la mort dans nos petits papiers (chandra)

je veux m'étouffer d'un fou rire, je veux m'endormir le sourire aux lèvres

il lui semble que cela fait mille ans qu'il n'a pas poussé les différentes portes dans le but unique du nom de chandra. le temps où il était représentant des PSY lui est lointain et démuni de passion.

quand il franchit la porte il ne dit pas : je ne te dérange pas ? quand il franchit la porte il ne lui dit pas : j'espère que ça va ? parce que tout cela serait enrober la vérité dans du mensonge et qu'il déteste ça quand dans l'odeur aseptisée de l'hôpital, les gens font semblant que tout va bien. ils mentent pour ne pas faire peur à la personne en face alors qu'elle se fait tuer par la vie elle-même. sous ses pieds le plastique couine. il est toujours en uniforme et orion semble parfaitement être à sa place, comme à son habitude : même dans la froideur des chambres impersonnelles, il trouve sa place. le soleil en train de s'éteindre créait une drôle de lumière dans la chambre, et transperce le verre en évitant le rouge pimpant des rideaux déjà à moitié fermés. orion s'assied sur un des lits : ils ont visiblement fait le choix de laisser chandra tout seul, sans autres élèves dans la chambre.

chandra, lui, ne semble pas destiné à ce genre de lieux : on veut de la vie, on veut que ça crisse, que ça hurle, que ça tonne, que l'orage envahisse le corps et sauter avec ses bottes de pluie dans la boue bien fraîche, tout en faisant attention à ne pas tâcher sa chemise pour ne pas se faire gronder par les grands.

quand il est ici, il a l'impression que chandra a nouveau huit ans et lui seize et qu'ils vont pouvoir s'affronter au uno sur leur portable. il n'y a pas ce petit rien qui les sépare, cette tension causée par la déception et l'attente de l'autre. orion ne se demande même pas si chandra a patienté les premières fois, qu'il vienne. il ne veut pas savoir, il ne veut plus mettre en relief les cœurs. c'est la première fois que ça a été aussi violent, non ?
et il demande tout simplement. tu sais ce que ça fait sur toi, quand ça te fait ça ?
parce que chandra est un enfant particulier et qu'ils ne peuvent pas le préserver de la vérité indéfiniment.

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octobre ★ feat orion

à ses yeux ça fait pas assez longtemps depuis la dernière fois qu’il s’est retrouvé là, il a réussi à l’éviter pendant plusieurs jours pourtant mais il a l’impression d’être venu hier
et avant-hier
il connaît ces murs ces meubles ces pièces par cœur chandra et il déteste ça.

y’a jamais rien à faire ici, c’est toujours d’un ennui
chandra lui il a envie de courir partout d’aller embêter les gens dans les autres pièces limite même de s’enfuir par la fenêtre
mais on lui a dit répété et redit - il doit rester au lit
mais il est tout seul chandra alors il pourrait faire n’importe quoi si seulement il n’avait pas toujours mal à la tête

alors il joue sur son téléphone et il essaye de pas trop penser
parce qu’à chaque fois qu’il réfléchit c’est un peu comme si sa tête essayait d’exploser
il se souvient même plus vraiment de ce qu’il s’est passé
(juste qu’il était très très énervé et que tout tout s’est mis à trembler)

quand la porte s’est ouverte il n’a pas daigné regarder qui venait d’entrer
il se disait c’était juste l’infirmier qui venait une fois de plus faire semblant de s’intéresser
pourtant les pas semblaient différents (il les connaît, il est là si souvent)
et la personne ne vient pas vers lui alors qu’il n’y a personne d’autre dans la pièce (on l’a isolé chandra, volontairement)
et quand il relève la tête il
n’a même pas la force de lui faire un regard méchant
il a juste l’impression d’être revenu en arrière, à quand il était encore plus petit que maintenant
alors il tourne la tête arrête de le regarder
regarde le sol par terre de l’autre côté parce qu’il sent il sent qu’il va encore se faire déborder
(toutes ces émotions tous ces sentiments c’est ça le problème avec chandra finalement)

orion pose une première question et chandra se contente d’hausser les épaules parce qu’il s’en souvient pas très bien
(de ce qu’on lui a dit il s’est énervé très fort puis il a paniqué et à la fin il s’est évanoui)
orion pose une deuxième question et
chandra fronce les sourcils avant d’à nouveau le regarder
(il n’est pas sûr d’avoir très bien compris)

ça… me donne un gros mal de crâne ?

chandra se met à sourire un peu avant d’hausser les épaules une deuxième fois
il est pas encore complètement remis mais c’est pas ça qui va l’empêcher de faire le fier parce que regarde orion tu vois
chandra maintenant il est plus si petit que ça

mais c’est pas très grave ! ça va pas bien pendant un moment mais après c’est comme si il s’était rien passé ! j’ai eu bien pire hein, jui déjà tombé d’un grand arbre ! il était graaaand comme ça !
il essaye de montrer la hauteur avec ses bras mais n’est pas satisfait.
non plus grand encore. mais bon voilà ! y’a pas à s’inquiéter quoi.

et il lui fait un grand sourire tu vois orion tu vois
(chandra il aimerait beaucoup dire
qu’il a pas besoin de toi
mais chandra, il sait pas te mentir)

je veux m'étouffer d'un fou rire, je veux m'endormir le sourire aux lèvres

orion s'étouffe dans la simplicité de chandra. les adultes auraient levé les yeux pour croiser le sien, de regard, et se méprendre de ses attentions - ils le verraient comme un oiseau de mauvaise augure, puisqu'orion a fait le choix de lui parler impersonnellement par message pour l'avertir.

mais non, chandra ne s'éteint pas : chandra ne se sent pas limité par la convenance qu'est de mépriser quelqu'un qui nous a blessé et parle au président comme au bon vieux temps. il ne cherche pas trop loin la valeur des sentiments. le sourire de chandra est beau mais ça, orion ne le voit pas ; il peine à distinguer la jouvence d'autres choses et n'en remarque alors pas l'éclat particulier qui la définit pourtant. il se contente de sourire en retour.

il l'écoute n'avoir peur de rien, même pas du ciel et se demande déjà secrètement - va-t-il trembler face à ses propres ires maintenant ? est-ce que l'idée même d'une fureur lui inspire la terreur ? il y aurait toutes les raisons pour cela, car si tout lui échappe, il n'aura plus rien. la vie sera détruite.
il y a une image qui lui plaît dans l'illusion d'une décomposition lente du corps, l'idée qu'on arrache la peau aux alices qui n'ont de limite que leur pouvoir petit à petit - à chaque utilisation. mais orion est trop humain pour projeter cela sur chandra qui est si jeune, et qui n'a rien des figures romanesques qu'il se fait de cette misère.

il ne sait plus si à dix ans presque onze, on figure déjà la mort: conçoit-on la fin ? met-on un mot sur ce grand vide ou croit-on aux défunts planant dans le ciel ? c'est vrai que ce que je veux dire va te faire moins mal que tomber d'un arbre "grand comme ça". à son tour, il se lève, et mime tranquillement d'un geste de bras au-dessus de sa propre tête, l'envergure de la plante. il se rassied toujours sans se presser et pose ses mains jointes sur ses cuisses. il ne détourne pas le regard quand il s'apprête à dire ce qu'il va dire à chandra et n'éprouve non plus aucun sadisme pervers à le faire. à chaque fois que tu utilises ton alice, tu perds quelques temps de vie. c'est-à-dire que tu es voué il parle d'une manière bien compliquée pour s'adresser à un enfant de dix ans. à t'éteindre quelques jours par exemple que ce qui était prévu dans le livre de ton destin. c'est la plus simple manière de le dire.

orion ne tremble pas et n'hésite pas.

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octobre ★ feat orion

chandra il a envie de faire le fier il a envie de faire le malin
parce que si ça fait moins mal que tomber d’un arbre ça veut dire que ça fait rien
alors chandra il a envie de dire qu’il a pas peur
mais
il se méfie un peu chandra parce que depuis qu’il a grandit orion il a plus vraiment le temps pour lui
et tout le temps qu’il lui a accordé récemment c’était jamais vraiment pour être gentil

alors le voir ici ça lui rappelle comment c’était avant (c’était vraiment bien avant) mais il est pas si bête chandra
il veut pas l’accepter mais il se doute bien qu’orion est pas là pour ça

et quand il se remet à parler

y’a comme un blocage et il a arrêté de l’écouter
il est pas si bête chandra
mais si il a pas envie de comprendre alors il ne comprendra pas

de quoi tu parles ?

y’avait des mots un peu compliqués dans tout ça alors forcément tu vois chandra il comprend pas
(mais même avec des mots simples avec encore moins de tact tout autant d’honnêteté chandra il va sûrement refuser l’information)

tu sais il m’ont rajouté un autre bijou là ! comme ça bah ce genre de truc ça se reproduira pas. j’ai pas trop kiffé perso alors ça me dérange pas tu vois c’est cool et tout.

instinctivement il s’est un peu recroquevillé il a baissé la tête courbé le dos
et il aimerait bien chandra lever sa couverture plus haut se cacher dans les draps
même se faire un tipi avec et inviter orion à jouer aux jeux vidéos
(mais le passé quand il est parti c’est quelque chose qui ne se rattrape pas)

(chandra le sait très bien sans vouloir totalement l’accepter)

donc voilà j’ai pas trop compris ce que t’as dit mais t’as pas besoin de me faire peur hein ! ni de me gronder ! je le referais plus.

il le refera plus orion alors s’il te plait
s’il te plait arrête toi là.

je veux m'étouffer d'un fou rire, je veux m'endormir le sourire aux lèvres

ça lui paraît évident à lui qui sait déjà tout, qui a déjà tous les détails de comment ça se passe pour ceux qui vivent sur un fil - en apesanteur. à deux doigts de tomber au sol à chaque utilisation, à chaque grosse colère s'ils sont comme chandra, ah oui ça lui semble facile pour orion mais quand on n'a dix ans - on ne veut pas voir ce genre de choses, c'est trop loin habituellement dans le champ de vision, ou bien ça ne nous touche pas tout à fait personnellement.
on est persuadés d'avoir le temps.
orion écoute chandra parler si naïvement, si innocemment, et ça fissure un peu quelque chose en lui. il garde cette micro-blessure pour lui parce qu'il ne faut pas montrer aux plus faibles et vulnérables qu'on est atteints - ça les affolerait.

c'est vraiment maladroit, vraiment très maladroit, mais il vient déposer une main dans le dos de chandra qui se fait disparaître. il ne l'a jamais fait jusqu'ici avec un enfant, et ne sait pas si c'est la démarche à suivre. il parle toujours calmement et contrairement à l'enfant, ses phrases se finissent toujours avec la même intensité paisible. je ne veux pas te gronder, c'est juste que c'est la réalité. je pense que tu es assez grand pour comprendre. quoi ? il se rappelle qu'il doit expliquer la teneur de ses propos pour ne pas le perdre, pour ne pas qu'il puisse se rassurer derrière les faux-semblants. il y a différentes formes d'alices. il y a des gens qui les perdront en grandissant, des gens qui les perdront à force de trop les utiliser, d'autres qui les auront toutes leur vie... il énumère, et il regarde le plafond. puis il y a des gens comme toi. si tu l'utilises trop, tu vas mourir. c'est ton alice qui définit ta durée de vie. pour simplifier les choses. à l'entendre, la restriction mènerait à l'immortalité.

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octobre ★ feat orion

orion se rapproche et chandra a envie de se dire
que c’est fini
que c’était juste une blague un peu bête pour lui faire croire que le passé ne reviendra jamais
qu’il n’existait plus que lorsqu’il fait des bêtises et qu’orion ne lui parlait plus que pour le rendre triste

il voudrait se dire
que maintenant ils allaient s’amuser que pour chandra avoir 8 ou 10 ans c’était la même chose alors
pour orion quelques années ça n’était rien non plus
(mais il sait bien chandra que plus on grandit plus les années sont importantes plus les années sont différentes)

((ça le terrifie))

alors il voudrait dire
vient on joue à un jeu
y’a eu plein de nouvelles applications depuis le temps
mais il ne dit rien
parce que orion a posé sa main sur son dos et chandra sait très bien
que ce qui va suivre va faire beaucoup plus mal que de tomber d’un arbre

parce que
chandra il n’est pas assez grand pour comprendre non il ne veut pas être grand chandra ce n’est plus un bébé mais il ne veut pas
grandir
c’est toi qui ne comprend pas orion qu’il ne veut pas il ne veut pas t’écouter il ne veut pas savoir les différents types d’alice il s’en fiche chandra il n’est
qu’un enfant
il n’est qu’un enfant il n’a pas besoin de savoir ça il n’a pas
besoin de
savoir

ça

pourquoi

tu lui dis ça

il n’est pas bête chandra non c’est un enfant intelligent mais si il ne veut pas comprendre il ne comprendra pas c’est un mur chandra c’est du béton armé quand il se ferme comme ça

et il sert les poings parce que ça fait mal ça fait tellement mal

pourquoi tu me dis ça ?
la colère
t’es qu’un mytho pourquoi tu me ment comme ça ?
est sa façon de réagir à tout à la tristesse à la douleur et à ces
putains
de révélations
qu’il n’a jamais demandées

pourquoi tu fais semblant tu t'intéresses à nouveau à moi juste pour me dire des trucs comme ça ? laisse moi putain LAISSE MOI !

il s’éloigne brusquement s’enfuit de l’autre côté du lit il a envie de s’enfuir plus loin encore loin très loin de lui sortir de l'hôpital retourner dans sa chambre oui dans son propre lit là où il sera
seul
sans grande personne pour lui dire

tu vas mourir

et ça tremble tout autour de lui mais ça tremble pas si fort que ça merci à son nouveau limiteur (ou peut-être à son mal de tête à son état affaibli à sa bien trop grande tristesse)
il a pas la force chandra de piquer une nouvelle crise mais il en a bien envie
parce que tu sais orion

j’ai pas besoin de toi

vas-t’en ok sors d’ici ! sinon c’est moi qui pars je veux plus jamais JAMAIS TE VOIR !

c’est peut-être un mensonge mais il en sait rien chandra le vrai le faux tout ça ça se mélange
il cache son visage dans ses mains comme si ça pouvait l’aider à ignorer ce qui vient de se passer
comme si quand il rouvrira les yeux y’aura rien - y’aura pas orion et il ne lui aura jamais rien dit de tout ça

c’est que des MENSONGES de toute façon moi je vais pas MOURIR juste parce que- parce que tu l’as dit c’est PAS VRAI C’EST PAS VRAI JE TE DIS !

((il cache son visage dans ses mains surtout pour cacher ces larmes qui se sont mises à couler))

je veux m'étouffer d'un fou rire, je veux m'endormir le sourire aux lèvres

quand chandra parle, cela lui coule dessus. quand il hurle, quand il tonne, quand il rugit sa douleur qui sort des tripes, de son âme, ça ne lui fait rien car il sait user de la dissociation à merveille - et qu'il ordonne à son coeur de cesser d'aimer cet enfant. ses yeux ne s'attendrissent pas, et ses lèvres ne se serrent pas nerveusement, il reste impassible et indestructible, il reste statue indétrônable, indifférent, intolérant par rejet.

il le laisse hurler, encore et encore.

il l'observe agir et ne cherche pas à l'arrêter, prend sur lui quand il sent le lit trembler, et ne sent jamais affecté personnellement par les mots. ce qui est terrible dans cet échange, c'est que jamais chandra ne l'insulte, jamais chandra ne lui manque de respect et orion se demande - est-ce par amour ? est-ce par crainte ? est-ce que ses mains qui n'ont jamais rien commis d'atroce peuvent inspirer une telle peur chez un enfant turbulent ?
est-ce par estime ?
il ne connaît plus chandra, il l'a connu oui - fut une époque, qui était belle pour eux-deux.

mais maintenant c'est aussi simple que ça, orion n'a plus le temps : cela ressemble à ces pères qui délaissent leurs propres enfants au nom du travail. ou aux grands frères qui grandissent et qui ont de nouvelles obligations. et ici il n'y a ni l'un ni l'autre naturellement pour chandra alors peut-être que... peut-être qu'orion aurait dû faire attention à ne pas trop correspondre à ce rôle sentimental, peu importe à quel point il aime chandra.

il ne bouge pas. j'aurais dû te le dire comment ? orion sait bien que chandra aurait tout simplement préféré ne pas l'entendre. dis-moi, j'aurais dû le faire comment ? car plus tard tu regretteras si tu ne le sais pas maintenant. il ne cherche plus à le réconforter. c'est pas que j'en ai rien à faire de toi, c'est que je n'ai plus le temps. c'est plus dans mes responsabilités de venir te voir.

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octobre ★ feat orion

y’a le calme d’orion qui contraste avec la violence de chandra
et il ne sait pas si ça lui donne encore plus envie de s’énerver ou encore plus envie de pleurer il ne sait
pas
comment orion aurait dû lui dire il n’aurait pas dû lui dire c’est peut-être aussi simple que ça chandra
n’a plus envie de l’écouter avec ses belles paroles c’est toutes des couteaux déguisés
ça se plante dans la peau en ressort en laissant un trou béant et y’a rien y’a jamais rien pour le combler après
et y’avait rien avant c’est ça le pire y’avait déjà rien et puis orion est arrivé et il a
tout
empiré

et pourtant
derrière la colère et les pleurs et les mains pour les cacher
les tremblements se sont arrêtés - chandra a déjà commencé à abandonner
abandonner l’idée de ne pas comprendre
abandonner l’idée de ne pas croire
tu vas mourir - de toute façon il savait déjà qu’il allait rencontrer un mur dans son futur

alors il baisse les bras - baisse les mains même si y’a toujours ces pleurs qui secouent ses épaules
et ses genoux si proche de lui si recroquevillé on dirait qu’il voulait arrêter d’exister
(c’est vrai)

mais chandra il aurait voulu lui répondre à orion
qu’il aurait pas dû lui dire
qu’il aurait pas dû le faire
qu’il aurait dû le laisser - mais
si orion pense que c’est mieux comme ça
il a sûrement raison
il a que 10 ans lui il peut pas le savoir chandra
(il voudrait vraiment le détester mais
il n’y arrive pas)

c-c’est bon. j’ai. j’ai compris.
y’a ses sanglots qui l’interrompent chandra mais il veut vraiment parler
tu peux t’en aller, maintenant. a-arrêter de. de perdre ton temps.

il a envie de rajouter un désolé mais déjà il pleure à nouveau bien trop pour ça
il a juste envie de disparaître quelque part - alors même s’il est pas du bon côté du lit il rassemble tout les draps pour se cacher dedans
(mais c’est des draps d'hôpital c’est jamais bien rassurant
et ils le sont encore moins maintenant)
et pendant qu’il fait ça il s’arrête et le regarde un instant
s’te plait, vas-t’en.

parce qu’il en a peut-être pas beaucoup mais il a juste vraiment besoin de temps.

je veux m'étouffer d'un fou rire, je veux m'endormir le sourire aux lèvres

orion se lève finalement cérémonieusement, regardant chandra s'enfonçant dans le blanc des draps familiers. il ne va pas forcer sa présence, ne pas l'imposer : ce serait inhumain, tout à fait atroce ! alors il est prêt à se retirer sans se faire prier, restant quelques secondes immobiles.
doit-il remettre en cause son coeur ? doit-il remettre en cause sa manière la plus simple d'exprimer les troubles pourtant normaux ? c'était dans l'ordre des choses d'annoncer à chandra l'importance de chacun de ses mouvements - c'était vital. tout à fait nécessaire. je ne perds pas mon temps.
il lui semble qu'il ne perd jamais réellement son temps, il laisse juste le court des choses se dérouler s'il le faut - il peut tirer profit de chaque expérience, chaque humain. c'est vital pour lui d'équilibrer le monde qui l'entoure et même s'il ne le semble pas au plus jeune, chandra gravite autour de lui.

dans son univers.
je vais te laisser. repose-toi bien. il tapote gentiment la jambe du petit à travers le tissu et s'écarte, la marche silencieuse, s'éloignant sans se retourner - et même quand il ouvre il ne le regarde pas.
ce qu'il avait à faire est fait. maintenant il peut enfermer tout le chagrin engendré dans une jolie petite boîte qu'il classera pour qu'elle soit toujours identifiable, et tourner la clef dans la serrure au moins deux fois. pour ne plus que jamais ça s'échappe. pour que jamais ça ne lui saute à la gorge de manière impromptue.

» (end) Tout dans la prestance ou dans le silence. - Siobhan//Théodora
» (fb) la route w/ chandra
» #c'est la mort
» jacadi m’appelle pas ☾ chandra
» l'orange du marchand (chandra) / STAND 3