Invité
| Sujet: (nc-16) farewell, the void is calling (solo) Lun 20 Avr - 21:39 | |
| Dans un dernier souffle, tu tends la main ; Pâle, déjà, une trentaine de printemps seulement tu expires en un souffle « merci ». Un sanglot s’échappe de tes lèvres, couronnées d’un sourire malgré tout, (c’est fini) Il était temps. Aux côtés de ta femme, votre enfant, Abel, le flot de vie te quittant ; Ca t’a fait si peur toutes ces années, tétanisant ton corps gelant ton cœur – la mort, ta seule finalité. Et tu craignais l'implosion, la supernova sous tes côtes fatiguées, tu n'aurais jamais pensé que lorsque toute la gravité s'effondre, c'est l'harmonie des couleurs au creux de ton cœur, la fin de ta longue trajectoire, comète, tu t’arrêtes là, dans leurs bras entourée d’amour tu remercies la vie de t’avoir amenée ici. Tu retournes juste au ciel, murmures-tu à leur oreille, l’endroit qui depuis toujours possède ton cœur – la première fois que tes yeux de jade se sont posés dessus et que tu t’es promise à lui, aux étoiles à la lune aux galaxies ; Tu as bien assez vécue, confesses-tu – des rires aux larmes de la tendresse à la détresse, trente printemps seulement mais l’âme riche des expériences Tu n’en demandes pas plus, si ce n’est un soir pour dire au revoir ; un soir encore pour regarder le ciel, que cette nuit tu rejoignes les astres sans un bruit, discrète ; Dire à ton fils qu’il pourra te voir, à chaque fois que le soleil disparaîtra à l’horizon et que le voile d’obscurité viendra pigmenter le ciel étoilé Qu’il s’agit à peine d’un adieu, pourvu qu’il soit toujours heureux Qu’il n’est que question d’années, de mois, de minutes à peine – Que chacune file trop vite, à dormir à rêver à pleurer à être Heureux Que derrière chaque larme il y a un bonheur qui s’est effondré qui est né, que derrière chaque colère il y avait de l’amitié des choses à protéger qu’à chaque instant La vie suit son cours on ne peut la retenir – c’est ce qui donne envie de l'éprouver avec des sentiments passionnés Et une pensée amère, peut-être ; sur fond d’honnêteté mais par peur de le blesser, tu ne dis pas à ton fils Heureusement, tu n’es pas un alice limité. Sincère vérité qui a asphyxié ton cœur pendant longtemps, alors tu veux laisser derrière toi cette rancœur et l’emporter dans ce dernier voyage, comme une vieille amie et offrir à ta famille tout ce qui reste, le bonheur d’avoir connu la vie -------
mais sûrement qu’on échoue on trébuche quelque part car tu n’es pas là, Abel, des printemps plus tard - tu n’es pas mariée, tu n’as pas d’enfants, tu es toujours entre les murs de l’académie à atteindre que ton heure vienne seize ans à peine trop de peine peut-être, car Jade et Fendy sont partis il ne reste que toi ici seule Capulet, une fierté trop lourde à porter sur tes maigres épaules toi aussi tu veux partir loin loin de cette prison que tu as rejoint par amour pour Jade et qui n’est plus là aujourd’hui alors que reste-t-il, si ce n’est le désespoir qui creuse ton cœur déjà essoufflé, tu tombes Abel, tombes tombes tombes de si haut et le vent quitte tes poumons les os craquent sous l’impact c’est f i n i tu vas sortir d’ici comète en fin de vie à filer trop vite on brûle jusqu’au sol c’est toi qui a choisi Abel de venir à l’académie mais pour lui et le sang qui roule sur les pavés te voilà partie rejoindre la galaxie à laquelle on t’a enlevé tu redeviens la petite princesse dans tes rêves
écoutez écoutez le bruit du dernier souffle on n’entend plus rien comme dans l’espace s i l e n c e j’ai rêvé.
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