l'amour est une névrose (pepo)

Invité

laisse-moi te dire que j'ai beaucoup de peine à imaginer ce jour-là ou tu te détourneras. ce jour-là où on te retirera à moi car iels te diront en choeur que cela ne se fait pas et que je n'ai pas à te toucher ainsi. alors je plaidoierai pour ma cause, non pas par honneur mais par survie. je suis démuni-e du premier mais aspire à ce que le dernier soit tendrement en vigueur jusqu'à la fin de mon heureuse vie. iels s'imagineront que la raison est valide et laisseront couler le méfait imposé pendant tout ce temps, et nous nous oublierons comme on s'est aimé-es.

je veux te dire pepo que je t'aime : mais je sais que tu le noteras sur ton calepin et cela m'agacera, car je ne veux pas que d'aussi jolis mots, aussi dégueulasses soient-ils de part leur niaiserie, soient gravés comme une sentence. et si je te brusque en t'empêchant de les gratter, tu me regarderas avec tes deux billes d'ahuri, comme l'idiot que tu es, et j'aurais un pincement tout-à-fait détestable au coeur qui me donnera envie de gerber.

alors je les garde encore un peu pour moi, puisque tu acceptes tout. je t'ai dit : c'est normal, c'est entre nous. nous allons entretenir un lien très spécial toi et moi, pepo et zion - ce lien là il faut le garder secret car iels ne comprendraient pas notre amitié. je t'ai dit cela avec ces mots et un sourire qui doit te plaire car il me semble que tu me l'as déjà dit, que tu l'aimais bien. je ne sais plus si tu l'as formulé mais à vrai dire, il est facile de savoir quand on te regarde pepo - car tes yeux sont le miroir de ton âme. c'est peut-être un peu cela qui m'a fait tomber amoureuxse de toi.

dans ton lit où tu es assis, dos contre le mur, tu es en train de lire : moi aussi. moi aussi mais je suis en travers de tes cuisses. j'ai la tête sur toi et sens la chaleur de ton existence contre ma joue. je finis par relâcher le bouquin que je lis et me redresse à tes côtés. ce livre que tu tiens devant toi, je fais en sorte de me glisser plus près de toi, en passant dans le cercle de tes bras. mes yeux s'abaissent sur les mots que je suppose que tu aspires. dans un silence parfait je remonte mon menton et finit par glisser mes lèvres sur ton cou, lentement : je dépose une traînée de baisers silencieux, qui n'ont pas le claquement ridicule des passions qu'on peine à retenir. non mon affection est bien plus gracieuse que tout cela. ça ne te dérange pas quand je te fais ça ? et je continue un peu en mêlant mes cheveux, chatouillant pour t'embêter l'épiderme dépassant du col bien repassé.

Invité

le cœur est un animal
de foire

il note à présent, à côté de son nom, un petit cœur. un vert pour l’amitié profonde. le rouge, tout spécialement dédié à arcturus, pour l’amitié spéciale. il n’y a qu’un rouge, il n’y a qu’un vert. le reste, en bleu. on lui a dit un jour que ce symbole simple à tracer – une ligne montante puis courbée, une pause, on reprend la courbe à l’opposée puis on trace une ligne descendante – on lui a dit qu’un cœur servait à traduire le bonheur. pepo, s’il sourit en la présence d’arcturus et de zion, c’est qu’ils lui offrent du bonheur. donc. alors pepo dessine des cœurs. c’est tout récent, il en est encore à comprendre le choix de ses couleurs.

il note à présent, à côté de son nom, un petit cœur. vert pour l’amitié profonde. pepo se souvient bien de leur première rencontre, mais il se retient fort de la lui raconter, dans son cahier moleskine bleu, pepo a noté ce qui suit

ce n’est pas toujours utile de ressasser le passé.

ressasser. ressasser. il faudra demander à zion si avec lui, pepo a le droit de ressasser le passé. assis contre le mur de sa chambre ; étudier la formation des quasars à l’entrée du big bang. ça ne le dérange pas, la proche présence de zion

zion a dit qu’entre amis c’est tout à fait normal. c’est écrit à l’encre rouge dans son cahier moleskine bleu, souligné, mis en points d’exclamation. on ne peut pas dire qu’il n’est pas expressif, pepo.

mais zion a aussi dit – et c’est ajouté entre parenthèse – que ça dépend des amitiés. quand pepo lui a dit, heureux, qu’il essaierait avec arcturus, c’est ce que zion a précisé. alors on passe maintenant son temps seul à seul, on se détend, car avec lui pepo n’a pas la partie gauche du cœur qui pompe et pompe et pompe.

du moins rarement.

aujourd’hui, lecture. la formation des quasars à l’entrée du big bang. donc. c’est fou de se dire qu’il n’y en a presque plus, de ces bébés galaxies. la puberté, c’est vraiment universelle ! quand la tête de zion fait disparaître les caractères latins et les images haute qualité, pepo lit encore. quand zion l’embrasse dans le cou, pepo lit encore. quand zion l’embrasse un peu plus, pepo lit

non, évidemment que ça ne me dérange pas. en fait, je crois que ça aide, car je respire mieux, tu entends ?

pepo regarde enfin zion. stoïque, yeux pétillants. la respiration lente et posée.

et zion toujours un peu plus de lui contre la peau. c’est si bon l’amitié profonde en vert. mais il ne comprend pas pourquoi c’est interdit avec d’autres personnes. pepo se dit qu’avec des baisers semblables à ceux de zion, peut-être que les matins, en cours, il garderait ses cahiers de notes, ne se retrouveraient pas à la poubelle. tradition.

zion,

réfléchit. formule dans l’esprit.

pourquoi est-ce que tu ne le fais jamais dans le même ordre ? la dernière fois, tu as commencé par ma joue. est-ce que ça dépend de ton humeur ? es-tu en « colère » aujourd’hui ?

s'accroche un peu à son livre sur les bébés galaxies. qu'est-ce que la colère, pepo.

~

oliver sykes

Invité

je ne sais pas si je l'entends, pepo. je ne sais pas si je perçois ce changement dans ta respiration humaine, si je sens vraiment ton souffle devenir délicat - et ton corps se détendre grâce à moi. peut-être est-ce car je t'aime trop ? tu sais quand il y a un surplus, on n'arrive plus à distinguer les infimes petites choses. je pense que c'est ce qui m'arrive, je peine à me moquer totalement de tes réactions et à en rire : oui il faudrait pourtant, oui il faudrait... ainsi je pourrais me prouver à moi-même que tu ne comptes pas, et que j'ai le choix de me détourner de toi si je le désire.

la vérité est que ces baisers deviennent une nécessité et que je fais passer cela pour un cadeau pour que tu les bénisses - que tu pries leur préciosité comme je suis aussi avide de leur existence... pour ça je dois toujours te regarder avec une oeillade sans passion. nope je l'entends pas mais tant mieux. avec toi je fais l'effort d'articuler toutes mes syllabes, j'ouvre grand ma bouche pour que tu absorbes les mots, j'abandonne la langue traînante qui me fait parfois défaut - car iels pensent aussitôt que j'en ai rien à faire d'elleux,
et il y a une part de vérité dans cela.

mais toi tu es différent n'est-ce pas ? je sais que tu ne m'abandonneras jamais et que je peux faire durer ce petit stratagème d'adolescent-es aussi longtemps que l'amour dure, et après je pourrais t'oublier et ne plus te regarder. mais tu ne veux pas que cela s'arrête, je m'en doute - sinon tu ne me poserais pas cette question et tu ne craindrais pas une fureur aussi minuscule soit-elle. souvent des désagréments sentimentaux, les relations s'en retrouvent détériorées, c'est ce que tu crains ? ou peut-être ne t'en rends-tu même pas compte et c'est bien ce qu'il fait de toi un précieux : tu n'as aucune conscience de l'aboutissement des choses.

je garde mon nez contre ta carotide et finis par t'encercler de mes bras. je m'accroche à toi, passe une main dans tes cheveux. elle descend lentement à l'intérieur de ton col pour caresser la peau de ton dos. qu'est-ce que tu ferais si j'étais en colère contre toi pour te pardonner ? tu n'as rien à te reprocher. il est bon que tu te penses redevable.

Invité

le cœur est un animal
de foire

ce n’est pas grave. la respiration humaine n’est pas perceptible pour tout le monde. et puis, on n’y pense pas.

le petit trait incurvé. tu le perçois, lui, zion ? sur son visage, car pepo a bien remarqué que tu prends la peine d’articuler. et il t’en est reconnaissant, cela lui permet de mieux t’écouter, mieux comprendre ce que tu as à dire. le petit trait incurvé incongru sur son visage. il ressemble à un enfant, un innocent de paille poupée de porcelaine pepo. la chevelure de feu qui rehausse l’éclat des yeux.

les doigts toujours serrent son livre scientifique. en attente pepo. peut-être, soudain, le côté gauche pompe un peu plus. corps FIGÉ.

c’est un corps au début FIGÉ que zion enlace. puis pepo en détente, parce qu’il commence à découvrir ce qui lui plaît ; le rassure. cette main dans ses cheveux lui fait du bien. fermer les yeux pour l’apprécier, puis rouvrir parce qu’il ne sait que penser – cependant – de la caresse coulante dans son dos. sa peau, est-ce qu’elle frissonne ? pepo se concentre, tente de comprendre. il a sans doute froid. il faut le dire

zion,

assimiler les choses. son corps frigorifié parce qu’il frissonne sous les mains de son ami. la question que pepo

ne saisit pas.

silence. zion,

dans ses bras, pepo voit à sa droite son calepin moleskine, d’une main libre, l’attrape. attaché à sa sangle, son crayon mine hb bien aiguisé. du courage, pepo. du courage.

si tu es en colère, ce sera ma faute ? je t’aurai fait mal. je t’ai fait du mal zion ? (complètement égaré) je ne sais pas. comment on « te pardonne » zion ? j’ai froid.

il faut enfiler la veste de l’uniforme. surtout qu’elle est bien repassée. mieux que la chemise.

~

oliver sykes

Invité

j'enlace une statue et il semblerait que tu existes à peine, que tu te fonds dans le décor quand tu t'immobilises ainsi ; oui il semblerait mais moi je t'aime tant que je te fais exister. mes bras te donnent de la valeur. mon regard aussi, bien que je ne regarde pas ton visage. il n'y a pas que tes yeux ni tes mains qui te font vibrer pepo, ce n'est pas car tu sembles vivre uniquement à travers ces derniers qu'ils résument ton existence : le long frisson le prouve. je ne te lâche pas.

j'aime quand tu dis mon prénom. moi je dis le tien presque jamais : je n'en ai pas besoin. car je te dis, tu existes déjà suffisamment sans que je place ton identité verbalement. je sens que ton corps à droite se tend, une légère pression et un balancement notable qui me font comprendre que tu saisis quelque chose. est-ce que c'est encore ton carnet ? si cela te plaît au fond, je n'en ai pas grand chose à faire tant que tu acceptes que je reste encore tout contre toi. c'est joli quand tu dis zion. je ne réponds pas encore à tes questions et je continue de tracer des petits cercles avec le bout de mes doigts sur la chair fine de tes omoplates. je laisse durer l'instant car je suis trop bien et que je te sens à mes pieds, je sens que tu attends mes mots n'est-ce pas ? suis-je si précieuxse pour toi ? est-ce que tu abandonnerais le monde pour moi ? car je ne le ferai pas pour toi mais j'aime cette sensation d'abandon chez les autres.

même quand tu dis que tu as froid, je suis trop possessifve pour te laisser t'en aller. mon amour est autoritaire. ça peut que ce soit de ta faute. à nouveau, un temps. je retire ma main de sous ta chemise et je remonte dans tes cheveux. encore. je mets mon nez au niveau du tien pour te forcer à me regarder et embrasse ta joue. mais ce n'est pas obligé. est-ce que tu as raconté à arcturus, pepo ? si c'est le cas je serai en colère. et mes gestes restent tendres. si on reste comme ça assez longtemps tu n'auras plus froid. dans un mouvement lancinant je redescend mon visage à sa place initiale, contre ton cou.

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le cœur est un animal
de foire

à joli il faut réaliser, pepo, que ton cœur commence à flancher. même dans tes tempes, ça bat fort. ce n’est pas agréable. pepo n’aime pas la sensation qui revient, tu sais zion, cette rapidité du rythme cardiaque qui, d’ordinaire, n’accompagne pas vos échanges. et pourtant, il ne sait que faire, comment réagir. qu’est-ce qui est joli ? le nom ? le dire ? pourquoi, pepo, pourquoi. alors se concentrer sur les gestes amicaux. la dernière fois encore, les épaules. il a compté, pepo ; trois rencontres se sont exactement passées avant que zion ne continue les caresses sur ses omoplates.

le toucher. une main agrippée au calepin bleu, la seconde prisonnière de l’espace. puis ça se souvient qu’on a écrit quelque part que

placer une main sur le bras de quelqu’un d’autre
est signe de fraternité
fraternité = forte amitié, parfois familiale

et pepo, accroché à la leçon, pepo sa main vient contre l’avant-bras de zion. et elle se crispe. tout d’un coup. l’esprit égaré. les lèvres s’ouvrent, veulent parler, blessées. ce qu’il y a de plus horrible à l’idée de vivre

c’est l’idée d’exister en faute. il a fait une faute – peut-être pas, et le corps sous la puissance – présence – de zion, les gestes assujettis. ça ne remarque rien, pepo bloqué. des mots à ses oreilles qu’on peine à saisir. ses yeux regardent des yeux. miroirs. il faut attendre que zion disparaisse à nouveau dans son cou. silence. et non, c'est faux, pepo dans tes bras a toujours froid.

et on compte les fissures de sa chambre. celles du plafond. une. deux. trois. quatre. cinq. six. sept alors ça bat des cils, revient un peu à soi.

arcturus ?

la voix hésitante. es-tu en colère, zion ? il faut être honnête, oui ou non.

je (fixe son regard sur le dos de son ami ; compter les plis du vêtement) tu as dit, zion, tu as dit qu’il serait fâché lui, s’il savait. tu as dit qu’il faut attendre de savoir, nous, comment lui dire. alors

la voix franche, sous le signe de la question.

non ?

je n'ai rien dit.
sa main sur l’avant-bras de zion. sa main contre son cahier moleskine. sa tête perdue dans les plis de la chemise. et pompe, pompe le cœur à gauche.

ça veut dire que tu ne peux pas être en colère, maintenant ?

ce ne serait pas ma faute ?

s’il-te-plaît, zion, laisse-le respirer. sois gentil. comme sa mère l’écrit si bien ; sois sage.

est-ce que tu es comme ça avec tout le monde ? j'ai bien compté, tu sais, tu as dit que c'était normal il y a deux-cent-dix-huit jours.

~

oliver sykes

Invité

je me demande si un jour j'ai déjà eu ta candeur. je me demande bêtement si un jour je me suis posé-e les mêmes questions à voix haute, si je les ai exprimées à voix haute - et je suis désolé-e pepo, mais tu es victime de ta propre innocence. avec toi je mens car sans ça tu ne m'aimerais pas, avec toi je mens car c'est le seul moyen de te garder contre moi - enfin je ne sais pas si c'est un mensonge car il n'y a que de la vérité quand je dis que notre amitié est particulière. peut-être n'est-elle pas la première dans ton coeur, peut-être n'est-elle pas la première dans le mien, mais elle a le mérite d'être splendide et grandiose.

n'est-ce pas pepo..?

et si tu savais pepo, qu'il n'y a pas que toi qui peux me mettre en colère ! si ainsi était la vie, je ne le serai jamais : car tu es bien trop gentil pour oser provoquer mon courroux. je sens ma poitrine contre ton torse et pourtant je me sens seul-e et triste. je me rattache à ton illusion en me persuadant que tu m'aimes, n'est-ce pas..? pourtant tu ne m'attrapes pas en retour et je n'éprouve aucun réconfort à ne faire que t'enlacer. pourtant cela devrait me suffire de ne faire que te sentir dans mes bras, pourtant tu sembles attaché à moi - il suffit de voir ton regard... je ne me sens pas coupable de mon amour, mais je me demande s'il va s'auto-rassasier en chassant lui-même les contacts avec toi.

j'ai un peu peur. je ne réponds pas à tes questions et j'aimerais que tu me cherches comme je te trouve. pepo j'ai peur que tu ne m'aimes pas. tout le temps. je ne dis toujours pas que je t'aime. tu ne voudrais pas faire les choses que je te fais, hein ? pour me rassurer ? je ne veux plus savoir ce que ça fait, de vivre sans toi. je continue à te cajoler.

Invité

le cœur est un animal
de foire

on dit aimer de toutes les façons, zion. c’est bien ça le pire. la tâche est d’autant plus compliquée tu sais. s’il ne s’agissait que d’un ton, d’un moment, d’un symbole, ce serait simple. pepo te dirait mais bien sûr que je t’aime ! et tu saurais, tu saurais comme c’est vrai. mais on dit je t’aime aux amis, je t’aime aux amants, je t’aime aux parents, je t’aime aux vivants

aux morts.

et jamais on ne reçoit la même expression. le même regard. il semblerait qu’aimer un père ce n’est pas comme aimer un frère. on le voit dans les yeux. on l’entend dans la réponse. il semblerait qu’aimer un amant ce n’est pas comme en aimer un autre. on dit que c’est beau, aimer. on dit que c’est laid.

pepo ne comprend pas. on parle d’amour sans parler d’amour. et toutes les images et toutes les définitions ne font qu’épaissir le sens pour lui.

zion

tu pourrais lui expliquer pourquoi il a le ton un peu triste ?
pourquoi on te serre fort
fort
fort.

soudain.

je ne suis pas d’accord zion. sans vouloir te rassurer, moi aussi je veux te faire toutes ces choses. seulement, toi

pepo relâche. les bras contre les tiens, on se recule.

toi tu sembles savoir ce que tu fais. mais moi je

regard fixe dans les yeux de zion. on a du mal à respirer. alors les mots butent. pardon, ce ne sera pas aussi bien articulé que d’habitude.

je suis un peu dans le terrain vague, c’est ce qu’on dit ? je veux te faire toutes ces choses, mais comment zion ? est-ce que je dois répéter tous les mêmes gestes ? dans le bon ordre ? il faudrait que je m’en souvienne. je ne veux pas que tu penses que je ne t’aime pas. je crois que ça me fait mal ici, quand tu le dis.

main sur le cœur.

~

oliver sykes

Invité

tu me fuis ? car je vois bien ce moment de recul pepo et avec toi je ne sais plus quoi faire, je n'arrive pas à choisir entre t'enfermer ou te laisser venir à moi - ou peut-être y-a-t-il un entre-deux ? t'accrocher avec une laisse psychologique - la tenir - mais ne pas te tirer.
alors je te lâche aussi pour te regarder, sans chercher à exprimer une émotion particulière quand je t'écoute attentivement.

je ne sais pas si je sais, je ne sais pas si j'ai su un jour à quoi rime mes gestes - si j'ai réfléchi consciencieusement à leur poids et leurs conséquences car vois-tu, il est bien trop dur de vivre une vie à songer à tout. la vie est belle quand les fleurs poussent presque par magie, à la force du printemps naissant - et tu vois pepo, c'est l'ordre des choses tout cela. alors c'est sûrement dans l'ordre des choses que je vienne aussi t'enlacer un peu plus souvent que d'autres. je fronce un peu les sourcils car je sais que tu as besoin de réponses car sinon tu ne serais plus toi, je ne peux pas juste te demander de te laisser aller car il me semble que tu calcules la moindre de tes folies.
il y a quelque chose de rassurant dans l'aveu de l'affection et je me permets un sourire en demi-teinte, relevant les yeux pour glisser mes doigts dans tes cheveux et les passer derrière ton oreille. non faut pas faire tout le temps la même chose. un temps, j'arrête de parler. enfin si tu veux en vrai, mais le mieux dans tout ça c'est de surprendre l'autre - comme quand je t'ai fait des bisous dans le cou t'vois. je souris pour te rassurer et je m'installe à côté de toi sur le lit, me déloge laborieusement de tes cuisses et de tout ton corps. sinon tu peux apprendre des enchaînements, les écrire et... je réfléchis et je viens glisser ma main dans la tienne pour l'observer. les essayer sur moi tu vois. explorer les possibilités.

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