Ca commence à devenir une sale habitude. Celle de frapper à sa porte lorsqu’il est occupé. Et tout ça pour lui demander un service. Il se demande s’il devrait pas changer de chambre, disparaître dans les méandres du dortoir. Klaus ? Inconnu à cette adresse. Renvoie à l’expéditeur. Ca simplifierait sûrement les choses. Si l’on oublie son besoin d’attention… et le fait que changer de chambre ne resterait pas dans l’ombre.

Alors il grogne. Il n’a que ça à faire. Et espérer que la présence derrière sa porte s’évapore, fasse demi-tour. Il n’a même pas le courage de l’envoyer chier. Il est claqué, crevé, complètement fatigué. Même pas la force d’insulter gratuitement le parasite. Incroyable.

Mais le dernier coup porté sur sa porte lui fait lever un sourcil. Un bruit sourd. Pas de celui provoqué par une petite main impatiente sur le bois. Et ce silence aussi ça le rend curieux.

Soupir. Et le voilà qui se lève de son lit, le pied qui traine. Ses muscles sont endoloris. De vilaines courbatures des dernières journées. Quelle connerie de s’être spécialisé en sport. Il aurait dû se spécialiser en rien du tout. Et se laisser porter. Oui, ça aurait été tellement mieux.

Mais pas de retour en arrière possible. Alors il se contente d’ouvrir la porte.

« Quoi ?! »

Il crache avant même d’avoir vu qui se trouvait là. Avant même de voir la tronche de Pryam. Et c’est un « oh » qui sort finalement de sa bouche. Ni surprise ou déception, juste la constatation  de la présence de celui dont le dos fait parti de ses plus belles réussites. Une pièce majestueuse recouvrant la majorité de son épiderme. Une petite fierté qu’il ne se lasse pas de vanter ou d’admirer.

Halloween

Des douleurs au cul oui il en a, mais de pas de celles qui signifient des nuits agitées. Et il se demande s’il préfèrerait pas celles-là, ça voudrait dire au moins qu’il passe du bon temps. Mais non. C’est simplement la torture imposée par des professeurs tous plus sadiques les uns que les autres. Il veut bien avoir un côté un peu maso de temps à autre mais là, ça commence à dépasser l’entendement et il aimerait bien simplement qu’on lui foute la paix, qu’on le laisse glander dans un coin ou se détendre en tailleur quelque part pendant qu’il médite.

« T’inquiète pas pour mon cul, il va très bien. Par contre j’dis pas non à la bière mais soit tu l’as cachée dans ton caleçon, soit t’es qu’un putain de mytho qui a juste une grande gueule. »

Parce qu’il la voit pas la bière. Et franchement, il la prendrait volontiers. Sauf que ouai, Pryam est comme lui, ça parle sans réfléchir. Ca grogne, ça insulte, ça dit de la merde. Et point barre. Si au moins son alice pouvait lui servir à quelque chose… Mais nan, aux dernières nouvelles, la fumée il s’en bat les reins Klaus.

« Vas-y, j’t’en prie, fais comme chez toi Pryam. »

Comme s’il avait besoin de son autorisation pour rentrer. C’est comme ça avec lui. Les choses sont simples et acquises, et Klaus tâchera de lui rendre la pareille. Débarquer à l’improviste. Et s’imposer. Qu’importe ce qu’il soit en train de faire. Et il espère bien qu’il sera en train de faire quelque chose. Juste que ce soit un tout petit peu plus drôle que de l’emmerder pendant qu’il est occupé.

« Mes belles lignes sont toujours bien droites connard. Ou alors c’est toi qu’es tordu. Et c’est pas de ma faute si tu fous n’importe quoi avec ton dos. »

Mais malgré ça, c’est évident que Klaus va y jeter un œil. Et Pryam le sait bien. C’est toujours plaisant que d’admirer un travail bien fait et de se dire fièrement que c’est le sien.

« Allez vas-y, fous toi à poil. On sait bien que t’attends que ça. »

Halloween