tell me your name again.
C'est une belle journée...
Une si belle journée, souveraineuh ~ ♫
Donne, l'envie de paix, Voir des anges à mes pieds...
Vraiment, se réveiller à moitié à poils, à moitié tombée du lit avec la vilaine fermière - Pardon Mylène farmer c'est faux, on t'aime - ça n'a pas de prix ! Tu as du mal à connecter les deux neurones qui servent au démarrage, tu te redresses, tu essaies de passer ta main dans ta crinière rousse. C'est bordélique, c'est tout emmêlé. Bordel, même le bonnet moutarde rayé vert ne pourrait pas masquer ce manque d'hygiène capillaire, faut les laver. Prise d'une pseudo bonne conscience tu lèves ton saint fessier du lit qui fait mal au dos pour aller prendre une douche. Une putain de douche bien chaude où tu peux chanter...

♪ C'est une belle journée... je vais me coucher
Une si belle journée, qui s'achèveuuuh.
Donne l'envie d'aimer, Mais...
Je vais me doucher, m'f'aire la belleuuh ~♫

Oui, c'est pas les bonnes paroles mais c'était plus drôle comme ça, tu peux voir les regards des gens qui te trouvent étrange, ceux qui se demande comment tu fais pour assumer combien tu chantes faux. Bref, une journée qui commence comme toute les autres avec Mylène comme partenaire dans la tête. Tu enfiles ton jeans trop grand, troué et délavée. Tu enfiles ta débardeur marinière avec une baleine joyeuse. Ton pull rouille. Est-ce-que c'est couleurs vont ensemble ? Pas du tout ! Saud quand on est coiffé comme une carotte et qu'on a réussi à trouver une pépite. Des superbes chaussures de cuir un peu orangé. C'est bon, le raccord des couleurs est là.

Bref, ça c'était pour les présentations. Maintenant on rentre dans le vif du sujet. Enfaite, non. On rentre surtout dans ce pauvre type qui portait ses livres. Tu l'as clairement pas vu. Pourquoi ? Parce que t'as réalisé que tu allais encore être en retard. Et comme t'es toujours en retard mais que dans le principe t'aime pas ça. Tu t'es mise à courrir et en courant t'as pousser l'épaule d'une autre fille, tu t'es retournée pour dire que tu étais désolée et.. PAF ! Des livres en pagaille, un mec aussi sur le cul que toi. Ok... BORDEL ! Mais ça fait un mal de chien en plus ! De la merde ! De la merde ! Tu grognes, tu pestes. Tu l'entends lui aussi pester. Ok, vous êtes à égalité et tu commences presque à ressentir un peu de culpabilité.

Il a raison, t'as pas regardé. Là non plus, t'as juste vue sa main donc tu es venue la prendre. Parce que tu aimes les contacts ? Parce que tu voulais qu'il t'aide à te relever. Mais tu as surtout relever les yeux, quelle belle erreur, tu as retenu ton hurlement de terreur grâce à ton pouvoir, heureusement sinon tu aurais certainement casser les oreilles à tout le couloir. C'est devenue un espèce de couinement mignon, comme un miaulement, ton visage est devenu blanc et ... Au lieu de lâcher sa main, t'as tiré dessus. Et oui... T'as tirer et donc t'as basculé en arrière. T'as tapé le crâne contre le sol, t'as fermé les yeux dans un "Aïe" puis les larmes sont venus couvrir tes yeux. Ces yeux que tu as rouverts pour réaliser que tu avais clairement entraîner le garçon dans ta chute, sur toi. Au calme, sans pression. Et forcément, quand tu retombes sur son regard, la peur te submerge. Surtout que toi-là, derrière tes grands airs, t'es clairement une "flipette" t'as presque peur de ton ombre. Tu retiens donc un nouveau cri qui devient un couinement. Et... Tu te caches en le serrant fort contre toi mais surtout surtout... Tu exprimes ta panique :

- « PIII-PITIÉ ME MANGES PAS ! »

Alors euh... Attends quoi ? Tu le regardes à nouveau et ça recommence, les larmes, la panique et tu reprends :

- « ME MANGE PAS... JE T'EN SUPPLIE ! »

En revenant te cacher toute contre lui. Sérieux il y a un truc dans ton instinct de survie qui foire pas mal.

Ok, donc ... Tu as peur, de te faire manger, quand tu le regardes. C'est évident.
Tout est normal, vraiment. C'est une belle journée.
Sérieux Mallorie, il est temps pour toi d'aller... Te coucher. Et peut-être de lâcher le mec que tu serres contre toi allongé pépouze en plein milieu d'un couloir.
'Fin ça c'est qu'un détail hein...

tell me your name again.
Mais qu'est-ce tu fous ma pauv'fille !
C'est pas du tout comme ça qu'on se protège d'un danger ! C'est pas en venant toujours plus se le coller sur le buste comme s'il était un trésor. Sérieusement il y a un truc qui tourne pas rond chez toi ! Ou alors c'est chez lui ? Mais comment on peut avoir un sourire aussi carnassier ! On laisse vraiment rentrer n'importe qui dans cette école. Bordel c'est comme ça que tu vas mourir ? En ragoût ou en civet ? Avec un peu de persil entre les dents et une pomme dans le... Mais bordel ! C'est qui ce délire, tu veux pas que ça se termine, t'as encore toute vie de jeune fille en fleur à découvrir. Pourquoi tu devrais te laisser dévorer par ce monstre !

Ce monstre qui est clairement étalé sur toi, allongé si proche qu'il peine à tenir sur ses coudes. Si proche que sa jambe réchauffe les tiennes, si proche que son souffle fait danser tes cheveux quand tu as le malheur de te reculer un peu. C'est MORT ! Tu ne le regarderas pas à nouveau ! Tu vas encore pousser un couinement de souris en priant une myriade de dieux auxquels tu ne crois pas pour espérer qu'il te sauve de cet ogre affamé. Pourquoi il a les canines si longues ? Pourquoi tu as cette image si déformé de son visage. Et ces formes disgracieuses sur la moitié de sa bouche ? Et ses cheveux hirsute comme un corbeau mort. Parce qu'un corbeau mort c'est hirsute ? Dans ton esprit paniqué, oui.

Il commence à parler, ton coeur ralentie sa course folle. Tu commences à retrouver un semblant de lucidité, enfin dans ton cas, la lucidité c'est quand même pas monnaie courante. On dira que tu retrouves ta presque lucidité habituelle. Il te dit qu'il va pas te manger, c'est un bon point, tu peux détendre un peu tes mucles, bouges légèrement tes jambes pour qu'elles libèrent la sienne. Il te demande de te calmer, dans une autre situation tu aurais grogner que c'est plus facile à dire qu'à faire en le traitant d'enculé, mais là tu lui accordes que ce serait une bonne idée alors tu commences à redescendre ton corps sur le sol, soufflant chaudement dans son cou en te reculant, les yeux clos. Pas folle la dame. Alors c'est son don qui fait ça ? Et comment il connait ton prénom ? ATTENDS IL CONNAIT TON PRÉNOM ? AAAH ! Ouais enfaite, non. C'est pas si surprenant t'es pas une légende, mais t'es pas non plus du genre discrète et facile à oublier. Pas faire de vagues c'est pas dans tes habitudes, comme avoir de la lucidité enfin bref.

C'est bon, le calme est revenue. C'est une belle journée, Mylène de nouveau dans ta tête, tu peux finir de souffler et lui offrir la libération tant demander. Tu le relâches et tu remets plus ou moins assise en remontant ta main vers l'arrière de ta tête :

- « Rooooh ça va, c'était qu'un p'tit câlin, c'est pas comme si je t'avais léché la joue ou vu à poils... Ou Enfoncer mes doigts dans ton nez... Ou dans ta bouche ! »

Ah mais oui SA BOUCHE ! Pas ces yeux mais SA BOUCHE ! Tu dois savoir ! Tu veux savoir ! Alors tu oublies de vérifier l'arrière de ta tête car ton mouvement revient vers lui, tu lui attrapes le col, d'un air presque menaçant, mais enfaite... C'était juste pour que sa bouche arrive directement à la hauteur de tes yeux. Tu fronces les sourcils :

- « J'comprends pas, elle a rien de spéciale ta bouche...» Et voilà que tu remontes ton index sur ses lèvres délicatement avant de lui tirer la babine. Sérieusement la demi-mesure ça te parle ? Le tact ? Allez allons jusqu'à la pudeur ... Visiblement non car t'es clairement entrain de lui retrousser la lèvre pour bien t'assurer que son sourire est parfait « Ah si elles sont un peu pointues là... C'est chou... » Et c'est là que tu réalises la texture de sa peau. Attends ! Mais c'est une brûlure ? ATTENDS ! Mais si ça se trouve tu viens clairement de lui faire mal. Alors si pudeur tu connais pas... Faire attention aux autres ça tu sais faire. Tu retires vites tes mains en libérant son col et tu pinces les lèvres, rentrant ta tête dans tes épaules :

- « Excuse, je t'ai pas fait mal ? J'avais pas capté tes cicatrices... Elles sont pas douloureuses hein ? J'veux dire... J'espère pas, enfin... Pardon, quoi. » Et tu commences à rassembler les livres que tu as clairement tout éparpillé partout dans l'accident. C'est surtout parce que t'es plus aussi à l'aise. Gamine, c'est là que tu te décides enfin à être un petit peu timide, ta vraiment un retard dans les prises de conscience sur tes actes toi.

- « Au faite, comment tu sais que je m'appelle Mallorie ? »

Non mais, pour faire la conversation et détendre l'atmosphère quoi...

tell me your name again.
En même temps, c'est logique.
Qui aurait envie de sentir des doigts inconnus dans sa bouche. Ok dans une situation un peu plus intime ça peut avoir un certain charme de laisser ses doigts dans la bouche de l'autre... Mais là clairement, il y a rien de ce genre entre vous. Votre rencontre et votre situation est même à l'opposé de tout ça. Vous avez pas une première rencontre banale. Enfin toi t'es pas prête de l'oublier. Comme il se marre, tu te dis qu'il se détends un peu alors forcément, ça te détends aussi. Tu te permets même de te marrer discrètement quand il parle de ta peur. Tu trouves rien de mieux à lâcher qu'un simple :

- « Hey Dude, les peurs c'est pas forcément logique... »

Surtout chez toi. Enfin quoiqu'il en soit, vous ramassez vos petits livres tranquillement. Vous entamez enfin une conversation normale en échangeant vos prénoms. Ah... Non. Ça non plus, visiblement vous êtes pas capable de le faire. Tu l'entends répéter que c'est lui qui s'appelle Mallory et tu marques un temps d'arrêt. Sérieusement ? Ce mec est entrain de se payer ta petite mouille. Il se moque de toi là, non ? Mais maintenant qu'il en parle, t'as déjà eu vent qu'une autre personne s'appelait comme toi ici, ce qui en soit n'a rien de surprenant vous êtes pas qu'une dizaine dans l'établissement... Mais ça serait quand même fort ! Tu relèves le nez vers lui, tu arrêtes tes yeux avant les siens, ça serait trop con de revenir te cacher contre lui en le suppliant de pas te manger plutôt que de lui dire :

- « Mais non, c'est moi Mallorie, je m'appelle Mallorie Flynn. M-A-Deux L-O-R-I-E, Mallorie. »

Et donc lui il s'appelle Mallory ? Mallorie ? Tu sais pas mais ça te fait rire de savoir que vous avez le même prénom. Enfin avant ça, tu viens reposer ta main sur la sienne. Tu touches à nouveau les cicatrices. Ce sont les mêmes que sur son visage. Tu pinces les lèvres, c'est bête car pour beaucoup de gens, ça n'aurait été qu'un détail sans important mais toi... T'as pas aimé qu'il te dise ça alors tu rectifies :

- « T'sais... C'est pas laid. C'est différent. Ça surprends mais c'est pas laid. Faut pas dire des trucs pareils. Je veux dire ! Regarde-moi... »

Tu pointes ton visage après avoir fermé les yeux pour ne pas prendre de risque. Tu fais un cercle qui entoure tout ton visage et tu te marres déjà de ta propre connerie à venir :

- « J'ai clairement éternué dans un pot de peinture ou bronzée sous une passoire. C'est surprenant mais c'est pas laid. Donc tu dis plus ça... C'est trop triste. »

Tu baisses la tête et tu te redresses enfin pour te remettre sur pieds en frappant un peu tes affaires. Tu détaches tes cheveux et tu les rattaches. Élastique entre les dents, prête à finaliser ton chignon bordélique qui ressemble à rien tant tu as une crinière indomptable. Tu as le malheur de le regarder dans les yeux. Alors forcément. Tu couines, l'élastique te glisse entre les dents. Tu as les larmes aux yeux et tu peines à lui dire en tremblant :

- « Me... me dévores pas...Ma-mallory... Je t'en supplie... »

MAIS MERDE A LA FIN ! Ça va te faire ça à chaque fois ? Mais c'est débile. Et c'est drôle. Et puis lâches ses mains. Sérieux tu as encore tirer dessus pour le ramener vers toi. Enfin cette fois vous êtes debout. Tu gardes la tête baisse. Tu réalises qu'il est plus grand que toi. Pas des masses mais assez pour pas avoir toujours tes yeux à hauteur des siens. Tu te racles la gorge, après avoir fait une petite bouche de poisson coupable et boudeur tu rajoutes :

- « Excuse... J'ai pas fait gaffe mais franchement... Pourquoi j'ai si peur que tu me croques c'est n'importe quoi... j'adore ! »

Et ça te fait bien rire, tu te recules enfin ! Sérieux le pauvre il a difficilement de l'espace vitale avec toi... Et tu te penches pour venir ramasser la moitié des livres. Ceux que tu as mis en pile juste avant de te mettre debout... Bah ouais tu vas l'aider à les ramener à bon port, après tout, tu lui dois au moins ça !

tell me your name again.
C'est beau ce qu'il te dit...
Franchement, tu le trouves vachement optimiste et réaliste à la fois. Mais tu trouves du sens dans sa vision. C'est assez radicale comme manière de faire du tri dans ses rencontres mais au moins, comme il le dit. Il trouve des pépites. Des exceptions qui confirme la règle et qui passe au dessus de son apparence. C'est qu'une peau brûlée, elle est devenu plus foncé en essayant de la sauver, peut-être qu'un jour quelqu'un pourra trouver une solution pour lui ôter ce fardeau... Mais il ne se laisse pas abattre et convaincre par la fatalité et ça, tu adores. C'est vraiment une personne intéressante. Tu allais lui dire. Répondre à sa petite moquerie mais forcément vous avez fini des une énième situation illogique où ton instinct de survie et ton addiction à l'adrénaline ont court-circuité la logique. Tu l'as ramené contre toi. Ok t'es du genre tactile comme nana, mais quand même...

Heureusement, il le prends bien.
Enfin, il en rit avec toi alors c'est cool. Tu te sens moins coupable d'être un peu - beaucoup - à coté de la plaque. Tu es franchement contente de lui être rentré dedans.. Bon, la douleur à l'arrière de ta tête te rapelle que c'était pas le meilleur mouv' de ton existence mais il en vaut la peine. Le mec qui veut te dévorer et qui porte le même prénom que toi... Vraiment un mec intriguant et perspicace. Car il vient de comprendre l'évidence. Tu es une fanatique de l'horreur... Oui la peur, c'est ta drogue. Tu adores ça ! Alors que vous marchez tranquillement vers la salle pour déposer vos piles de livres tu lui réponds sans hélas pouvoir le regarder. Ouais, tu as tourné la tête vers lui pour lui répondre avec enthousiasme mais tu as vite baiser les yeux sur sa bouche. Ça pouvait pas tomber ailleurs forxement. Et donc tu as repris plus calmement même si tu sautille sur place deux trois fois :

- « MAIS GRAAAAVE! J'adore ça ! D'ailleurs à la base ! Je courrais car je voulais aller choper le bus pour aller au cinéma ! »

Tu te marres déjà de vouloir lui expliquer ça. Tu relèves le nez pour ne plus voir ses lèvres. Tu évites ses yeux. Tu tombes sur ses cheveux sombres. Tiens ils sont pas hirsutes comme un corbeau mort... Pourquoi as-tu pensé à un foutu corbeau mort ? Enfin, les mystères de ton cerveau doivent le rester sans doute.

- « Je pense que je suis accro à l'adrénaline car je suis une vraie peureuse en plus... Genre l'autre jour, j'ai fait peur à une pote à moi qui passait derrière car je l'avais pas entendu et elle a renversé son yaourt sur sa robe... Je me suis bien marrée, et après elle m'a frappé mais c'était drôle... C'est comme je vais voir des films t'sais... Mais j'ai peur donc je me cache... Donc je loupe des petits bouts. Mais ça me gave car je fois y aller toute seule, donc je peux pas louper des bouts sinon je comprends pas l'intrigue donc je me force. Mais j'ai peur... donc c'est un foutu cercle vicieux. »

Ah ouais. [I]Tu parles beaucoup quand même.[/] Vous êtes déjà arrivé à destination alors il a pas le temps de répondre.... Vous faites vos trucs obligatoires de bons élèves qui déposent les livres et vous ressortez libres comme l'air de pouvoir continuer votre conversation. Tu fourres tes mains dans tes poches et tu tapes du pieds un petit papier sur le sol, t'as un petit sourire omniprésent car ton cerveau il a pas encore décroché de votre rencontre complètement folle. Tu as vraiment le cerveau qui frise l'hyperactivité mais bon tu as jamais été diagnostiquée donc tu le sais pas. Tu lui dis simplement après quelques secondes :

- « Et toi ? Les films d'horreurs c'est ton truc ou t'as déjà assez de peur dans ta vie donc ça te dégoûte ? Et je me disais si t'as rien à faire tu veux qu'on se pose pour partager mon paquet de chips ? T'sais j'ai loupé le bus, j'ai loupé la dernière séance de ce soir donc... »

C'est mignon. Tu te frottes le nez. T'es souvent comme ça quand tu es gênée. Ça te donne un côté assez timide et un peu farouche à la fois. Comme si tu étais le genre de nana qui assume pas... N'importe quoi.

tell me your name again.
Et bah, tu pensais pas
Qu'un paquet de chips pouvait faire aussi plaisir.
Plus sérieusement, tu es contente toi aussi qu'il accepte ton invitation, t'es d'une nature très sociale alors tu proposes sans te formaliser de la réponse ou de ce qu'on pourrait en penser. Si tu en as envie, autant le demander, non ? Dans le pire des cas, tu risques quoi ? Que la personne te dise "Non" et si tu demandes pas, c'est comme si la personne disait non, donc autant s'offrir la possibilité d'avoir un "Oui" ! Alors même si c'est pas le paquet de chips qui le rends heureux, t'es contente de l'avoir eu dans ton sac. Vous vous posez rapidement sur le muret, les chips vous graissent les doigs et toi tu écoutes attentivement ses réponses car tu es curieuse. Ouais, il y a pas de grande raison philosophique derrière ça, t'es juste curieuse d'en savoir plus sur ce mec différent. En plus il doit pas avoir un quotidien de tout repos le coco.

Et pour le coup, il en a des choses à te dire.
Qu'on ne vienne plus jamais te brailler dans les oreilles que tu parles trop car là t'as trouvé un adversaire de qualité dans cette discipline. Et en plus ça part dans tous les sens, c'est l'idéal pour faire décoller ton cerveau sur milles réflexions en quelques secondes. Il commence par t'expliquer son don, ses situations habitudes en illustrant le tout d'une petite anecdote qui te fait pouffer de rire alors que tu faire glisser tes doigts l'un sur l'autre en regardant cette pellicule de gras qui les recouvre. C'est dégueulasse, tu te souviens maintenant pourquoi t'aime pas trop manger des chips, on devrait inviter des pinces à chips. Ouais mais tu vas pas partager cette réflexion tout de suite avec Mallory, déjà qu'il doit te trouver bien chelou, là se serait encore pire. C'est que t'es quand même un peu consciente de ta condition....

Pendant ce temps, Mallory y tourne en rond.
Ouais, tu as un peu décroché, pourtant ça partait bien quand il disait adorer les films d'horreur mais c'était tellement de détour que t'as pas réussi à suivre son sentier... Il parle d'échange de bon procédés, il parle de fin du film ? Fin du monde ? Oh boy t'es paumé. Comment ça se voit ? La tronche que tu tires, tu relèves la tête et tu te souviens qu'il faut pas que tu le regardes donc tu pouffes un pseudo grognement d'agacement en venant écraser une chip innocente entre tes doigts puis tu enlève les petits miettes en lui disant songeuse :

- « T'sais Mallory, t'es pas obligé de faire autant de manières pour demander un truc... Si t'as envie de proposer qu'on aille au cinéma ensemble voir des films d'horreurs, tu devrais juste le dire... »

Tu te marres et tu viens manger une chips, puis tu bascules la tête en arrière pour regarder le ciel mais en bonne tactile que tu es, comme tu te veux rassurante à la suite de tes mots, et aussi parce que t'aime bien partagé la vision du monde dans tes yeux, tu viens appuyer ton bras et ton épaule contre la sienne, comme pour le pousser légèrement :

- « Au pire, tu risques quoi ? Prends un refus mais si tu me demandes jamais, c'est comme si j'avais refusé au moins en demandant, t'ajoute la chance que je sois d'accord...  C'est mathématique. »

Tu pousses à nouveau son épaule et tu ris, t'es clairement perdue dans tes milles réflexions, franchement ton cerveau faut qu'il apprenne à vivre en slow-motion, tu aurais enfin un rythme normal. Et tu conclues par : « Alors ouais, ça serait cool qu'on décide d'aller ensemble voir les films, faudra qu'on échange nos numéros avant de se quitter... »

Ouais car là, t'as la flemme de le sortir de ta poche et puis t'as comme l'impression que ça pourrait signer la fin de votre conversation et ça serait un peu triste. Tu préfères lancer un nouveau sujet. Celui du film que toi tu as pu voir l'autre jour et pas lui. Alors tu lui fais la description classique. T'es déjà entrain de lui raconter, avec un œil très critique sur le choix des angles de vues, l'emplacement des screamers, la manière dont ils ont abordé l'intrigue. Ta déception quand c'est redevenu classique et prévisible. Ouais vous êtes lancés dans un grand débat sans jamais vous trouver vers l'autre, juste vos bras qui se frôlent parfois en guise de regards...