins elle a de temps à passer ici.
Elle met toute son énergie à rester immobile, alors que son professeur d’Alice l’enjoindrait à l’inverse.
Il y a une feuille accrochée à son mur. Quand elle se réveille elle charge son téléphone, et elle écrit la date d’aujourd’hui. Elle évalue le temps qui est passé, celui qu’elle a gagné, celui qu’elle a perdu.
Oui, le temps passe.
Ça ne va pas mieux mais le temps passe.
Elle n’a jamais pu leur reparler. Elle était trop peu disciplinée pour avoir le droit, puis elle a arrêté de demander.
Peut-être qu’il leur est arrivé quelque chose et qu’on n’a pas voulu lui dire. Ou plus horrible encore, peut-être qu’elle aurait dû essayer plus, et qu’elle aurait pu les contacter, quelque part entre maintenant et l’instant où elle a abandonné.
Elle a cru à tort qu’il était toujours moins douloureux de ne pas tenter.
Plus le temps passe et plus elle peine, elle a déjà redoublé deux fois, est-ce qu’elle sortira d’ici un jour? D’une manière ou d’une autre, se dit-elle. Debout ou allongée. Elle a perdu jusqu’à l’envie même de s’en préoccuper.
Dans certains de ses rêves il y a le murmure des roues, l’odeur de sa mère, la voix de son père. Toujours la sensation de la route.
Peut-être qu’il faudrait qu’elle apprenne à conduire ? Peut-être est-ce la clef ? Poursuivre la fuite ?
Ça ne suffirait pas. Ce qu’il faudrait c’est pouvoir rouler en arrière et rembobiner le fil jusqu’à rétrécir et se retrouver toute petite, sur le siège arrière.
Mais elle ne se souvient déjà plus des visages de sa mère et de son père, parce qu’elle les a gardé dans la poche de son esprit comme du verre brisé, de peur que ça ne fasse trop mal, et il n’en reste que mille morceaux inidentifiables.
Elle est déjà assez vieille pour partir, et pourtant elle est toujours là.
Comment grandir quand on reste allongée ?
Est-ce que cela se mesure en regardant en arrière, au nombre de choses d’avant que l’on a perdues ?
Allongée sur le parquet, elle regarde le plafond et y rêve de constellations. Elle ne sait pas trop quoi attendre de la vie pour le moment. Donc, elle dort, pour prendre de l’avance. Au cas où plus tard elle ait de meilleurs choses à faire, et plus envie d’ouvrir les yeux. En quelque sorte, elle fait le pari de l’avenir. C’est du moins la façon la plus optimiste de le voir.
Yet now I find
I've grown into
A tall child
ici alma pour vous jouer un villain tour!!!!!!!!
je n'ai pas d'avatar ce sont des ocs de sofia bonati pr le moment