La nuit dernière, Aloïse avait envie de discuter, de s’évader. Elle n’avait pas la tête à se coucher. Son cœur dans sa poitrine ne se montrait pas léger. Son visage dans son lit n’arrivait pas à se préoccuper de quelque chose, de mettre de la passion. Alors elle attendait patiemment que cette journée se ferme pour que demain une plus belle journée éclose. Elle avait envoyé quelques SMS, la tête égarée. Elle n’avait pas fait attention à son destinataire. Klaus devait être l’heureux élu, mais ses doigts avaient glissé. Elle n’avait pas vu que finalement celle qui avait accepté de la voir était une jeune femme au tempérament et aux notes de fer. La brune se laissa submergée par un sommeil peu profond. Elle avait besoin de taquiner, de se défouler, de taire ses pensées, les mauvaises pensées en fond. Aloïse n’était pas de ceux à songer au suicide, mais à ne pas d’accepter, à ne pas totalement s’aimer, puisque pour eux, ils ont été à une époque le fuit des moqueries, des farces, du rejet. Bien qu’elle faisait son mieux, il lui arrivait parfois de douter, de se dire qu’elle ne devrait pas mériter ses chances et opportunités.

Le lendemain matin, après une nuit difficile et une douche tiède Aloïse se rendit aux portes de l’entre verdoyant. La lycéenne n’était pas du genre à se lever avant l’aube, cependant elle ne pouvait se forcer à dormir plus longtemps. Les couleurs automnales embrasaient les végétaux de couleur chaude. Pour l’œil de la brune, ce spectacle chaque année était de toute beauté, bien qu’elle ne pût encore tout admirer, le soleil n’étant pas encore totalement levé.

Elle ne se doutait pas encore de la supercherie, puisqu’elle n’avait pas consulté de nouveau son téléphone depuis la nuit. La jeune fille fraîche consultait les jardins et les plantes, un ensemble selon elle toujours aussi charmant. Aloïse se tenait droite comme un piquet, et adoptait un air sévère sur le visage, comme si elle ne pouvait mentir, ne pouvait accueillir de beaux présages. Entre ses doigts, il y avait son appareil photo, puisque pour elle il était parfois plus simple de prendre des photos plutôt que de mettre des mots. Elle profita de l’absence de son camarade pour prendre quelques clichés, sous les premières lueurs de la journée. Quelques plantes, quelques gracieuses beautés, cette nature qui peut à peu disparaît après les chaleur de l’été, qui cesse de se tenir et finit par s’envoler. C’était un beau et un triste spectacle à la fois qu’elle capturait entres ses doigts.

Quelqu’un arriva, cependant, ce n’était pas la personne qui était prévue à l’origine. Dans l’incompréhension, Aloïse fronça les sourcils. Ce n’était que Saada. Cette jeune fille tellement différente et similaire à la fois. La brune ne savait comment réagir, peut-être avait-elle rendez-vous au même endroit ? Peut-être que Klaus n’allait pas venir ? Pourquoi était-elle là ? Il n’y avait aucun danger, mais dans la tête de l’araignée, les questions se mettaient à fuser.

Aloïse garda son silence habituel. Elle se contenta de la regarder, sans rien dire, sans rien simuler, dans la surprise, entre ces murs naturels.